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MALET (Léon, dit Léo)

Publié le 24/01/2019

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MALET (Léon, dit Léo), écrivain français (Montpellier 1909). Chansonnier dès 1925 à Paris au cabaret « la Vache enragée » (ce début sera programmatique : il fera tous les métiers, de la plomberie à l'emballage chez Hachette en passant par la boutique de mode), il fut d'abord un journaliste anarchiste et un poète surréaliste d'une rare violence (J'arbre comme cadavre, 1937 ; Hurle à la vie, 1940 ; Poèmes surréalistes, 1975-1983). Il inventa le « décollage » (la poésie dans la rue par arrachage fragmentaire des affiches) et participa pendant la guerre aux activités du groupe de la Main à plume. Après avoir parodié la littérature policière anglo-saxonne sous divers pseudonymes (ainsi Frank Harding, pour Johnny Métal en

 

1941), il créa (120, rue de la Gare, 1943) un personnage de détective non-conformiste, Nestor Burma, qu'il promena, dans le cadre des Nouveaux Mystères de Paris, à travers 15 des 20 arrondissements de la capitale : un roman noir teinté de gouaille populaire, qui est aussi, à sa manière, une illustration du « hasard objectif » (l'Ours et la culotte, 1955 ; Pas de bavards à la Muette, 1956 ; les Eaux troubles de Javel, 1957 ; Micmac moche au Boul'Mich, 1958).

« abandon à cet automatisme qui ouvre aux rencontres du hasard et dirige son action.

Comment s'étonner alors de son amour pour Paris, ses ruelles et ses passages ouverts sur Je quotidien et Je mystérieux où il se révèle, comme Nadja, «à portée d'interrogation des êtres»? Ainsi Burma s'affirme-t-il comme noyau vital de tous les évé­ nements et de tous les signes puisqu'en même temps il les attire, les rassemble dans l'histoire et leur donne vie par son discours.

Tl s'avère donc quasi impossible de découvrir, hors Burma, Je ou les coupables, malgré la logique de l'intrigue.

Cette rupture discrète et pourtant profonde avec le roman-problème est encore accentuée par la narration à la première personne, extérieure et descriptive, par une utilisation sans tapage de l'argot et par le sens de 1' âpreté de la vie.

Le vrai mystère, caché sous la désinvolture, devient celui du rouge et du noir, de l'amour et de la mort, non du meurtre.

Les cadavres sur lesquels bute Burma sont aussi les signes d'une énigme hors de sa portée tandis que 1' érotisme, fortement teinté de fétichisme, fait la part belle à tout ce qui dévoile partiellement mais cache l'essentiel.

Rien d'emphatique, d'insistant dans cette anxiété distillée, au rebours de nombre de thrillers, mais la sourde plainte des hommes aux prises avec un monde dur, éclairé spasmodiquement par le désir, celui des années 30 à 50, et qui rejoint par là son œuvre poétique.

Tl faut suivre Burma dans les Nouveaux Mystères de Paris (1954-1959, 15 vol.), hom­ mage empreint d'humour à une ville pleine de « souve­ nirs sanglants, voluptueux et sordides>>.

[Voir aussi ROMAN POLICIER].

BIBLIOGRAPHIE Enigmatika, no 18 (revue de l'ouvroir de, littérature policière potentielle) dirigée par J.

Baudou, Paris, Ed.

de la Bu tte aux Cailles, 1982.

On trouv era une bibliographie extrêmement riche ainsi qu'une bio gr ap hie et une filmographie dans les Œuvres complètes de Léo Malet, éd.

F.

Lacassin, Laff on t, « B ou quins », 1985-1989, 5 vol.

La Butte aux Cailles réédite les Poèmes sur­ réalistes, augmenté de 4 poèmes de 1983 (1983); v.

aussi les Cahiers du silence, Kesselring, !989.. »

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