Mac-Mahon ( Edme Patrice, comte de), duc de Magenta.

Mac-Mahon ( Edme Patrice, comte de), duc de Magenta. 1 808-1893, né au château de Sully (près d'Autun, Saône-et-Loire), maréchal de France et homme d'État. Sorti de Saint-Cyr en 1827, il fit ses premières armes en Algérie. Général au siège de Sébastopol durant la guerre de Crimée, il enleva la tour Malakoff, le plus important des ouvrages qui défendaient la place (1855). Il la conserva héroïquement contre les attaquants, répondant : « J'y suis, j'y reste ! » à l'aide de camp du commandant en chef qui l'invitait à se retirer, l'ouvrage étant miné. Pendant la guerre d'Italie, il se distingua à la bataille de Magenta, ce qui lui valut le bâton de maréchal et le titre de duc de Magenta. De 1864 à 1870, il fut gouverneur général de l'Algérie. En 1870, alors qu'il commandait l'armée d'Alsace, celle-ci fut écrasée sous le nombre à Froeschwiller et il fit protéger sa retraite par une héroïque charge des cuirassiers. MacMahon reconstitua une armée à Châlons et reçut l'ordre de se porter au secours de Bazaine, enfermé dans Metz, mais fut contourné, rejeté vers Sedan, et, grièvement blessé, finit par abandonner son commandement. Sous la Commune, Thiers lui confia le commandement de l'armée de Versailles. Légitimiste, il remplaça Thiers comme président de la République lorsque celui-ci démissionna, le 24 mai 1873, et constitua le gouvernement de l'Ordre moral, dirigé par le duc de Broglie. Après l'échec de la tentative de restauration monarchique, ses pouvoirs de président de la République lui furent renouvelés pour sept ans. Lors de la crise du 16 mai 1877, il intervint personnellement dans la lutte électorale ; Gambetta l'ayant sommé de « se soumettre ou se démettre » après les élections, et les républicains l'ayant emporté, il renonça à faire prévaloir sa politique, puis, lorsque les élections firent entrer au Sénat une majorité républicaine, il démissionna, le 30 janvier 1879. Le parlementarisme était définitivement installé en France.