L es jeux Olympiques de 1988 ont mis en vedette la Corée. Depuis des siècles, pris en tenaille entre la Chine et le Japon, le « Pays du matin calme « lutte pour conserver son individualité, qui a été renforcée par l'influence très forte du confucianisme et par la résistance à l'occupant japonais. Coupée en deux après 1945, avec la mise en place d'un régime communiste rigide et doctrinaire en Corée du Nord et, en Corée du Sud, d'un système économique libéral qui, en quelques années, a transformé le pays en un « nouveau dragon «prospère et conquérant, la Corée rêve toujours de réunification. La Corée est une péninsule d'Asie orientale de forme allongée dans le sens méridien (900 km de long sur 200 à 300 km de large) entre la mer Jaune et la mer du Japon. Elle est divisée en deux Républiques : celle du Nord, en coréen Cho-seon (« Pays du matin calme «), dite République populaire démocratique de Corée ; celle du Sud, en coréen Han-guk (« Pays des Han «), dite République de Corée. La Corée du Nord est une démocratie populaire où le pouvoir est monopolisé par un parti communiste : le Parti des travailleurs coréens. La Constitution de 1972 n'a modifié que des points secondaires, et le système reste très stable en dépit des changements dans le monde communiste. Le chef de l'État de 1972 à 1994 a été Kim Il-sung, secrétaire général du parti dès 1948. Son fils Kim Jong-il, qui occupait le poste de vice-président, lui a succédé. La Corée du Sud a connu de 1980 à 1988 un régime de type dictatorial. Puis une nouvelle Constitution a été promulguée. Le système politique est présidentiel : le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct et détient le pouvoir exécutif ; le pouvoir législatif appartient à une Assemblée nationale. Les élections législatives et présidentielle de 1992 témoignent de cette transition prudente vers un régime parlementaire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Japon (mer du) Jaune (mer) Géographie Les conditions naturelles. Le Nord, montagneux, fracturé, découpé en crêtes déchiquetées, parsemé de plateaux de basaltes, est plus élevé que le Sud, aux collines plus douces. Les plaines vastes sont rares ; il s'agit plutôt de fonds de vallée qui s'élargissent en approchant de la mer. En été, Nord et Sud ont le même climat de mousson, chaud et moite, plus humide au sud (1 250 mm de pluie par an à Séoul) qu'au nord (750 mm à Pyongyang). D'octobre à mars, les climats sont différents. Le Sud est souvent touché par des typhons. Au nord, le gel survient un mois plus tôt en automne et persiste un mois plus tard au printemps qu'au sud. Aussi la saison propice à l'agriculture est-elle presque deux fois plus longue au sud. Dans chacun des États, l'ouest est plus ouvert et moins élevé que l'est. Les aspects humains. Dès avant notre ère, des colons chinois ont apporté aux tribus locales vivant en petites unités des techniques comme la culture du riz et l'élevage du ver à soie. Ce développement dans l'aire culturelle chinoise a été interrompu au XXe siècle par la colonisation japonaise. Depuis, la population a crû considérablement. La Corée du Sud, plus peuplée que celle du Nord, a une forte proportion de jeunes : 75 % des habitants ont moins de 40 ans, 55 % moins de 25 ans ; la population pourrait atteindre les 50 millions d'habitants en 2010. Quelque 500 000 emplois nouveaux sont à créer chaque année, le changement le plus spectaculaire résidant dans la structure de la population active : la part du secteur primaire est passée de 60 % environ au début des années soixante à 15 % dans les années quatre-vingt-dix, alors que celles des secteurs secondaire et tertiaire passaient, respectivement, de moins de 10 % à plus de 20 % et de moins de 30 % à plus de 60 %. La Corée du Nord a un taux d'accroissement naturel de 1,5 %. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats coréen Les livres Corée - Pyongyang, capitale de la Corée du Nord, page 1259, volume 3 Corée - vue de Séoul, page 1261, volume 3 La vie économique. L'absence de pâturages, la rareté des animaux, de même que les plaines et vallées sans arbres, les rivières endiguées, les champs bordés de diguettes, les rizières et les gros villages sont les traits de l'agriculture coréenne traditionnelle. Sur cette strate fondamentale, la colonisation a plaqué un secteur moderne pendant la première moitié du XXe siècle. Le Nord a été réservé aux productions minières et à l'exploitation des ressources hydrauliques. La péninsule entière fut reliée par un treillis de routes et de voies ferrées, et des ports furent construits pour exporter les produits locaux. Une industrie lourde fut créée dans leurs environs, qui servit de base au développement. Le Sud fut chargé de fournir le riz nécessaire à tout le pays, ainsi que les autres produits agricoles et une partie de l'industrie légère. Cette bipolarité était déjà une caractéristique de l'économie coréenne avant même qu'elle ne fût entérinée par la séparation en deux Républiques. La Corée du Nord, pays socialiste intégralement planifié, a supprimé la propriété privée du sol. Elle s'inspire d'une doctrine autonomiste rigide, le djoutché ( « agir en maître et construire le socialisme à la coréenne «). Les statistiques de production sont tenues secrètes. La propagande prétend que tout va bien, tant dans l'énergie que dans l'agriculture et l'industrie. L'ouverture sur le marché mondial et sur les capitaux étrangers reste faible. L'espace nord-coréen est organisé en villes et villages qui sont en perpétuelle recherche de l'autarcie la plus complète. La production des biens manquants est décidée par le plan central, seul maître des évolutions affichées. La Corée du Sud, qui a été dotée d'un régime présidentiel autoritaire et d'une économie libérale, s'est développée depuis 1950 d'une manière radicalement différente. Paradoxalement, mais en accord avec la tradition chinoise, le libéralisme va de pair avec une gestion administrative de l'économie. L'urbanisation a été le point fort, avec la création d'industries à forte valeur ajoutée et largement exportatrices (automobile). Cinquante grands groupes (les chaebols), dont neuf géants, emploient 45 % de la maind'oeuvre industrielle, contrôlent 70 % de la production et la moitié des exportations. Depuis 1980, on observe une mutation de l'industrie lourde vers les hautes technologies. Voir le dossier nouveaux pays industriels. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Dragons (les Quatre) nouveaux pays industriels Samsung Co Les livres nouveaux pays industriels - industrie textile, en Corée du Sud, page 3482, volume 7 nouveaux pays industriels - navire du constructeur Hyundai, en Corée du Sud, page 3483, volume 7 nouveaux pays industriels - chaîne de fabrication de téléviseurs, en Corée du Sud, page 3484, volume 7 Corée Corée Corée Corée - le port de Chongjin, page 1259, volume 3 marchand de poissons à Mokpo, page 1261, volume 3 usine Goldstar Electronic à Kumi, page 1261, volume 3 chantiers navals à Ulsan, page 1261, volume 3 L'organisation de l'espace. Elle est tout entière marquée par la division de la péninsule en deux Républiques, de part et d'autre du 38e parallèle, celle du Sud commençant seulement à envisager quelques délocalisations industrielles dans le Nord. L'axe le plus important, qui organise tout le territoire, joint Séoul à Pusan, le premier port. Avec Taegu et Taejon, ces quatre villes se constituent en une future mégalopole unique, qui pourra soutenir la comparaison avec les plus grands organismes régionaux du monde industrialisé. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Pusan Pyongyang Séoul Les livres Séoul, page 4740, volume 9 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Dragons (les Quatre) Inchon Kwangju Kyongju Pusan Pyongyang Samsung Co Séoul Wonsan Yalu Les livres Pyongyang, page 4177, volume 8 Histoire Au néolithique, vers le IIIe millénaire, des populations sibériennes s'établirent dans la péninsule. Elles sont à l'origine du fonds ethnique, linguistique et religieux (chamanisme) coréen. À l'âge du bronze (800-300 avant J.-C.) apparurent la culture du riz et les premières « cités « qui dépassaient le cadre étroit des clans originels. La péninsule subit d'abord la domination militaire de la dynastie Han (après la conquête de l'empereur Wou-ti en 108 avant J.-C.). Mais l'influence de la Chine, militairement peu durable, fut aussi culturelle : les populations de Corée créèrent des États confédérés, dotés d'un roi élu et protégés par des villes fortifiées. Une première synthèse des arts sibérien et chinois s'opéra alors. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chine - Histoire - Le premier empire centralisé Han Les Trois Royaumes et Silla unifié. Au nord du pays se développa le puissant royaume militaire de Koguryo (37 avant J.-C.668). Il se heurta aux royaumes qui émergeaient au sud : d'abord celui de Paikche (18 avant J.-C.-660), puis celui de Silla (57 avant J.-C.-935). L'introduction du bouddhisme à partir du IVe siècle et l'incorporation progressive d'une écriture et d'idées (le confucianisme, par exemple) venues de Chine contribuèrent à unifier ces royaumes combattants qui cherchèrent des appuis militaires et diplomatiques au Japon. Au VIIe siècle, Silla unifia sous sa domination la péninsule jusqu'au fleuve Taedong. Inséré dans le système tributaire des empereurs chinois Tang, Silla unifié accrut ses échanges commerciaux et culturels. À l'intérieur, la société était fondée sur une aristocratie foncière dotée d'esclaves ; l'organisation de l'État et du territoire s'inspirait du modèle chinois. Mais c'est avant tout par sa culture, dominée par le bouddhisme, caractérisée par un art poétique raffiné et par une architecture simple, que Silla imposa durablement sa marque. Forte de sa richesse, la haute aristocratie contrôlait la monarchie du VIII e siècle. Aussi, la petite noblesse, écartée du pouvoir et tentée par l'exemple de la dynastie chinoise des Tang, qui offraient un accès à l'administration par concours, s'engagea-telle contre le pouvoir central. Malgré une économie florissante, au IX e siècle, c'est cette lutte politique et sociale qui emporta la dynastie. L'époque Koryo. Un de ces petits nobles, Wanggon, acheva en 935, au fleuve Yalu, la conquête de la péninsule. Il organisa la société autour du clan royal en rangs aristocratiques qui donnaient accès à une hiérarchie de fonctions civiles et militaires, et créa un système d'examens et d'instituts scolaires. La culture de Koryo se développa sous les auspices du bouddhisme, véritable religion d'État. On rédigea de grandes chroniques (Histoire des Trois Royaumes), et l'art du céladon (bleu-vert) fut porté à son sommet. La classe militaire de Koryo, jalouse de la puissance bouddhique, s'empara du pouvoir en gardant un roi fantoche (shogunat des Ch'oe). Affaiblie, la Corée subit alors les ravages des invasions mongoles (1231-1281). En dépit des réformes du roi Kongmin pour éviter les abus de la noblesse (XIVe siècle), la dynastie Koryo était chancelante. La classe des lettrés commença dès lors à s'imposer par son sens supérieur de l'État. Elle soutint le général Yi Sungkei quand il renversa, en 1392, cette dynastie insoucieuse et impuissante, pour fonder une nouvelle dynastie, celle des Yi (ou Li), qui régna jusqu'en 1910. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Mongols Naissance de la dynastie Cho-seon. Devenu roi, Yi donna à son ère le nom de Cho-seon, transporta sa capitale à Séoul et assit son pouvoir sur des règles néo-confucianistes. Il établit ainsi la primauté sociale de la classe des yangban, formée de fonctionnaires des deux ordres, civils et militaires. Gestion technique de l'État, principe du mérite moral, codification des comportements sociaux furent les fondements du régime. Sejong (1418-1450), créateur de l'alphabet coréen (hang0l) destiné au peuple, fut l'exemple du parfait monarque confucianiste. Dotés de terres en usufruit en compensation de leurs services, les lettrés issus des concours ne furent qu'un petit nombre à jouir des plus hautes fonctions. Ainsi, malgré le développement d'une brillante philosophie néo-confucianiste, la lutte des factions gêna le roi lors des invasions japonaises (1592-1598), puis mandchoues (1627-1636) qui dévastèrent le pays. Le royaume tenta alors de préserver son indépendance en adoptant une politique « d'ermite «. Il devint évident que, sous le couvert d'ordre méritocratique, un petit nombre de familles se disputaient les dépouilles d'une monarchie prestigieuse, mais sans pouvoir. La prospérité de la seconde moitié du XVIIe et du XVIIIe siècle ne profita donc pas au budget de l'État. Mais elle contribua au développement de nouveaux courants de pensée contestant l'ordre figé et abstrait du néo-confucianisme et de l'académisme artistique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Séoul Déclin et renouveau. L'emprise des grandes familles sur l'État se renforça au XVIIIe siècle, alors qu'une vive croissance démographique rendait le système des rangs intolérable. L'aristocratie, corrompue, fut donc contestée par une suite de révoltes paysannes, qu'encadraient des nobles déchus et séduits par de nouveaux mouvements millénaristes. La pression extérieure acheva d'ébranler l'ancien « royaume ermite «. Alors que le catholicisme avait pénétré en Corée à la fin du XVIIIe siècle, ce fut le monde industriel et impérialiste qui s'imposa au XIXe siècle. Après l'ouverture forcée des ports coréens aux marchands japonais (1876), les nations commerciales se partagèrent le pays. Trois puissances s'y affrontèrent : la Chine et le Japon lors de la grande révolte coréenne de 1894, la Russie et le Japon en 1905. Malgré la naissance d'un « parti de l'ouverture « prônant l'entrée dans la modernité pour préserver l'indépendance, la brillante période de réformes (1895-1905) ne put sauver la Corée. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chine - Histoire - La fin de l'Empire Japon - Histoire - L'ère Meiji sino-japonaises (guerres) La colonisation japonaise. En créant en 1897 l'Empire de Corée, le roi Kojong tenta de remobiliser les partisans d'une Corée réellement indépendante. Mais le Japon annexa le pays en 1910 et en fit une colonie sous le nom de Chosen. La résistance fut brisée par un puissant appareil militaire et policier et par une législation d'exception. Les ressources et la main-d'oeuvre coréennes, notamment sur le plan agricole, furent mises à la disposition de l'occupant. Les élites coréennes entreprirent alors de lutter sur le plan culturel. L'éducation moderne devint un souci pour tous, on développa l'usage d'une langue simplifiée et l'on favorisa, contre les tentatives de « japonisation «, l'étude du passé coréen. Aussi le grand mouvement d'indépendance de mars 1919 fit-il vaciller le pouvoir colonial. Tout en accentuant, à son seul profit, l'exploitation de la péninsule, le pouvoir japonais mit en place une politique culturelle plus souple dans les années vingt. Mais, dans les années trente, il renforça son contrôle en faisant de la Corée la tête de pont de sa conquête du continent chinois. La résistance ne put donc s'organiser qu'à l'extérieur (en Chine, aux États-Unis et en Union soviétique) et se montra incapable de produire un projet commun pour la libération. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Japon - Histoire - L'ère Meiji Les Corées contemporaines. Libérée en août 1945, la Corée fut divisée, selon les accords de Potsdam, en une zone d'occupation soviétique et une zone d'occupation américaine, de part et d'autre du 38 e parallèle. La guerre froide entre les deux puissances aboutit en 1948 à la création de deux États : au sud, la République de Corée, présidée par Yi S0ng-man (connu également des Occidentaux sous le nom de Syngman Rhee), et, au nord, la République populaire démocratique de Corée, présidée par Kim Il-sung. Le 25 juin 1950, la Corée du Nord envahit le Sud, ce qui donna lieu à l'un des affrontements les plus sanglants de la guerre froide. La guerre de Corée opposa les troupes de l'ONU, sous commandement américain, aux Coréens du Nord, appuyés par les Chinois. L'armistice du 27 juillet 1953 consacra la partition de la péninsule. La nouvelle frontière était sensiblement identique à celle datant d'avant le conflit. Voir Corée (guerre de). La Corée du Nord, dirigée jusqu'en 1994 par Kim Il-sung - lequel avait désigné dès 1982 son fils Kim Jong-il pour lui succéder -, a choisi la voie du communisme : économie planifiée inspirée des théories staliniennes et contrôle idéologique allié à un puissant culte de la personnalité. Elle constitue l'un des pays les plus militarisés du monde, et, ayant joué de la mésentente entre la Chine et l'URSS, elle s'est trouvée encore plus isolée du fait de leur rapprochement. La maîtrise qu'elle aurait de l'arme nucléaire suscite les plus vives interrogations, et a rendu nécessaire la conclusion d'un accord avec les États-Unis en octobre 1994. La Corée du Sud a elle aussi connu, sur le plan politique, des régimes autoritaires, voire militaires, avec Park Chonghui (Park Chung-hee), qui resta au pouvoir de 1963 à 1979, ou avec le général Chun Doo-hwan, qui l'occupa de 1980 à 1988, avant d'être remplacé par Roh Tae Woo. À ce dernier a succédé, en 1993, le premier président civil élu, Kim Young-sam. En trois décennies, la Corée du Sud était devenue un exemple de réussite économique, bénéficiant d'abord des capitaux américains, puis investissant ellemême à l'étranger. Mais, en 1997, le pays a été frappé de plein fouet par la crise financière qui a provoqué la faillite de nombreuses entreprises et des licenciements massifs. La contestation croissante dans ce climat de défiance explique la victoire du chef de l'opposition Kim Dae-jung. En 1991, les deux pays ont adhéré conjointement à l'ONU, et, en 1995, la Corée du Sud a souhaité intégrer l'OCDE. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Corée (guerre de) guerre froide Kim Il-sung (Sim Chongsu, dit) nouveaux pays industriels - Des économies vulnérables nouveaux pays industriels - Les facteurs de la croissance des NPI Panmunjom Park Chung-hee Rhee (Lee Sung-man, dit Syngman) Roh Tae-Woo Les livres Corée - une séance de la commission mixte d'armistice, à Panmunjon, page 1262, volume 3 Corée - meeting pour la lutte anti-impérialiste, page 1262, volume 3 Corée - manifestation des salariés coréens, page 1263, volume 3 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Kim Il-sung (Sim Chongsu, dit) Park Chung-hee Rhee (Lee Sung-man, dit Syngman) Roh Tae-Woo Arts Beaux-arts. Dès la préhistoire, les poteries de Corée furent créées sous l'influence de la Chine. Les thèmes des peintures murales des tombes princières sous les Trois Royaumes provenaient également de Chine. Cependant, sous le royaume de Silla (57 avant J.-C.668), des oeuvres caractéristiques apparurent, notamment des effigies de Maitreya à la tête volumineuse sur un torse mince. L'époque de Silla unifié (668-935) fut un moment d'équilibre, remarquable notamment dans les hauts-reliefs du sanctuaire rupestre de Syokkulam (775). À l'époque de Koryo (935-1392), on développa l'usage de la pierre dans une architecture originale. La céramique (céladon) soutient la comparaison avec la céramique chinoise. Sous la dynastie des Yi (1392-1910), l'influence chinoise redevint prédominante ; le palais Kyongbok à Séoul imitait la Cité interdite de Pékin. En outre, une céramique populaire se développa à côté de celle qui était réservée à la cour. Enfin, la peinture se développa dans une académie créée par les Yi. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Kwangju Kyongju Les livres Corée - Peinture du mont Inwangur, page 1263, volume 3 Littérature. Tout d'abord orale, la littérature coréenne demeura pendant longtemps d'expression chinoise. Dès le Ier siècle avant J.-C., quelques oeuvres poétiques avaient été composées en chinois et, à partir du VIe siècle, les Coréens inventèrent un système, appelé idu, qui permettait de consigner en langue locale les poésies orales du royaume de Silla. La création de l'alphabet coréen, le hang0l, en 1446, donna l'impulsion à deux styles poétiques en langue coréenne, le s ijo e t le k asa , encore très prisés, qui chantent le loyalisme, l'amour, la nature. Cependant, durant plus d'un siècle encore, les romanciers continuèrent à utiliser le chinois. L'Histoire de Hong Kil-tong de H1 Kyun, publiée dans la seconde moitié du XVIe siècle, fut traduite en coréen ; le premier roman en hang0l fut publié en 1689 : Rêve de neuf nuages (Ku un mong) de Kim Manchung. Dès lors, une suite de romans anonymes virent le jour jusqu'à la fin du XVIII e siècle, développant, souvent avec naïveté, les mêmes thèmes : la volonté de réformes sociales, l'encoura gement au bien, la dénonciation de la corruption et l'hypocrisie du confucianisme. Au début du XX e siècle naquit un nouveau genre littéraire, le sin-so-s1l (nouveau roman), qui traitait les mêmes thèmes mais dans un autre style : Yi In-jik (1854-1916), Yi Haejo (1869-1927), Yi Kwang-su (1892-vers 1950). Mais c'est sous l'occupation japonaise (1910-1945) que le mouvement pour l'indépendance déclencha le véritable essor d'une littérature enfin coréenne et que la langue coréenne devint l'un des supports du nationalisme. Après 1945 et la scission de la Corée se développèrent deux littératures différentes : orthodoxie idéologique et réalisme socialiste au Nord, réflexion existentielle et sentiment du tragique au Sud. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats coréen Musique. Musicalement, la Corée, la Chine et le Japon se sont mutuellement influencés. Traditionnellement, le répertoire de musique de cour coréen se divisait en trois parties : la musique de cour, ah-ahk (« musique raffinée «), et la musique rituelle confucéenne, t'ang-ahk (« musique Tang «) ; la musique profane d'origine chinoise, kyangahk (« musique du pays «) ; les pièces profanes d'origine coréenne. Aujourd'hui, il reste peu de pièces des répertoires ah-ahk et t'ang-ahk, et la distinction se fait entre la musique de cour et la musique populaire. Le système tonal est pentatonique. Dans le domaine vocal, on distinguait à la cour trois genres différents, avec accompagnement instrumental : le kasa, répertoire de douze chansons, le kagok, long cycle chanté avec des versions séparées pour homme et pour femme, et le sijo, style de chanson lyrique pour chanter les poèmes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chung Myung Whun Les livres Corée - concert de musique traditionnelle à Séoul, page 1263, volume 3 Cinéma. Le cinéma de la Corée du Sud est florissant. Il produit chaque année une centaine de films, dont certains ont été projetés dans des festivals. Le public français a pu voir Pourquoi Bodi Dharma est-il parti vers l'Orient? (Pae Yong-Kyun, 1989) et la Chanteuse de Pansori (Im Kwon Taek, 1993). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie Les médias Corée - carte physique Corée - carte physique Corée - tableau en bref Corée - tableau en chiffres Corée - tableau en bref Corée - tableau en chiffres Asie - carte physique Asie - carte politique Les indications bibliographiques C. Balaize, Li Jin-Mieung, Li Ogg et Marc Orange, la Corée, PUF, Paris, 1991. C. Delmas, Corée, 1950 : paroxysme de la guerre froide, Complexe, Bruxelles, 1982. A. Fabre, la Grande Histoire de la Corée, Favre, Paris, Lausanne, 1988. F. Godement, la Renaissance de l'Asie, Odile Jacob, Paris, 1993.