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Les animaux ne sont pas tous sédentaires ; nombre d'espèces profitent de leur mobilité (poissons et oiseaux notamment) pour se déplacer d'un milieu à l'autre et tirer avantage de chacun d'eux.

Publié le 12/11/2013

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Les animaux ne sont pas tous sédentaires ; nombre d'espèces profitent de leur mobilité (poissons et oiseaux notamment) pour se déplacer d'un milieu à l'autre et tirer avantage de chacun d'eux. Nous guettons chaque année l'arrivée de l'hirondelle, même si la sagesse populaire nous dit qu'elle ne fait pas le printemps. Le choix des lieux ainsi peuplés semble parfois échapper à toute logique, et les mécanismes qui permettent aux migrateurs de suivre la bonne route n'ont pas encore été tous élucidés. Les migrations animales recouvrent les déplacements d'animaux, au cours de leur cycle vital, entre des milieux favorables à leur croissance et des milieux favorables à leur reproduction. Cette définition restrictive ne prend pas en compte tous les déplacements qu'on observe dans le monde animal. Les invasions soudaines et imprévisibles, comme celles des criquets ou des lemmings, sont dues à une surpopulation locale entraînant une pénurie alimentaire. Elles sont acycliques et ne sont pas suivies d'un retour vers le lieu d'origine. D'autres déplacements, bien que cycliques, ne sont pas non plus des migrations : c'est le cas du nomadisme des herbivores qui exploitent divers territoires pour se nourrir, ou des mouvements quotidiens qu'effectuent en mer, de la surface vers la profondeur, les organismes planctoniques et ceux qui s'en nourrissent. L'amplitude et la fréquence des migrations stricto sensu varient d'un groupe à l'autre ; la plupart ont lieu dans des régions comportant une saison froide ou une saison sèche, et sont plus ou moins étroitement liées aux sources de nourriture. Le cycle migratoire est en général annuel, sauf quand il n'y a qu'une période de reproduction dans la vie de l'espèce (cas de l'anguille, le retour vers les frayères n'ayant lieu qu'une seule fois). Or voir les hirondelles arriver dans nos régions au printemps et partir en automne n'indique ni le lieu où elles hivernent, ni le chemin parcouru. L'observation des vols d'oiseaux ou des bancs de poissons, bien qu'améliorée par les progrès techniques récents (radar), fournit des réponses insuffisantes. Dès la fin du XIXe siècle, on a mis au point une méthode plus précise, qui consiste à fixer sur des migrateurs capturés des fiches d'identification : bagues sur les pattes des oiseaux, tiges métalliques fichées dans la graisse des baleines, marques aux oreilles des mammifères ou aux nageoires de poissons. Étant donné la difficulté de recapturer un animal, un grand nombre d'individus doivent être marqués. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anguille baleine criquet lemming Les principales espèces migratrices Les distances parcourues par les migrateurs sont fonction de leurs aptitudes à se déplacer et des facilités que leur offre le milieu dans lequel ils se déplacent ; l'eau et l'air étant à cet égard les plus favorables, les principaux migrateurs sont des animaux aquatiques ou volants. Les invertébrés. Un grand nombre d'invertébrés, qui vivent au contact des fonds marins, deviennent planctoniques quand mûrissent leurs produits génitaux. Ainsi, aux Samoa et aux Fidji, des annélides polychètes, les palolos (Eunice viridis), montent en surface à la fin de la pleine lune. Ils sont alors abondamment pêchés, de manière artisanale. Nombre de crustacés migrent également pour se reproduire des fonds vers la côte ou des eaux douces vers la mer. Chez les insectes, on observe des déplacements analogues entre lieux de ponte, propices aux stades larvaires, et lieux où vivent les adultes. C'est notamment le cas des espèces qui, comme les moustiques, ont des larves aquatiques. Toutefois, la durée de vie souvent courte de ces animaux fait que le cycle n'est pas individuel. Ainsi, le papillon monarque d'Amérique du Nord se déplace bien sur les 3 000 km qui séparent le Canada de la Floride et de la Californie, mais ce n'est pas la même génération qui effectue les deux voyages. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats annélides crustacés insectes - Le cycle biologique invertébrés moustique papillons - Le cycle biologique plancton Les poissons. La plupart des poissons sont sténohalins : ils limitent leurs migrations à un milieu de salinité constante. De nombreuses espèces marines se rapprochent des côtes pour frayer, puis regagnent les fonds du plateau continental. Diverses populations de harengs effectuant ce type de déplacement à des périodes différentes en mer du Nord, on a longtemps cru qu'elles migraient sur de grandes distances. En eau douce, on observe la montée de certaines espèces vers les eaux vives et bien oxygénées pour frayer et la descente des jeunes vers les eaux calmes et chaudes des rivières de plaine. D'autres poissons sont euryhalins : ils migrent ainsi des eaux douces vers la mer et réciproquement. Le plus souvent, la reproduction a lieu en rivière (saumons, esturgeons) : les géniteurs, qui ont réalisé leur croissance en mer, « montent » pondre en eau douce, tandis que les jeunes, après une période plus ou moins longue passée sur place, effectuent en mer l'essentiel de leur croissance ; cette migration est dite « anadrome » (les géniteurs remontent le courant) et « potamotoque » (la reproduction a lieu dans les rivières). Les migrations en sens inverse existent aussi, en particulier chez les anguilles : les adultes de l'espèce européenne se reproduisent dans les profondeurs de la mer des Sargasses. À partir des oeufs éclosent des larves (leptocéphales) que les courants entraînent vers les côtes européennes. Là, elles se métamorphosent en civelles, qui remontent fleuves et rivières et y restent, parfois pendant dix ans, avant de retourner vers la mer. Cette migration est « catadrome » (les adultes descendent vers la mer) et « thalassotoque » (la reproduction a lieu en mer). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anguille esturgeon frayère hareng poissons - Biologie et écologie - Introduction saumon Les mammifères. Les mammifères marins effectuent souvent des déplacements de grande amplitude ; il faut distinguer les cétacés, qui font leurs petits en mer, des pinnipèdes, qui mettent bas à terre. Parmi les premiers, la baleine grise recherche pour accoucher des eaux plus tempérées (golfe de Californie) que celles où elle se nourrit (mer de Behring). Les pinnipèdes ne limitent pas leurs déplacements des rivages où se tiennent leurs nurseries vers la haute mer qui les nourrit ; certaines espèces, comme l'otarie à fourrure des Pribilof, ainsi nommée parce qu'elle ne se reproduit que sur ces îles, vont en hiver jusqu'en Californie. Les déplacements des espèces terrestres sont moins spectaculaires, à l'exception de ceux qu'effectuaient jadis les bisons d'Amérique pour hiverner au sud, ou que font encore aujourd'hui les caribous. Certaines chauves-souris européennes (murins et pipistrelles) préfèrent à l'hibernation, que pratiquent la plupart des espèces des zones tempérées, des migrations vers les régions méditerranéennes, au climat plus accueillant en hiver. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats baleine bison cétacés - Classification - Les cétacés à fanons chauves-souris mammifères otarie pôles - Les zones ou régions polaires - La zone polaire arctique renne Les oiseaux. L'amplitude des migrations des oiseaux est liée aux possibilités alimentaires des lieux de nidification ; ainsi, l'étourneau, qui migre d'Europe centrale ou orientale vers l'Afrique du Nord, est sédentaire en France, où les hivers sont moins rigoureux. Les granivores sont plus sédentaires que les insectivores, dont les proies se raréfient en hiver et qui hivernent sous les tropiques. Les voies de migration évitent les montagnes et les grandes étendues marines. Certaines espèces parcourent de grandes distances, comme la pie-grièche entre la Scandinavie et l'Afrique australe, ou le pluvier doré d'Amérique entre l'Alaska et l'Argentine. Dans les pays tropicaux, les oiseaux sont plus sédentaires, à l'exception des habitants de zones soumises à une longue saison sèche : ainsi, la cigogne d'Abdim niche au Sénégal et dans tout le Sahel pendant la saison des pluies, et se réfugie en Afrique australe quand vient la saison sèche. Les oiseaux marins, surtout ceux qui sont océaniques, effectuent des migrations de grande amplitude dictées par les variations de nourriture disponible. Le pétrel à bec grêle, qui niche sur les côtes du sud de l'Australie et de Tasmanie, migre à travers le Pacifique occidental jusqu'au Japon et au détroit de Behring, puis revient vers son aire de nidification en suivant la côte américaine et en survolant la Polynésie, profitant ainsi des vents dominants. Le pétrel de Wilson effectue des déplacements du même ordre dans l'Atlantique. Voir aussi le dossier oiseaux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cigogne étourneau France - Géographie - Les conditions naturelles - La faune nidification oiseaux - Les migrations pie-grièche pluvier pôles - Les zones ou régions polaires - La zone polaire arctique Les livres oiseaux - la grue cendrée, page 3555, volume 7 Complétez votre recherche en consultant : Les livres migrations animales - migration de chevaliers combattants, page 3204, volume 6 migrations animales - baguage d'une jeune cigogne, page 3204, volume 6 migrations animales - migrations de l'anguille d'Europe, page 3205, volume 6 migrations animales - migrations des rorquals, page 3205, volume 6 migrations animales - migrations du pluvier doré, page 3206, volume 6 migrations animales - migrations du pluvier doré, page 3206, volume 6 migrations animales - migrations du monarque, page 3206, volume 6 migrations animales - migrations du monarque, page 3206, volume 6 migrations animales - migrations de la cigogne blanche, page 3207, volume 6 migrations animales - migrations de la cigogne blanche, page 3207, volume 6 Le déterminisme des migrations Dans les semaines qui précèdent la migration, les oiseaux deviennent hyperactifs : c'est l'agitation migratoire. Les facteurs essentiels qui déclenchent une telle impulsion sont internes et mettent en jeu l'équilibre endocrinien de l'animal. Cet équilibre est réglé chez les vertébrés par l'hypophyse, elle-même soumise au contrôle de l'hypothalamus (partie de l'encéphale). Or ce centre nerveux contient des neurones fonctionnant comme une horloge interne. On comprend ainsi que les pouillots ou les bergeronnettes, qui hivernent en Afrique équatoriale, dans une région où la durée du jour et de la nuit reste constante, se mettent en route au printemps à des dates qui dépendent de leur lieu d'arrivée et non des conditions climatiques ou alimentaires locales. Des phénomènes identiques, mettant en activité des glandes endocrines comme la thyroïde, ont été mis en évidence chez les poissons migrateurs. Les autres facteurs sont externes ; c'est le cas notamment des variations de l'éclairement journalier : le raccourcissement des jours favorise le stockage des graisses, tandis que leur allongement active les relations entre l'hypothalamus, l'hypophyse et les glandes sexuelles. À ces facteurs purement climatiques s'ajoutent les fluctuations quant à la nourriture disponible, surtout chez les espèces homéothermes (oiseaux et mammifères), qui ne peuvent jeûner longtemps. L'action simultanée de ces facteurs rend la prévision des dates de migrations aléatoire, d'autant que certaines espèces, comme les hirondelles, sont capables de réagir très vite aux conditions climatiques locales. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats acclimatation bergeronnette déclencheur éthologie - Les méthodes de l'éthologie animale - Les comportements innés et les comportements acquis hirondelle hiver hypophyse hypothalamus pouillot stimulus Les mécanismes de l'orientation et l'origine des migrations. L'olfaction joue un rôle important dans l'orientation des saumons, qui remontent les rivières vers leurs frayères par détection des phéromones libérées par les smolts (petits saumons). Pour s'orienter, les poissons en plein océan ou les oiseaux en plein vol utilisent la position du Soleil ou des étoiles, la polarisation de la lumière en cas de couverture nuageuse ou même, chez les oiseaux, la présence de particules de magnétite dans la région cervicale. En fait, s'il est bien établi que les oiseaux sont effectivement capables de maintenir un cap donné, la façon dont ils y parviennent est encore une énigme. On peut s'étonner de voir les saumons d'Europe se nourrir sur les côtes groenlandaises ou les anguilles se reproduire dans la mer des Sargasses. On suppose que ces migrations ont pour origine l'ouverture progressive de l'océan Atlantique au cénozoïque ; ainsi, ces poissons, dont les déplacements étaient limités au plateau continental voisin, auraient peu à peu allongé leur route migratoire. L'hypothèse retenue pour les oiseaux est différente : elle fait référence aux glaciations de l'ère quaternaire. Réfugiés pendant ces périodes dans les régions tropicales, les oiseaux auraient reconquis, lors du retrait des glaciers, les zones plus septentrionales tout en revenant passer la mauvaise saison sous les tropiques. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anguille frayère glaciologie - Les glaciations orientation phéromone saumon Complétez votre recherche en consultant : Les indications bibliographiques L. Chopard, L. Bertin, J. Berlioz et P. Laurent, les Migrations animales, Gallimard, Paris, 1942. J. Dorst, les Migrations des oiseaux, Payot, Paris, 1956. J. Elphick (sous la direction de), Atlas des oiseaux migrateurs, Bordas, Paris, 1996. R. Thévenin, les Migrations des animaux, PUF, « Que sais-je ? », Paris, 1968.

« lieux de ponte, propices aux stades larvaires, et lieux où vivent les adultes.

C'est notamment le cas des espèces qui, comme les moustiques, ont des larves aquatiques. Toutefois, la durée de vie souvent courte de ces animaux fait que le cycle n'est pas individuel.

Ainsi, le papillon monarque d'Amérique du Nord se déplace bien sur les 3 000 km qui séparent le Canada de la Floride et de la Californie, mais ce n'est pas la même génération qui effectue les deux voyages. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats annélides crustacés insectes - Le cycle biologique invertébrés moustique papillons - Le cycle biologique plancton Les poissons. La plupart des poissons sont sténohalins : ils limitent leurs migrations à un milieu de salinité constante.

De nombreuses espèces marines se rapprochent des côtes pour frayer, puis regagnent les fonds du plateau continental.

Diverses populations de harengs effectuant ce type de déplacement à des périodes différentes en mer du Nord, on a longtemps cru qu'elles migraient sur de grandes distances.

En eau douce, on observe la montée de certaines espèces vers les eaux vives et bien oxygénées pour frayer et la descente des jeunes vers les eaux calmes et chaudes des rivières de plaine.

D'autres poissons sont euryhalins : ils migrent ainsi des eaux douces vers la mer et réciproquement.

Le plus souvent, la reproduction a lieu en rivière (saumons, esturgeons) : les géniteurs, qui ont réalisé leur croissance en mer, « montent » pondre en eau douce, tandis que les jeunes, après une période plus ou moins longue passée sur place, effectuent en mer l'essentiel de leur croissance ; cette migration est dite « anadrome » (les géniteurs remontent le courant) et « potamotoque » (la reproduction a lieu dans les rivières).

Les migrations en sens inverse existent aussi, en particulier chez les anguilles : les adultes de l'espèce européenne se reproduisent dans les profondeurs de la mer des Sargasses.

À partir des œufs éclosent des larves (leptocéphales) que les courants entraînent vers les côtes européennes.

Là, elles se métamorphosent en civelles, qui remontent fleuves et rivières et y restent, parfois pendant dix ans, avant de retourner vers la mer.

Cette migration est « catadrome » (les adultes descendent vers la mer) et « thalassotoque » (la reproduction a lieu en mer). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats anguille esturgeon frayère hareng poissons - Biologie et écologie - Introduction saumon Les mammifères. Les mammifères marins effectuent souvent des déplacements de grande amplitude ; il faut distinguer les cétacés, qui font leurs petits en mer, des pinnipèdes, qui mettent bas à terre.

Parmi les premiers, la baleine grise recherche pour accoucher des eaux plus tempérées (golfe de Californie) que celles où elle se nourrit (mer de Behring).

Les pinnipèdes ne limitent pas leurs déplacements des rivages où se tiennent leurs nurseries vers la haute mer qui les nourrit ; certaines espèces, comme l'otarie à fourrure des. »

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