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LEMONNIER (Camille)

Publié le 23/01/2019

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LEMONNIER (Camille), écrivain belge de langue française (Ixelles 1844-Bruxelles 1913). Contesté pour ses audaces naturalistes (jusqu'à avoir à s'en défendre, à plusieurs reprises, devant les tribunaux), il fut admiré par ses cadets, les écrivains de la Jeune Belgique (Eekhoud, Rodenbach, Gilkin, etc.), qui lui décernèrent, en 1883, le titre de « maréchal des lettres belges ». La plupart de ses romans oscillent entre une volonté de réalisme, parfois brutal, et un lyrisme où apparaît souvent une exaltation empreinte de romantisme. L'expressivité de son écriture emprunte beaucoup au vocabulaire de la peinture et se manifeste dans d'abondantes descriptions qui doivent tout autant à la puissance de l'imagination qu'à l'évocation des différents milieux où il situe ses intrigues : le monde paysan avec le Mort (1881) et surtout Un mâle (1881), histoire des amours malheureuses du braconnier Cachaprès et son roman le plus célèbre ; la classe ouvrière avec Happe-Chair (1886), sorte de pendant, pour les laminoirs, de ce que fut, à la même époque, le Germinal de Zola pour le monde de la mine ; la bourgeoisie, décrite comme hypocrite et corrompue, dans Madame Lupar ( 1888) ou la Fin des bourgeois (1892) ; ou encore la décadence de la noblesse campagnarde avec l'Hallali (1906). Plusieurs de ses récits doivent cependant beaucoup au roman psychologique à la Bourget, ainsi Claudine Lamour (1893), évocation d'une chanteuse de café-concert. Auteur d'un violent pamphlet contre la guerre (les Charniers, 1881), Lemonnier rêva aussi d'un monde de la nature qui serait pour l'homme un refuge accueillant, voire maternel : déjà présente dans Un mâle, cette veine naturiste se développa dans une série de textes qui sont plus des proses lyriques que des romans (l'île vierge, 1897 ; Adam et Ève, 1899 ; Au cœur frais de la forêt, 1900). Les dernières œuvres de l'écrivain, comme la Chanson du carillonneur (1911), manifestent une vision plus apaisée de la destinée humaine. Chantre de son pays (Nos Flamands, 1869 ; la Belgique, 1888), Lemonnier a laissé des critiques d'art dans lesquelles il se montre particulièrement attentif à Rubens, Courbet, Stevens ou F. Rops.

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