Louis-Philippe Ier.

Louis-Philippe Ier. 1773-1850, né à Paris, roi des Français de 1830 à 1848. Fils aîné du duc d'Orléans Philippe Égalité (célèbre pour avoir voté la mort de Louis XVI en 1793), il prit comme son père le parti de la Révolution, entra au Club des jacobins, combattit en 17921793, mais dut passer à l'ennemi en même temps que Dumouriez, après la défaite de Neerwinden. Suscitant la méfiance des autres émigrés par ses idées avancées, le duc d'Orléans enseigna alors en Suisse, voyagea en Europe du Nord et aux États-Unis, avant de s'établir en Angleterre (1801-1807), puis en Sicile après son mariage avec Marie-Amélie, fille du roi de Naples, Ferdinand. À la Restauration, il retrouva ses biens, mais, devant la méfiance de Louis XVIII, regagna l'Angleterre et ne rentra en France qu'en 1817. Il se distingua alors par son mode de vie bourgeois, fit entrer ses fils au collège Henri-IV et fréquenta l'opposition libérale et la bourgeoisie financière incarnées par Jacques Laffitte, Casimir-Perier, Guizot ou Thiers. Au lendemain des Trois Glorieuses (27-29 juillet 1830), ce furent ces hommes qui imposèrent Louis-Philippe aux insurgés. Un roi bourgeois. Le prince, nommé lieutenant général du royaume par Charles X, accepta la monarchie constitutionnelle, le drapeau tricolore et, acclamé par le peuple au balcon de l'Hôtel de Ville, aux côtés de La Fayette, le 31 juillet, il fut proclamé roi des Français le 7 août, cinq jours après l'abdication de Charles X. Le nouveau régime, appelé monarchie de Juillet, demeura d'emblée étroitement censitaire (malgré l'abaissement du cens électoral). Le parti de la Résistance succéda en effet dès 1832 à celui du Mouvement. Casimir-Perier, Thiers et surtout Guizot de 1840 à 1848 menèrent une politique de juste milieu, définissant un orléanisme libéral, appuyé sur les milieux d'affaires et critiqué pour son conservatisme sans éclat. Louis-Philippe soutint une politique étrangère fidèle aux traités de 1815 et qui refusait d'appuyer le mouvement des nationalités. C'est pourquoi, malgré les conquêtes coloniales du régime, son pacifisme lui attira l'hostilité de l'opinion. En dépit de l'essor économique du pays, la monarchie de Juillet dut faire face à une triple opposition républicaine (complots des sociétés secrètes, attentat de Fieschi contre le roi en 1835), bonapartiste et légitimiste. Or Louis-Philippe, qui refusait toute réforme électorale et faussait le jeu parlementaire par un autoritarisme croissant, ne sut conquérir ni popularité ni légitimité. Sans prestige, caricaturé sous forme de poire par Daumier, le roi, vieilli, ne sut répondre aux aspirations à l'élargissement du suffrage qui s'exprimèrent en 1847-1848 dans la campagne des banquets ; face aux insurrections, il abdiqua le 24 février 1848 et fut accueilli par la reine Victoria en Angleterre, où il devait mourir. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adélaïde d'Orléans Aumale (Henri Eugène Philippe d'Orléans, duc d') banquets (campagne des) Charles - FRANCE - Charles X constitutionnels Daumier Honoré Entente cordiale février 1848 (journées de) Fieschi Giuseppe France - Histoire - Les bases de la France contemporaine (1789-1870) - La monarchie bourgeoise (1830-1848) Guizot François Joinville (François Ferdinand Philippe d'Orléans, prince de) Juillet (monarchie de) juillet 1830 (journées des 27, 28 et 29) La Fayette (Marie Joseph Motier, marquis de) Louise d'Orléans mobilier - L'évolution des styles en Occident - Le style Louis-Philippe et le retour du gothique Molé - Molé (Louis Mathieu, comte) Mouvement (parti du) Nemours (Louis Charles Philippe d'Orléans, duc de) orléanisme Perier Casimir Philippe Égalité (Louis Philippe Joseph d'Orléans, dit) République (IIe) Résistance (parti de la) Septembre 1835 (lois de) Soult (Jean de Dieu, dit Nicolas) Talleyrand-Périgord (de) - Talleyrand-Périgord (Charles Maurice de) Versailles - Versailles après Louis XIV Les livres Louis-Philippe Ier, page 2923, volume 6 France - prise de l'Hôtel de Ville vue du Pont d'Arcole, le 28 juillet 1830, page 2016, volume 4