italien, art - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
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2.2. 1 L’architecture
Le style architectural gothique, venu du nord de l’Europe, est perceptible dans quelques abbayes cisterciennes achevées au début du XIIIe siècle, telles que Fossanova, près de Rome (consacrée en 1208), et San Galgano, près de Sienne (v.
1218).
L’introduction de ce nouveau style en Toscane — via l’abbaye de San Galgano — se traduit par la construction de deux célèbres églises gothiques à Florence, Santa Maria Novella (1246) et Santa Croce (1294-1295).
Ces églises ont des arcs brisés et
non en plein cintre, et leur toiture va de la charpente de bois, pour Santa Croce, à la voûte nervurée en croix plus caractéristique du gothique pour Santa Maria Novella.
Néanmoins, elles ne possèdent pas les arcs-boutants qui caractérisent le gothique
dans le nord de l’Europe.
De plus, la verticalité des cathédrales françaises est abandonnée dans les églises toscanes, plus intimes, dont les proportions harmonieuses rappellent celles des édifices classiques.
Seule la cathédrale de Milan, commencée
vers la fin du XIVe siècle, est construite sur le modèle imposant du gothique septentrional tardif, dont elle diffère cependant par plusieurs aspects.
2.2. 2 La sculpture
Bien que le gothique influence fortement la sculpture italienne de cette période, des évolutions majeures jaillissent déjà d’une nouvelle compréhension de la statuaire romaine antique.
Nicola Pisano produit une série d’œuvres monumentales, la plus
remarquable étant la chaire (1260) de la cathédrale de Pise, dont le nu idéalisé de la Grandeur d’âme est manifestement inspiré d’un sarcophage classique.
Ce classicisme est encore plus apparent dans l’œuvre d’un élève de Pisano, Arnolfo di Cambio
— le propre travail de Pisano étant influencé par celui de son fils Giovanni Pisano, lui-même inspiré par la sculpture française.
Des éléments purement gothiques apparaissent donc dans l’œuvre des Pisano, avec les plis gracieux des drapés de la chaire
(1265) de la cathédrale de Sienne, à laquelle le père et le fils ont collaboré.
Les personnages de Giovanni sont caractérisés, avant tout, par des poses galbées et remarquablement expressives, comme le personnage de Haggai (Victoria and Albert
Museum, Londres), commandé pour la façade de la cathédrale de Sienne.
2.2. 3 La peinture : l’âge des « primitifs italiens »
Le réalisme et l’aspect spectaculaire des sculptures des Pisano se retrouvent dans les œuvres du peintre florentin Giotto, l’une des plus grandes figures de l’histoire de l’art italien.
Giotto est l’élève de Cimabue, artiste auquel la peinture italienne doit
son affranchissement de la tradition byzantine.
Le style naturel et animé de Cimabue est développé par Giotto au début du XIVe siècle, dans les fresques de la chapelle des Scrovegni, à Padoue, et en l’église Santa Croce, à Florence.
Giotto donne à ses
peintures une profondeur spatiale nouvelle et à ses personnages une présence vivante, fondée sur un modelé ferme et expressif.
Ces qualités, qui annoncent les innovations de la Renaissance, s’accompagnent chez lui d’une remarquable faculté
narrative.
Le peintre siennois Duccio di Buoninsegna, légèrement plus âgé, reste plus fidèle à la tradition byzantine.
Néanmoins, comme Giotto, il fait montre d’un grand talent narratif, bien représenté par les scènes du dos du retable de la Maestà (v.
1308-
1311, museo dell’Opera metropolitana, Sienne).
Les personnages de Duccio donnent une impression de solidité et d’humanité qui n’existe guère dans l’œuvre de ses prédécesseurs.
Ce réalisme sera développé par les frères Lorenzetti, également
influencés par Giotto, tandis qu’un élève de Duccio, Simone Martini, hérite plutôt des acquis gothiques et de la ligne stylisée également présents dans l’œuvre de Duccio.
De fait, le réalisme de Giotto a peu fait école au XIVe siècle et ne sera
redécouvert qu’avec la Renaissance florentine.
3 LA RENAISSANCE ITALIENNE
Si, comme on l’a vu, les artistes italiens se réfèrent au patrimoine classique dès le Moyen Âge, il faut attendre le XVe siècle pour qu’ils parviennent à une compréhension approfondie de l’art romain antique.
Ce regain d’intérêt pour l’Antiquité se déclare
à Florence, dans le cadre d’un renouveau culturel majeur connu sous le nom de Renaissance.
Dans les arts visuels, l’apogée de la Renaissance est généralement située au début du XVIe siècle.
Cependant, ses principes sont établis dès le XVe siècle, à
Florence.
3. 1 Le Quattrocento ( XVe siècle)
3.1. 1 À Florence
3.1.1. 1 La sculpture
L’un des premiers projets artistiques de la Renaissance florentine est la réalisation, par Lorenzo Ghiberti, des deux portes en bronze doré pour le baptistère de la cathédrale de Florence.
La première commande est attribuée à Ghiberti en 1403, à l’issue
d’un concours pour lequel il exécute le magnifique relief du Sacrifice d’Isaac (musée national du Bargello, Florence).
Cette sculpture affiche déjà certains traits renaissants, notamment dans le personnage d’Isaac, qui révèle clairement l’influence de la
sculpture antique romaine.
En dépit de sa connaissance de l’art classique, Lorenzo Ghiberti a encore souvent recours à la ligne stylisée et sinueuse caractéristique du gothique.
Il se distingue en cela du plus grand sculpteur du siècle, Donatello, nettement plus moderne dans son
approche, dont les œuvres couvrent un large champ stylistique, du bronze idéalisé et « classicisant » du David (v.
1430-1435, musée national du Bargello) aux personnages extrêmement expressifs des dernières années de sa vie, comme la Marie
Madeleine (1453-1454, Museo dell’Opera del Duomo, Florence) .
Ces derniers personnages offrent un contraste saisissant avec les sculptures lisses et harmonieuses d’artistes plus jeunes, tels Desiderio da Settignano et Bernardo et Antonio Rossellino,
et expliquent l’incompréhension à laquelle Donatello est confronté à la fin de sa carrière.
Outre ses statues en pied, Donatello réalise également de splendides reliefs, où l’illusion de la profondeur est créée par les principes de la perspective, qui
consistent à faire se rencontrer les lignes de fuite de l’image en un point placé au centre de l’œuvre.
Bien que l’expression scientifique de la perspective ait été le fruit du labeur du sculpteur et architecte Filippo Brunelleschi, ses démonstrations nous
sont surtout parvenues à travers l’œuvre d’autres artistes, dont Donatello.
3.1.1. 2 La peinture
Le peintre le plus important du début de la Renaissance est incontestablement Masaccio qui, dans les années 1420, réagit contre l’artificialité du gothique international, défendu à Florence par Lorenzo Monaco et Gentile da Fabriano.
Les fresques de.
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