japonais, art - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
Extrait du document
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quatre rois célestes ; et le Shosoin (pavillon des Trésors), bâtiment important pour l’ensemble de l’histoire de l’art japonais, car y étaient entreposés nombre d’instruments du culte, de documents administratifs ou d’objets profanes ayant appartenu à
la famille impériale.
5 PÉRIODE DE HEIAN
En 794, la capitale du Japon est officiellement transférée à Heian-kyo, « la capitale de la paix » (aujourd’hui Kyoto), où elle demeurera jusqu’en 1868.
Il est possible de subdiviser cette période relativement longue en deux époques, en prenant pour
date pivot l’année 894, date officielle de la cessation des ambassades vers la Chine et de l’avènement de la régence de la famille Fujiwara.
Voir période de Heian.
5. 1 Première époque : 794-894
Au début du IXe siècle apparaissent deux nouveaux courants religieux : un large syncrétisme avec le Tendai de Saicho (ou Dengyo Daishi de son nom posthume), installé sur le mont Hiei, et un bouddhisme particulièrement ésotérique avec le Shingon
de Kukai (ou Kobo Daishi de son nom posthume), installé, quant à lui, sur le mont Koya.
Le Shingon donne naissance à une nouvelle iconographie, axée sur des diagrammes représentatifs de l’Univers appelés mandalas, et à une nouvelle architecture, plus proche de la nature.
Les temples ne sont plus construits dans la capitale, mais dans
les montagnes, loin de la cour et des laïcs.
Le sol irrégulier de ces sites obligera les architectes japonais à repenser les problèmes de la construction des temples et, ce faisant, à choisir des éléments de conception plus proprement japonais.
Sur les
toits, l’écorce de cyprès détrône la tuile de céramique et les planchers de bois remplacent les sols de terre battue.
Le temple le plus représentatif de l’esprit des premiers temples Shingon de la période Heian est le Muroji (dont le pavillon date du IXe siècle), bâti dans une forêt de cyprès reculée, à flanc de montagne, au sud-est de Nara.
Il abrite une sculpture tout
à fait typique de cette époque : un Bouddha d’une seule pièce (ichiboku) à l’expression austère et fermée, couvert d’épaisses draperies.
5. 2 Deuxième époque : 894-1185
La famille noble Fujiwara, à l’apogée de sa puissance, parvient à prendre le pouvoir à l’aide d’une habile politique de mariage.
À cette même époque apparaît une nouvelle doctrine bouddhique prônant la croyance totale en un Bouddha appelé Amida
(Amitabha en sanskrit).
Cette nouvelle religion se répand rapidement, notamment dans les classes populaires qui attendaient depuis longtemps l’apparition d’une foi et d’une pratique plus accessibles.
Le bâtiment Hoodo (pavillon du Phénix, achevé en 1053 par Fujiwara Yorimichi) du Byodoin, temple situé à Uji, au sud-est de Kyoto, est tout à fait représentatif des temples dédiés à Amida.
Situé au bord d’un grand étang artificiel, il est constitué d’un
édifice principal rectangulaire flanqué de deux corridors latéraux en forme de L.
À l’intérieur, une statue d’Amida, œuvre de Jocho, l’un des grands maîtres de la sculpture japonaise, est installée sur une haute plate-forme.
Josho a eu recours à un
nouveau canon de proportions et à une nouvelle technique (yosegi) consistant à assembler de nombreuses pièces de bois, sculptées comme des coquilles, ce qui permettait un meilleur travail en équipe et une plus grande souplesse dans la forme.
Sur les portes et les vantaux figure une peinture du cortège d’Amida descendant de la Terre pure pour répondre à l’appel des âmes des mourants l’ayant invoqué dans leur dernier souffle.
Les paysages qui forment le fond de cette composition, très
différents des canons chinois du genre, représentent l’un des premiers exemples de yamato-e, ou style national.
Le dernier siècle de la période Heian voit l’essor des makimono, grands rouleaux horizontaux illustrés.
Le plus célèbre d’entre eux, le Genji monogatari emaki (v.
1130), illustre l’un des grands chefs-d’œuvre de la littérature japonaise, le Dit du Genji,
écrit par la poétesse Murasaki Shikibu aux alentours de l’an 1000.
Les artistes du XII e siècle qui ont illustré la version emaki de ce roman ont inventé un système de conventions picturales caractérisé par des couleurs vives et opaques, des
personnages très statiques et des bâtiments s’ouvrant par le toit et permettant de voir l’intérieur.
Dans la seconde moitié de ce siècle émerge un style différent, plus vivant et illustratif.
La ligne, dessinée à l’encre de Chine, se démarque avec plus de puissance et de vivacité.
Les personnages sont généralement représentés en mouvement.
Les
couleurs, enfin, sont transparentes.
Le Bandainagon ekotoba est sans doute l’une des meilleures illustrations de ce nouveau style.
6 ÉPOQUE KAMAKURA
En 1180 éclate une guerre civile entre deux clans militaires, les Taira et les Minamoto.
Cinq ans plus tard, les Minamoto, dirigés par Minamoto Yoritomo, en sortent vainqueurs et installent le siège de leur nouveau gouvernement, appelé Bakufu, dans
le village côtier de Kamakura, où il demeurera jusqu’en 1333.
Les militaires détiennent le pouvoir, qu’ils maintiennent loin de la capitale et de la cour de l’empereur.
Les artistes se trouvent alors face à un nouveau public à satisfaire, plus diversifié, mais aussi plus exigeant.
De nouvelles relations avec la Chine
des Song s’accompagnent d’un renouveau du réalisme, ainsi que de l’apparition de nouvelles techniques, notamment en sculpture.
Voir période de Kamakura.
6. 1 La sculpture
À la fin du XII e siècle, la sculpture japonaise connaît un nouvel âge d’or sous l’impulsion d’Unkei, qui crée un nouveau style plus réaliste, dynamique et vivant.
L’une de ses créations les plus célèbres est la statue polychrome du sage indien Muchaku,
l’un des fondateurs légendaires de la secte Hosso.
Unkei a formé de nombreux disciples, parmi lesquels son propre fils Tankei, l’auteur du Kannon aux mille bras du temple Rengeoin de Kyoto.
Cependant, par la suite, l’art de la sculpture n’a cessé de décliner ; quelques bons artistes s’y sont encore
distingués, mais nul génie n’est parvenu à le renouveler..
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