La Nouvelle-France des XVIIe et XVIIIe siècles, devenue colonie britannique en 1763, puis État confédéré du Québec en 1867, est la plus grande province du Canada, à 80 % francophone. La forêt, l'activité minière et l'hydroélectricité en sont les grandes ressources. Depuis 1960, le sentiment en faveur de la « souveraineté-association » et de la spécificité francophone s'est renforcé. Celle-ci s'exprime en particulier par une culture qui manifeste tant son enracinement dans les traditions que son attachement à l'usage de la langue française. Voir la carte Province de l'est du Canada, le Québec comprend la région qui borde le cours inférieur du Saint-Laurent et la plus grande partie de la côte du Labrador. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Labrador Géographie Le cadre physique et humain. La province de Québec correspond à une région - composée pour l'essentiel d'un massif cristallin - qui fut recouverte par une épaisse calotte de glace, où l'eau de fonte des glaciers donna naissance à de multiples lacs. Le plateau laurentien, d'une altitude moyenne de 600 m, occupe 95 % du territoire, dont 20 % en lacs et rivières. On peut y distinguer trois ensembles, en fonction de trois types climatiques. Le Nord, de climat polaire, est le domaine de la toundra, où ne pousse qu'une végétation de mousses, de lichens et d'arbustes ; le caribou et le boeuf musqué en sont les principales espèces animales. Au sud de la toundra, la taïga est une région marécageuse, couverte, au nord, par des lichens, mousses et arbustes, au sud, par la forêt boréale, dominée par les conifères (épicéas, épinettes), les bouleaux et les faux-trembles ; on y trouve quantité d'animaux à fourrure. Au sud de la taïga, et jusqu'à la frontière des États-Unis, se développe le domaine tempéré ou humide, caractérisé par une température moyenne supérieure à 10 o C pendant au moins quatre mois de l'année. Les Canadiens francophones composent 80 % de la population, qui comprend 6 896 000 habitants. La population amérindienne est d'environ 18 000 habitants, dont 10 % vivent dans les régions urbaines. 20 % des Inuits (Esquimaux) du Canada, soit environ 2 500 personnes, vivent dans les territoires du nord du Québec. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats boeuf musqué Canada - Géographie - Les conditions naturelles Esquimaux Grand Nord canadien Madeleine (îles de la) renne taïga toundra Ungava Les livres Montréal - le centre-ville, page 3287, volume 6 Québec - l'automne à Québec, page 4196, volume 8 Québec - village de la Baie Johan Beetz, sur la Côte-Nord, page 4196, volume 8 Québec - maisons à galeries de bois, page 4196, volume 8 Québec - la Haute Ville à Québec, page 4196, volume 8 Canada - paysage forestier, page 837, volume 2 forêt - la forêt des rives du Saint-Laurent au Québec, page 1962, volume 4 Québec - l'automne dans les Laurentides, page 4194, volume 8 Québec - paysage lacustre au nord de Havre-Saint-Pierre, page 4194, volume 8 La vie économique. L'apothicaire français Louis Hébert fut le premier colon en 1618, avec dix arpents de terre. Aujourd'hui, la polyculture domine, malgré une tendance à l'extension des fourrages et de la production laitière. Le Québec compte 685 000 kilomètres carrés de forêts, dont plus des deux tiers sont constitués de terres forestières productives. L'exploitation forestière alimente scieries, usines de pulpe et de papier, qui sont de nos jours en plein essor grâce aux installations hydroélectriques, construites en particulier sur les affluents du fleuve Saint-Laurent. La chasse, qui alimentait le commerce de la fourrure aux XVIIe et XVIIIe siècles, a été remplacée par l'élevage des animaux à fourrure (renard argenté, vison, etc.). La pêche est pratiquée surtout en Gaspésie. Le sud du Québec est, après l'Ontario, la grande région industrielle du Canada. L'industrie, qui emploie le quart de la population active, consomme plus des deux tiers de l'électricité fournie par les centrales hydroélectriques, notamment l'industrie de l'aluminium. Le Québec possède des mines d'or, de cuivre, d'amiante, de zinc et de fer. Les industries manufacturières sont concentrées dans la région de Montréal. L'ensemble est desservi par quelque 8 000 km de voies ferrées. L'autoroute « la Transcanadienne » le traverse. L'ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent, en 1954, a permis l'accès direct de l'Atlantique jusqu'aux Grands Lacs. Les principaux ports sont Québec, Montréal, surtout pour les céréales, Sept-Îles et Port-Cartier pour le minerai de fer. L'aéroport de Mirabel, à Montréal, accueille toutes les grandes lignes aériennes du monde. Avant Mirabel, l'aéroport de Dorval fut le premier à relier, par vol Aeroflot, le continent nord-américain à l'URSS. Le Québec occupe, après l'Ontario, la deuxième place dans le commerce extérieur du Canada. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Canada - Géographie - La vie économique forêt - La forêt dans le monde Gaspésie James (baie de) Montréal Québec renard Saint-Laurent Sept-Îles Sherbrooke Trois-Rivières vison Les livres Montréal - le centre-ville, page 3287, volume 6 Montréal - le quartier des affaires et le port, page 3287, volume 6 phare - le phare de la pointe Amour, au Québec, page 3844, volume 7 Québec - bois de flottage, page 4196, volume 8 Canada - la vue du port et de la ville de Montréal, page 840, volume 2 Canada - la rue Bordeau, à Montréal, page 840, volume 2 Canada - extraction de l'amiante au sud de la province de Québec, page 842, volume 2 Canada - le complexe Desjardins à Montréal, page 843, volume 2 Québec - la Voie maritime du Saint-Laurent et l'île Notre-Dame, page 4195, volume 8 Québec - le port de Montréal, page 4197, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Gaspésie Madeleine (îles de la) Québec Saint-Laurent Sept-Îles Sherbrooke Trois-Rivières Les livres sylviculture - pépinière de résineux au Québec, page 4977, volume 9 Histoire Les débuts de la pénétration européenne. En 1524, Jean de Verrazano, au nom du roi de France François Ier , s'embarqua pour trouver au nord de l'Atlantique une route directe vers l'Asie. En 1534, le navigateur malouin Jacques Cartier, poursuivant l'entreprise de Verrazano, pénétra dans le golfe du Saint-Laurent. En 1535, il se rendit jusqu'au village indien d'Hochelaga, situé sur l'île actuelle de Montréal, et revint hiverner à Stadaconé (Québec). Durant tout le XVIe siècle, les pêcheurs normands, bretons et basques fréquentèrent le littoral atlantique et les rives du Saint-Laurent. À la fin du XVIe siècle, des marchands de Rouen et de La Rochelle organisèrent un commerce de fourrures, indépendant de celui de la morue. C'est en 1600 que la France installa son premier comptoir de commerce permanent au Canada. La colonisation aux frais de l'État se révéla être un fardeau excessif pour la France, alors plongée dans les guerres de Religion. Aussi Henri IV instaura-t-il le système des Compagnies et confia-t-il au sieur de Monts le monopole de la traite entre le 46e et le 40e parallèle. De Monts s'installa en Acadie en 1604 et fonda Port-Royal en 1605. En 1608, il chargea Samuel de Champlain d'aller fonder une « habitation » sur le SaintLaurent, laquelle allait être l'Habitation (ou « Abitation ») de Québec ; Champlain fut ainsi le vrai créateur de la nouvelle colonie. Avec la Nouvelle-France établie sur les bords du Saint-Laurent, le Canada français entrait dans l'histoire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Canada - Histoire - La découverte et la colonisation du Canada Cartier Jacques Champlain (Samuel de) compagnies de commerce et de navigation Henri - FRANCE - Henri IV Verrazano (Giovanni da) La Nouvelle-France : 1608-1763. Les exigences du commerce des fourrures poussèrent les Français à s'allier aux Hurons et aux Algonquins. Ceux-ci servirent d'intermédiaires entre les Français et les tribus de l'Ouest. Mais les Français alliés aux Hurons avaient des rivaux : les Hollandais, alliés à la confédération des Iroquois, appelée aussi les Cinq-Nations. Les Iroquois détruisirent la Huronnie en 1648 et attaquèrent les Français. Les Compagnies françaises eurent alors besoin de l'État pour briser le soulèvement des Iroquois. En 1660, Louis XIV réunit la colonie à la couronne, lui donna le statut de province française et y envoya un régiment. Les Iroquois se soumirent rapidement, et la paix fut rétablie en 1665. Entre-temps, en 1663, Mgr de Laval avait institué la dîme, pour subvenir à l'entretien du clergé, et, en 1665, le roi créa le poste d'intendant et y nomma Jean Talon. La Nouvelle-France continua à s'étendre : Robert Cavelier de La Salle parvint à l'Ohio en 1669. Louis Jolliet et Jacques Marquette atteignirent la rivière Wisconsin ; elle les conduisit au Mississippi, qu'ils descendirent jusqu'à l'Arkansas en 1673-1674. Entre 1679 et 1682, la France s'assura le contrôle du bassin du Mississippi. Cette poussée perturba le commerce des fourrures. Les Anglais, qui avaient fondé la Compagnie de la baie d'Hudson en 1670, furent chassés de la région par Pierre Le Moyne d'Iberville, en 1690. Ailleurs, les Iroquois reprirent la lutte ; mais le gouverneur Louis de Frontenac, usant de diplomatie, les amena à signer un traité de paix en 1701. Cependant, en 1713, la France se vit forcée d'accepter le traité d'Utrecht, qui annulait les victoires coloniales et l'obligeait à céder à l'Angleterre Terre-Neuve, la baie d'Hudson et l'Acadie. La Nouvelle-France réussit un temps à endiguer les conséquences d'Utrecht et, tandis qu'en 1756 l'Angleterre et la France s'affrontaient de nouveau en Europe (guerre de Sept Ans), elle continua de se développer et de menacer la suprématie anglaise, notamment par ses tentatives de contrôle de l'Ohio, qui assurait les communications entre Canada et Louisiane. Pourtant, elle avait un besoin urgent de renforts, car, avec une population de quatre-vingt mille personnes, elle ne pouvait tenir indéfiniment dans un étau les treize colonies américaines, qui représentaient plus d'un million d'individus. La France entendait gagner la guerre de Sept Ans en Europe. William Pitt, Premier ministre anglais, adopta la stratégie contraire : pendant que la Prusse retiendrait la France en Europe, l'Angleterre enverrait des troupes en Amérique. Quand la coalition anglo-américaine entreprit de desserrer les pinces de l'étau de la Nouvelle-France (Canada au nord, Louisiane à l'ouest et au sud), Québec capitula en 1759, après la victoire de James Wolfe aux plaines d'Abraham, et Montréal se rendit en 1760. Par le traité de Paris en 1763, la France cédait à l'Angleterre le Canada, l'Acadie et la rive gauche du Mississippi. Elle conservait Saint-Pierre et Miquelon, et un droit de pêche sur les côtes de Terre-Neuve. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Abraham (plaines d') Acadie Algonquins Canada - Histoire - La découverte et la colonisation du Canada Frontenac (Louis de Buade, comte de Palluau et de) Hurons Iroquois La Salle (René Robert Cavelier, sieur de) Louis - FRANCE - Louis XIV le Grand Marquette (père Jacques) Montcalm de Saint-Véran (Louis, marquis de) Nouvelle-France Saint-Pierre-et-Miquelon (975) Talon Jean Utrecht - Les traités d'Utrecht Vaudreuil (Pierre de Rigaud de Cavagnal, marquis de) Les livres Canada - reddition de Samuel de Champlain,, page 843, volume 2 Québec - carte de la Nouvelle-France dressée en 1632 par Samuel de Champlain, page 4197, volume 8 Québec - entrée des troupes anglaises à Montréal, en 1760, page 4198, volume 8 La colonie britannique : 1763-1867. Comme sous le régime français, le gouverneur de Québec représentait le roi, mais il jouait un rôle administratif plus important puisqu'il remplaçait aussi l'intendant. Aucun catholique ne pouvait aspirer à de hautes fonctions administratives, car les services de la Couronne devaient prêter le serment du Test, qui niait la transsubstantiation dans l'Eucharistie et l'autorité du pape. Cela se révéla un carcan tel qu'il pouvait pousser les Québécois à la révolte. C'est notamment pour conjurer cette menace que, dès 1774, l'Acte de Québec abolit le serment du Test, admit les catholiques aux fonctions publiques, accepta la législation française en matière civile, reconnut la dîme et institua un gouvernement formé d'un gouverneur assisté d'un conseil de vingt-deux membres nommés par la Couronne. En 1791, l'Acte constitutionnel compléta la charte de 1774. Il divisa le Canada en deux provinces : le Haut-Canada, qui accueillit les « loyalistes » (favorables à la couronne britannique) chassés des États-Unis et les immigrants anglosaxons ; le Bas-Canada, qui demeura la zone de peuplement français, tout en accueillant aussi des loyalistes, notamment dans les Eastern Townships (qui devinrent les Cantons de l'Est), et des immigrants anglo-saxons. Les transformations de l'économie canadienne, les problèmes agricoles, à partir de 1803, dus en partie à l'accroissement naturel de la population, enfin le déclin du commerce des fourrures (qui ne passait plus par Montréal) détériorèrent le climat politique. Les commerçants montréalais envisagèrent alors l'union du Haut et du BasCanada. Après une campagne de boycottage économique, la révolte éclata en 1837 sous la direction de Louis Papineau et des « Patriotes ». Le mouvement fut durement réprimé, ses chefs furent arrêtés ou exilés, un gouverneur fut envoyé par Londres, lord Durham, qui voulait assimiler les Canadiens francophones. En 1841, la loi de l'Union entra en vigueur : les deux Canada devinrent le Canada-Uni, administré par un seul gouvernement ; le Haut-Canada, bien que beaucoup moins peuplé, obtint le même nombre de députés que la province francophone, et le français ne fut plus reconnu comme langue officielle. Cela, tout autant que la pression démographique, provoqua l'émigration de quelque quarante mille Canadiens vers les États-Unis, jusqu'en 1850 (le « grand dérangement »). Des hommes politiques virent alors dans la création d'un État fédéral, qui s'étendrait de l'Atlantique au Pacifique, un remède à tous les maux. Ils amorcèrent en 1864 les négociations relatives à la Confédération ; celle-ci entra en vigueur le 1er juillet 1867. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Canada - Histoire - De la conquête anglaise à l'indépendance Durham (John George Lambton, premier comte de) Lafontaine (sir Louis Hippolyte) Papineau Louis Joseph L'État du Québec. La loi de 1867 répartit le pouvoir politique entre une autorité centrale (Ottawa) et des autorités provinciales. L'État du Québec était bilingue. Sa population, en 1861, atteignait 1 100 000 habitants, dont 75 % étaient francophones. En 1873, le krach de la Bourse de Vienne et la crise qui s'ensuivit firent subir de rudes coups à l'économie québécoise, tributaire, par son commerce extérieur et par ses importations de capitaux, de l'économie anglaise, elle-même durement touchée. Québec ne disposait que d'un seul avantage, sa main-d'oeuvre à bon marché. L'industrie textile se développa dans la vallée du Saint-Laurent, mais on évalue à 500 000 le nombre de Québécois qui émigrèrent aux États-Unis entre 1851 et 1901, attirés par les hauts salaires des villes américaines. Deux partis politiques se disputaient le pouvoir : le parti libéral, qui supportait mal l'emprise du clergé, et le parti conservateur, proche des positions ultramontanistes du journaliste catholique français Louis Veuillot et du pape Pie IX. Le parti conservateur domina de 1867 à 1896, et la question des écoles francophones et des droits des catholiques dans les provinces du centre (Ontario et Manitoba) fut au coeur des rapports entre le Québec et le pouvoir fédéral. En 1896, le monde occidental entra dans une phase de prospérité à long terme qui allait servir la cause du Québec. Le parti libéral reprit le pouvoir en 1897 et le garda jusqu'en 1936. Maurice Le Noblet Duplessis, en 1936, raffermit la coalition antilibérale en fondant l'Union nationale, qui groupait les conservateurs, les libéraux dissidents et les nationalistes. Sauf pendant la période 19391944, où le parti libéral reprit le pouvoir et adopta des mesures importantes (droit de vote accordé aux femmes en 1940 ; loi d'instruction obligatoire en 1942), l'Union nationale resta au gouvernement de 1936 à 1960. En 1960, les libéraux remportèrent une grande victoire électorale. Le nouveau gouvernement, dirigé par Jean Lesage, entreprit d'importantes réformes (la « révolution tranquille »). Sur le plan économique, l'industrialisation fut développée, l'influence des capitaux américains ou anglo-canadiens fut réduite (nationalisation de l'électricité). Sur le plan social, les structures anciennes furent remises en question : un ministère de l'Instruction publique vint atténuer le monopole de fait de l'Église catholique sur l'enseignement. Ces réformes furent jugées insuffisantes par des éléments de l'opinion qui remettaient en question la structure même du fédéralisme canadien : des revendications se firent jour en faveur d'un Québec indépendant, quoique associé aux autres provinces du Canada (théorie de la « souveraineté-association ») ; une petite minorité réclamait l'indépendance totale. En 1966, l'Union nationale revint au pouvoir. En 1967, la Confédération fêta son centenaire ; d'avril à octobre, Montréal accueillit une Exposition internationale. En 1970, la situation redevint tendue à la suite d'une flambée de violence : les séparatistes du Front de libération du Québec (FLQ) enlevèrent et assassinèrent, en octobre, le ministre québécois de la Main-d'oeuvre et de l'Immigration, Pierre Laporte. Le Premier ministre, Robert Bourassa, fédéraliste convaincu, resta au pouvoir de 1970 à 1976 et fit du français la seule langue officielle de la province. Mais les élections de 1976, puis celles de 1981 se soldèrent par le triomphe du Parti québécois, formation de centre gauche dont le leader, René Lévesque, premier artisan de la souveraineté-association, n'avait pu cependant faire avaliser le principe de celle-ci par une majorité de l'électorat québécois, lors du référendum de 1980. Il imposa néanmoins la spécificité francophone en interdisant l'affichage bilingue à l'extérieur des bâtiments (disposition abrogée en 1988). Pendant ce temps, le Premier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau instaurait le bilinguisme dans les institutions fédérales et, adepte du fédéralisme, rapatriait de Grande-Bretagne l'acte de Constitution, malgré l'opposition québécoise. La victoire des libéraux de Robert Bourassa au Québec (1985) permit au Premier ministre fédéral Brian Mulroney d'obtenir les accords du lac Meech (1987) qui devaient permettre l'adhésion définitive du Québec à la nouvelle Constitution. Mais le refus de Terre-Neuve et du Manitoba de les ratifier (1990) ouvrit une crise que le gouvernement espérait résoudre par une réforme constitutionnelle. Rejeté à la fois par les partisans francophones de la souveraineté et par les fédéralistes anglophones intransigeants, ce nouvel accord fut repoussé par référendum en 1992. Le retour au pouvoir, en 1994, du Parti québécois, dirigé par Jacques Parizeau, a été suivi d'un référendum qui a encore une fois soulevé la question de l'indépendance, sans pour autant rallier à cette idée une majorité des habitants du Québec. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bilinguisme Bourassa Robert Canada - Histoire - Le Canada au XXe siècle Laurier (sir Wilfrid) Lévesque René Manitoba Terre-Neuve Trudeau Pierre Elliott Veuillot Louis Les médias Lévesque René Les livres Québec - Maurice Le Noblet Duplessis, Premier ministre du Québec, avec Winston Churchill, en 1945, page 4198, volume 8 Québec - René Lévesque, Premier ministre du Québec de 1976 à 1985, page 4199, volume 8 Littérature Aux XVIe et XVIIe siècles, les traditions orales des Indiens furent recueillies dans les Relations des jésuites. On trouve aussi des textes écrits par les premiers voyageurs ou colons (Jacques Cartier, Samuel de Champlain), relevant tantôt de la description émerveillée du Nouveau Monde et tantôt de l'utopie (Nouveaux Voyages dans l'Amérique septentrionale, du baron de La Hontan, 1703). Après quelques essais poétiques mineurs (Joseph Quesnel au XVIIIe siècle ; Napoléon Aubin et Michel Bibaud au début du XIX e siècle), l'échec de l'insurrection des « patriotes » en 1837 contre le pouvoir anglais suscita une littérature de l'engagement politique, souvent anticléricale comme en témoignent les écrits d'Arthur Buies (la Lanterne, 1868) et nationaliste (François Xavier Garneau, Histoire du Canada, 1845-1852 ; Louis Fréchette, Légende d'un peuple , 1887). Plus attiré par les séductions de la langue, Jean Charbonneau créa en 1895 « l'école littéraire de Montréal », où se regroupèrent la plupart des poètes notables du moment (Charles Gill, Albert Lozeau), et en particulier Émile Nelligan, dont la fulgurante carrière marqua profondément l'imaginaire poétique québécois. Louis Hémon, journaliste français en voyage au Canada, en écrivant Maria Chapdelaine (1914), un roman inspiré par les contes du terroir, connut un franc succès et fit des émules parmi les écrivains québécois (Albert Ferland, Félix-Antoine Savard, Claude-Henri Grignon, Germaine Guèvremont). La critique sociale se fit plus vive dans la peinture de la tradition et de la misère paysanne (Jean-Charles Harvey, l'Homme qui va , 1929 ; Ringuet, Trente Arpents , 1938) ou du sordide urbain, qu'il s'agisse de la veine satirique de Roger Lemelin ( les Plouffe, 1948) ou de la veine réaliste avec Gabrielle Roy (Alexandre Chenevert, 1954). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cartier Jacques Champlain (Samuel de) Fréchette Louis Garneau François-Xavier Hémon Louis Lemelin Roger Nelligan Émile Ringuet (Philippe Panneton, dit) Le renouveau de la poésie. À partir des années cinquante, la poésie porta la marque d'Hector de Saint-Denys Garneau, dont l'angoisse métaphysique se traduit par une recherche du dépouillement confinant au silence : Alain Grandbois, Anne Hébert, Rina Lasnier firent leur cette inquiétude devant la solitude et l'éphémère. À la même époque, Gaston Miron, par son action d'éditeur et de poète novateur au sein du groupe Hexagone, permit une plus large réception de la poésie, encourageant les oeuvres de Roland Giguère, Fernand Ouelette, Gilles Hénault, tandis que Claude Gauvreau, qui avait signé avec le peintre Paul Émile Borduas le manifeste Refus global (1948), s'orientait vers une désarticulation du langage proche de l'expérience d'Antonin Artaud. La « révolution tranquille » des années soixante poussa les poètes à s'impliquer davantage dans les réalités politiques à la suite de Gaston Miron (Paul-Marie Lapointe, Jean-Guy Pilon) ou à privilégier l'onirisme (Gilbert Langevin, Noctuaire, 1967). Des poètes comme Félix Leclerc ou Gilles Vigneault ont aussi transmis leur conception de la liberté par le biais de la chanson, qui exerce son influence en France avec, entre autres, Robert Charlebois, Diane Dufresne ou Céline Dion. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Charlebois Robert Dion Céline Dufresne Diane Garneau (Hector de Saint-Denys) Hébert Anne Leclerc Félix Miron Gaston Vigneault Gilles Le roman et le théâtre dans les dernières décennies. Les romanciers se sont également attachés à traduire le dédoublement propre au Québec et la recherche d'une identité par des techniques narratives neuves (Marie-Claire Blais, Hubert Aquin, Réjean Ducharme, Jacques Godbout), où le joual (voir ce mot), parler populaire du Québec, sert à merveille les descriptions de la réalité québécoise (Victor-Lévy Beaulieu). Dans le roman ou la nouvelle, on perçoit souvent l'influence sous-jacente des contes (Jacques Ferron, Cotnoir, 1962). Il est possible que les deux référendums négatifs sur l'indépendance du Québec, en 1980 et 1994, aient produit un reflux de l'effervescence littéraire : alors même que les petites maisons d'édition sont victimes de la crise, l'activité poétique et romanesque reste vivace. Le théâtre a connu un développement parallèle. Gratien Gélinas, Marcel Dubé et Jacques Languirand ont créé, à partir des années quarante, un répertoire proprement québécois. Michel Tremblay (qui est également un grand romancier), opéra plus tard une révolution par l'audace de ses tableaux sociaux - où la communauté québécoise est montrée enfermée dans un immobilisme religieux et un refus de la différence - et l'utilisation du joual. Michel Garneau est le champion d'un théâtre poétique au français volontairement archaïque. Moins nationaliste, la nouvelle génération d'auteurs (Normand Chaurette, Daniel Danis, Marie Laberge) s'attache à élucider les mystères des sociétés modernes. Du point de vue de la mise en scène, Robert Lepage a acquis une réputation internationale en renouvelant l'image théâtrale par une technique quasi cinématographique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Beaulieu Victor-Lévy Blais Marie-Claire Ducharme Réjean Godbout Jacques joual théâtre - Le XXe siècle : les remises en cause Thériault Yves Tremblay Michel Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Canada - Arts - Littérature français francophonie - Géographie de la francophonie Les livres Québec - l'université francophone Laval, page 4199, volume 8 Cinéma Voir le dossier Canada. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Canada - Arts - Cinéma Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Montréal Nouvelle-France Les natifs de ce lieu Plamondon Luc Les médias Québec - carte physique Canada - carte politique Les indications bibliographiques G. Boismenu, L. Mailhot et J. Rouillard, le Québec en textes, Boréal-Express, Montréal, 1980. M.-A. Guérin, Petit atlas géographique du Québec et des terres avoisinantes, Guérin, 1989. M. Giraud, Histoire du Canada, PUF, « Que sais-je ? », Paris, 1981 (1946). Y. Tessier, Guide historique du Québec, Société historique du Québec, 1984.