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La gravure est longtemps restée la seule possibilité de reproduire, de multiplier et de diffuser une image.

Publié le 29/10/2013

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La gravure est longtemps restée la seule possibilité de reproduire, de multiplier et de diffuser une image. Pour répondre à toutes les exigences, elle a mis au point un fantastique arsenal technique, instruments et surfaces divers, méthodes lentes et complexes... Même si certaines ne sont plus pratiquées, leur connaissance est absolument nécessaire pour apprécier cet art secret qui met en valeur les oppositions et exige la plus grande virtuosité. Art de tailler dans un matériau dur une figure ou des caractères, la gravure désigne également l'impression de la planche ainsi obtenue, que l'on appelle aussi estampe. La gravure au sens strict du terme recouvre deux techniques : la gravure en relief (ou taille d'épargne) et la gravure en creux (ou taille-douce). À ces deux procédés s'ajoutent par extension les procédés en à-plat, qui ne font pas appel à l'action de graver, mais sont également des moyens d'impression et de reproduction de l'image. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats estampe taille-douce La gravure en relief On dégage le dessin sur la planche en évidant la matière qui l'entoure ; on l'encre au moyen d'un rouleau, puis on y applique une feuille humidifiée. Le tout est passé sous presse. On obtient ainsi une image. Le bois fut le premier matériau utilisé dans cette technique appelée alors xylographie. Au début, on employait le bois de fil, c'est-à-dire que le bois (bois fruitier) était taillé dans le sens du fil avec gouges et canifs. Au XIXe siècle, on utilisait aussi le bois debout, taillé perpendiculairement au fil du bois ; sa dureté (bois de buis) exige des instruments plus incisifs (burins, échoppes), et le dessin gagne en finesse. Ce procédé de gravure en relief est également appliqué à des matériaux comme le linoléum (linogravure) ou à des métaux tendres comme le plomb ou l'étain. Le criblé en est une forme qui consiste à tracer le dessin en relief sur une planche de métal en la criblant de petits trous. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats buis étain linoléum plomb xylographie Les livres estampe, page 1733, volume 4 gravure - gravure sur bois ou xylographie, page 2214, volume 4 La gravure en creux À l'inverse de la gravure en relief, c'est le dessin qui est creusé dans la planche en métal (le plus souvent en cuivre, d'où le nom de chalcographie). L'encre est passée à l'aide d'un tampon pour qu'elle pénètre bien dans les creux. La planche, soigneusement essuyée, est déposée sur une feuille de papier humide, elle-même posée sur des langes. Le tout passe entre deux rouleaux d'acier dont la pression permet au papier d'aller chercher l'encre dans les creux de la planche. Elle marque l'image imprimée d'une cuvette propre à la tailledouce. La gravure en creux, ou taille-douce, recouvre plusieurs techniques : la taille directe (burin, pointe sèche, manière noire) et l'eau-forte avec ses dérivés. La taille directe. Le burin est une tige d'acier biseautée au manche rond. Il taille dans la planche des sillons réguliers et plus ou moins appuyés et serrés selon les nuances du dessin. Celui-ci terminé, la planche est polie avec un brunissoir afin d'ôter les barbes laissées par les copeaux, puis on procède à son impression. La pointe sèche s'utilise comme un crayon métallique qui griffe le dessin sur la planche. Le métal est arraché et chaque trait s'entoure de barbes d'épaisseur variable qui accrochent l'encre, donnant au tirage un noir velouté et profond très caractéristique du genre. La manière noire, ou mezzotinto, est une autre façon de graver le métal : au moyen d'un berceau (sorte de hachoir), la planche est perforée d'une multitude de petits trous. On forme le dessin en lissant ces trous au brunissoir, nuançant les ombres et les blancs. Ce procédé imprime sur les estampes une sorte de trame. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats chalcographie estampe m ezzotinto pointe-sèche L'eau-forte. C'est une technique de taille-douce où l'acide remplace l'outil : la planche est recouverte d'un vernis sur lequel le dessin est tracé avec une pointe qui met le métal à nu. Elle est ensuite plongée dans un bain d'acide dilué (ou eau-forte) qui mord les parties non protégées par le vernis, creusant ainsi le trait. Quand la morsure est jugée suffisante, la planche est rincée, dévernie et prête à l'encrage. L'aquatinte se rattache à l'eau-forte : on l'obtient en recouvrant la planche, aux endroits voulus, de grains de résine de densité variable qui adhèrent à la planche sous l'action de la chaleur. Cette granulation permet de donner à une estampe un aspect de lavis. La manière de crayon est un autre procédé utilisant l'eau-forte : on trace le dessin au moyen d'une roulette qui perfore le vernis d'une suite de petits trous. Le tirage donne l'illusion du grain de papier d'un dessin. Dans la technique du vernis mou, la planche est enduite d'un vernis souple. On y applique un papier sur lequel est exécuté directement le dessin. Le trait de celui-ci adhère au vernis, qui s'arrache lorsqu'on enlève le papier. L'estampe ainsi obtenue a un trait un peu flou rappelant celui d'un dessin. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats eau-forte estampe mordant taille-douce vernis Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats héliogravure imprimerie - L'héliogravure Les livres eau-forte, page 1542, volume 3 estampe, page 1733, volume 4 gravure - taille-douce, page 2215, volume 4 La couleur Les premières estampes en couleurs (à ne pas confondre avec les estampes coloriées) furent les camaïeux, ou clairs-obscurs, imprimés à partir de bois : apparu en Allemagne et répandu en Italie au XVIe siècle, ce procédé consiste à utiliser plusieurs planches (une pour le trait, une pour chaque couleur). Au XVIIIe siècle, on l'appliqua à la taille-douce. On peut aussi teinter une planche à la poupée, en y répartissant un maximum de couleurs avec un chiffon. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats estampe taille-douce Les procédés en à-plat La lithographie, le pochoir, la sérigraphie ne font pas partie des techniques de gravure à proprement parler, puisque les éléments imprimants ne sont pas entaillés. Mais ces techniques permettent également d'obtenir des estampes et de reproduire une image. La lithographie. Premier procédé en à-plat utilisé, elle est fondée sur le principe de l'opposition de l'eau et des corps gras. On dessine sur une pierre à grain fin avec de l'encre ou un crayon gras, puis on plonge la pierre dans une solution aqueuse acidifiée qui attaque les parties non protégées par la graisse, lesquelles repoussent l'encrage. Seul le dessin tracé au gras retient donc l'encre. Une lithographie ne comporte pas de cuvette, et on peut distinguer le léger grain de la pierre. La zincographie est fondée sur le même principe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats imprimerie - Lithographie et offset lithographie Le pochoir. Il s'agit d'une feuille de carton ou de métal découpée selon les contours d'un dessin, que l'on reproduit en appliquant la feuille sur une surface plane et en y passant une brosse enduite de matière colorante. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats imprimerie - La sérigraphie La sérigraphie. Il s'agit d'une technique dérivée du pochoir : des écrans de soie, plus ou moins imperméabilisés, filtrent le passage de l'encre et des couleurs. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats imprimerie - La sérigraphie sérigraphie Une histoire prestigieuse Un moyen de reproduction de l'image. La première forme de gravure fut la xylographie (gravure sur bois). Apparue en Occident à la fin du XIVe siècle, elle se développa au XVe siècle avec l'imagerie et l'illustration des livres. Certains artistes de l'époque s'y distinguèrent, gravant aussi les premières planches au burin : Andrea Mantegna en Italie, Martin Schongauer en Allemagne. Le début du XVIe siècle fut dominé par la gravure de l'Allemand Dürer qui, travaillant également le bois et le cuivre, réalisa des chefs-d'oeuvre inégalés par la beauté du trait. À la même époque, Lucas de Leyde s'imposa aux Pays-Bas. En Italie, sous l'impulsion de Raphaël, Marc-Antoine Raimondi développa la gravure de reproduction, façon de transposer sur papier, en plusieurs exemplaires, des compositions peintes ou dessinées ; le Parmesan étudia la technique de l'eau-forte ; la tradition du bois gravé se poursuivit chez Titien et avec les camaïeux d'Ugo Da Carpi. La gravure française fut marquée par Jean Duvet. Au XVIIe siècle, la gravure en taille-douce atteignit la perfection. Jacques Callot introduisit l'utilisation d'un vernis dur permettant d'affiner le travail à l'eau-forte. Rembrandt exécuta des eaux-fortes originales aux intensités d'ombres et de lumière incomparables. À Anvers, toute l'équipe de graveurs dirigée par Rubens mena la reproduction à ses sommets. Robert Nanteuil devint le maître des portraits au burin. Louis XIV utilisa la gravure pour diffuser les réalisations artistiques de son règne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Callot Jacques Dürer Albrecht eau-forte Edelinck Gérard illustration Lucas de Leyde (Lucas Huygenz, dit) Mantegna Andrea Nanteuil Robert Parmesan (Francesco Maria Mazzola, dit le) Raphaël (Raffaello Santi ou Sanzio, dit en français) Rembrandt (Rembrandt Harmenszoon Van Ryn ou Rijn, dit) Rubens Pierre Paul Schongauer Martin taille-douce Titien (Tiziano Vecellio, dit en français) xylographie Un art à part entière. Au XVIIIe siècle, la gravure française continua à se développer. L'estampe prit des apparences d'aquarelle, de pastel (coloration des planches) ou de dessin (manière de crayon, vernis mou). Toutes ces possibilités furent exploitées dans l'édition, en particulier par les encyclopédistes. L'oeuvre de Watteau fut gravée à l'initiative de ses mécènes, permettant au talent de Boucher de s'exercer. En Angleterre, William Hogarth fit connaître son art satirique et Joshua Reynolds fit interpréter ses portraits à la manière noire. La gravure originale fut marquée par les Italiens Piranèse, Tiepolo et Canaletto. Au Japon, la xylographie entra dans son âge d'or avec Harunobu, Utamaro Kitagawa, puis Hokusai. Au XIXe siècle, la personnalité de Goya donna un caractère fantastique à l'estampe. La gravure suivit les mouvements artistiques du siècle, du romantisme (avec Géricault) au réalisme, en passant par la caricature (Daumier). L'invention de la photographie fut à l'origine d'une période de crise profonde pour la gravure, qui perdit alors sa fonction de reproduction. Cela lui permit, en contrepartie, à partir des années 1860, de devenir un art original, pratiqué par les peintres de l'époque : Fantin-Latour, Manet, Degas, Pissarro, Redon, Gauguin, certains, comme Toulouse-Lautrec, utilisant le nouveau support de l'affiche. Les nouvelles techniques du bois debout et de la lithographie permirent également de répondre au besoin d'illustration d'une presse en pleine expansion. Ainsi, Gustave Doré mit son talent de graveur et d'illustrateur au service de la presse (le Charivari) comme du livre (Pantagruel). Au XXe siècle, le mouvement amorcé à la fin du XIX e siècle se poursuivit : tous les courants artistiques du siècle (fauvisme, cubisme, expressionnisme, abstraction, surréalisme) ont trouvé dans la gravure un moyen d'expression ; Matisse, Picasso, Kandinsky, Klee, Miró, Dalí, entre autres, ont exprimé dans l'estampe une partie de leur génie. Des éditions d'art (Vollard, Kahnweiler) ont également fait appel à leurs talents d'illustrateurs. Ainsi, la gravure s'est progressivement émancipée de sa fonction initiale de moyen de reproduction pour être reconnue comme un art à part entière. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boucher François Canaletto - Canaletto (Antonio Canal, dit le) Dalí Salvador Daumier Honoré Degas (Edgar de Gas, dit Edgar) Doré Gustave estampe Fantin-Latour Henri Gauguin Paul Géricault Théodore Goya (Francisco de Goya y Lucientes, dit Francisco de) Hogarth William Hokusai Katsushika illustration Johannot Tony Jou Louis Kahnweiler Daniel Henry Kandinsky Wassili Klee Paul Lepère Auguste lithographie Manet Édouard Matisse Henri Miró Joan Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Piranèse (Giovanni Battista Piranesi, dit en français) Pissarro (Jacob Abraham, dit Camille) Redon Odilon Reynolds (sir Joshua) Suzuki Harunobu Tiepolo Toulouse-Lautrec (Henri de) Utamaro Kitagawa Vollard Ambroise Watteau Antoine xylographie Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Trémois Pierre-Yves Les livres gravure - Gargantua (1873), gravure de Gustave Doré, page 2214, volume 4 gravure - Le Bouquet de bois (1652), de Rembrandt, page 2215, volume 4 gravure - La Flagellation, d'Andrea Mantegna (1431-1506), page 2216, volume 4 gravure - Prisons (1761), de Jean-Baptiste Piranèse, page 2216, volume 4 gravure - Un concert d'oiseaux, de Richard Earlom (XVIIIe siècle), mezzotinto, page 2216, volume 4 gravure - Chemin avec arbres et paysans (1905-1906), d'Ernst Ludwig Kirchner, page 2216, volume 4 gravure - La Minotauromachie (1935), de Pablo Picasso, page 2217, volume 4 gravure - L'Oiseau mongol (1969), de Joan Miró, page 2217, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats beaux-arts encre estampe illustration imprimerie - La photogravure Les indications bibliographiques J. Adhemar, la Gravure, PUF, Paris, 1990 (1972). J. Adhemar, F. Mourlot et J. Armingeat, la Lithographie, 200 ans d'histoire, de technique, d'art, Nathan, Paris, 1983. R.S. Field, A. Griffiths et M. Melot, l'Estampe, Skira, Genève, 1981. J.-Y. Langlois, Graver à dessein, École nationale supérieure des beaux-arts, Paris, 1995. P. Petit, la Gravure tirée à la main, Dessain et Tolra, Paris, 1995.

« La taille directe. Le burin est une tige d'acier biseautée au manche rond.

Il taille dans la planche des sillons réguliers et plus ou moins appuyés et serrés selon les nuances du dessin.

Celui-ci terminé, la planche est polie avec un brunissoir afin d'ôter les barbes laissées par les copeaux, puis on procède à son impression.

La pointe sèche s'utilise comme un crayon métallique qui griffe le dessin sur la planche.

Le métal est arraché et chaque trait s'entoure de barbes d'épaisseur variable qui accrochent l'encre, donnant au tirage un noir velouté et profond très caractéristique du genre.

La manière noire, ou mezzotinto, est une autre façon de graver le métal : au moyen d'un berceau (sorte de hachoir), la planche est perforée d'une multitude de petits trous.

On forme le dessin en lissant ces trous au brunissoir, nuançant les ombres et les blancs.

Ce procédé imprime sur les estampes une sorte de trame. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats chalcographie estampe mezzotinto pointe-sèche L'eau-forte. C'est une technique de taille-douce où l'acide remplace l'outil : la planche est recouverte d'un vernis sur lequel le dessin est tracé avec une pointe qui met le métal à nu.

Elle est ensuite plongée dans un bain d'acide dilué (ou eau-forte) qui mord les parties non protégées par le vernis, creusant ainsi le trait.

Quand la morsure est jugée suffisante, la planche est rincée, dévernie et prête à l'encrage.

L'aquatinte se rattache à l'eau-forte : on l'obtient en recouvrant la planche, aux endroits voulus, de grains de résine de densité variable qui adhèrent à la planche sous l'action de la chaleur.

Cette granulation permet de donner à une estampe un aspect de lavis.

La manière de crayon est un autre procédé utilisant l'eau-forte : on trace le dessin au moyen d'une roulette qui perfore le vernis d'une suite de petits trous.

Le tirage donne l'illusion du grain de papier d'un dessin. Dans la technique du vernis mou, la planche est enduite d'un vernis souple.

On y applique un papier sur lequel est exécuté directement le dessin.

Le trait de celui-ci adhère au vernis, qui s'arrache lorsqu'on enlève le papier.

L'estampe ainsi obtenue a un trait un peu flou rappelant celui d'un dessin. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats eau-forte estampe mordant taille-douce vernis Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats héliogravure imprimerie - L'héliogravure Les livres eau-forte, page 1542, volume 3 estampe, page 1733, volume 4 gravure - taille-douce, page 2215, volume 4 La couleur. »

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