Le rite, compris comme un ensemble de règles établies pour la célébration d'un culte, est un phénomène universel et extrêmement présent dans les sociétés humaines.
Publié le 06/12/2013
Extrait du document
«
rites - un rite d'initiation chez les Indiens Oyanas (aujourd'hui appelés
Wayanas), page 4400, volume 8
rites - cérémonie de circoncision, en Haute-Volta (aujourd'hui Burkina-Faso),
en 1951, page 4401, volume 8
rites - préparation d'une cérémonie d'excision, en pays taï (Côte-d'Ivoire),
page 4401, volume 8
Les rites d'inversion.
Ce sont presque toujours des rites calendaires : ils sont accomplis à des moments
précis du cycle annuel de production et mettent en scène, pour de vastes groupes, le
passage de l'abondance à la rareté et de la rareté à l'abondance.
Leur appellation est
justifiée par le fait qu'en ces moments les prérogatives des différents clans sont
inversées et tout l'ordre social paraît remis en cause.
Les groupes sociaux dont le statut
est le plus bas, et dont le sort est d'être plus ou moins stigmatisés en temps ordinaire,
sont obligés de faire régner une forme d'anarchie, voire de terreur.
Les dominants sont
pourchassés, humiliés, de diverses manières.
Dans les années soixante, Max Gluckman
a décrit le rituel annuel d'inversion ( incwala ) des Swazis d'Afrique australe comme
étroitement associé aux premières récoltes.
Dans la phase liminaire, la capitale est
soumise à un pillage symbolique, et des chants sacrés affirment que le peuple (se disant
« ennemi du roi ») rejette son roi.
Puis l'ordre social, une fois restauré, est présenté à
tous au cours d'une cérémonie solennelle où les ordres de préséance sont soulignés.
Chez les Agnis de Côte-d'Ivoire, un rituel d'inversion ( Bé di murua ), se déroulant aux
interrègnes, allait encore plus loin dans la proclamation d'un désordre outrancier : des
captifs retenus à la cour, une fois libérés, semaient la terreur et dilapidaient les biens,
tandis que les hommes libres respectaient un grand nombre d'interdits et qu'un régent
assurait discrètement la continuité sociale ; puis le « captif-roi » était mis à mort et tout
rentrait dans l'ordre.
Il n'y a donc pas de vraie alternative à l'ordre existant, parce que
celui-ci est dépositaire du sacré : telle est la leçon des rituels d'inversion.
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Les corrélats
Agnis
Swaziland
Rites composites.
Les deux types de rites apparaissent comme complémentaires : le premier affirme
l'importance de la communauté des hommes, qui permet de transformer une vie
soumise à l'aléatoire en une trajectoire réglée ; le second affirme l'importance de la
structure sociale et en signifie le caractère sacré.
C'est en raison de cette
complémentarité que l'on peut rencontrer des rites composites, dont certains donnent
l'impression d'être des rites à part entière.
Ainsi, par exemple, la cérémonie canaque
néo-calédonienne du pilu-pilu décrite par Maurice Leenhardt.
Elle est l'occasion, pour le
nouveau chef, de manifester superbement, par des discours habiles, son pouvoir
cosmique, c'est-à-dire la possibilité de mettre en ordre le monde par la parole.
Ce rite
total, dispendieux (il n'a lieu que tous les trois ans, car il faut pouvoir accumuler les
richesses nécessaires), s'accomplit par la danse ; il est tout à la fois propitiatoire (on
recherche la protection des ancêtres), initiatique (il fait entrer les jeunes gens dans la vie
virile), structurant (chaque groupe y occupe une place assignée).
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Canaques
Leenhardt Maurice
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bijou - La fonction sociale des bijoux.
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