Jouvet Louis, 1887-1951, né à Crozon (Finistère), acteur et metteur en scène français. D'abord comédien, régisseur et décorateur du Vieux-Colombier de Jacques Copeau, il se sépara de son maître pour réaliser ses propres mises en scène à la Comédie des ChampsÉlysées (1922). Knock ou le Triomphe de la médecine (1923), son deuxième spectacle après une autre pièce de Jules Romains (M. Le Trouhadec saisi par la débauche, 1923), fut un triomphe. Il devait reprendre souvent ce rôle pour pallier les déficits qu'entraînèrent certaines de ses créations ultérieures. Connaissant alternativement succès et échecs, il fonda, en 1927, avec Charles Dullin, Georges Pitoëff et Gaston Baty, le Cartel, association de metteurs en scène-directeurs qui se proposait de défendre le vrai théâtre contre les perversions du système commercial. En 1928, Louis Jouvet révéla le théâtre de Giraudoux en mettant en scène Siegfried. Entre Giraudoux et lui, l'entente dura jusqu'à la mort de l'auteur. Le poète lui confia notamment Amphitryon 38 (1930), Intermezzo (1933), La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935), Électre (1937), Ondine (1939), la Folle de Chaillot (1945). Directeur de l'Athénée-Louis Jouvet à partir de 1934, il n'en monta pas moins des pièces d'autres auteurs (Achard, Passeur, Cocteau, Claudel). Mais, si l'on excepte sa découverte de Jean Genet dont il mit en scène les Bonnes en 1947 - peu après un long voyage en Amérique du Sud pendant la guerre -, ce sont surtout sa façon de jouer et de mettre en scène Molière et sa collaboration avec Giraudoux qui constituèrent alors ses apports les plus décisifs. Son École des femmes (1936) et son Dom Juan (1947) frappèrent par la netteté coupante de leur style et la mise à nu de l'enjeu philosophique. Professeur au Conservatoire à partir de 1934, il se passionna pour l'enseignement et pour la réflexion théorique sur le théâtre, qu'il développa dans plusieurs essais (le Comédien désincarné, 1954). Louis Jouvet et le cinéma. Également acteur de cinéma, Jouvet tourna dans de nombreux films : il campa successivement un moine paillard dans la Kermesse héroïque (1935), un baron russe dans les Bas-fonds (1936), un procureur-syndic de la Révolution dans la Marseillaise (1937), le cynique Mosca dans Volpone (1939), un inspecteur de police besogneux dans Quai des Orfèvres (1947)... Certaines de ses répliques sont restées fameuses : « Moi, j'ai dit bizarre ? « (Drôle de drame, 1937), « J'ai besoin de changer d'atmosphère « (Hôtel du Nord, 1938). Il fut également Topaze dans l'adaptation filmée par Marcel Pagnol en 1933, ainsi que Knock dans les deux versions de 1933 et 1950 du film du même nom. Il réalisa lui-même la première version, faisant ainsi une unique incursion derrière la caméra. Il joua enfin son propre rôle de professeur au Conservatoire dans Entrée des artistes (1938). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arletty (Léonie Bathiat, dite) art dramatique Athénée (théâtre de l') Baty Gaston Copeau Jacques Dullin Charles Genet Jean Giraudoux Jean Kermesse héroïque (la) Knock ou le Triomphe de la médecine mise en scène - De Copeau à Vilar personnage Sarment (Jean Bellemère, dit Jean) Vieux-Colombier (théâtre du) Les médias Jouvet Louis Les livres Arletty, page 347, volume 1 Don Juan - Louis Jouvet dans le Dom Juan de Molière, en 1948, page 1503, volume 3 Jouvet Louis - Affiche pour Knock, page 2704, volume 5 Jouvet Louis - La Charette fantôme, page 2704, volume 5 Jouvet Louis - La Folle de Chaillot, page 2704, volume 5 réalisme poétique - Hôtel du Nord, page 4251, volume 8 théâtre - la troupe de Copeau en 1913, page 5171, volume 9