La sculpture exprime le lien fondamental de l'homme avec la matière. Elle naît de l'engagement physique de l'artiste dans cette dernière, de son travail du bois, de la glaise, du métal ou de la pierre. La forme se dresse dans l'espace ; les vides et les pleins, l'ombre et la lumière entrent en jeu. Une présence très forte habite cet objet dans de nombreuses civilisations. Ainsi, l'art de sculpter présente de multiples significations, profanes ou religieuses, réalistes ou abstraites, commémoratives ou simplement décoratives. La sculpture est un art plastique consistant à représenter ou à évoquer des formes en relief. Le terme, d'origine latine, apparut en France au XVe siècle, remplaçant définitivement au XVIe siècle les concepts médiévaux d'entaillure, statue de bois ou de pierre, ou d'ymaige, désignant indifféremment une oeuvre peinte ou sculptée. En 1676, André Félibien le définit ainsi dans ses Principes de l'architecture : « La sculpture est un art par lequel en ôtant ou en ajoutant de la matière, on forme toutes sortes de figures. » En parallèle des écrits encyclopédiques, le sculpteur lui-même chercha à définir sa propre identité, à se libérer de son statut d'artisan, de sa soumission aux arts dits nobles -- architecture et peinture -- et à sortir vainqueur des contraintes de la technique. On sculpte soit en modelant une matière malléable, comme l'argile ou la cire, soit en taillant une matière dure, comme la pierre, le marbre, le bois, l'ivoire. Par les procédés du moulage et de la fonte, on transforme le modelage d'argile ou de cire en métal : bronze, argent ou or. Aujourd'hui, le terme de sculpture s'est étendu à des assemblages de métal ou de matériaux divers. Les différents types de sculptures et de matériaux Au point de vue de l'objet, on peut différencier la sculpture monumentale, qui s'intègre à l'architecture, et la sculpture indépendante. Dans le domaine de la technique, on distingue la sculpture en relief, qui saille plus ou moins sur le fond d'où le ciseau l'a détachée (haut-relief ou bas-relief), et la sculpture en ronde bosse, qui possède pleinement les trois dimensions et est complètement dégagée ; seule cette dernière permet à la statuaire de devenir indépendante de l'architecture. La statuaire a pour objet de représenter des êtres ou des formes animées : on appelle statue la figure sculptée, souvent isolée, quand elle a une dimension un peu inférieure, égale ou supérieure à la grandeur naturelle, et statuette la figure très réduite. En principe, tout matériau peut servir de matière première au sculpteur. Dans l'Égypte ancienne, on utilisa, en dehors du bois, du cuivre, du bronze et des métaux précieux, les variétés de pierre les plus diverses, depuis le calcaire poreux, facile à travailler, jusqu'aux plus dures, basaltes et diorites. La Grèce et l'Occident, cependant, dès le VI e siècle avant J.-C., considérèrent le marbre, le bronze, l'or et le bois comme les matériaux les plus dignes de servir la sculpture, le plâtre et la terre étant réservés aux études et aux esquisses. Dans le domaine de la statuette et des petites sculptures, le bois, la terre cuite, l'albâtre, le verre et d'autres matières fragiles trouvaient une large utilisation. Pendant l'Antiquité classique et le Moyen Âge, les ouvrages sculptés étaient polychromes ; mais, à partir de la Renaissance, on préféra voir à nu le matériau sculpté. Pour faire une statue, l'artiste commence généralement par façonner un modèle en glaise ou, s'il s'agit d'une statuette, en cire ; s'il le fait à échelle réduite (c'est la maquette), il procède ensuite à son agrandissement à la dimension voulue ; la reproduction est exécutée en plâtre, et ce moulage sert de modèle à l'oeuvre définitive, que le sculpteur recopie dans un matériau plus résistant. Le sculpteur peut aussi se passer de maquette et pratiquer la taille directe. S'il s'agit de marbre ou de pierre, des praticiens, collaborateurs ou élèves du maître sculpteur, peuvent être chargés de dégrossir le bloc et d'ébaucher les formes que le sculpteur va ensuite tailler et ciseler de sa main pour leur donner vie et forme définitive. S'il s'agit d'un bronze, le métal est coulé dans un moule ; le procédé de fonte le plus ancien est celui de la fonte à cire perdue (qui consiste à couler le métal en fusion dans un moule dont l'empreinte a été modelée par un modèle plein en cire, la cire ayant été éliminée par chauffage et fusion). Les oeuvres de terre glaise peuvent être cuites au four. Aujourd'hui, les sculpteurs emploient les matériaux les plus divers et, parfois, les plus inattendus : métaux ordinaires, comme l'aluminium, le fer, le laiton, et aussi béton, verre, matières plastiques, etc., ce qui les amène à utiliser des techniques très différentes, appropriées au matériau choisi (par exemple, la soudure). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats albâtre bas-relief bronze - Le bronze en art ivoire marbre - 1.GÉOLOGIE modèle réduit monument plâtre polychromie primitifs (arts) - Introduction relief - 2.BEAUX-ARTS ronde-bosse tombeau - 1.SCULPTURE Les livres sculpture - figurine des Cyclades (IIIe millénaire avant J.-C.), page 4700, volume 9 sculpture - statue représentant le dieu Hari-Hara, art khmer (VIe siècle), page 4700, volume 9 L'invention des techniques de sculpture L'histoire de la sculpture est intimement liée à l'évolution de l'homme au sein de chaque civilisation. Dès l'aube de l'humanité, l'homme préhistorique se rendit maître des principaux matériaux et créa les outils de la sculpture. Sculpter fut pour lui le geste artistique né de la découverte de la matière. Dès le paléolithique, l'homme commença à tailler dans la pierre, l'os, l'ivoire, et probablement dans le bois, ses premiers outils, ses armes de chasse et ses objets de parure. La pierre taillée en « feuille de laurier » aux multiples éclats présentait alors déjà toutes les caractéristiques de la forme sculptée parfaite, élaborée et retouchée, tournant dans l'espace et accrochant la lumière. La représentation de la forme humaine a très tôt prédominé dans la statuaire ; on possède plusieurs statuettes de femmes datant du paléolithique supérieur (aurignacopérigordien) ; ces figurines indépendantes, à destination rituelle et magique, apparurent vers 25 000 avant J.-C. ( Vénus de Lespugue , par exemple). L'argile fut tout d'abord travaillée en relief sur les parois des grottes. Au néolithique, le sculpteur acquit la technique de la pierre polie. Cette technique du polissage, utilisée jusqu'à nos jours, reste au coeur même de tout débat sur la sculpture. Ainsi, Michel-Ange donnait à la plupart de ses oeuvres un aspect poli et achevé, tout en recherchant dans la taille et le « non-finito » le geste primordial et originel du sculpteur. La civilisation agricole et sédentaire du Moyen-Orient inventa, au VIe millénaire avant J.C., le travail de modelage de l'argile, qui ouvrit à l'art de la sculpture un champ de création sans limites. La terre devint dès lors le matériau de l'immédiat, de l'étude et de l'esquisse, encore empreint de la main du sculpteur. La fonte du bronze à la cire perdue apparut également au Moyen-Orient au IVe millénaire avant J.-C. Le plâtre, matériau concurrent de la terre et de la cire, servit tout d'abord lui aussi au modelage. Il fut ensuite utilisé sous forme de moulage pour fixer et préserver les traits des défunts. De l'Antiquité à la fin du XIX e siècle, les sculpteurs cherchèrent à rendre les techniques perfectibles et dressèrent une hiérarchie des matériaux. Les découvertes scientifiques et techniques du XIXe siècle permirent au sculpteur d'ouvrir de nouveaux champs de recherche (nouveaux matériaux, techniques d'agrandissement et de reproduction des oeuvres). Au XX e siècle, l'artiste a redécouvert les gestes primitifs de la taille directe et puise son inspiration dans la vie quotidienne : tout matériau et toute technique deviennent matériau et technique de sculpture. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bronze Michel-Ange (Michelangelo Buonarroti, dit) paléolithique plâtre - Applications Les liens entre la sculpture et les autres arts Le mot sculpture fut très souvent associé, dans le passé, à ceux de décor et de polychromie. Ainsi, à l'origine, les temples grecs et les églises médiévales étaient peints de couleurs vives. La sculpture se fit support pour les ornementations les plus diverses, peinture, mais aussi tissus, métaux précieux, pierreries... Elle fut associée, à différents titres, aux autres arts : tout d'abord, les sculpteurs puisèrent leur inspiration dans les répertoires peints ou gravés et traduisirent dans l'espace des modèles dessinés par les peintres. Ainsi, sous Louis XIV, le peintre Charles Le Brun créa les dessins des sculptures de Versailles. À cette époque, le sculpteur, comme tous les autres artisans, était encore plus ou moins assujetti à l'art du peintre ; il travaillait cependant côte à côte avec lui, ainsi qu'avec les architectes, les ébénistes et les orfèvres. La sculpture prolongea les autres arts dans l'espace et leur apporta la troisième dimension. Aux frontons des temples, des cathédrales et des palais, elle compléta l'architecture, tantôt la soulignant, tantôt cherchant à se dégager de son emprise. Durant le Moyen Âge, en Europe, le sculpteur adapta son art du relief à la forme des tympans et des chapiteaux d'église, et les oeuvres en ronde bosse restèrent solidaires des colonnes ou protégées par des architectures. C'est dans l'Italie baroque que la sculpture acquit toute sa monumentalité et sa liberté dans l'espace en émergeant de l'architecture. Sous forme de hauts-reliefs en stuc, elle répondait aux décors peints. Le mobilier, l'orfèvrerie et les arts dits mineurs empruntèrent également les volumes travaillés de la sculpture. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats architecture - L'histoire de l'architecture Donatello (Donato di Niccolo Betto Bardi, dit) fronton Le Brun Charles orfèvrerie - L'orfèvrerie religieuse polychromie roman (art) - La maturité : épanouissement et foisonnement - Sculpture Les livres sculpture - Moïse (1516), de Michel-Ange, page 4700, volume 9 sculpture - statues-colonnes du portail royal de la cathédrale de Chartres (XIIe siècle), page 4701, volume 9 sculpture - le Cavalier de la cathédrale de Bamberg (vers 1235), page 4701, volume 9 L'évolution du traitement spatial de la sculpture Quelle que soit l'expression choisie, du relief à peine gravé à la ronde-bosse indépendante, le traitement de la forme dans l'espace fut toujours la grande préoccupation du sculpteur, et chaque civilisation y répondit de manière différente. La construction de l'oeuvre s'effectue soit par arrachage de la matière à partir d'un bloc originel, soit par ajout de matière sur une structure établie, créant des effets de lumière et de volume. Dans l'Égypte des pharaons, le modèle graphique fut respecté à la lettre, et le volume, infiniment subtil, se détachait à peine de la masse de matière. Cette sculpture engagée dans l'architecture était destinée à être admirée de face, d'un point de vue principal permettant d'en percevoir la totalité et déterminé par l'artiste. Les sculpteurs de l'Orient et des civilisations dites primitives, ceux du Moyen Âge européen et, de nouveau, certains sculpteurs du XXe siècle obéirent à cette loi de frontalité. À partir du Ve siècle avant J.-C., les Grecs explorèrent toutes les possibilités de la troisième dimension et libérèrent la ronde-bosse de tout support. De la statue-colonne du type de l'Héra de Samos aux oeuvres de Polyclète, Lysippe ou Praxitèle, la statuaire grecque conquit son autonomie et toute sa densité dans l'espace. Au XVI e siècle, le grand sculpteur italien Benvenuto Cellini, admirateur de l'Antiquité, estimait que « l'art de la sculpture, parmi tous les autres dans lesquels le dessin est nécessaire, est sept fois plus grand, parce qu'une statue doit être vue de sept manières, et qu'il convient qu'elles soient toutes d'une égale beauté ». Il illustra ses principes avec Persée (1553, Loggia dei Lanzi, Florence), chef-d'oeuvre de technique, figure tournoyante offrant de multiples points de vue. Quelque trois siècles plus tard, Auguste Rodin construisait ses rondes-bosses en multipliant à l'infini le travail des profils, de face, de dos, de droite et de gauche, puis de tous les profils intermédiaires : « Comme le corps humain a des profils à l'infini, je les multiplie autant que je le puis ou que je le juge utile... Quand par l'exécution serrée des profils, on est entré dans la vérité, on dirait que l'expression vient toute seule, en quelque sorte par surcroît... » ( Entretiens avec Dujardin-Beaumetz). Si de nombreuses statues sont aujourd'hui conservées dans des musées, elles furent souvent conçues en fonction des monuments qui les abritaient. Le Bernin, par exemple, installa la statue de la Bienheureuse Ludovica Albertoni (1675, chapelle Albertoni, Rome) dans une niche, limitant les points de vue du spectateur et imposant une lumière du jour latérale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bernin (Gian Lorenzo Bernini, dit en français le) Cellini Benvenuto frontalité Grèce - Arts - Beaux-arts - La période classique Lysippe Polyclète Praxitèle Rodin Auguste S ámos Signification de la sculpture Le sculpteur, créateur de formes, est aussi traducteur de sens. Dès l'origine, à l'image du divin, il conçut des statuettes humanoïdes à destination magique et religieuse. Jusqu'au début du XXe siècle, la représentation de la figure humaine demeura sa principale préoccupation. Ainsi, à chaque époque, le sculpteur a figé dans l'intemporalité la vision de l'homme sur lui-même et son rapport à l'Univers. Classifiée en genres, la sculpture - religieuse, funéraire, politique, décorative ou allégorique - a célébré tous les aspects de la vie humaine. Pour les Égyptiens, la statue, modelée à l'image du défunt et inscrite à son nom, était investie de sa vie même et perpétuait son intégrité physique. Douée d'une âme, elle requérait les mêmes soins qu'un être vivant. Chaque époque a eu son genre de sculpture prédominant : ainsi, sous la République, la statuaire politique se multiplia sur toutes les places de France. À la fin du XIXe siècle, Rodin ( voir ce nom) révolutionna la vision du corps humain en sculpture. Un seul fragment, dans son inachèvement, parvint à exprimer le corps dans son entier et sa force essentielle (l'Homme qui marche, 1877). Au XXe siècle, la sculpture, en rupture apparente avec le passé, a cherché à traduire sous forme de concepts abstraits le monde moderne en perpétuelle mutation. Le sculpteur, puisant aux sources de l'art primitif, a souvent renoncé à la figuration descriptive de l'être humain pour exprimer sa vision intérieure de l'Univers. IIIe Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Afrique noire Bernin (Gian Lorenzo Bernini, dit en français le) Dampt Jean Égypte - Arts - Beaux-arts - La statuaire Égypte - Arts - Beaux-arts - Le bas-relief France - Arts - Beaux-arts - Un siècle de sculpture Rodin Auguste tombeau - 1.SCULPTURE Les livres sculpture - Pietà (1499), de Michel-Ange, page 4702, volume 9 sculpture - l'apôtre Jean, détail de l'autel Sainte-Marie, de Tilman Riemenschneider, page 4702, volume 9 sculpture - Persée (vers 1546), de Benvenuto Cellini, page 4703, volume 9 sculpture - la Bienheureuse Ludovica Albertoni (1675), du Bernin, page 4703, volume 9 sculpture - Vertumne et Pomone (1905), de Camille Claudel, page 4703, volume 9 La sculpture au XXe siècle : un art en constante mutation Peu de disciplines artistiques ont subi autant de bouleversements que la sculpture durant le XXe siècle. Si elle est demeurée chez Henry Moore travail de la forme abstraite avant tout et chez Alberto Giacometti recherche d'une expression figurative, elle a connu chez d'autres sculpteurs une perpétuelle réinvention. Cet art, dont la suprême noblesse résidait pour certains dans la taille de la pierre, a subi une complète révolution. Les sculpteurs russes Vladimir Engratovitch Tatlin, Antoine Pevsner et Naum Gabo ont sans doute réalisé, peu avant 1918, les premiers assemblages, qui traduisaient leur approche différente de la forme et de l'art de sculpter. Ils devaient donner naissance à l'art constructiviste, en même temps qu'ils changeaient les instruments et les matériaux du sculpteur. Avec Marcel Duchamp, c'est l'objet industriel qui est devenu oeuvre d'art. Introduit dans l'enceinte du musée par l'artiste, l'ustensile manufacturé - tel un Porte-bouteilles (oeuvre de 1914) - devenait sculpture ; le ready-made tel que l'avait inventé Duchamp résultait d'un déplacement, mais ne provenait pas d'un travail formel. Parallèlement, des sculpteurs ont souvent utilisé les objets industriels, les détournant parfois de leur fonction habituelle. Ainsi, une selle de vélo surmontée d'un guidon devint, avec humour, une tête de taureau chez Picasso, qui la coula dans le bronze en 1943. Les « nouveaux réalistes » se servirent des déchets, des épaves de la société industrielle ; César comprima des voitures (Ricard, 1962), alors que Arman accumulait des masques à gaz (par exemple, Home sweet home, 1960). Plus récemment, des artistes se sont saisis du mobilier urbain pour leur propre oeuvre. Willy Mucha, notamment, a joué avec des matériaux de chantiers pour dresser des oeuvres qui sont de dérisoires monuments à la froideur technologique de notre cadre de vie (Gladbeck, 1985). Au début du XXe siècle, le futurisme, pourtant fasciné par le mouvement, n'avait pas réussi à introduire celui-ci dans ses oeuvres. Raymond Duchamp-Villon, quant à lui, est parvenu à le suggérer avec des sculptures comme le Cheval majeur (1914). Le mouvement avait toujours marqué une limite impossible à franchir pour la sculpture. Les Mobiles d e Calder, dès 1933, puis les machines de Jean Tinguely, à partir des années cinquante, furent les premières oeuvres animées permettant à la sculpture de bouger et d'échapper à l'état statique qui semblait la définir à jamais. Le XXe siècle s'est doté d'automates d'un nouveau style, agités parfois de soubresauts absurdes (Tinguely, Dissecting Machine, 1965) ou oscillant tels de mystérieux signaux (Vassilakis Takis). Enfin, la sculpture, qui ne s'est jamais cantonnée à l'espace clos du musée, a renouvelé ses relations avec son contexte. Daniel Buren a créé en 1986, dans la cour du PalaisRoyal, à Paris, une oeuvre qui contraste avec l'environnement architectural tout en renouant avec la tradition des scandales artistiques. Il s'est toutefois maintenu dans la lignée décorative propre à l'art de sculpter et que peuvent représenter, dans une orientation différente, les monuments de Richard Serra. Le square de Choisy à Paris abrite ainsi Clara-Clara, oeuvre réalisée par ce sculpteur en 1983. D'autres artistes ont créé des environnements pour faire éprouver physiquement certaines impressions ; ainsi, dans Plight (1985), Joseph Beuys communique une sensation d'étouffement, étouffement des sons dans cette grotte de feutre dont l'odeur n'est pas sans participer au léger malaise qu'elle produit. Mais c'est dans le milieu naturel que la sculpture a pu atteindre les plus vastes dimensions, soit en terrassant le paysage pour en faire surgir de nouvelles formes (Robert Smithson, Spiral Jetty , 1970), soit en parcourant la terre ; ainsi, Richard Long conserve les traces de ses marches dans la nature pour les transformer en sculpture. La diversité de ces expériences révèle la grande vitalité de cet art. La Grande-Bretagne doit faire l'objet d'une mention particulière, car la sculpture y a connu un développement remarquable ; c'est certainement le seul pays qui ait développé une véritable école, même si elle compte dans ses rangs des sculpteurs aussi différents qu'Anthony Caro, Tony Cragg, Richard Deacon, Barry Flanagan, Bill Woodrow... Cette éclosion des années soixante-dix et quatre-vingt est venue couronner un siècle de recherches complexes où l'art de sculpter a souvent été contesté, prêt à se détruire lui-même. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arman (Armand Fernandez, dit) Beuys Joseph Botero Fernando Bourgeois Louise Buren Daniel Calder Alexander Caro Anthony César (César Baldaccini, dit) cinétique (art) constructivisme Cragg Tony Duchamp Marcel Duchamp Marcel - Après la peinture Duchamp-Villon (Pierre Maurice Raymond Duchamp, dit Raymond) Flanagan Barry France - Arts - Beaux-arts - L'émancipation de la peinture Gabo (Naum Pevsner, dit Naum) Giacometti Alberto Grand Toni hyperréalisme Janniot Alfred land-art Landowski Paul Long Richard minimal art Moore Henry nouveau réalisme Pevsner Antoine ou Anton Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Pompon François ready-made réalisme - Le réalisme en art - Le réalisme dans l'art contemporain Royaume-Uni - Arts - Beaux-arts - Le XXe siècle Smithson Robert Takis (Panayiótis Vassilákis, dit) Tatline Vladimir Ievgrafovitch Tinguely Jean Les livres aluminium - sculpture en Duralinox, page 186, volume 1 sculpture - Modulateur spatial (1922-1930), de Moholy-Nagy, page 4704, volume 9 sculpture - Homme qui marche (1960), de Giacometti, page 4704, volume 9 sculpture - Compression (1960), de César, page 4704, volume 9 sculpture - le Grand Couple (1948), d'Étienne-Martin, page 4704, volume 9 sculpture - Spiral Jetty (1970), de Robert Smithson, page 4705, volume 9 sculpture - Birman Wood (1985), de Tony Cragg, page 4705, volume 9 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats beaux-arts bronze ivoire Manolo (Manuel Martínez Hugué, dit) Manzù (Giacomo Manzoni, dit) monument moulage Rodin Auguste ronde-bosse Les médias sculpture - rencontre de la lumière avec la matière Les indications bibliographiques A.-M. Hammacher, la Sculpture, Cercle d'art, Paris, 1988. H. Read, Histoire de la sculpture moderne, Arted Éditions d'art, Paris, 1985. La Sculpture française au XIXe siècle, Réunion des musées nationaux, Paris, 1985. R. Wittkower, Qu'est-ce que la sculpture ? Principes et procédures de l'Antiquité au XXe siècle, Macula, Paris, 1995.