Lamartine, Alphonse, Marie

Né à Mâcon, mort à Paris (1790- 1869). Elevé par une mère intelligente et sensible, il vécut d'abord l'existence des jeunes nobles de son époque: Activité militaire peu astreignante et de courte durée dans les gardes du corps (1814), voyages (Italie, Savoie), carrière diplomatique comme secrétaire d'ambassade à Naples et Florence. Entre-temps, il avait acquis la gloire littéraire en publiant ses poèmes (Méditations poétiques, 1820, Nouvelles Méditations poétiques, 1823, Harmonies poétiques et religieuses, 1830), où il exhale en vers musicaux les soupirs d'une âme romantique. Sans abandonner son activité littéraire (Jocelyn, 1835, La Chute d'un Ange, 1838), il entre dans la politique comme député du Nord (1833), puis de Mâcon. D'abord rallié à Louis-Philippe, il est parmi les opposants au régime dès 1840. Son Histoire des Girondins, sa participation à la campagne des banquets (1847) accroissent sa popularité dans la petite bourgeoisie. La révolution de février 1848 fait de lui un membre influent du gouvernement provisoire et un ministre des Affaires étrangères; en avril, il fut élu député par dix départements et devint membre de la Commission exécutive jusqu'au gouvernement de Cavaignac. Rien ne préparait Lamartine à un rôle éminent: son esprit, ouvert aux sentiments généreux (fraternité des peuples), était dépourvu de tout système politique; sa pensée, fluide et vaporeuse, était peu faite pour saisir les réalités du Moment. Aussi, à une popularité à quoi sa parole enflammée avait contribué largement, succéda un isolement rapide et complet. Il *se voulait le guide inspiré, il fut abandonné de tous. Comptant sur l'appui populaire, il fit décider l'élection du président de la République au suffrage universel; il eut dix-sept mille neuf cents voix! Le 2 Décembre le rendit à ses livres. Ruiné, il mena dès lors une vie besogneuse, contraint pour vivre d'écrire des oeuvres hâtives, traversées d'éclairs magnifiques.