Louis. prénom porté par dix-huit rois de France, et traduction française du prénom porté par différents rois et empereurs en Europe. EMPIRE D'OCCIDENT. Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire, 778-840, né à Chasseneuil (Poitou), empereur d'Occident de 814 à 840. Fils de Charlemagne, il succéda à ce dernier, et fut empereur d'Occident et roi des Francs. Traditionnellement présenté comme plus apte à chanter des psaumes qu'à gouverner un vaste empire, il était digne du surnom de Pieux ; il mérita également celui de Débonnaire en raison des concessions qu'il fit aux grands et à l'Église. Mais son règne fut surtout une tentative originale de transformation de l'Empire franc en État conduit suivant les principes politiques du christianisme (ce qu'on a appelé l'augustinisme politique). En outre, Louis le Pieux avait des connaissances assez étendues. À diverses reprises, dans l'espoir de prévenir des querelles à sa mort, il partagea son empire entre ses fils, mais il eut de ce fait à combattre la révolte de son neveu Bernard, roi d'Italie, puis celles de ses trois fils, Lothaire, Louis et Pépin, jaloux de la part qu'il avait attribuée au quatrième, Charles, né d'un second mariage avec Judith de Bavière. Trahi et abandonné par une partie de son armée au Champ du mensonge, près de Colmar, il fut en 833 dépossédé de sa couronne et enfermé dans un monastère, puis rétabli l'année suivante dans ses dignités. Ces troubles incessants contribuèrent grandement à l'émancipation des comtes qui, de fonctionnaires impériaux révocables, tendirent à se transformer en princes territoriaux héréditaires, monnayant leur soutien aux membres de la famille impériale contre de nouvelles concessions politiques. Cette situation contribua à institutionnaliser la vassalité (voir ce mot) dans le royaume franc. Louis le Pieux mourut au cours d'une expédition contre son fils Louis le Germanique, dans une île du Rhin. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Agobard Carolingiens Champ du mensonge Charlemagne France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens Pépin - Pépin Ier Pépin - Pépin II vassalité Verdun Louis II. vers 822-875, roi d'Italie en 884, empereur d'Occident de 855 à 875. Petit-fils de Louis le Pieux, il lutta victorieusement contre les Sarrasins en Italie, où il résida principalement. Son successeur au titre impérial fut Charles le Chauve. Louis III l'Aveugle. vers 880-928, né à Autun, roi de Provence, puis roi d'Italie et empereur d'Occident de 901 à 905. Il était le petit-fils de Louis II ; Bérenger de Frioul, son rival, le fit prisonnier en 903 et lui fit crever les yeux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bérenger de Frioul Louis IV de Bavière. 1287-1347, né à Munich, duc de Bavière en 1294, empereur germanique de 1328 à 1347. Il fut élu empereur contre le Habsbourg Frédéric le Beau. Après une longue lutte contre les papes Jean XXII et Clément VI, il proclama la pragmatique sanction de Francfort, qui instituait l'indépendance de l'Empire à l'égard de l'Église. Clément VI lui opposa alors Charles IV de Luxembourg. Louis IV se préparait à riposter quand il mourut accidentellement. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bavière Nicolas - Nicolas V BAVIÈRE. Louis Ier de Wittelsbach. 1786-1868, né à Strasbourg, roi de Bavière de 1825 à 1848. Il abdiqua en 1848, en partie à cause du scandale que créait dans le pays sa liaison avec Lola Montez. Il s'intéressa aux lettres et aux arts, fut un mécène fastueux et fonda, entre autres, la Pinacothèque de Munich, mais pratiqua un gouvernement autoritaire qui le rendit impopulaire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bavière Louis II de Wittelsbach. 1845-1886, né à Nymphembourg, roi de Bavière de 1864 à 1886. Petit-fils de Louis Ier , comme son grand-père passionné d'art, il devint le protecteur et l'ami de Richard Wagner. Conscient du caractère inévitable de l'hégémonie prussienne, il appela tous les souverains allemands à reconnaître Guillaume de Prusse comme empereur après la guerre de 1870. Il souffrait d'un déséquilibre mental lié à son homosexualité, dont témoignent les palais qu'il fit construire à grands frais, et qui dégénéra en folie. Il dut renoncer au pouvoir en 1886 et se suicida deux jours plus tard en se jetant dans le lac de Starnberg. Louis II, personnage hors du commun, demeure l'incarnation parfaite du romantisme allemand poussé à sa démesure. Sa tragique destinée à été magnifiquement mise en scène par Luchino Visconti dans Ludwig. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bavière Wagner Richard Wilhelm Les livres château - le château de Neuschwanstein,, page 1017, volume 2 FRANCE. Louis Ier le Débonnaire ou le Pieux, 778-840, né à Chasseneuil (Poitou), (voir Empire d'Occident). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Étienne - Étienne IV (V) Lothaire - Lothaire Ier Louis - EMPIRE D'OCCIDENT - Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire Pascal - Pascal Ier Les médias Carolingiens - dynastie Louis II le Bègue. 846-879, roi de France de 877 à 879. Fils de Charles le Chauve, maladif et complexé par son bégaiement, il dut céder devant les exigences des grands féodaux pour se faire reconnaître comme roi. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Carolingiens France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens Jean - Jean VIII Les médias Carolingiens - dynastie Louis III le Victorieux. 863-882, fils de Louis II, roi des Francs de 879 à 882. Il régna avec son frère Carloman. Il fit face à la rébellion du comte Boson, fondateur du royaume de Provence, et remporta contre les Normands la victoire de Saucourt-en-Vimeu (3 août 881) qui inspira l'un des plus anciens textes de la langue allemande, le Ludwigslied. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Carloman France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens Louis IV d'Outremer. vers 921-954, fils de Charles le Simple, roi de France de 936 à 954. Élevé en Angleterre, il dut à Hugues le Grand, qui pensait pouvoir l'utiliser aisément en raison de son jeune âge, d'accéder au trône, mais il s'efforça par la suite d'imposer son autorité à son ancien protecteur, sans grand succès toutefois. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Carolingiens France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens Hugues le Grand Lothaire Raoul de Bourgogne Les médias Carolingiens - dynastie Louis V le Fainéant. vers 967-987, fils de Lothaire, roi de France en 986-987 ; ce fut le dernier Carolingien qui régna en France. Il mourut prématurément d'un accident de chasse et Hugues Capet lui succéda, grâce à l'influence d'Adalbéron de Laon et d'Otton de Germanie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adalbéron de Reims Carolingiens Charles - LORRAINE - Charles Ier France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Introduction Les médias Carolingiens - dynastie Louis VI le Gros. vers 1081-1137, roi de France de 1108 à 1137. Il était le fils de Philippe Ier , à qui il succéda. Homme de guerre accompli, il ne cessa de combattre que lorsque son obésité ne le lui permit plus. Redouté, il obtint une certaine popularité, notamment auprès du clergé qu'il défendit contre les exactions des seigneurs du domaine royal, les sires de Coucy, de Montmorency, de Marle, du Puiset, de Montlhéry, contre lesquels il dirigea plusieurs expéditions militaires. S'appuyant à la fois sur les prérogatives que lui reconnaissait le droit féodal en cours de constitution et sur la tradition royale carolingienne, il s'attaqua de même au puissant comte de Champagne, Thibaud IV, au comte d'Auvergne, au duc de Normandie. Mais celui-ci fit appel à son gendre, l'empereur. Louis VI prit alors l'oriflamme à Saint-Denis et il obtint un tel concours des milices bourgeoises et de ses vassaux que l'empereur renonça à envahir l'Île-de-France (1124). Il favorisa la formation de communes dans les domaines de ses vassaux, mais n'accorda que de faibles garanties fiscales aux villes du domaine royal, à Paris notamment. Il est l'auteur de la célèbre charte de Lorris-en-Gâtinais. Conseillé par son ancien condisciple, Suger, abbé de Saint-Denis, il fut le premier à porter le titre de fils aîné de l'Église que lui concéda le pape. Louis VI épousa en secondes noces Adélaïde de Savoie et maria le deuxième de ses fils (qui allait lui succéder) à Aliénor, héritière du duché d'Aquitaine. Son règne renforça la monarchie capétienne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Les premiers Capétiens Saint-Germain-en-Laye Suger Louis VII le Jeune. vers 1120-1180, roi de France de 1137 à 1180. Il succéda à son père, Louis VI. Dévot à l'excès, il participa à la deuxième croisade, malgré l'avis de Suger à qui il confia l'administration du royaume pendant son absence (1147-1149). En 1152, à la mort de Suger qui l'en avait dissuadé, il répudia sa femme, Aliénor d'Aquitaine ; celle-ci épousa aussitôt Henry Plantagenêt, comte d'Anjou, du Maine et de Touraine, qui devint roi d'Angleterre et duc de Normandie, et auquel ce mariage apporta l'Aquitaine, le Périgord, le Limousin, le Poitou, l'Aunis, la Saintonge et l'Angoumois. La monarchie française était ainsi gravement affaiblie face à la maison d'Angleterre ; cette rivalité ne se termina qu'à la fin du XVe siècle. Redresseur de torts comme son père, Louis VII s'employa à réduire à l'obéissance les barons de son domaine et du royaume, et à favoriser l'établissement des communes. De son règne, on peut dater l'alliance de la royauté, de l'Église et de la riche bourgeoisie urbaine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aliénor d'Aquitaine France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Les premiers Capétiens Suger Les livres Moyen Âge - Louis VII prenant la croix à Vézelay en présence de saint Bernard, page 3325, volume 6 Louis VIII le Lion. 1187-1226, né à Paris, roi de France de 1223 à 1226. Il succéda à son père Philippe Auguste et continua son oeuvre avec une énergie à laquelle il dut son surnom. En 1216, alors qu'il n'était pas encore roi, il avait été appelé au trône d'Angleterre par les barons anglais, révoltés contre Jean sans Terre qui avait violé la Grande Charte. Mais, à la mort de ce dernier, un revirement se produisit parmi les barons, et Louis, battu à Lincoln (1217), dut repasser le détroit et renoncer à la couronne anglaise. Pendant son règne, de courte durée, il sut maintenir l'autorité monarchique face aux barons et aux évêques, auxquels il imposa un serment de fidélité au roi lors de leur entrée en fonction. Il est connu pour avoir supprimé la mainmorte dans le Berry et affranchi les serfs d'Asnièressur-Oise. D'autre part, il poursuivit l'exécution de l'arrêt de la cour du roi de 1202 qui avait dépossédé Jean sans Terre des fiefs qu'il détenait en France, et il occupa Niort, Saint-Jean-d'Angély, La Rochelle. Sa participation à la deuxième croisade contre les albigeois a préparé l'annexion du Languedoc au domaine royal. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats albigeois Avignon Blanche de Castille France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Le « beau Moyen Âge » Jean - ANGLETERRE - Jean sans Terre Montfort - Montfort (Amaury VI, comte de) Raymond - Raymond VII Louis IX ou Saint Louis, 1214-1270, né à Poissy, roi de France de 1226 à 1270. Il devint roi à 12 ans à la mort de son père, Louis VIII. Sa mère, Blanche de Castille, gouverna en qualité de régente le royaume jusqu'en 1236. Habile et ferme, elle surmonta une révolte des grands seigneurs, termina la guerre des albigeois, mit en déroute une coalition formée par le roi d'Angleterre et maria son fils à Marguerite de Provence. Devenu majeur, Louis IX triompha à Taillebourg et à Saintes (1242) d'une nouvelle coalition menée par le comte de la Marche avec l'appui des Anglais. À son retour, il prépara la septième croisade et en 1248 s'embarqua à Aigues-Mortes, laissant la régence à Blanche de Castille. L'expédition conduite en Égypte, après quelques succès, subit un désastre à Mansourah (1250). Fait prisonnier, Louis IX recouvra sa liberté en restituant Damiette. Il revint en France en 1254, après la mort de sa mère, fit la paix en 1259 avec le roi d'Angleterre qui renonça définitivement à la Normandie, à l'Anjou, au Maine, au Poitou et à la Touraine, mais qui recouvra sa suzeraineté sur le Limousin, le Périgord, le Quercy, l'Angoumois et une partie de la Saintonge. En 1270, sur les conseils de son frère Charles d'Anjou, qui régnait sur Naples et sur la Sicile, Louis IX conduisit une expédition sur Tunis (la huitième croisade), où il mourut de la peste. D'une très grande piété, il introduisit dans la politique, jusqu'alors uniquement régie par la force, une certaine justice qu'il faut sans doute attribuer à sa profonde foi chrétienne. Il fit surveiller les prévôts et les baillis par des enquêteurs royaux, chargés de recueillir les doléances des populations. Sur les conseils des légistes, il fit prévaloir la justice royale, en créant les cas royaux et en ouvrant le droit d'appel, devant les tribunaux royaux, des sentences rendues par les justices seigneuriales. Il interdit en même temps la pratique du duel judiciaire, rendit parfois lui-même la justice, et institua une commission judiciaire qui fut à l'origine du parlement. Il fixa le poids et le titre des pièces d'or et d'argent de la monnaie royale, qui commença alors à se substituer aux monnaies seigneuriales. Il associa les riches bourgeois des villes à certaines de ses décisions. Il interdit les guerres privées dans le domaine royal et les réduisit dans celui de ses vassaux par la Quarantaine, qui imposait une trêve de quarante jours avant le déclenchement d'une guerre. Louis IX fit construire la Sainte-Chapelle, fonda l'hospice des Quinze-Vingts, et était réputé pour sa charité envers les pauvres. Sous son règne, la monarchie française acquit un grand prestige en Occident, et, à plusieurs reprises, il fut sollicité pour servir d'arbitre entre le pape et l'empereur, ou entre des souverains d'Europe. Il fut canonisé en 1297 par le pape Boniface VIII. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Auvergne Baudouin - Baudouin II Porphyrogénète Blanche de Castille croisades - Le déroulement des croisades Damiette Fontainebleau France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Le « beau Moyen Âge » Henri - ANGLETERRE - Henry III Paris - Histoire - Naissance d'une capitale Saint-Denis Sainte-Chapelle Thibaud Les livres bijou - fermail du manteau de Saint Louis (XIIIe siècle), page 645, volume 2 croisades - retraite des croisés vers Damiette et capture de Saint Louis en 1250, page 1327, volume 3 Louis IX, page 2918, volume 6 France - Saint Louis s'embarquant à Aigues-Mortes pour la septième croisade, page 2006, volume 4 Louis X le Hutin. 1289-1316, né à Paris, roi de Navarre de 1305 à 1316 et de France de 1314 à 1316. Il était le fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre. Son bref règne fut marqué par la réaction des barons, sous l'égide de son oncle Charles de Valois, après le règne presque « absolutiste » de son père : il fit pendre pour fait de magie Enguerrand de Marigny, l'homme de confiance de Philippe le Bel, et octroya des chartes provinciales confirmant les droits féodaux. À sa mort, son frère Philippe obtint la régence pendant la grossesse de la reine Clémence de Hongrie et lui succéda quand son fils posthume, Jean Ier , mourut quelques jours après sa naissance. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Introduction France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - La guerre de Cent Ans Valois Louis XI. 1423-1483, né à Bourges, roi de France de 1461 à 1483. Il succéda à 38 ans à son père, Charles VII. Instruit, rompu aux exercices physiques, chargé de réprimer les violences de quelques seigneurs dans le Poitou et en Languedoc, il manifesta très tôt sa soif du pouvoir et son génie de l'intrigue. Il prit part à la révolte de la Praguerie (1440), puis, après sa soumission, il administra sa province du Dauphiné, institua un parlement à Grenoble, ouvrit une université à Vienne, leva des troupes, accabla les habitants d'impôts, épousa, malgré son père, Charlotte de Savoie, refusa de revenir à la cour et se réfugia chez le duc de Bourgogne au château de Genappe, dans le Brabant, où il se trouvait à la mort de Charles VII en 1461. Ses premiers actes de roi, tous destinés à renforcer l'unité du royaume en harmonisant son administration et en la soumettant à sa volonté souveraine, provoquèrent un vif et universel mécontentement : suppression des franchises de certaines villes, création d'un parlement à Bordeaux, abolition de la pragmatique sanction de Bourges, renvoi des conseillers de son père, remplacés par de petites gens, etc. Il en résulta une révolte des grands seigneurs qui prit le nom de Ligue du bien public. Cette révolte l'emporta à Montlhéry (1465) sur les troupes royales, menaça la capitale et obligea le roi à signer les traités de Conflans et de Saint-Maur, par lesquels les possessions de la couronne furent mises au pillage et ses prérogatives, fortement réduites. Par l'intrigue et par la corruption, Louis XI réussit cependant à diviser les vainqueurs, puis s'attaqua au chef de la coalition, le puissant duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, qui nourrissait l'ambition de joindre ses États de Bourgogne à ceux des Pays-Bas, en se rendant maître de la Champagne et de la Lorraine. À l'entrevue de Péronne en 1468, le roi fut pendant quelques jours prisonnier de son rival qui lui imposa un traité désastreux ; mais aussitôt libéré, il convoqua à Tours une assemblée de notables qui s'opposa à l'exécution du traité. Il s'employa ensuite à susciter des ennemis à Charles le Téméraire : l'empereur, la Lorraine, l'Alsace, les Suisses. Finalement, vaincu à Grandson et à Morat, Charles fut tué au siège de Nancy en 1477. Comme Charles n'avait qu'une fille, Marie de Bourgogne, Louis XI s'empressa de reprendre le duché de Bourgogne donné jadis en apanage et confisqua en même temps les comtés de Bourgogne (Franche-Comté) et d'Artois. Le traité d'Arras, en 1482, confirma ensuite la prise de possession de ces provinces. Louis XI recueillit en outre l'héritage de René d'Anjou : la Provence, le Maine et l'Anjou. Il se fit céder les comtés de Roussillon et de Cerdagne en garantie d'un prêt au roi d'Aragon. À la mort de son frère Charles, la Guyenne et le Berry, qui constituaient son apanage, revinrent à la couronne. Sous son règne, le royaume de France fut donc considérablement agrandi. Dans le gouvernement, Louis XI poursuivit en l'accentuant la politique de ses prédécesseurs, faisant prédominer sa volonté personnelle, exigeant de ses sujets une égale et totale obéissance. Il ne s'entoura que de gens à sa dévotion, choisis dans la moyenne et la petite bourgeoisie. « Son cheval portait tout son conseil », disait-on. Il châtiait impitoyablement tous ceux qui lui résistaient : le comte d'Armagnac, le duc de Nemours, le comte de Saint-Pol, connétable de France, furent exécutés ; le cardinal La Balue fut mis en prison. Le parlement de Paris fut rappelé à son rôle de corps judiciaire lorsqu'il tenta de s'en écarter ; l'Église et l'Université durent se plier aux volontés du roi. Il ne convoquait des assemblées de notables que pour leur faire approuver ses décisions. Louis XI réorganisa les compagnies d'ordonnance et les francs archers ; il recruta des mercenaires et porta l'armée de 10 000 à 60 000 hommes. Il introduisit l'industrie de la soie à Lyon et à Tours en y appelant des ouvriers italiens ; il établit la première imprimerie que Paris ait connue ; il encouragea le grand commerce à Bordeaux, à Marseille et aux foires de Lyon. Il fit quadrupler la taille et fixa les attributions de la Chambre des comptes. Mais il eut recours à l'espionnage, à la délation, à la corruption, à la fourberie, qui lui vaudront toute une « légende noire » ainsi que l'appellation d'« universelle aragne ». Roi craint et impopulaire, superstitieux, tourmenté par la peur de la mort, se défiant de tout le monde, il mourut solitaire dans son château de Plessis-lès-Tours. Son règne avait marqué une étape décisive dans l'unification de la France. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Anne de Beaujeu Anne de France Arras Basin Thomas Beauvais Bien public (ligue du) Bourgogne Briçonnet Guillaume Charles le Téméraire Delavigne Jean-François Casimir Fouquet Jean France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - La guerre de Cent Ans Georges de Podebrady Gering Ulrich Guerre folle Guyenne (Charles de France, duc de) Juvénal des Ursins ligue Péronne Picquigny Pot Philippe Praguerie Roussillon S omme Tours Tristan l'Hermite Louis Les livres Louis XI, page 2918, volume 6 France - Louis XI présidant un chapitre de l'ordre de Saint-Michel, page 2008, volume 4 Louis XII. 1462-1515, né à Blois, roi de France de 1498 à 1515. Fils de Charles de Valois, duc d'Orléans, il héritait d'une branche collatérale des Valois, et c'est à ce titre qu'il succéda en 1498 à Charles VIII, décédé sans héritier. À l'avènement de Charles VIII, nommé gouverneur de l'Île-de-France, il s'était jeté dans la révolte (qu'on a appelée la « Guerre folle ») des grands seigneurs contre la régente Anne de Beaujeu, et avait été fait prisonnier à Saint-Aubin-du-Cormier (1488). Gracié en 1491, il accompagna le roi en Italie en 1494. Devenu roi, il fit bon accueil à ses anciens adversaires et prit pour principal conseiller Georges d'Amboise, archevêque de Rouen et cardinal, qui réforma efficacement les finances. Après le décès de Charles VIII, il obtint du pape l'annulation de son mariage avec Jeanne la Boiteuse, fille de Louis XI, pour épouser la veuve de son prédécesseur, Anne de Bretagne, afin de garantir à la couronne l'incorporation du dernier grand fief indépendant. Héritier des prétentions de Charles VIII sur le royaume de Naples, il y ajouta les siennes sur le duché de Milan et se laissa entraîner dans les guerres d'Italie (voir Italie [guerres d']). Il n'en fut pas moins populaire, par les mesures qu'il prit pour réprimer les exactions et les violences des gens de guerre, par les réformes qu'il apporta dans le fonctionnement de la justice et par une sage économie des finances qui permit de réduire les charges et les impôts. Les états généraux réunis à Tours en 1506 lui avaient décerné le titre de « père du peuple ». Louis XII mourut sans laisser de fils ; avec lui s'éteignait la branche des Valois-Orléans, et la couronne passa à celle des Valois-Angoulême, avec François Ier . Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amboise (Georges d') Bayard (Pierre Terrail, seigneur de) Claude de France France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - La Renaissance en France Frédéric - NAPLES - Frédéric Ier Guerre folle Italie (guerres d') Just Antoine et Jean Orléans Semblançay (Jacques de Beaune, seigneur de) Sforza - Sforza Ludovico Triboulet (Févrial ou Le Fleurial, dit) Trivulce - Trivulce Giangiacomo Valois Les livres gothique - tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne, page 2199, volume 4 Louis XIII le Juste. 1601-1643, né à Fontainebleau, roi de France de 1610 à 1643. Fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, il n'avait pas 9 ans lorsqu'il devint roi, par suite de l'assassinat de son père, le 14 mai 1610. La Régence. Quelques jours avant sa mort, Henri IV, qui se préparait à entrer en campagne contre la maison d'Autriche, avait attribué la régence du royaume à Marie de Médicis, mais en lui adjoignant un conseil de quinze membres. Passant outre, Marie de Médicis, avec l'assentiment du parlement de Paris, écarta le Conseil et gouverna seule. Elle renvoya Sully, donna sa confiance à des intrigants et à des incapables, dont Concini et sa femme, Leonora Galigaï, et distribua aux grands seigneurs gouvernements, provinces, dignités et argent de l'État. En raison du mécontentement général, elle dut convoquer en 1614 les états généraux, dont les grands avaient demandé la réunion pour dissimuler leurs ambitions, mais les dissentiments entre les trois ordres et l'obstination de la noblesse à maintenir ses privilèges rendirent vaine cette réunion des états. Le règne personnel et Richelieu. Bien que devenu majeur, Louis XIII laissa d'abord sa mère continuer à gouverner, puis, humilié d'être tenu à l'écart, en 1617, il fit assassiner Concini et donna le pouvoir à son favori, Albert de Luynes. Marie de Médicis, exilée à Blois, devint alors l'âme d'une coalition dont les troupes furent dispersées en 1620 aux Ponts-de-Cé, près d'Angers. Les protestants, inquiets depuis les « mariages espagnols », notamment celui de Louis XIII avec Anne d'Autriche, fille du roi d'Espagne, champion du catholicisme, s'étant organisés militairement, Luynes essaya, mais en vain, de leur enlever une de leurs citadelles, Montauban, et mourut au retour de l'expédition en 1621. Marie de Médicis revint alors en grâce auprès du roi et, en 1624, elle fit entrer au Conseil l'évêque de Luçon, Richelieu, promu cardinal. Quelques mois après, Louis XIII, revenu de sa défiance envers le protégé de sa mère, fit de lui le « chef du Conseil et principal ministre ». Partageant ses vues sur la nécessité d'ôter aux protestants les privilèges politiques et militaires qu'ils tenaient de l'édit de Nantes, résolu lui aussi à rabaisser l'orgueil des grands et à soumettre tous ses sujets à sa volonté, le roi soutint son ministre en toutes circonstances, et leurs actions devinrent inséparables. Malgré les nombreuses cabales nobiliaires et les complots parfois fomentés par sa mère, sa femme ou son frère, Louis XIII garda sa confiance en Richelieu, qui mourut en 1642 ; il le suivit dans la tombe quelques mois après, laissant à sa femme, Anne d'Autriche, Mazarin comme Premier ministre. Son règne vit un renforcement de l'absolutisme royal dans tous les domaines et à travers tout le royaume, ainsi qu'une centralisation de l'autorité. L'accroissement des impôts provoqua des émeutes paysannes réprimées avec dureté. Le développement des manufactures et du commerce, les progrès de la colonisation renforcèrent la prédominance de la France en Europe. Voir aussi Richelieu. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bourbon Concini Concino Condé - Condé (Henri II, prince de) croquants (révolte des) Delorme Marion Dupes (journée des) France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Vers l'absolutisme royal : le temps des cardinaux Importants (cabale des) Joyeuse - Joyeuse (François de) Luynes (Charles, marquis d'Albert, duc de) Mazarin (Giulio Mazzarini, dit) Nantes (édit de) Paris - Histoire - Paris, ville des rois et des révolutions Richelieu (Armand Jean du Plessis, cardinal de) Rochelle (La) Rohan - Rohan (Henri, duc de) Sillery - Sillery (Pierre Brulart, marquis de Puisieux et de) Versailles - Les étapes de la construction Villeroi - Villeroi (Nicolas de Neufville, marquis puis duc de) Vouet Simon Les livres Louis XIII, page 2919, volume 6 Versailles - Vue du château de Versailles (1668), de Pierre Patel, page 5482, volume 10 France - Louis XIII et Richelieu levant le siège de l'île de Ré, page 2010, volume 4 France - la Fronde : derniers jours de combats, le 2 juillet 1652, page 2010, volume 4 Louis XIV le Grand. 1638-1715, né à Saint-Germain-en-Laye, roi de France de 1643 à 1715. Louis XIV, fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, né le 5 septembre 1638, devint roi le 14 mai 1643 et décéda le 1er septembre 1715 ; son règne de soixante-douze ans est le plus long de l'histoire de France. On le divise en deux périodes : de 1643 à 1661, le royaume fut gouverné par la régente Anne d'Autriche et Mazarin pendant la minorité du roi, puis, une fois le roi devenu majeur, par Mazarin jusqu'à la mort de ce dernier en 1661 ; de 1661 à 1715, c'est le gouvernement personnel de Louis XIV. La Régence et Mazarin (1643-1661). Par testament, Louis XIII avait confié la régence du royaume à Anne d'Autriche, assistée d'un conseil. À la demande de celle-ci, le parlement de Paris annula le testament et la déclara « régente avec pleine et entière autorité ». Elle maintint en fonction Mazarin, que Louis XIII avait pris comme Premier ministre sur les conseils de Richelieu. Les débuts du règne furent marqués par une première révolte des grands seigneurs, la cabale des Importants, qui fut dissoute à prix d'argent. La régence fut ensuite marquée par une série de troubles et par une guerre civile, la Fronde (1649-1652), dans laquelle intervinrent le parlement de Paris, les princes et les grands personnages du royaume. Moment crucial dans la formation de la personnalité de Louis XIV, qui n'oublia jamais l'humiliation d'avoir dû fuir Paris nuitamment devant l'émeute, elle aggrava la misère du peuple et se termina par la défaite définitive de toutes les oppositions et par le triomphe de l'absolutisme royal ( voir Fronde). En même temps, c'est sous la Régence que se poursuivit et s'acheva la guerre commencée par Richelieu contre la maison d'Autriche, et que furent signés les traités de Westphalie (1648) et des Pyrénées (1659), qui consacraient l'abaissement des Habsbourg d'Autriche et d'Espagne, et la prépondérance de la France ( voir Trente Ans [guerre de]). En consécration de cette politique, Louis XIV épousa en 1660 MarieThérèse, fille aînée de Philippe IV, roi d'Espagne. Le règne personnel (1661-1715), le gouvernement et la cour. À la mort de Mazarin, Louis XIV décida d'assumer lui-même la direction des affaires ; il remplit alors son « métier de roi » avec une conscience remarquable jusqu'à sa mort. Imprégné de l'idée que son pouvoir était d'origine divine, il se considéra comme le maître absolu de son royaume, ne tolérant aucune opposition. Pour gouverner, il s'assista de divers organes de gouvernement qui, lentement élaborés dans le passé, atteignaient alors une forme achevée. Les quatre secrétaires d'État (Guerre, Marine, Affaires extérieures, Maison du roi), le contrôleur général des Finances et le Chancelier étaient les chefs des administrations. Les conseils (conseil d'En-Haut, des Dépêches, des Finances, des Parties, etc.), réunis périodiquement, étaient présidés par le roi ou par le chancelier, et fournissaient des avis. Les intendants, dans les généralités, faisaient exécuter ses volontés. Ministres, membres des conseils, intendants, tous étaient choisis dans la bourgeoisie ou la petite noblesse. Nombre d'entre eux furent des hommes de valeur : Colbert, Louvois, Hugues de Lionne. D'un sens démesuré de la grandeur royale, Louis XIV s'entoura d'une cour brillante pour laquelle il fit construire le château de Versailles, où il prodiguait fêtes et spectacles, grâce aux nombreux artistes dont il s'entoura (parmi lesquels on trouve Molière, Racine, Corneille, Lully...). Cette cour comprenait les membres de sa famille et ses serviteurs, qui constituaient les maisons civile et militaire, ainsi que les courtisans, membres des familles de la haute noblesse attirées par ces fastes et par l'espoir d'obtenir un office, une pension ou quelque grade ou dignité pour leurs fils. En les « domestiquant » ainsi, le roi éliminait tout danger de rébellion nobiliaire du type de celle de la Fronde. La vie de la cour était réglée par une minutieuse étiquette qui en faisait un véritable cérémonial du culte de la personne du roi. La vie économique fut dominée par les initiatives de Colbert. La doctrine mercantiliste fut mise en application (voir mercantilisme). Rien ne fut changé au système des impôts, mais l'administration des finances fut soumise à une rigoureuse comptabilité. La question religieuse. Dans le domaine religieux, Louis XIV, monarque absolu et de droit divin, gouvernait selon le principe « une foi, une loi, un roi ». Il entra en conflit avec le pape dans l'affaire de la régale et donna son appui à l'Église gallicane et à la Déclaration des Quatre Articles, rédigée par Bossuet, qui en constituait le « bréviaire ». Mais, le pape se refusant à donner l'investiture aux évêques nommés par le roi, Louis XIV dut abandonner sa position. Il s'en prit également aux jansénistes, fit chasser les religieuses de Port-Royal-des-Champs et détruire leur abbaye ; il obtint du pape en 1713, par la bulle Unigenitus, la condamnation du jansénisme, mais celle-ci rencontra des résistances chez les parlementaires et dans le clergé même. Enfin, il voulut également supprimer le protestantisme en France : l'exercice de la religion réformée fut d'abord entravé par diverses restrictions, puis une « caisse des conversions » fut instituée, de fortes pressions furent exercées sur les enfants et les familles, les dragonnades furent organisées ; enfin, en 1685, l'édit de Nantes fut révoqué. Cette mesure néfaste entraîna un exode massif des protestants et, dans les Cévennes et le sud-ouest de la France, la « révolte des camisards » qui dura jusqu'en 1705. Voir dragonnades, jansénisme et régale. La politique extérieure. Louis XIV mena une politique de prestige et de conquêtes. Il fut pourvu par Le Tellier, puis par Louvois, d'une armée forte, disciplinée, commandée par d'excellents chefs : Turenne, Condé, le maréchal de Luxembourg, Catinat, Vendôme, Villars ; Vauban fortifia les places fortes. Sur mer, il était servi par les amiraux Duquesne et Tourville, puis par les corsaires Jean Bart et Duguay-Trouin. Au début sans plan nettement défini, il saisit toutes les occasions d'agrandir son royaume au détriment des Habsbourg d'Espagne et d'Autriche, cherchant notamment à faire reculer la frontière du Nord et de l'Est, dangereusement proche de Paris. À la mort de Philippe IV, roi d'Espagne, il réclama, au nom de sa femme Marie-Thérèse, une part de l'héritage espagnol et se lança dans la guerre de Dévolution en 1667-1668. La formation de la Triple-Alliance de La Haye (Angleterre, Provinces-Unies, Suède) le poussa à signer la paix d'Aix-la-Chapelle, qui lui reconnaissait la possession de Lille et de plusieurs places fortes de Flandre et de Hainaut. En 1672, il se lança dans la guerre de Hollande et envahit les Pays-Bas. Arrêté dans sa conquête par l'inondation du pays provoquée par les Hollandais eux-mêmes, il dut tenir tête à une coalition rassemblant l'empereur, le Brandebourg et l'Espagne. Vainqueur, il imposa la paix de Nimègue en 1678 et acquit la Franche-Comté et une partie de la Flandre et du Hainaut, avec les villes de Valenciennes, Cambrai, Maubeuge, Ypres, Gand. Au faîte de sa puissance, persuadé que personne ne pouvait lui résister, il annexa alors des territoires qui avaient jadis dépendu de villes ou de provinces devenues françaises. Les plus importantes de ces annexions sont celles de villes en Sarre et en Flandre, de Montbéliard et de Strasbourg. Il provoqua ainsi la formation d'une nouvelle coalition qui unit, au départ, l'empereur, les princes allemands et l'Espagne. Ce fut la guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697). Précédée de la dévastation du Palatinat, marquée par de brillantes victoires dont Fleurus, Steinkerque, Neerwinden, mais aussi par la destruction de la flotte française à la Hougue, cette guerre se termina par la paix de Ryswick : Louis XIV devait rendre les territoires annexés, ne conservant que Strasbourg. La guerre de la Succession d'Espagne. E n 1700, à la mort de Charles II, quand Louis XIV accepta le trône d'Espagne pour son petit-fils le duc d'Anjou, il fut entraîné dans une longue guerre (1702-1713) qui conduisit le royaume au bord de la catastrophe. En face de la Grande-Alliance de La Haye groupant l'empire, l'Angleterre, les Pays-Bas, ses armées subirent des revers, la frontière française fut forcée, Lille capitula ; les Anglais s'emparèrent de Gibraltar, son petit-fils, Philippe V, fut chassé d'Espagne. Puis la situation se renversa : l'invasion fut arrêtée, Vendôme ramena Philippe V à Madrid, le maréchal de Villars remporta la victoire de Denain. Les traités d'Utrecht et de Rastadt (1713-1714) mirent fin à la guerre : Philippe V restait roi d'Espagne ; les Pays-Bas et le Milanais devenaient autrichiens ; la Sicile passait à la maison de Savoie ; la France abandonnait Tournai, Furnes, Ypres ; l'Angleterre gardait Gibraltar, recevait Terre-Neuve et l'Acadie qui commandaient l'estuaire du Saint-Laurent, et se faisait reconnaître deux privilèges dans l'empire colonial espagnol : l' asiento, qui donnait aux Anglais le droit de faire la traite des Noirs dans les colonies espagnoles, et le « vaisseau de permission », qui leur permettait d'envoyer chaque année un navire commercer dans un port de l'Amérique espagnole. La fin du règne. Les dernières années du règne furent assombries par des deuils qui affectèrent la famille royale : Louis XIV perdit son frère, le duc Philippe d'Orléans, en 1701, son fils aîné, le Grand Dauphin, en 1711, l'aîné de ses petits-fils et la femme de celui-ci, le duc et la duchesse de Bourgogne, en 1712, ainsi que l'aîné de ses arrièrepetits-fils, le duc de Bretagne, et, en 1714, le troisième de ses petits-fils, le duc de Berry ; il ne lui restait alors que le deuxième de ses petits-fils, le duc d'Anjou, roi d'Espagne, et un arrière-petit-fils, Louis, né en 1710, qui lui succédera sous le nom de Louis XV. La cour perdit de son éclat et affecta la dévotion pour plaire au roi, qui s'était entiché de religion sous l'influence de MM e de Maintenon, et le centre de la vie intellectuelle se déplaça vers Paris. Dans le royaume, la situation devenait dramatique ; les guerres, les constructions, les dépenses de la cour avaient ruiné le pays ; malgré l'accroissement des impôts existants et la création de nouveaux, les expédients auxquels on eut recours, le Trésor était vide, la dette énorme, l'État au bord de la banqueroute. L'activité économique déclinait : les manufactures travaillaient au ralenti, les artisans chômaient, les mendiants se multipliaient, la disette sévissait dans les campagnes, les paysans de Bretagne se révoltèrent, des émeutes provoquées par la faim se produisirent à Paris. L'autorité royale en fut fortement ébranlée, malgré les plans de réformes et la diffusion d'idées nouvelles. En Europe, la France perdait la place prépondérante qu'elle avait acquise à la paix de Nimègue. Le règne de Louis le Grand, le Roi-Soleil, s'acheva par un déclin qui ternit l'incontestable éclat artistique et culturel, et la gloire militaire du Grand Siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Académie des inscriptions et belles-lettres Académie royale de danse Anne d'Autriche Augsbourg ballet - Introduction Boulle André Charles Bourbon Catinat Nicolas classicisme - Beaux-arts Colbert Jean-Baptiste Comédie-Française Corneille Pierre Dévolution (guerre de) dragonnades Espagne (guerre de la Succession d') Fontainebleau Fontanges (Marie-Angélique de Scoraille de Roussille, duchesse de) France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) Introduction France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) Louis XIV et l'absolutisme (1661-1715) France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Vers l'absolutisme royal : le temps des cardinaux Fronde Gobelins (tapisserie des) Gramont - Gramont (Antoine III de) Invalides jansénisme Le Tellier Michel Louisiane Louvois (François Michel Le Tellier, marquis de) Lully (Giovanni Battista Lulli, dit Jean-Baptiste) Luxembourg Mancini - Mancini Marie Mancini - Mancini Olympe Mazarin (Giulio Mazzarini, dit) mercantilisme Montespan (Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de) Nantes (édit de) Nimègue orfèvrerie - L'évolution de l'orfèvrerie à l'époque moderne Paris - Histoire - Paris, ville des rois et des révolutions Poisons (affaires des) Pyrénées (traité ou paix des) Québec - Histoire - La Nouvelle-France : 1608-1763 régale Ryswick (paix de) théâtre - Le XVIIe siècle : l'âge d'or espagnol et l'ère classique en France Trente Ans (guerre de) Trianon Turenne (Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de) Turgot Anne Robert Jacques Utrecht - Les traités d'Utrecht Van der Meulen Adam Frans Vauban (Sébastien Le Prestre, marquis de) Versailles Versailles - Introduction Versailles - Les étapes de la construction Versailles - Un symbole de la grandeur française Versailles - Versailles, une « ville nouvelle » Villeroi - Villeroi (Nicolas de Neufville, marquis puis duc de) Les livres Colbert Jean-Baptiste, page 1165, volume 3 Louis XIV, page 2919, volume 6 médaille de l'histoire, page 3116, volume 6 mobilier - fauteuil Louis XIV, page 3238, volume 6 mobilier - commode de la chambre du roi Louis XIV au Grand Trianon, par André Charles Boulle, page 3238, volume 6 tapisserie - Louis XIV visitant les Gobelins, page 5039, volume 9 traité - la signature du traité de Ryswick, page 5247, volume 10 Van der Meulen Adam, page 5412, volume 10 Versailles - tableau de Van der Meulen représentant la construction de Versailles vers 1690, page 5483, volume 10 Versailles - Louis XIV devant la grotte de Thétis, peinture du XVIIe siècle, page 5483, volume 10 France - Louis XIV et Colbert en visite à la manufacture des Gobelins, page 2010, volume 4 France - Louis XIV passant le Rhin à la tête de ses armées, le 6 juin 1672, page 2011, volume 4 France - Né pour la peine, page 2011, volume 4 Louis XV le Bien-Aimé. 1710-1774, né à Versailles, roi de France de 1715 à 1774. Il était le fils de Louis, duc de Bourgogne, et l'arrière-petit-fils de Louis XIV, et devint roi à 5 ans. La Régence, le duc de Bourbon et Fleury. Comme en 1610 et en 1643, le parlement de Paris, à qui avait été rendu le droit de remontrances, annula les dispositions du testament de Louis XIV instituant un Conseil de régence, et donna le pouvoir sans restriction au duc Philippe d'Orléans pendant la minorité de Louis XV. Le Régent, sur les conseils de Saint-Simon, remplaça les secrétaires d'État par des conseils où ne siégeaient que des membres de la plus haute noblesse. Ce système de réaction aristocratique, connu sous le nom de polysynodie, n'apporta que des troubles dans les affaires et, dès 1718, les secrétaires d'État furent rétablis. Pour remédier à la situation désespérée du Trésor, le Régent s'en remit à Law, qui fonda une banque, introduisit la monnaie-papier et créa des entreprises commerciales par actions. Cette aventure financière finit en banqueroute. Voir Law et Régence. Proclamé majeur en 1723, Louis XV conserva le duc d'Orléans comme Premier ministre. Celui-ci mourut quelques mois après et fut remplacé par le duc de Bourbon qui imposa au roi le mariage avec Marie Leszczy?ska, fille du roi détrôné de Pologne. Le duc fut renvoyé en 1726 et le cardinal Fleury, ancien précepteur de Louis XV, lui succéda. Sous son ministère, le contrôleur général Orry remit de l'ordre dans les finances, donna une valeur fixe aux monnaies, fit construire des routes. Le commerce progressa beaucoup : Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Le Havre connurent une grande prospérité ; un empire colonial français se constituait. Fleury imposa l'adhésion de tous les ecclésiastiques à la bulle Unigenitus contre le jansénisme et s'attira ainsi l'hostilité du parlement, qui alla jusqu'à suspendre le cours de la justice. Fleury fit également intervenir la France dans la guerre de la Succession de Pologne en 1733, pour soutenir le beau-père de Louis XV contre les Habsbourg d'Autriche. Au traité de Vienne, en 1738, Stanislas Leszczy?ski renonça à la Pologne et reçut la Lorraine et le comté de Bar, qui, à sa mort, revinrent à la France ; une troisième maison royale de Bourbon fut installée à Naples, où don Carlos devint roi des Deux-Siciles. Sans intervenir directement, Fleury soutint la Turquie attaquée par la Russie et l'Autriche, et obtint en échange du sultan le renouvellement des capitulations en faveur de la France. Enfin, contre son gré, il fut entraîné dans la guerre de la Succession d'Autriche, mais mourut la même année, en 1743. Le règne personnel. Louis XV annonça alors son intention de gouverner lui-même, sans Premier ministre. Contrairement à une légende tenace, s'il se laissa influencer par des favorites (la duchesse de Châteauroux, MM e d e Pompadour, MM e d u Barry, qui intervinrent dans les nominations ou le renvoi des ministres, des chefs de l'armée, dans la politique extérieure), il ne fut pas le souverain frivole qu'on a décrit et sut aussi s'entourer de ministres de valeur - ce qui ne l'empêcha pas de s'aliéner l'opinion publique et le parlement de Paris - : le comte d'Argenson, secrétaire d'État à la Guerre, excellent administrateur ; Machault d'Arnouville, nommé contrôleur général des Finances en 1745, qui entreprit une réforme profonde de l'impôt, mais se heurta à l'opposition du parlement, et surtout à celle du clergé, qui obtint le maintien de ses privilèges ; le duc de Choiseul, qui devint en 1758 secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Ce dernier prit parti contre les jésuites, dont l'ordre fut supprimé en France en 1764. Il réunit la Lorraine et le Barrois à la France en 1766, acheta la Corse à la République de Gênes en 1768. Mais il dut aussi signer en 1763 le désastreux traité de Paris qui mettait un terme à la guerre de Sept Ans et sanctionnait la perte du premier empire colonial français au profit de l'Angleterre. Nommé en outre secrétaire d'État à la Guerre et à la Marine, il réorganisa l'armée et constitua la flotte, en vue d'une reprise des hostilités contre l'Angleterre. Il fut disgracié en 1770. Le pouvoir fut ensuite exercé jusqu'à la fin du règne par un triumvirat composé du chancelier Maupeou, de l'abbé Terray et du duc d'Aiguillon. Le parlement de Paris s'étant refusé à enregistrer les édits, Maupeou l'exila, puis le supprima, et le remplaça par six conseils supérieurs, dont les membres étaient nommés et appointés par le roi. La vénalité des charges dans la magistrature se trouva ainsi abolie ; les « épices » (gratifications que les plaideurs devaient payer au juge pendant un procès) étaient interdites, et les frais de justice, diminués. La réforme, qui visait à la fois à abaisser la noblesse de robe, à renforcer l'absolutisme royal et à protéger les justiciables, fut ensuite étendue aux parlements de province. Elle suscita l'opposition des élites, de plus en plus gagnées aux principes des Lumières et du « despotisme éclairé », mais apparaît aujourd'hui souvent comme une tentative hardie - quoique vouée à l'échec par l'ampleur des pesanteurs sociales - de réformer l'État monarchique. Quant à l'abbé Terray, contrôleur général des Finances, il eut recours à des banqueroutes partielles, à des créations d'impôts sur le papier, sur les livres, à des emprunts forcés. Le règne s'acheva dans un mécontentement général, et Louis XV mourut détesté. Pendant ce règne, Versailles n'était plus l'unique centre de la vie intellectuelle : Paris, avec ses salons, ses clubs, ses cafés, prit une place prépondérante ; la haute bourgeoisie et les financiers rivalisaient alors avec les grands seigneurs. Écrivains, philosophes, économistes répandaient des « idées nouvelles » ; on s'attaquait à l'intolérance religieuse, à l'absolutisme, aux privilèges. De nouvelles revendications, tels le respect des « droits naturels », la liberté pour les personnes et dans l'activité économique, la tolérance pour l'expression des idées, l'égalité devant la loi, une justice équitable, apparurent. En 1734 paraissaient les Lettres philosophiques de Voltaire, en 1748 l' Esprit des lois de Montesquieu, en 1762 le Contrat social de Rousseau, de 1751 à 1772 l' Encyclopédie de Diderot. À cette époque, la France jouissait en Europe d'un prestige incontesté dans le domaine de la pensée : elle était par excellence le pays des Lumières. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aiguillon (Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu, duc d') Argenson (de Voyer d') - Argenson (Marc Pierre de Voyer d') Argenson (de Voyer d') - Argenson (René Louis de Voyer d') Choiseul (Étienne François, duc de) Condé - Condé (Louis Henri, prince de) crise économique - Les crises préindustrielles Du Barry (Jeanne Bécu, comtesse) Dupleix Joseph François Famine (pacte de) France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) Le siècle des Lumières (1715-1789) Gabriel Jacques Ange Gilles Jean Inde - Histoire - L'Empire des Marathes (1707-1818) Law John Machault d'Arnouville (Jean-Baptiste de) Maupeou (René Nicolas de) mobilier - L'évolution des styles en Occident - Les styles Louis XV, Directoire et Empire Noailles - Noailles (Louis, maréchal de) Paris - Histoire - Paris, ville des rois et des révolutions Pompadour (Jeanne Antoinette Poisson, marquise de) Régence rocaille r ococo Sept Ans (guerre de) Silhouette (Étienne de) Terray Joseph Marie Trianon Versailles - Versailles après Louis XIV Villeroi - Villeroi (François de Neufville, duc de) Les livres Louis XV, page 2920, volume 6 mobilier - commode Louis XV, signée Charles Cressent, vers 1740, page 3238, volume 6 mobilier - le bureau de Louis XV, à Versailles, page 3239, volume 6 France - Louis XV à la bataille de Fontenoy, page 2012, volume 4 Louis de France. dit le Grand Dauphin, 1729-1765, né à Versailles. Fils de Louis XV et de Marie Leszczy ?ska, il épousa Marie-Thérèse Antoinette d'Espagne, puis Marie-Josèphe de Saxe dont il eut neuf enfants, parmi lesquels les futurs Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Il participa à la bataille de Fontenoy et fut particulièrement hostile à la philosophie des Lumières. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats dauphin [2] Louis XVI. 1754-1793, né à Versailles, roi de France de 1774 à 1792. Petit-fils de Louis XV, il épousa en 1770 l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, fille de l'impératrice MarieThérèse. Son règne peut être divisé en deux périodes : de 1774 à 1789, monarque absolu, il tenta quelques réformes dans son royaume, puis y renonça ; de 1789 à 1793, il fut, à son corps défendant, le monarque constitutionnel des premières années de la Révolution française. Il mourut guillotiné. La fin de la monarchie absolue. De la même manière que le procès de Louis XVI fut celui de la monarchie absolue, son rôle historique fut l'objet de nombreuses controverses. Devenu roi à 20 ans, sans expérience politique, Louis XVI fit preuve, au début de son règne, de bonnes intentions. Elles furent souvent mises en avant par les apologistes de l'Ancien Régime, qui reconnaissaient pourtant aussi sa faiblesse de caractère et son manque de volonté politique. Pour donner satisfaction à l'opinion publique, il renvoya les ministres de Louis XV, rétablit les parlements et confia le contrôle des Finances à Turgot, qui lui proposa un vaste programme de refonte du système économique, aussitôt mis en chantier : établissement de la libre circulation des grains, suppression de la corvée royale, abolition des jurandes et maîtrises. Une mauvaise récolte ayant entraîné une hausse du prix du pain, les spéculateurs sur les blés déclenchèrent contre le ministre des émeutes à Paris et à Versailles : ce fut la « guerre des Farines ». Les privilégiés, menacés dans leurs intérêts, obtinrent alors du roi le renvoi de Turgot (1776), et Louis XVI appela à la direction des Finances un banquier très populaire, Necker, qui fit face par des emprunts au surcroît de dépenses dû à la participation de la France à la guerre de l'Indépendance des États-Unis d'Amérique. Necker envisagea une association limitée des Français à l'administration locale et tenta, à Bourges et à Montauban, l'expérience de deux assemblées provinciales dont les membres seraient nommés par le roi. Mais la publication du « compte rendu au roi », qui révélait le montant des pensions payées aux grands seigneurs, ranima la coalition des privilèges, et Necker dut démissionner (1781). Il fut remplacé par Calonne, qui emprunta et dépensa tout d'abord sans compter, puis proposa d'établir une « subvention territoriale » frappant tous les propriétaires fonciers. Son projet, qui revenait à remettre en cause les privilèges du clergé et de la noblesse en matière d'impôts, fut repoussé par une Assemblée des notables. Après lui, Loménie de Brienne proposa une réforme analogue ; elle fut repoussée par le parlement qui exigeait la convocation des états généraux. Une réforme judiciaire enlevant aux parlements l'enregistrement des édits provoqua une vive agitation dans la plupart des villes (« journée des Tuiles » à Grenoble). Dans le Dauphiné, les députés des trois ordres, réunis à Vizille, décidèrent le refus des impôts tant que les états généraux ne seraient pas convoqués. Comme l'État était à la veille de faire banqueroute, le roi céda, rappela Necker et annonça la convocation des états pour le mois de mai 1789. La monarchie constitutionnelle. Réunis à Versailles le 5 mai 1789, les États généraux, grâce aux députés du tiers, ne tardèrent pas à imposer leur volonté de réformer la structure politique du royaume. En s'y opposant à plusieurs reprises, Louis XVI accrut l'exaspération populaire à Paris. Les journées du 17 juin (Assemblée nationale), du 20 juin (serment du Jeu de paume), du 23 juin (refus du tiers-état d'obéir aux ordres du roi), du 14 juillet (prise de la Bastille), la nuit du 4 août (abolition des privilèges), la marche sur Versailles les 56 octobre (le roi ramené de force à Paris) furent autant de coups portés à l'absolutisme royal. En 1790, l'Assemblée institua la monarchie constitutionnelle, établissant un contrôle sur les pouvoirs du roi, ainsi que sur les impôts votés par les représentants de la nation. En juillet 1790, lors de la fête de la Fédération, Louis XVI jouissait encore d'une popularité certaine. Cependant, les violences verbales et les manifestations populaires, ses scrupules religieux quand fut votée la Constitution civile du clergé, les pressions de son entourage, poussèrent le roi à commettre un acte qui fut fatal à la monarchie, même si par ailleurs il refusait toujours la monarchie constitutionnelle, malgré l'insistance de Mirabeau. Il tenta de fuir à l'étranger (20-21 juin 1791), fut reconnu et arrêté à Varennes, ce qui ruina définitivement le prestige de la royauté. Suspendu, puis rétabli dans ses pouvoirs, Louis XVI, après avoir poussé à la guerre contre l'Autriche, dont il espérait le salut, s'opposa aux décrets que prit l'Assemblée législative pour la défense du pays. L'insurrection populaire du 10 août 1792 aboutit à l'emprisonnement du roi et à l'abolition de la royauté. Jugé par la Convention, accusé de conspiration contre la sûreté de l'État, Louis XVI fut condamné à mort et exécuté le 21 janvier 1793. Sa mort courageuse provoqua une grande émotion en Europe et scella la première coalition. Elle fut par la suite largement exploitée par l'historiographie contrerévolutionnaire, qui présenta Louis XVI comme un véritable martyr de la religion chrétienne. Voir le dossier Révolution française. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats août 1792 (journée du 10) Calonne (Charles Alexandre de) Convention nationale états généraux France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) Le siècle des Lumières (1715-1789) France - Histoire - Les bases de la France contemporaine (1789-1870) - La Révolution (1789-1799) La Fayette (Marie Joseph Motier, marquis de) Loménie de Brienne (Étienne Charles de) Marie-Antoinette Mirabeau - Mirabeau (Honoré Gabriel Riqueti, comte de) Necker Jacques néoclassicisme - Classicisme et Révolution en France Paris - Histoire - Paris, ville des rois et des révolutions parlement Révolution française - Des États généraux à l'Assemblée constituante (1789) Révolution française - La Convention girondine (21 septembre 1792-2 juin 1793) Révolution française - La crise de l'Ancien Régime Révolution française - Les réformes de la Constituante (1790-30 septembre 1791) Sanson Varennes-en-Argonne Versailles - Versailles après Louis XIV Les livres Ancien Régime - tableau de Louis Hersent, page 246, volume 1 Louis XVI, page 2921, volume 6 Révolution française - l'exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, page 4375, volume 8 Révolution française - Louis XVI déclarant la guerre à l'Autriche, le 20 avril 1792, page 4375, volume 8 Louis XVII. 1785-1795, né à Versailles, roi titulaire de France. Second fils de Louis XVI et de MarieAntoinette, il devint Dauphin à la mort de son frère aîné en 1789. Il fut enfermé au Temple au lendemain de l'insurrection du 10 août 1792, en même temps que toute la famille royale. Séparé de sa mère en 1793, il fut mis sous la garde du cordonnier Simon. Reconnu par les royalistes comme roi de France, sous le nom de Louis XVII, à partir de l'exécution de son père le 21 janvier 1793, il mourut sans doute dans la prison du Temple le 8 juin 1795. L'identité de l'enfant mort au Temple a été contestée. Certains ont prétendu que Louis XVII s'était évadé et qu'un autre enfant lui avait été substitué dans sa prison. Plusieurs individus, dont le plus connu fut Naundorff, ont revendiqué le titre de fils de Louis XVI, mais les enquêtes et les procès n'ont pas apporté de base sérieuse à leurs affirmations. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Naundorff Karl Wilhelm Louis XVIII. 1755-1824, né à Versailles, roi de France en 1814-1815, puis de 1815 à 1824. Frère de Louis XVI, il fut d'abord comte de Provence, puis Monsieur à l'avènement de son frère ; il prit le titre de roi à la mort de son neveu, Louis XVII. L'émigration. C omte de Provence, il s'était d'abord gardé de condamner la Révolution, dont les premiers événements étaient assez conformes à « l'esprit philosophique » qu'il avait professé à Versailles. Mais il émigra peu de temps avant la fuite de Varennes (juin 1791) et rejoignit son frère Charles à Coblence. Il s'était proclamé régent « pendant la captivité de son frère » et avait constitué un gouvernement dont le chef était Calonne. Lorsqu'il apprit la mort de Louis XVII, il prit le titre de Louis XVIII et, en 1814, il data la Charte de la « dix-neuvième année de son règne ». Il vécut successivement à Vérone, puis à Blankenbourg, dans le duché de Brunswick, ensuite à Mitau (actuelle Jelvaga) en Courlande, à Varsovie, et, après les traités de Tilsit, se réfugia en Angleterre. C'est de Mitau que, par deux fois, le 20 février, puis le 4 juin 1800, il écrivit au Premier consul pour l'inciter à restaurer les Bourbons. Bonaparte ne lui répondit, par une fin de non-recevoir, que le 7 septembre, après Marengo. La première Restauration. En 1814, après la défaite française, grâce à Talleyrand qui avait su convaincre le tsar, au départ hostile à la restauration des Bourbons, il fut proclamé roi de France par le Sénat impérial, le 6 avril, le jour même de l'abdication de Napoléon Ier . Retenu à Londres par une crise de goutte, il ne put débarquer à Calais que le 24 avril. Louis XVIII refusa la Constitution que le Sénat avait adoptée, mais, sur les instances du tsar, il publia le 2 mai la déclaration de Saint-Ouen et, quelques jours après, il « octroya » à son peuple la Charte qui établit un régime constitutionnel non parlementaire, qui garantissait le respect des libertés publiques, l'irrévocabilité de la vente des biens nationaux, l'admissibilité de tous les Français aux emplois civils et militaires et instituait, en fait, un compromis entre les formes d'Ancien Régime et la pratique représentative acquise de la Révolution. L'ancienne noblesse était rétablie, la noblesse impériale maintenue, ainsi que l'ordre de la Légion d'honneur et l'organisation administrative du Consulat et de l'Empire. Le drapeau blanc remplaçait le drapeau tricolore : 200 000 soldats furent licenciés, 14 000 officiers, mis en demi-solde ; des grades furent donnés aux anciens émigrés dont les campagnes contre la République étaient comptées comme services de guerre. Le 30 mai 1814, le traité de Paris ramena la France à ses frontières du 1 er janvier 1792. Ces maladresses causèrent le mécontentement de l'opinion, tout d'abord curieuse et sans hostilité à l'égard de ce revenant d'une époque oubliée. Napoléon, informé, en profita pour revenir en France. Les Cent-Jours et la seconde Restauration. Lors du retour de Napoléon de l'île d'Elbe, Louis XVIII reprit le chemin de l'étranger, et quitta Paris pour Gand le 19 mars 1815. Malgré les réticences des alliés, il y revint le 8 juillet, après Waterloo, et constitua un ministère sous la présidence de Talleyrand et dans lequel se trouvait Fouché, l'ancien ministre de la Police de Napoléon. Le second traité de Paris, signé le 20 novembre 1815, amputa la France de la Savoie, de Landau, des villes de la Sarre, lui imposa une indemnité de guerre de 700 millions et l'entretien d'une armée d'occupation de 150 000 hommes pendant cinq ans. La Chambre des députés, élue en août, se composait en majorité d'ultraroyalistes (« plus royalistes que le roi »), et Louis XVIII la qualifia de Chambre « introuvable ». Dans le midi de la France, la Terreur blanche fit de nombreuses victimes parmi les anciens révolutionnaires et les bonapartistes. Des mesures d'exception furent prises : la liberté individuelle fut suspendue, des tribunaux spéciaux, les cours prévôtales, furent créés ; plusieurs généraux, qui avaient rallié Napoléon pendant les Cent-Jours, furent condamnés à mort et fusillés, parmi eux le maréchal Ney ; les conventionnels régicides furent bannis, dont Carnot et le peintre David ; dix-huit académiciens, dont Monge et Lakanal, furent exclus de l'Institut. En même temps, la Congrégation poursuivit dans le pays une active campagne en faveur d'un retour à l'Ancien Régime. Cette politique mit la monarchie en péril ; Louis XVIII, qui avait compris la leçon de 1814, décida de dissoudre la Chambre le 5 septembre 1816, et une Chambre d'opinions plus modérées fut élue. Louis XVIII fit alors appliquer une politique libérale plus conforme à l'esprit de la Charte. Le chef du gouvernement, le duc de Richelieu, obtint au congrès d'Aix-la-Chapelle, en 1818, le retrait de l'armée d'occupation, la France s'étant acquittée de la contribution de guerre qui lui avait été imposée, puis il démissionna et fut remplacé par Decazes. Diverses lois libérales furent votées : le baron Louis posa les règles qui allaient présider dès lors à l'établissement du budget et au contrôle parlementaire sur les dépenses publiques ; le maréchal Gouvion-Saint-Cyr réorganisa l'armée selon des principes qui restèrent en vigueur jusqu'en 1872 : engagements volontaires, tirage au sort avec faculté de remplacement, tableau d'avancement pour les officiers ; un régime plus libéral fut accordé à la presse ; une loi électorale établit le scrutin de liste par département, avec vote au chef-lieu. L'assassinat du duc de Berry, en février 1820, entraîna le renvoi de Decazes et le retour au pouvoir des ultras avec Villèle. La liberté individuelle fut restreinte, la censure, rétablie sur les journaux ; l'Université reçut comme grand maître M gr de Frayssinous ; l'École normale supérieure fut fermée ; les cours de Guizot et de Cousin, suspendus. Une nouvelle loi électorale institua le « double vote » en faveur des électeurs les plus imposés. Une armée française fut envoyée en Espagne en 1823 pour aider Ferdinand VII à y établir l'absolutisme. Une opposition secrète s'organisa avec la Charbonnerie. Des insurrections se déclenchèrent simultanément, mais échouèrent à Colmar, à Saumur, à La Rochelle, à Belfort ; elles furent suivies de nombreuses exécutions, dont celle des quatre sergents de La Rochelle. Louis XVIII, qui se désintéressait de plus en plus des affaires, mourut le 16 septembre 1824 et son frère, le comte d'Artois, chef des ultras, lui succéda sous le nom de Charles X. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Académie nationale de médecine Balbastre Claude-Bénigne Bourbon censure Chambre « introuvable » Charte constitutionnelle Decazes et de Glücksberg (Élie, duc) France - Histoire - Les bases de la France contemporaine (1789-1870) - La Restauration (1814-1830) Louis (Joseph Dominique, baron) mobilier - L'évolution des styles en Occident - La Restauration et le style Louis XVIII Pozzo di Borgo Charles André Restauration Richelieu (Armand Emmanuel du Plessis, duc de) Talleyrand-Périgord (de) - Talleyrand-Périgord (Alexandre-Angélique de) Talleyrand-Périgord (de) - Talleyrand-Périgord (Charles Maurice de) Villèle (Jean-Baptiste Guillaume Joseph, comte de) Les livres Louis XVIII, page 2921, volume 6 Restauration, page 4350, volume 8 GERMANIE. Louis Ier. voir Louis Ier le Pieux. empereur d'Occident. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Louis - EMPIRE D'OCCIDENT - Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire Louis II le Germanique. vers 804-876, roi de Germanie de 843 (partage de Verdun) à 876. À la mort de Lothaire II, il obtint encore la plus grande partie de la Frise, de l'Alsace et de la Lorraine (traité de Meersen, 870). Son règne marqua la naissance de l'Allemagne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Histoire - Les origines romaines et germaniques Germanie (royaume de) Lothaire - Lothaire II Meerssen (traité de) Strasbourg Verdun Les livres traité - les « serments de Strasbourg », page 5247, volume 10 Louis III le Saxon. 822-882, fut roi de Germanie de 876 à 882. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Histoire - L'Allemagne médiévale - Naissance de l'Allemagne Louis IV l'Enfant. 893-911, né à OEttingen, fut le dernier Carolingien à régner en Germanie (900-911). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Histoire - L'Allemagne médiévale - Naissance de l'Allemagne HONGRIE. Louis Ier le Grand. 1326-1382, né à Visegrád, de la maison d'Anjou, fut roi de Hongrie à partir de 1342 et de Pologne à partir de 1370. Il acquit la Dalmatie (1358) après plusieurs tentatives en Italie, notamment contre Jeanne de Naples (1348), et s'intéressa fort peu à la Pologne. Il laissa deux filles, Marie et Hedwige, qui transmirent, l'une, la Hongrie à Sigismond ; l'autre, la Pologne à Jagellon. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Dalmatie Hongrie - Histoire - La Hongrie médiévale Pologne - Histoire - La Pologne des Jagellons (1385-1572) Louis II Jagellon. 1506-1526, né à Buda, fut roi de Hongrie et de Bohême de 1516 à 1526. Il périt au cours de la grande bataille de Mohács contre les Turcs (1526). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hongrie - Histoire - La Hongrie médiévale Soliman - Soliman Ier le Magnifique NAPLES. Louis Ier. 1339-1384, né à Vincennes, roi de Naples et comte de Provence de 1382 à 1384. Fils du roi de France Jean II le Bon, il fut régent pendant la minorité de Charles VI, ce qui lui permit de s'enrichir, puis fut choisi comme héritier par Jeanne de Naples avec l'aval de Clément VII, le pape d'Avignon. Couronné en 1382, il ne put évincer son rival Charles de Durazzo, auquel Urbain VI, le pape de Rome, avait donné son investiture. Il conserva cependant la Provence, qui resta dans sa lignée pendant un siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Charles - FRANCE - Charles VI le Bien-Aimé Jean - FRANCE - Jean II le Bon ou le Brave Naples - L'histoire de la ville Louis II. 1377-1417, né à Toulouse, roi de Naples et comte de Provence de 1384 à 1417, fils de Louis Ier . Bien que couronné, il ne put recouvrer Naples, que lui disputait Ladislas, fils de Charles de Durazzo. Il pacifia la Provence et institua un parlement à Aix. Il avait épousé Yolande d'Aragon. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Naples - L'histoire de la ville Louis III. 1403-1434, roi de Naples et comte de Provence de 1417 à 1434, fils de Louis II. Il mourut au moment où il parvenait à reconquérir le royaume de Naples (1434) sur Alphonse V d'Aragon. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alphonse - ARAGON - Alphonse V le Magnanime Naples - L'histoire de la ville PORTUGAL. Louis Ier. 1838-1889, né à Lisbonne, roi de Portugal de 1861 à 1889. Second fils de Marie II, frère et successeur de Pierre V, il gouverna en monarque constitutionnel et abolit l'esclavage dans les colonies en 1868. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Portugal - Histoire - Le Portugal des Bragance