la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle

Dès le Moyen Age, la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice, est l'un des centres de pèlerinage les plus importants de la Chrétienté, avec Jérusalem et Rome. Le premier bâtiment est érigé au IXe siècle, à l'endroit où a été retrouvée la tombe de saint Jacques, l'un des douze apôtres. Après une deuxième phase de construction, la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle est rasée au sol par les Musulmans en 997. La construction de l'église actuelle commence en 1075 environ, se poursuit au cours du siècle suivant et s'enrichit de nouvelles décorations jusqu'au XVIIIe siècle. Des documents transmettent les noms des maîtres d'oeuvre Bernard et Robert, probablement d'origine française. Dans sa version définitive, c'est la plus grande église romane d'Espagne. Son plan est assez complexe, surtout dans la partie orientale constituée par un vaste transept avec absidioles, et un choeur avec déambulatoire et chapelles rayonnantes. Il s'agit d'un agencement caractéristique des églises de pèlerinage, parfaitement indiqué pour accueillir de grandes masses de fidèles, et que l'on retrouve presque à l'identique dans l'église de Saint-Sernin à Toulouse, qui date de la même époque. Comme l'atteste une inscription datée et signée, c’est en 1183 qu’un certain maître Matthieu réalise le portail du Portique de la Gloire, en remplacement du portail précédent. Le schéma de la décoration sculptée annonce des motifs stylistiques d'inspiration gothique ; il comprend des statues-colonnes s'appuyant sur les montants et le pilier central, et des bas-reliefs représentant l'Apocalypse et le Jugement Dernier dans le tympan. L'intensité des visages et la souplesse des drapés enveloppant les statues qui représentent les prophètes, situées dans les montants du portail, révèlent déjà un nouveau sentiment de la nature et de la réalité qui s'affirme pleinement dans la première moitié du XIIe siècle et qui constituera l'un des apports les plus importants de la culture gothique.