Liszt Franz, 1811-1886, né à Doborján (Hongrie), aujourd'hui Raiding (Autriche), pianiste et compositeur hongrois.

Liszt Franz, 1811-1886, né à Doborján (Hongrie), aujourd'hui Raiding (Autriche), pianiste et compositeur hongrois. Très précoce, il étudia le piano dès l'âge de 6 ans et s'installa à Paris en 1823, où il donna des récitals dès 1824, provoquant l'enthousiasme. Les frères Érard le protégèrent et lui fournirent son premier piano « à double échappement », dont il tira des effets jusqu'alors inconnus. Il se mit à fréquenter le milieu romantique, se lia avec Chopin, Berlioz, Paganini ; ce dernier lui révéla sa voie en lui ouvrant les possibilités d'une virtuosité qu'il allait transposer dans le domaine pianistique. Sa vie passionnée et cosmopolite se reflète dans son oeuvre : de 1836 à 1847, il fit de triomphales tournées en Europe, suivi par des admiratrices fanatiques. Son égérie était alors Marie d'Agoult, femme de grande culture qui contribua à sa formation intellectuelle et dont il eut trois enfants, notamment Cosima qui épousa, en secondes noces, Richard Wagner. En 1847, Liszt rencontra en Russie la princesse de Sayn-Wittgenstein, très cultivée aussi, et qui vint se fixer à Weimar auprès de lui ; elle orienta sa carrière vers la composition, lui permettant d'approfondir son art. Liszt fonda alors, avec Wagner, l'école de Weimar, révolutionnaire et opposée au classicisme de l'école de Dresde de Schumann et de Brahms. En 1865, il décida d'entrer dans les ordres. L'abbé Liszt se partagea alors entre Budapest et l'Académie de musique qu'il y avait fondée, Rome et Weimar. Sur sa demande, il fut enterré à Bayreuth, près de son ami Wagner. Les oeuvres. Parmi ses nombreuses compositions pour piano, citons : les Années de pèlerinage (1834), la grande Sonate en si mineur (1853), les dix-neuf Rhapsodies hongroises (1860), les Caprices-valses et les Rêves d'amour. Pour l'orchestre, il écrivit treize poèmes symphoniques (c'est lui qui créa la « symphonie à programme »), la Faust Symphonie (1854), d'une « magistrale puissance » selon les termes de Wagner, la Dante Symphonie (1856), etc. Pour la voix, il composa deux messes, la Missa solemnis (dite Messe de Gran 1855) et la Missa choralis (1865), la Légende de sainte Élisabeth (1857), Christus (1866), et de nombreux lieder (Lorelei). Il faut citer aussi de nombreuses paraphrases brillantes sur des oeuvres de Bach, de Beethoven, de Berlioz et de Wagner. Les apports de Liszt. Profondément marquée par le romantisme, l'oeuvre de Liszt, où prédomine la virtuosité, témoigne d'une grande richesse d'invention et de nombreuses innovations, formelles et orchestrales notamment. Liszt a radicalement transformé l'art du piano, donnant à cet instrument la puissance de l'orchestre par le jeu des couleurs, l'audace des harmonies nouvelles, la finesse de ses arabesques. Il a marqué de son empreinte toute une époque, à la fois comme pianiste et comme compositeur : son influence sur Wagner, qui a peut-être trouvé son leitmotiv dans les thèmes dominants des symphonies de Liszt, fut d'une grande portée. Avec les Sonnets, de Pétrarque (Au bord d'une source), il permit à Ravel d'écrire ses Jeux d'eau (1901). Enfin, par sa générosité, il apporta un soutien moral et matériel à de nombreux musiciens de son temps : Berlioz, Brahms, César Franck, Moussorgski, Smetana, Saint-Saëns, Schubert, Wagner.