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L e cubisme est né à Paris, dans la première décennie du XX e s iècle, avec Picasso et Braque, et constitua le premier jalon vers la peinture contemporaine.

Publié le 25/10/2013

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L e cubisme est né à Paris, dans la première décennie du XX e s iècle, avec Picasso et Braque, et constitua le premier jalon vers la peinture contemporaine. En rompant avec les principes picturaux hérités de la Renaissance, il réalisa une véritable révolution plastique. Loin de proposer un système clos, qui limiterait les artistes dans leur expression et les mènerait vers une sorte d'uniformisation, le cubisme offrit des solutions diverses à des artistes qui tentaient de se dégager alors des formes plastiques traditionnelles. Dans les premières années du XXe siècle, l'attention des artistes fut attirée par des expressions plastiques ignorées jusqu'alors. Ils découvrirent ou redécouvrirent les arts primitifs et archaïques. En particulier, la célébration nouvelle de la statuaire africaine permit d'infuser à l'art du début de ce siècle un sang neuf et un esprit nouveau. Les arts primitifs apportèrent un vocabulaire formel totalement inédit et d'une extrême richesse à des artistes « préoccupés de modernité « ; ceux-ci trouvèrent également un maître à penser en Paul Cézanne, que ses recherches avaient en effet conduit à une nouvelle organisation spatiale de la toile et à une géométrisation que l'on devait retrouver dans le premier cubisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cézanne Paul Le cubisme cézannien Le problème primordial qui préoccupait Picasso dès 1906 était celui de la représentation des volumes sur une surface plane sans avoir recours au clair-obscur. Pendant les années 1907-1908, Picasso réalisa plusieurs oeuvres plastiques destinées, selon lui, à l'aider à éclaircir les problèmes qu'il rencontrait en tant que peintre. Il aurait alors exécuté une sculpture en plâtre répondant à cette inquiétude nouvelle ; l'idée lui serait venue de rabattre le plan du nez sur celui du visage, solution déjà appliquée aux Demoiselles d'Avignon (1907). Les oeuvres à deux et trois dimensions de cette époque sont en effet intimement liées, comme le montre encore la Tête de femme, qu'il modela en 1909 à Paris et que l'on peut rapprocher des toiles qu'il peignit pendant l'été de la même année à Horta de Ebro. D'abord médusé par ces « trouvailles picturales «, Georges Braque, qui était alors en pleine période fauve, entreprit des recherches parallèles à celles de Picasso, comme en témoignent notamment les paysages de l'Estaque peints au cours de l'année 1908. La Tête de femme, que Picasso réalisa en 1909, resta jusqu'en 1911 un exemple isolé de l'application des recherches cubistes aux trois dimensions. Ces recherches, touchant un problème purement pictural, n'auraient pas dû, à première vue, concerner les sculpteurs. Pourtant, par l'analyse des volumes ramenés à leurs plans constitutifs, Picasso allait ouvrir la voie à une nouvelle formulation des volumes en sculpture. Quatre ans après le coup de tonnerre des Demoiselles d'Avignon apparurent les premières sculptures révélant une connaissance approfondie des principes cubistes. Alexander Archipenko, qui, sous l'influence des arts archaïques, avait déjà orienté son travail vers une simplification et une géométrisation des formes, fut ensuite très intéressé par le travail de Picasso. Parmi ses premières oeuvres cubistes, F emme assise drapée (1911) est clairement structurée selon les principes de la fragmentation angulaire, formule expérimentée par Picasso dans sa Tête de femme et qui allait être également exploitée par le sculpteur pragois Otto Gutfreund. Celui-ci appartenait au Groupe, véritable foyer de l'avant-garde artistique à Prague, qui réunissait des peintres, des architectes, des écrivains et des historiens de l'art, et qui organisait des expositions où l'artiste put découvrir des oeuvres de Braque, de Picasso, de Juan Gris et d'André Derain. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Archipenko Alexander Braque Georges Cézanne Paul clair-obscur Demoiselles d'Avignon (les) Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Prague - Une ville d'art Les livres cubisme - Les Demoiselles d'Avignon (1907), de Pablo Picasso, page 1338, volume 3 Le cubisme analytique Poursuivant leurs recherches, Braque et Picasso tentèrent ensuite d'exprimer leur vision de l'objet tel qu'ils savaient qu'il existe et non tel qu'ils le voyaient. Ils refusèrent le clair-obscur et la perspective unique - qui ne donnent jamais qu'un aspect de l'objet - et multiplièrent les angles de vision des objets, de façon à en donner une représentation plus complète et plus raisonnée. Ils rompirent ainsi avec le système représentatif issu de la Renaissance et fondé sur la perspective albertinienne. Cette démarche déboucha souvent sur des tableaux dont l'hermétisme était encore renforcé par l'absence de couleurs réalistes : les artistes avaient recours en effet à des tons de camaïeux d'ocre ou de gris, comme dans le Joueur de mandoline de Braque (1911) ou le Pigeon aux petits pois de Picasso (1911). Elle conduisit également plusieurs artistes à l'abstraction, notamment Piet Mondrian. Mais, à la différence de l'art abstrait, le cubisme restait un art réaliste qui continuait à figurer le monde extérieur. La démarche du cubisme analytique, qui paraît particulièrement paradoxale quand on l'applique à la sculpture - laquelle, par définition, s'inscrit dans l'espace de telle façon qu'en tournant autour d'elle on puisse en découvrir tous les aspects et la saisir complètement -, fut adoptée par Archipenko. F emme assise ( 1912) est conçue pour présenter simultanément, à tout spectateur se tenant immobile devant l'oeuvre, des vues variées de la même femme prise sous des angles différents. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Archipenko Alexander Braque Georges Mondrian (Pieter Cornelis Mondriaan, dit Piet) nature morte - L'étude de l'espace perspective - La remise en cause de la perspective Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Les livres cubisme - Le Portugais (1911), de Georges Braque, page 1339, volume 3 cubisme - Portrait de Kahnweiler (1910), de Pablo Picasso, page 1341, volume 3 Le collage En 1912, Picasso réalisa le premier collage, Nature morte à la chaise cannée, en introduisant dans une peinture un morceau de toile cirée imitant le cannage d'une chaise. Peu de temps après, Braque eut l'idée d'exploiter la technique du papier collé. Ces réalisations s'expliquent par l'intérêt que les peintres accordaient alors au « ton local «, en cherchant à restituer la couleur de la façon la plus naturaliste, ce qui les amena à intégrer dans leurs dessins et peintures des morceaux de papier peint imitant certaines matières telles que le bois, le marbre, etc. Tous deux remarquèrent que les papiers collés créaient des rapports spatiaux des plus intéressants. Par exemple, un quelconque morceau de journal ou de papier d'emballage permet de faire avancer ou reculer certains plans par le simple jeu des valeurs. La même année, Braque et Picasso transposèrent les papiers collés en oeuvres à trois dimensions dans des « constructions « ou « sculptures d'assemblage «. C'étaient le plus souvent des reliefs d'instruments de musique ou de natures mortes. Ces constructions combinaient des matériaux divers, non traditionnels : papier, carton, fil de fer, ficelle, tôle, etc. Cette idée d'employer des matériaux non nobles en sculpture est sans doute issue de l'expérience du collage, qui autorise l'utilisation d'une large gamme de matériaux. La plupart des sculptures d'assemblage réalisées par Braque et Picasso ne nous sont pas parvenues en raison de leur fragilité. Toutefois, parmi celles qui ont été conservées, une Guitare apparaît tout à fait intéressante car, pour la première fois dans l'histoire de la sculpture occidentale, la masse physique de la sculpture a été abandonnée. Les volumes ne sont plus exprimés par des masses, mais bien par l'intersection de plans. Braque et Picasso se servaient de ces constructions pour déterminer la façon dont la lumière tombe sur les objets et, en retour, la manière dont les ombres peuvent être utilisées pour établir des parentés spatiales entre les peintures et les papiers collés. Objets d'étude pour les peintres, les constructions devinrent rapidement un moyen d'expression à part entière pour des sculpteurs comme Henri Laurens par exemple (Bouteille et verre, 1918). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Braque Georges collage imitation Laurens Henri Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Les livres cubisme - Tête de femme (1918), d'Henri Laurens, page 1341, volume 3 cubisme - Nature morte à la chaise cannée (1912), de Pablo Picasso, page 1340, volume 3 cubisme - Violon et pipe (1913), de Georges Braque, page 1340, volume 3 Le cubisme synthétique Au cours des années 1912-1913, les peintres cubistes entrèrent dans une nouvelle phase. Le marchand d'art Daniel Henry Kahnweiler raconte qu'à cette époque Picasso étudiait des masques africains de sa collection. Il possédait, entre autres, un masque de la Côted'Ivoire de type wobé. Ces masques sont constitués d'une planche de bois sans relief sur laquelle viennent se fixer différentes formes évoquant les éléments du visage. Picasso découvrit dans ces masques « des signes qui, renonçant à toute imitation, chargent la perception du spectateur d'imaginer le visage dont ces masques n'imitent pas les vraies formes « (Kahnweiler). Les enseignements que Picasso tira de son masque wobé lui firent abandonner l'imitation de l'objet pour créer une réalité plastique objective à l'aide de signes totalement inventés. Cette expérience allait révolutionner l'esthétique traditionnelle de l'oeuvre d'art en développant le concept de « tableau-objet « et de « statue-objet «. Les oeuvres de Picasso de cette époque se caractérisent par des formes antinaturalistes et non figuratives, assemblées de telle sorte que le spectateur puisse reconstituer l'objet. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Kahnweiler Daniel Henry nature morte - Le triomphe de l'objet Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) primitifs (arts) - Introduction Les livres cubisme - masque sassandra (Côte-d'Ivoire), page 1341, volume 3 L'avenir du cubisme Incompris et décrié par la plupart des artistes, critiques et amateurs d'art, le cubisme fit toutefois rapidement des adeptes, comme le montra l'exposition de la « Section d'or « de 1912, qui réunit plus de trente artistes, dont Juan Gris, Jean Metzinger, Fernand Léger, Roger de La Fresnaye, Alexander Archipenko, André Lhote, Louis Marcoussis, les trois frères Villon, etc. C'est aussi à cette époque que le cubisme trouva ses théoriciens : Albert Gleizes et Jean Metzinger, qui publièrent Du cubisme (1912), et Apollinaire, qui exposa sa vision très personnelle du cubisme dans les Peintres cubistes (1913). Toutefois, le cubisme « orthodoxe « resta le fait des deux seuls artistes Braque et Picasso. Le cubisme fut en effet exploité de manières diverses par les artistes, qui n'adoptèrent le plus souvent que l'aspect plastique - et plus particulièrement la fragmentation angulaire du cubisme analytique -, répondant dès lors à des préoccupations autres que celles de Braque et Picasso. Le cubisme servit enfin de tremplin à de nouveaux mouvements tels que l'orphisme, le purisme et l'abstraction, et se prolongea, de cette façon, au-delà de la Première Guerre mondiale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Apollinaire (Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, dit Guillaume) Archipenko Alexander Duchamp Marcel Duchamp-Villon (Pierre Maurice Raymond Duchamp, dit Raymond) Gleizes Albert Gris (José Victoriano González, dit Juan) La Fresnaye (Roger de) Léger Fernand Lhote André Metzinger Jean orphisme - 2.ART Paris - Arts - Peinture et sculpture purisme - 2.BEAUX-ARTS Section d'or Villon (Gaston Duchamp, dit Jacques) Les livres cubisme - La Femme en bleu (1912), de Fernand Léger, page 1339, volume 3 cubisme - Jeu d'échecs (1915), de Juan Gris, page 1339, volume 3 cubisme - L'Équipe de Cardiff (1912-1913), de Robert Delaunay, page 1340, volume 3 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Arts - Beaux-arts - L'émancipation de la peinture Picabia Francis Les livres cubisme - Figure démontable : danseuse (1915), page 1338, volume 3 Les indications bibliographiques P. Daix, Journal du cubisme, Skira, Genève, 1991 (1982). J. Golding, le Cubisme, R. Julliard, Paris, 1962 (le Livre de Poche, 1968). D. H. Kahnweiler, Confessions esthétiques, Gallimard, Paris, 1963. W. Rubin, Picasso et Braque : l'invention du cubisme, Flammarion, Paris, 1990.
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« Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Prague - Une ville d'art Les livres cubisme - Les Demoiselles d'Avignon (1907), de Pablo Picasso, page 1338, volume 3 Le cubisme analytique Poursuivant leurs recherches, Braque et Picasso tentèrent ensuite d'exprimer leur vision de l'objet tel qu'ils savaient qu'il existe et non tel qu'ils le voyaient.

Ils refusèrent le clair-obscur et la perspective unique – qui ne donnent jamais qu'un aspect de l'objet – et multiplièrent les angles de vision des objets, de façon à en donner une représentation plus complète et plus raisonnée.

Ils rompirent ainsi avec le système représentatif issu de la Renaissance et fondé sur la perspective albertinienne.

Cette démarche déboucha souvent sur des tableaux dont l'hermétisme était encore renforcé par l'absence de couleurs réalistes : les artistes avaient recours en effet à des tons de camaïeux d'ocre ou de gris, comme dans le Joueur de mandoline de Braque (1911) ou le Pigeon aux petits pois de Picasso (1911).

Elle conduisit également plusieurs artistes à l'abstraction, notamment Piet Mondrian.

Mais, à la différence de l'art abstrait, le cubisme restait un art réaliste qui continuait à figurer le monde extérieur. La démarche du cubisme analytique, qui paraît particulièrement paradoxale quand on l'applique à la sculpture – laquelle, par définition, s'inscrit dans l'espace de telle façon qu'en tournant autour d'elle on puisse en découvrir tous les aspects et la saisir complètement –, fut adoptée par Archipenko. Femme assise (1912) est conçue pour présenter simultanément, à tout spectateur se tenant immobile devant l'œuvre, des vues variées de la même femme prise sous des angles différents. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Archipenko Alexander Braque Georges Mondrian (Pieter Cornelis Mondriaan, dit Piet) nature morte - L'étude de l'espace perspective - La remise en cause de la perspective Picasso (Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo) Les livres cubisme - Le Portugais (1911), de Georges Braque, page 1339, volume 3 cubisme - Portrait de Kahnweiler (1910), de Pablo Picasso, page 1341, volume 3 Le collage En 1912, Picasso réalisa le premier collage, Nature morte à la chaise cannée , en introduisant dans une peinture un morceau de toile cirée imitant le cannage d'une chaise. Peu de temps après, Braque eut l'idée d'exploiter la technique du papier collé.

Ces réalisations s'expliquent par l'intérêt que les peintres accordaient alors au « ton local », en cherchant à restituer la couleur de la façon la plus naturaliste, ce qui les amena à intégrer dans leurs dessins et peintures des morceaux de papier peint imitant certaines matières telles que le bois, le marbre, etc.

Tous deux remarquèrent que les papiers collés créaient des rapports spatiaux des plus intéressants.

Par exemple, un quelconque morceau de journal ou de papier d'emballage permet de faire avancer ou reculer certains plans par le simple jeu des valeurs.

La même année, Braque et Picasso transposèrent les papiers collés en œuvres à trois dimensions dans des « constructions » ou « sculptures d'assemblage ». C'étaient le plus souvent des reliefs d'instruments de musique ou de natures mortes.

Ces constructions combinaient des matériaux divers, non traditionnels : papier, carton, fil de fer, ficelle, tôle, etc.

Cette idée d'employer des matériaux non nobles en sculpture est sans doute issue de l'expérience du collage, qui autorise l'utilisation d'une large gamme de matériaux. La plupart des sculptures d'assemblage réalisées par Braque et Picasso ne nous sont pas parvenues en raison de leur fragilité.

Toutefois, parmi celles qui ont été conservées, une Guitare apparaît tout à fait intéressante car, pour la première fois dans l'histoire de la. »

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