L'Autriche, alpestre, germanophone et catholique, est un pays issu d'un vaste empire, et membre aujourd'hui de l'Union européenne. Son rôle est important : par sa position au coeur de l'Europe et par l'artère du Danube ; par son industrie de qualité et par ses sites touristiques ; par sa neutralité politique ; par l'héritage de sa culture avec l'art baroque, la tradition musicale de Mozart à Strauss, l'oeuvre de Sigmund Freud ; par le prestige qui s'attache toujours à Vienne, sa capitale. L'Autriche, en allemand Österreich - encyclopédie. est une république fédérale de l'Europe centrale comprenant neuf États (Bundesländer). Pays alpestre, héritier de l'Empire austrohongrois, elle est prospère en dépit de sa petite taille. Le président de la République est élu au suffrage universel, mais le régime est plutôt parlementaire puisque le gouvernement, dirigé par le chancelier, est responsable devant la Chambre. Celle-ci, le Conseil national (Nationalrat), est élue au suffrage universel direct et compte 183 membres ; le Conseil fédéral (Bundesrat) comprend 58 membres désignés par les Bundesländer. La Cour constitutionnelle autrichienne, créée par la Constitution de 1920, a servi de modèle à de nombreuses institutions identiques. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Land Géographie Les conditions naturelles. Les montagnes couvrent 70 % du territoire de ce pays enchâssé dans les Alpes orientales et arrosé par le Danube. Les Alpes autrichiennes sont aérées de larges vallées (Inn, Salzach, Enns et, plus au sud, Drave et Mur). Au centre, les massifs cristallins et couverts de glaciers des Alpes de l'Ötztal et des Hautes Tauern (Grossglockner, 3 796 m) comportent peu de cols importants hormis celui du Brenner ; en bordure, les Préalpes calcaires présentent un double alignement. Le couloir du Danube, aux plaines et bassins coupés de collines, s'ouvre vers l'est sur le bassin de Vienne, aux portes de la grande plaine hongroise. Le climat est semi-continental. La pluviosité décroît vers l'est et le relief accentue les écarts thermiques. Le foehn, vent violent soufflant du sud, réchauffe parfois brutalement les hautes vallées de l'Ötztal. Le Danube, grossi de l'Inn, devient un fleuve majestueux aux fortes variations de débit (1 600 m3/s à hauteur de Vienne). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alpes Brenner (col du) Danube Drave foehn Grossglockner Inn Mur Tauern Les livres Autriche - vue hivernale du Lechtal, dans l'ouest du Tyrol, page 482, volume 1 Les aspects humains. Le peuplement de l'Autriche mêle au substrat celto-romain les apports des Huns, Germains, Slaves et Magyars. La religion catholique est encore pratiquée avec ferveur par une population presque entièrement de langue allemande. Le territoire est peu densément peuplé ; si Vienne concentre plus de 20 % de la population nationale, l'Autriche demeure un pays de bourgades, aux rares grandes villes. La montagne alpine se dépeuple à peine, grâce au tourisme et à la petite industrie. La vie économique. Avec moins de 20 % de terres cultivables, les activités agricoles sont tournées essentiellement vers l'élevage laitier ; la grande culture prédomine dans la plaine danubienne. Toutefois, la population agricole est en recul. La richesse forestière permet une forte exportation de bois. L'industrie, diversifiée, s'appuie sur de bonnes ressources minérales (fer, magnésite) et sur l'hydroélectricité. La sidérurgie et la chimie sont des branches actives. Le textile a perdu beaucoup d'emplois. Hérité du socialisme d'aprèsguerre, le secteur industriel public demeure puissant. L'artisanat profite de la prospérité engendrée par le tourisme, grande richesse nationale, bien répartie dans le temps et l'espace. Les recettes en devises atténuent le déficit de la balance des paiements. Déjà très intégrée au commerce européen, l'Autriche attend de son entrée dans l'Union européenne, effective depuis le 1er janvier 1995, un accroissement de ses échanges, et en particulier de ses exportations qui étaient en partie transformées en Europe de l'Est et qui se trouvaient jusque-là soumises à des barrières douanières. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Vienne - Les fonctions socio-économiques Les livres Autriche - le complexe sidérurgique de Donawitz-Leoben, page 484, volume 1 L'organisation de l'espace. Résidu de l'Empire austro-hongrois démembré en 1919, l'Autriche est un État artificiel, privé d'accès maritime, au territoire allongé d'ouest en est. Le principal foyer d'activités économiques et la capitale hypertrophiée sont excentrés vers l'est. Le fédéralisme a cependant permis un développement territorial équilibré, chaque Land, autonome, diversifiant ses ressources. Le Vorarlberg, qui est presque aussi éloigné de Vienne que de Paris, est sous influence rhénane et helvétique. Le particularisme du Tyrol s'incarne dans l'architecture paysanne, les traditions populaires, linguistiques, et le patriotisme inébranlable d'un peuple montagnard ; le tourisme y est florissant (40 % des recettes nationales) et l'industrie, diversifiée. Autour de Salzbourg alternent petites plaines, lacs et grandioses bastions dolomitiques ; la prospérité reposait jadis sur l'extraction de sel gemme ; aujourd'hui, c'est sur le tourisme (festival de musique, thermalisme) et l'industrie mécanique. En revanche, les régions du Sud-Est sont un peu plus à l'écart : la Carinthie, avec sa minorité slovène (100 000 personnes) ; la « verte Styrie «, ancienne marche frontalière jalonnée de forteresses et d'églises, qui est un pôle industriel (sidérurgie de Donawitz-Leoben exploitant le fer de l'Erzberg) ; le Burgenland, vieille terre germanisée, avec une minorité croate, qui a été rattaché à l'Autriche en 1921. C'est le couloir du Danube qui est devenu aujourd'hui l'axe essentiel du pays. En Haute- ou en BasseAutriche se concentrent les pôles de peuplement et d'activité, le long du Danube, équipé de puissants barrages hydroélectriques, entre Linz (sidérurgie, chimie) et Vienne. La capitale conserve de son passé impérial un cadre monumental prestigieux et affirme son rayonnement international (voir le dossier Vienne). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Burgenland Carinthie Linz Salzbourg Styrie Tyrol Vienne - Les aspects urbains Vorarlberg Les livres Styrie, page 4914, volume 9 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arlberg Baden Badgastein Bregenz Brenner (col du) Burgenland Carinthie Danube Drave G raz Grossglockner Inn Innsbruck Klagenfurt Linz Mur Salzbourg Salzkammergut Schönbrunn Semmering (col du) Tauern Vorarlberg Wiener Neustadt Histoire Aux tribus venues de l'est et du sud, qui occupaient le territoire, vinrent se joindre, à partir du Ve siècle avant J.-C., des Celtes, qui contribuèrent au rayonnement de la civilisation de Hallstatt à l'âge de fer. La colonisation romaine, qui commença en 15 avant J.-C., conduisit à la création des provinces de Rhétie, de Norique, de Pannonie et à l'installation d'une ligne fortifiée, le limes, sur le Danube. Après la christianisation, le pays connut à partir du Ve siècle les passages successifs des Germains, Huns, Avares, Slaves, Magyars, Alamans et Bavarois. Puis, en 811, Charlemagne créa la marche de l'Est, territoire destiné à protéger l'Empire carolingien. De 976 à 1276, les Babenberg, avec le titre de margraves, puis de ducs, furent les véritables fondateurs de l'État autrichien et favorisèrent la construction d'abbayes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hallstatt Norique Pannonie L'Autriche des Habsbourg. En 1278, le duché d'Autriche revint aux Habsbourg ; ils devaient le conserver plus de six siècles et y joignirent le Tyrol au XIVe siècle. Bien situées sur les grandes voies marchandes de l'Europe du Moyen Âge et de la Renaissance, les cités s'enrichirent. Par l'élection régulière des Habsbourg au trône du Saint Empire, l'Autriche joua en outre, après le XVe siècle, un rôle majeur en Allemagne. Maximilien Ier (1493/1519) favorisa le rayonnement des arts et de l'humanisme, et réussit à agrandir son empire par une habile politique de mariages. Charles Quint (1519/1556), souvent opposé aux rois de France, régna sur un empire immense, qu'il partagea en abdiquant. En 1555, la maison se divisa ainsi en une branche austro-allemande avec Ferdinand Ier et une branche hispano-néerlandaise avec Philippe II. L'Autriche participa activement à la guerre de Trente Ans (1618-1648), qui cristallisa des problèmes de religion entre catholiques et protestants, de succession et de revendications territoriales. Cette guerre s'acheva en 1648 par les traités de Westphalie, qui consacrèrent la ruine du Saint Empire et renforcèrent l'action politique des Habsbourg sur leurs États, constituant par là le ferment d'une certaine unité nationale. En 1683, une attaque turque fut repoussée, mais la menace ottomane persista jusqu'en 1790. La civilisation baroque traduisit par la richesse des palais, des églises et des abbayes le nouvel essor de l'Autriche, où princes du sang et princes de l'Église (Salzbourg) se partageaient le pouvoir. Le prince Eugène de Savoie (1663-1736) joua un rôle essentiel dans les relations franco-autrichiennes lors des guerres de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et de la Succession d'Espagne (1701-1714). En 1713, Charles VI promulgua la « pragmatique sanction « qui, au prix de concessions territoriales faites à ses rivaux, devait assurer un héritage impérial solide à sa fille Marie-Thérèse. Mais à son avènement, en 1740, celle-ci dut affronter, avec son mari François de Lorraine, devenu lui-même empereur germanique en 1745, la guerre de la Succession d'Autriche, puis la guerre de Sept Ans (1756-1763). Cette souveraine éclairée et populaire entreprit d'importantes réformes dans l'esprit du siècle des Lumières, réformes qui furent complétées par son fils Joseph II (1781 : abolition du servage). En 1792 commença un conflit avec la France de la Révolution, puis de l'Empire, qui devait durer vingt-deux ans. Les guerres napoléoniennes se soldèrent par des revers et des pertes territoriales pour l'Autriche. En 1806, Napoléon Ier obligea François II, qui avait, deux ans plus tôt, pris le titre d'empereur d'Autriche, à renoncer à ses droits à la couronne impériale du Saint Empire. Beaucoup des territoires qu'elle avait perdus (à l'exception des provinces belges) furent cependant rendus à l'Autriche au congrès de Vienne, grâce aux négociations menées par l'habile diplomate qu'était Metternich. Chancelier depuis 1821, celui-ci fut chassé du pouvoir par la révolution libérale de mars 1848, qui se prolongea en août par le soulèvement des Hongrois. Différents mouvements nationaux se produisirent alors ; ils furent réprimés par François-Joseph, qui devint empereur en 1848 et le resta soixante-huit ans. Celui-ci dut également faire face aux visées de la Prusse, qui vainquit l'Autriche à Sadowa en 1866 et l'écarta de la Confédération germanique. En 1867, il dut accorder une relative autonomie aux Hongrois en créant un régime dualiste, l'Autriche-Hongrie. Sous le règne de FrançoisJoseph émergèrent parallèlement une riche bourgeoisie d'affaires et une classe ouvrière, qui commença à s'organiser en créant en 1889 un parti socialiste. De grands travaux d'urbanisme (Ring de Vienne, nouveaux quartiers) et une intense activité artistique et intellectuelle (Art nouveau ; Schnitzler, Mahler, Freud, etc.) firent alors de Vienne et de l'Autriche un des principaux centres de la culture européenne. L'attentat de Sarajevo contre l'archiduc François-Ferdinand (28 juin 1914) fut le détonateur de la Première Guerre mondiale, que l'Autriche mena aux côtés de l'Allemagne. La défaite conduisit à la dissolution du vieil Empire austro-hongrois par les traités de paix de 1919. Les 48 millions d'habitants de l'Autriche-Hongrie se répartirent entre sept pays, l'État autrichien ne comptant plus que 6 millions d'habitants. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Histoire - L'Allemagne médiévale - La fin du Moyen Âge et la transformation du Saint Empire (1349-1519) Allemagne - Histoire - L'Allemagne moderne - La crise de la Réforme Allemagne - Histoire - L'Allemagne moderne - La société allemande Allemagne - Histoire - L'Allemagne moderne - Le Saint Empire de 1648 à sa dissolution en 1806 Augsbourg Augsbourg - La ligue d'Augsbourg Autriche (guerre de la Succession d') Autriche-Hongrie Bach (Alexander, baron von) Charles - AUTRICHE - Charles Ier de Habsbourg-Lorraine Charles - EMPIRE D'OCCIDENT et SAINT EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE Charles V de Habsbourg, dit Charles Quint Charles - EMPIRE D'OCCIDENT et SAINT EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE Charles VI de Habsbourg Cisleithanie Élisabeth - AUTRICHE - Élisabeth de Wittelsbach Espagne (guerre de la Succession d') Eugène (Eugène de Savoie-Carignan, dit le Prince) Ferdinand François - EMPIRE D'ALLEMAGNE et D'AUTRICHE - François Ier de HabsbourgLorraine François - EMPIRE D'ALLEMAGNE et D'AUTRICHE - François II François-Ferdinand de Habsbourg François-Joseph Ier Frédéric - EMPIRE D'ALLEMAGNE - Frédéric III de Styrie guerres mondiales - La Première Guerre mondiale Habsbourg Hongrie - Histoire - L'Autriche-Hongrie (1867-1918) Hongrie - Histoire - L'éveil du nationalisme Hongrie - Histoire - La Hongrie des Habsbourg Italie - Histoire - Des seigneuries à la domination étrangère Joseph - Joseph II Kahlenberg Marie-Thérèse Maximilien Ier de Habsbourg Metternich-Winneburg (Klemens, prince von) pragmatique sanction révolutions européennes de 1848 Sadowa Saxe-Cobourg-Saalfeld (Friedrich-Josias, prince de) Schwarzenberg - Schwarzenberg Felix Sept Ans (guerre de) Succession (guerres de) - La guerre de la Succession d'Autriche Transleithanie Trente Ans (guerre de) Tyrol Vienne (congrès de) Vienne - L'histoire de la ville Wagram Westphalie Westphalie - Les traités de Westphalie Les livres Autriche - l'Empire autrichien sous Charles Quint (première moitié du XVIe siècle), page 485, volume 1 Autriche - l'impératrice Marie-Thérèse présentant son fils à l'assemblée des magnats de Hongrie, page 485, volume 1 Autriche - la double monarchie de l'Autriche-Hongrie (1867-1918), page 485, volume 1 La République d'Autriche. La jeune République, proclamée le 12 novembre 1918, mena une politique sociale courageuse, mais des problèmes économiques attisèrent les rivalités politiques qui opposaient les chrétiens-sociaux et leur milice Heimwehr aux socialistes et leur Schutzbund. Après la dissolution du Parlement et la remise des pleins pouvoirs au chancelier Dollfuss en mars 1933, un État corporatiste autoritaire fut instauré. Le parti nazi fut interdit en 1933 et l'opposition socialiste muselée après de sanglantes émeutes. Ni Dollfuss ni son successeur Schuschnigg ne purent cependant prévenir l'Anschluss (« rattachement «) de mars 1938. L'Autriche devint donc une province du IIIe Reich d'Hitler, après un plébiscite triomphal pour les nazis. De 1939 à 1945, les Autrichiens participèrent à l'effort de guerre allemand. Après la prise de Vienne par les Soviétiques, le 13 avril 1945, un gouvernement provisoire fut instauré sous la conduite du socialiste Karl Renner. Le pays fut découpé en quatre zones d'occupation et la IIe République, proclamée dans le cadre d'un processus de démocratisation surveillé par les Alliés. L'Autriche bénéficia du plan Marshall et ne recouvra sa pleine souveraineté que le 15 mai 1955. Elle dut s'engager à observer une neutralité permanente. Depuis 1945, l'Autriche a souvent été dirigée par des gouvernements de coalition formés par le parti populaire conservateur, le parti socialiste et le parti libéral. Mais, de 1970 à 1983, les socialistes gouvernèrent seuls. Leur chef, le chancelier Bruno Kreisky, très actif sur la scène internationale (dialogue israélo-arabe, dialogue Est-Ouest), fit de Vienne une capitale diplomatique. Ses successeurs, Fred Sinowatz et Franz Vranitzky, furent mobilisés par les restructurations de l'économie et par l'« affaire Waldheim «, polémique ouverte en 1986 sur la participation active à la répression nazie en Yougoslavie de Kurt Waldheim, président de la République de 1986 à 1992. Permettant à l'Autriche de sortir de l'isolement diplomatique dont elle était l'objet, l'élection du conservateur Thomas Klestil à la tête de l'État lui a aussi ouvert les portes de l'Union européenne, à laquelle elle a adhéré en 1995, alors même que, dans le pays, émergeait un fort courant nationaliste. Les élections anticipées de décembre 1995 ont consolidé la position des socialistes conduits par Franz Vranitzky. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adler Viktor Adler Viktor - Adler Friedrich Anschluss Dollfuss Engelbert guerres mondiales - La Seconde Guerre mondiale Hitler Adolf Renner Karl Saint-Germain-en-Laye Schuschnigg (Kurt von) Seipel Ignaz Seyss-Inquart Arthur Vienne - L'histoire de la ville Waldheim Kurt Les livres CEE - le « oui « de l'Autriche à l'Europe, page 917, volume 2 Autriche - défilé nazi à Vienne, le 26 juillet 1938, page 486, volume 1 Autriche - ouverture de la frontière austro-hongroise, le 2 mai 1989, page 486, volume 1 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Autriche (guerre de la Succession d') François-Ferdinand de Habsbourg François-Joseph Ier Joseph - Joseph II Kahlenberg Kreisky Bruno Marie-Thérèse Metternich-Winneburg (Klemens, prince von) neutralisme - 1.POLITIQUE pragmatique sanction Reich Renner Karl révolutions européennes de 1848 Sadowa Saint-Germain-en-Laye Saxe-Cobourg-Saalfeld (Friedrich-Josias, prince de) Schuschnigg (Kurt von) Schwarzenberg - Schwarzenberg Felix Seipel Ignaz Sept Ans (guerre de) Seyss-Inquart Arthur Succession (guerres de) Trente Ans (guerre de) Vienne (congrès de) Waldheim Kurt Arts Beaux-arts. L'art autrichien a été trop souvent assimilé, à tort, à l'art allemand, alors qu'il a un caractère spécifique depuis le Moyen Âge. Il s'est affirmé tout particulièrement au XVIIIe siècle à travers la peinture (Maulbertsch) et la sculpture (Raphaël Donner) baroques. Entre 1830 et 1850, c'est au contraire un art bourgeois et naturaliste qui s'est imposé, grâce au remarquable paysagiste Waldmüller. Après le règne de la peinture historique et académique de Hans Makart, Vienne connut un renouveau exceptionnel avec la Sécession (Gustav Klimt) et l'art décoratif des Ateliers viennois (Joseph Hoffmann, Kolo Moser), puis avec l'expressionnisme (Egon Schiele, Oskar Kokoschka). Retrouvant son indépendance après la Seconde Guerre mondiale, l'Autriche possède également depuis les années cinquante un art moderne original dont témoignent Friedrich Hundertwasser, Arnulf Rainer et, à partir de 1968, le courant « actionniste « formé autour de Günter Brus et d'Otto Mühl. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hoffmann Josef Hundertwasser (Friedrich Stowasser, dit Fritz) Klimt Gustav Kokoschka Oskar Schiele Egon Sécession Vienne - L'art à Vienne - L'âge du Ring Vienne - L'art à Vienne - L'explosion du baroque Vienne - L'art à Vienne - La Sécession Architecture. Traditionnellement ouverte aux influences étrangères, l'architecture autrichienne ne connut son premier âge d'or qu'au XVIIIe siècle avec l'explosion du baroque. Les principaux architectes de l'époque furent Fischer von Erlach, Lukas von Hildebrandt et Jakob Prandtauer. Le XIXe siècle fut celui de l'éclectisme qui puisa aux sources de l'Antiquité classique et du gothique. Ce style revival fut violemment contesté à la fin du siècle par les architectes Otto Wagner, Joseph Hoffmann et Adolf Loos, qui s'illustrèrent dans la Sécession viennoise (Wagner et Hoffmann) et dans les débuts du modernisme (Loos). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Fischer von Erlach Johann Bernhard Hildebrandt (Johann Lucas von) Hoffmann Josef Loos Adolf Sécession Vienne - L'art à Vienne - L'explosion du baroque Vienne - L'art à Vienne - La Sécession Wagner Otto Les livres Autriche - les jardins Mirabell, page 482, volume 1 Vienne - la coupole de l'église Saint-Pierre et la cathédrale Saint-Étienne, page 5510, volume 10 Vienne - fiacres en attente sur la place des Héros, devant la Neue Burg (Nouveau Palais), page 5511, volume 10 Autriche - Les jardins Mirabell, à Salzburg, page 487, volume 1 baroque - l'abbaye de Melk,, page 559, volume 1 Littérature. Même si, jusqu'au XVIIe siècle, la littérature autrichienne ne se distingue pas de la littérature allemande, l'apport de l'Autriche en tant que telle dans les littératures germaniques est important. Le théâtre tient une place prépondérante dans le pays. Populaire dès le Moyen Âge, il atteignit son apogée au XIXe siècle avec Ferdinand Raimund, Johann Nestroy et Franz Grillparzer. L'esprit anticonformiste de leurs pièces contraste avec la bonne conscience et la culture bourgeoise de l'époque Biedermeier (1815-1848). C'est la mélancolie qui caractérise à la même époque l'oeuvre du poète d'origine hongroise Nikolaus Lenau, alors que la prose d'Adalbert Stifter, qui est considéré maintenant comme un des principaux romanciers de langue allemande, demeure classique. Avec la récession de 1873, une atmosphère de fin de siècle et d'effritement s'installa à Vienne : de nouvelles tendances littéraires dominées par le goût de l'introspection, la réflexion et l'esthétisme se firent jour. La prose de l'impressionniste Arthur Schnitzler était influencée par la psychanalyse, tandis que l'oeuvre esthétisante de Hugo von Hofmannsthal se référait à l'héritage culturel de l'Antiquité, du Moyen Âge et de l'Orient. La poésie de Rainer Maria Rilke se distingue quant à elle par l'originalité des rythmes, de la métaphore, et celle de Kafka par la peinture qu'il fait d'un univers dont le sens se dérobe ; Georg Trakl, pour sa part, a laissé une des oeuvres les plus importantes de la poésie expressionniste. Au XX e siècle a triomphé une littérature où s'est affirmé un goût pour les ruptures esthétiques et la modernité, avec toujours en toile de fond une mise en question de la société. Après la Première Guerre mondiale, le roman autrichien a connu son apogée avec Robert Musil et Joseph Roth. Cette période féconde a été troublée par les événements politiques : Karl Kraus s'est fait remarquer par son activité de polémiste ; beaucoup d'écrivains ont été contraints à l'exil, notamment Stefan Zweig, Franz Werfel, Manès Sperber, Hermann Broch, Joseph Roth et Od? n von Horváth... La vie littéraire n'a pas été affectée par la défaite de 1945, et les débats sur un passé à exorciser qui ont pu avoir lieu en Allemagne n'ont pas eu d'équivalent en Autriche. Les romans de Heimito von Doderer et Elias Canetti restent dans la tradition du roman d'analyse. La littérature s'est diversifiée avec des auteurs comme Ilse Aichinger, Marlen Haushöfer et, plus récemment, Peter Rosei, Elfriede Jelinek ou Christoph Ransmayr, qui sont reconnus bien au-delà des frontières autrichiennes. La poésie a retrouvé une nouvelle vigueur avec Paul Celan ou Ingeborg Bachmann, dont l'oeuvre se situe à mi-chemin entre la tradition et la poésie d'avant-garde, tandis qu'une véritable déconstruction du langage et de la syntaxe caractérise les oeuvres de Hans Carl Artmann et de Friederike Mayrocker, sous l'influence du Groupe de Vienne, groupe artistique avant-gardiste des années cinquante. Le théâtre autrichien s'est renouvelé avec Peter Handke, mais c'est surtout Thomas Bernhard qui a dominé par l'ampleur de sa production et l'écho qu'elle a suscité. Son oeuvre dramatique et romanesque rassemble tous les grands thèmes de la littérature autrichienne : angoisse de l'idée de la mort, écroulement des valeurs, dislocation sociale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aichinger Gregor Bachmann Ingeborg Bernhard Thomas Broch Hermann Canetti Elias Celan (Paul Antschel, dit Paul) Doderer (Heimito von) Grillparzer Franz Handke Peter Hofmannsthal (Hugo von) Kokoschka Oskar Kraus Karl Lenau (Nikolaus Niembsch von Strehlenau, dit Nikolaus) Musil (Robert von) Rilke Rainer Maria Roth Joseph Schnitzler Arthur Trakl Georg Werfel Franz Zweig Stefan Musique. À certains égards, il est difficile de séparer la musique autrichienne de la musique allemande. En effet, l'Allemagne du Nord et du Centre doit beaucoup à la Réforme (choral, musique d'orgue, passions...), tandis que l'Allemagne du Sud et l'Autriche, demeurées catholiques, se sont tournées vers l'Italie. Hormis dans ses racines folkloriques alpines (le Jodl), la musique autrichienne, jusqu'au XVIIIe siècle, suivit la tradition méridionale. La musique liturgique, sur des paroles latines, eut Salzbourg pour centre majeur dès le VII e siècle ( l'Hymne de SaintPierre, dit de Freisingen, au IXe siècle). La mélodie tant profane que religieuse, proche de la chanson populaire, se développa conjointement au Minnesang (poésie courtoise et lyrique) et connut son apogée à Vienne au début du XIIIe siècle. C'est là que séjournèrent Reinmar de Haguenau et Walther von der Wogelweide, puis, aux XIVe e t XVe siècles, Hermann de Salzbourg et Oswald von Wolkenstein. La présence de la cour impériale, notamment sous le règne de Maximilien Ier , stimula une vie musicale qui dut beaucoup à l'apport des musiciens étrangers, bourguignons, flamands et allemands notamment (Heinrich Isaac, Paulus von Hofhaimer, Ludwig Senfl). Le théâtre liturgique et le répertoire de luth s'y développèrent en particulier. La Réforme suscita une musique d'inspiration bourgeoise (participant du mouvement des Meistersinger) en Styrie et Carinthie et dans les provinces de Bohême. En Allemagne du Sud comme en Autriche, la tradition italienne, favorisée par les princes qui s'attachèrent nombre d'artistes italiens (Cesti à Innsbruck, Vivaldi à Vienne), devint prédominante durant ce qu'il est convenu d'appeler l'« âge baroque « ; elle provoqua l'introduction de l'opéra en Autriche et transforma la musique religieuse (une messe à cinquante-trois voix fut composée pour la consécration de la cathédrale de Salzbourg en 1628) ; elle marqua le répertoire pour orgue et clavecin, puisque Johann Jacob Froberger et Johann Kaspar von Kerll furent influencés par Frescobaldi, ainsi que la musique de chambre avec la Sonata da camera et la Sonata da chiesa. Johann Joseph Fux (1660-1741) fut le dernier représentant de cette tradition. Haydn (1732-1809) sut synthétiser le style italien florissant en Autriche, celui des Viennois (Matthias Monn), celui de l'Allemagne du Nord représenté par Carl Philipp Emanuel Bach, et celui de l'école de Mannheim qu'illustrait Stamitz. Son oeuvre frappait déjà ses contemporains par sa maîtrise de l'écriture harmonique et de la construction formelle : classique, elle constituait aussi les prémices du romantisme. Avec Mozart prit fin la musique de cour et de chapelle et commença l'existence autonome, mais précaire, de l'artiste indépendant. Beethoven accentua encore la mutation du style classique de cette première école de Vienne vers le romantisme. Schubert, pure expression de l'esprit viennois jusque dans sa veine populaire, appartenait encore au XVIII e siècle, mais il introduisit la présence de la souffrance, de l'errance et de la mort dans l'inspiration mélodique et symphonique. Tandis qu'à l'époque Biedermeier (1815-1848) fleurit la valse viennoise (Johann Strauss père et fils ont largement illustré ce genre), on retrouve, intime ou métaphysique, la référence au terroir et à la condition humaine chez les grands musiciens de la période suivante du romantisme : Anton Bruckner, Hugo Wolf et Gustav Mahler. Avec Brahms, lui aussi Viennois d'adoption, puis avec le Bavarois Max Reger, c'est la tradition du formalisme qui se ranima. Atypique, Richard Strauss rendit hommage à Vienne et en fixa même le « mythe « musical, dans le Chevalier à la rose (1911) notamment. Mais ce furent Schönberg, Berg et Webern qui donnèrent à la capitale de l'empire agonisant des Habsbourg sa réputation universelle. Révolutionnaires dans l'écriture et les recherches harmoniques, ils gardaient des traits essentiels de la musique de leurs prédécesseurs, de Mozart à Mahler : les formes « pures « de l'art classique ; la densité expressive et l'aptitude à la synthèse caractérisent la seconde école de Vienne. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Vienne et l'Autriche ont continué à attirer les musiciens. Ceux que séduit un passé toujours cultivé (Mozart à Salzbourg notamment) et ceux que stimulent encore la situation centrale de la capitale autrichienne et ses interprètes hors pair (les Wiener Philharmoniker) : György Ligeti, Wolfgang Rihm, Urbanner, qui perpétuent la tradition créatrice viennoise. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Arts - Musique - Baroque et classicisme Bach Johann Sebastian (ou Jean-Sébastien) - Les fils de Bach - Bach Carl Philipp Emanuel Beethoven (Ludwig van) Berg Alban Brahms Johannes Bruckner Josef Anton Chevalier à la rose (le) Froberger Johann Jakob Fux Johann Joseph Haydn - Haydn Franz Joseph Hofhaimer (Paul von) Isaac Heinrich Kerll Johann Kaspar Ligeti György Mahler Gustav Mannheim Mozart Wolfgang Amadeus Reger Max Rihm Wolfgang Salzbourg Schönberg Arnold Schubert Franz Stadler Maximilian Stamitz - Stamitz Johann Anton Strauss - Strauss Johann Ier Strauss - Strauss Johann II Strauss Richard Georg symphonie Thalberg Sigismund Vienne - La musique à Vienne - La capitale de la musique Wagenseil Georg Christoph Webern (Anton von) Wolf Hugo yodl Les livres Mozart enfant, page 3333, volume 6 Mozart - la Famille Mozart, de Johann Nepomuk della Croce, page 3333, volume 6 Mozart - portrait de Mozart, page 3333, volume 6 Mozart - Tamino, Pamina et Papageno, page 3333, volume 6 Autriche - Arnold Schönberg, page 487, volume 1 Autriche - Franz Schubert, page 487, volume 1 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Berg Alban Bernhard Thomas Brahms Johannes Broch Hermann Bruckner Josef Anton Canetti Elias Celan (Paul Antschel, dit Paul) Chevalier à la rose (le) Doderer (Heimito von) Grillparzer Franz Handke Peter Hildebrandt (Johann Lucas von) Hoffmann Josef Hofmannsthal (Hugo von) Kerll Johann Kaspar Klimt Gustav Kokoschka Oskar Kraus Karl Lenau (Nikolaus Niembsch von Strehlenau, dit Nikolaus) Ligeti György Loos Adolf Musil (Robert von) Reger Max Rilke Rainer Maria Roth Joseph Schiele Egon Schönberg Arnold Schubert Franz Sécession symphonie Trakl Georg Wagner Otto Webern (Anton von) Werfel Franz Wolf Hugo yodl Zweig Stefan Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Europe Les médias Autriche - tableau en bref Autriche - carte physique Autriche - tableau en chiffres Europe - carte politique Les indications bibliographiques R. Clozier, Géographie de l'Allemagne et des États alpestres, PUF, Paris, 1971. F. Fejtö, Requiem pour un empire défunt, Lieu Commun, Paris, 1993 (1988). F. Kreissler, l'Autriche, treizième des Douze ? Entre nostalgies et obsolescences, publications de l'université de Rouen, 1993. O. Milza, Histoire de l'Autriche, Hatier, Paris, 1995.