Lamennais (Félicité Robert de La Mennais.

Lamennais (Félicité Robert de La Mennais. qui prit le nom de de Lamennais en 1834, après sa rupture avec l'Église), 1782-1854, né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), théologien et écrivain français. Ordonné prêtre à 34 ans, il passa la première partie de sa vie à chercher à adapter le catholicisme à la société moderne et à lutter contre l'indifférence religieuse. Il se fit d'abord l'avocat enthousiaste de l'ultramontanisme ; son Essai sur l'indifférence en matière de religion (4 volumes parus de 1817 à 1823) lui valut des disciples passionnés, qu'il reçut dans sa propriété de La Chesnaie, près de Dinan : Lacordaire, Montalembert, Maurice de Guérin. En 1830, il créa le journal l'Avenir, avec pour épigraphe : « Dieu et Liberté « ; l'indépendance croissante de sa pensée le fit condamner par le pape en 1832 dans l'encyclique Mirari vos, puis, après le succès éclatant de ses Paroles d'un croyant (1834), dans l'encyclique Singulari nos. Rejeté par l'Église, Lamennais se tourna vers l'idéal républicain et chercha à unir la religion et la démocratie. Il fonda ainsi le socialisme chrétien. Dans le Livre du peuple (1838), il exposa un humanitarisme et une soif de justice sociale qui trouvèrent des adeptes en Sainte-Beuve, Lamartine, Hugo et surtout George Sand. Au lendemain de la révolution de 1848, il fonda le journal le Peuple constituant. Il fut élu à l'Assemblée législative. Après le coup d'État, il abandonna toute activité politique. Ayant refusé les derniers sacrements de l'Église, il fut enterré civilement.