laquelle les honneurs militaires sont rendus par un régiment de cosaques, ou encore des promenades 'Hortense et du vainqueur de Napoléon, des batifolages de Louis Napoléon avec l'empereur de toutes les Russies à qui il fait de petits cadeaux pour le remercier d'être si gentil avec sa maman.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
jeune
prince remplissait lerôle del'enfant gâté,eton m'avait destiné celuiduprécepteur; maisquand moncher
Louis eutlulapièce, ildéclara qu'ilnepourrait pasjouer sije conservais cerôle, parce qu'ildevrait semontrer
ingrat etinsolent àmon égard etqu'il nepourrait jamaisl'être,même enjouant lacomédie.
Celaseulpeut [...]
faire juger deson coeur.
»
Du coeur, LouisNapoléon enaura jusqu'à l'excès, aurisque dedesservir sespropres intérêts.
Ilaspirera,
pathétiquement, àêtre aimé, comme sansdoute ill'eût mérité, etdu coup serasouvent enclinauxgénérosités
les plus folles, auxconcessions lesplus extrêmes.
Maiscelan'explique pastout.
Nombre deses gestes
resteront discrets,sansespoir decontrepartie.
La liste desinstitutions charitables qu'ilcréera ouaidera estimpressionnante, aupoint d'occulter sonoeuvre
sociale qu'ellepourrait réduireàdu paternalisme.
En fait ilen aura tantvu,ilaura assisté àtant deretournements desituations, ilaura euàsouffrir detant de
revirements qu'ilenviendra, paradoxalement, àne jamais définitivement désespérerdepersonne.
Ilpratiquera
ainsi lepardon desinjures.
Riennesera plusétranger àson comportement quel'exercice delavengeance.
Et
pourtant, c'estpeudirequ'il sera rarement payéderetour...
«Je sais bien qu'ilm'appelle Badinguet; cen'en est
pas moins unofficier devaleur, etjedésire qu'ilsoitrétabli surletableau »,dira-t-il ducommandant Lewal,
qu'on avaitécarté deslistes d'avancement etqu'il yfait réinscrire.
Il donnera uneambassade àPrévost-Paradol quiavait déclaré qu'ensedonnant àlui laFrance étaittombée
dans lesbras d'unpalefrenier...
Il n'aura jamais unmot contre Hugo,lequel, pourtant, neleménagera guère.
Cette bonté, admirable chezl'homme privé,s'avérera parfoisunefaiblesse chezl'homme public.Louis
Napoléon détestefairedelapeine.
Lesdevoirs delafidélité personnelle prendronttropsouvent lepas surles
devoirs del'homme d'État:ducoup, ilrépugnera, contretouteraison, àse séparer depersonnalités
encombrantes, quiont faitleur temps.
La délicatesse deses sentiments trouvetoujours às'exprimer.
C'estlecas parexemple lorsquele2octobre
1853, encompagnie del'impératrice Eugénie,ilva conduire danslesappartements qu'illuiaréservés, aux
Tuileries, ValérieMazuyer, désignéecommedamed'honneur honoraire, parcequ'elle aservi Hortense etne lui
a jamais ménagé sondévouement.
Mieuxencore: àintervalles réguliers,ilse mettra enfrais pour lavieille
demoiselle.
On imagine doncaisément ledésarroi etlapeine d'untelenfant auxcôtés desamère, bannie, quierre surles
routes d'Europe sanspouvoir sefixer.
Louis Napoléon s'ensouviendra avecémotion: «Ma Mère, ences jours
de fuite, semontra vraiment admirable.
Quantàmoi, cette époque m'estrestée comme unrêve étrange et
papillotant.
Jeme souviens quelorsqu'on vintarracher monfrère desbras dema mère, j'eustantdechagrin
que jetombai malade, j'eusmême lajaunisse, pasgravement d'ailleurs...
Aix,Berne, Bade,Zurich,
Serawenfeld, étapessuccessives...
Toutcelasesuccède devantmesyeux...
»
Des étapes, desrebuffades, ily en eut bien d'autres qu'ilsemble alorsavoiroubliées: Dijon,Genève, Prégny,
Payerne, Constance...
Enfin, en1817, ettoujours grâceàson frère Eugène, Hortense peutacquérir unpied-à-terre àAugsbourg etun
charmant petitdomaine surlelac deConstance, côtésuisse, danslecanton deThurgovie.
Onyfera quelques
travaux d'embellissement etc'est là,àArenenberg, queLouis Napoléon vapasser lafin de son enfance etson
adolescence.
Un pavillon plutôtqu'unchâteau, noteraChateaubriand, quinous endonne unedescription: «Arenenberg est
situé surune espèce depromontoire, dansunechaîne decollines escarpées [...].Onyjouit d'une vueétendue
mais triste.
Cettevuedomine lelac inférieur deConstance, quin'est qu'une expansion duRhin surdes prairies
noyées.
Del'autre côtédulac, onaperçoit desbois sombres, restesdelaForêt-Noire, quelquesoiseauxblancs
voltigeant sousunciel gris etpoussés parunvent glacé.
»
Ce sera laplus durable desrésidences deLouis Napoléon, sonseul véritable foyer.Aujourd'hui encore,onpeut
considérer Arenenberg commesamaison defamille.
Lavie n'yaurait pasmanqué d'agréments, n'eussentété
l'éloignement delapatrie, laséparation d'avecsonfrère, etlesouvenir d'uneexistence autrement plusbrillante.
La demeure estconfortable etletrain devie
fort convenable.
Lasuite d'Hortense secompose d'unebonne dizaine depersonnes, avecchapelain,
précepteur, intendant.Plustard, lejeune LouisNapoléon compterajusqu'àunedouzaine depur-sang dansses
écuries.
Ces années-là, illes passe entête àtête avec samère.
Tête-à-tête seulementtroubléparleur entourage,
toujours présent, quoiquedemodeste influence.
Tête-à-tête avecunemère qui,séparée deson mari,
abandonnée deFlahaut —son amant depuis 1810—,n'aura plusjamais deliaison durable etse retrouve seule
avec unenfant dontlescirconstances ontfaitunfils unique quidevient leseul objet desatendresse etde son.
»
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