La Villemarqué, vicomte de (Théodore Hersart)

Poète et érudit breton né à Quimperlé, mort à Kéransker-en-Nizon (1815-1895). Après des études au Collège de Sainte-Anne d'Auray, puis à Guérande, il fut admis à l'Ecole des Chartes. En 1838, à l'âge de vingt-trois ans, il publia, sous le titre de Barzaz-Breiz (Poésie de Bretagne), un recueil de chants populaires en langue bretonne, avec leur traduction française, qui constitue une véritable légende des siècles de la Bretagne. Cette oeuvre eut un grand retentissement. La beauté et l'originalité des chants recueillis fut une révélation pour le monde littéraire et de l'un d'eux (Le Tribut de Nominoë), George Sand écrivit qu'il était «plus grand que plus complet, plus beau, plus parfait qu'aucun chef-d'oeuvre sorti de l'esprit humain». En Bretagne l'influence de Barzaz-Breiz fut considérable. Il suscita tout un mouvement littéraire en langue celtique au point que l'on peut parler d'une véritable renaissance des lettres bretonnes. En outre, il attira l'attention de la population sur le passé du pays et l'originalité de sa civilisation. Cela contribua puissamment à la prise de conscience nationale qui se dessinait chez les élites, et qui n'a guère cessé, dès lors, de se développer puisque, après des fortunes diverses, elle s'affirme aujourd'hui avec force. Le Barzaz-Breiz a été réédité à maintes reprises et a conservé son influence. Il constitue aujourd'hui encore le livre de chevet de milliers de jeunes Bretons. Une querelle, qui dure encore, a été soulevée du vivant même de La Villemarqué, au sujet de l'authenticité des chants populaires rassemblés dans le Barzaz-Breiz. Cette querelle est assez vaine, car il n'est pas doutent qu'il s'agit de chants populaires. véritables, mais restaurés, affinés par la main d'un artiste de génie qui respectait son public. La Villemarqué a fondé, en 1855, la Confrérie des Bardes de Bretagne. Il a été élu en 1875 membre de l'Institut.