Malherbe (François de), 1555-1628, né à Caen (Calvados), poète français.
Publié le 07/11/2013
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Malherbe (François de), 1555-1628, né à Caen (Calvados), poète français. Issu de la noblesse de robe, Malherbe, à 20 ans, suivit en Provence Henri d'Angoulême en tant que secrétaire. Il rédigea là quelques poèmes dans un style italianisant. En 1605, il fut présenté au roi, qu'il parvint à séduire grâce à une ode (Prière pour le roi Henry le Grand allant en Limousin). Commença alors sa carrière de poète de cour, qu'il poursuivit jusqu'à sa mort. Sa poésie devint dès lors politique et glorificatrice, religieuse quelquefois (en particulier sa Paraphrase du psaume CXLV). Mais le talent de Malherbe résida surtout dans la discipline qu'il donna au vers, même si l'on ne peut entièrement suivre Boileau quand il affirme, avec un brin de grandiloquence, « enfin Malherbe vint », comme s'il avait surgi dans un désert poétique. Malherbe sut donner un tour rigoureux et théorique à une tendance plus générale, et sa position à la cour lui permit de faire école. Le théoricien du classicisme. En 1605, le commentaire de Malherbe à propos de Desportes - poète qui prolongeait l'expérience de la Pléiade - constitua un véritable bréviaire poétique : en montrant les excès et les fautes de ce poète, Malherbe définit en creux ce que devait être pour lui la poésie. Rigueur prosodique (il fixa la césure et exclut l'hiatus), vocabulaire choisi, rejet des néologismes, des archaïsmes, des régionalismes et des termes propres à des professions déterminées, volonté d'écarter toute ambiguïté du sens, tels furent les nouveaux principes qui, en épurant la langue poétique, donnèrent un sens plus pur aux mots de la communauté. Cela n'excluait nullement le lyrisme et la recherche de combinaisons formelles, qui ne sont pas si éloignées de ce à quoi on oppose habituellement Malherbe : la pompe baroque. En effet, sa thématique, fondée sur l'éloge outrancier du roi, l'engageait à déployer une fougue rhétorique qui lui convenait fort bien. Mais cela, à la condition de suivre cet autre monarque, l'usage. La langue ne dépendait plus d'une communauté savante, mais d'un nouveau groupe social qui se mettait en place autour du roi et dans les salons, la société mondaine. À côté du centralisme étatique et administratif se développait aussi un centralisme linguistique (le « purisme »). L'institution du français comme langue digne du savoir ou de la poésie passait par sa constitution comme langue nationale. Le purisme malherbien était en fait l'héritier direct de l'édit de Villers-Cotterêts (qui rendit obligatoire en 1539 l'usage du français pour tous les actes de l'administration). Le purisme participait d'une économie politique de la langue où la valeur était déterminée par la rareté. Le succès de Malherbe et de son école tint en grande partie à ce qu'ils surent produire des modes de calcul du sens à partir d'une économie de la rareté. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Arts - Littérature - Le XVIIe siècle Gournay (Marie Le Jars, Mademoiselle de) ode Racan (Honorat de Bueil, seigneur de) Rambouillet (hôtel de) Les livres Malherbe (François de), page 2998, volume 6
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