inversion.

inversion. n.f. 1. GRAMMAIRE : modification de l'ordre des mots consistant à intervertir la place respective des éléments d'un syntagme ou d'une phrase. L'inversion peut être utilisée dans des syntagmes de diverses natures : la poésie classique fait un usage abondant, à des fins expressives et, parfois, métriques, de l'inversion du complément déterminatif du nom : « Le ciel de leurs soupirs approuvait l'innocence « (Racine). On parle parfois aussi d'inversion de l'attribut, quand il est placé en tête de la phrase, notamment dans les phrases sans verbe (« Magnifique, la luxure ! «), ou d'inversion du complément circonstanciel, par exemple dans « Pour de l'argent il ferait n'importe quoi «. Toutefois, les phénomènes les plus caractérisés d'inversion concernent, en français, la place du sujet. Dépourvu de cas, le français caractérise la fonction sujet par sa place avant le verbe : dans « Le chien poursuit le chat «, seul l'ordre des syntagmes nominaux par rapport au verbe permet de les identifier respectivement comme sujet et comme complément d'objet. Cependant, on observe l'inversion du sujet, sous certaines conditions. Dans les phrases interrogatives totales, les pronoms personnels ainsi que les pronoms on et ce sont inversés : « Jouerez-vous ? Boit-on ? Est-ce dangereux ? « ; c'est ce qu'on appelle l'inversion simple. Mais les autres pronoms, les noms propres et les noms communs déterminés donnent lieu à l'inversion complexe, qui consiste à laisser le sujet devant le verbe, mais à le reprendre après lui par un personnel anaphorique : « Chacun at-il sa part ? Dubois viendra-t-il ? Ton fils est-il reçu ? «. Dans les phrases interrogatives partielles, la place du sujet obéit à des règles complexes qui font alterner l'ordre normal (quand le mot interrogatif est lui-même sujet : « Qui est venu ? «), l'inversion simple (« Quand arrivez-vous ? «) et l'inversion complexe (« Pourquoi cet élève réussit-il ? «) avec des cas où les deux constructions sont possibles : « Comment travaillent ces gens ?/Comment ces gens travaillent-ils ? «. Les phrases exclamatives font apparaître les faits d'inversion du sujet dans des conditions qui, assez proches de celles de l'interrogation, ne se confondent pas totalement avec elles : « Est-il bête ! «, mais « Quel imbécile tu fais ! «. L'inversion du sujet s'observe encore dans les incises indiquant qu'on rapporte un discours : « dit-il «, « ajouta-t-elle «, « s'exclamèrent tous les spectateurs «, et après certains adverbes ayant généralement une fonction de connecteur : aussi, ainsi, d'ailleurs, encore, au moins, etc. On observe enfin l'inversion absolue du sujet, notamment après les verbes venir, suivre et rester, à des fins emphatiques : « Restait cette redoutable infanterie de l'armée d'Espagne « (Bossuet). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats syntaxe 2. GÉOLOGIE : événement de l'histoire de la Terre durant lequel le pôle Nord magnétique se trouve du côté du Sud géographique. Les inversions magnétiques sont survenues périodiquement au cours des temps géologiques ; leur durée totale est équivalente à celle des périodes de champ normal. Le mécanisme de l'inversion du champ magnétique n'est pas connu précisément. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats géologie - Histoire tectonique des plaques - Les zones d'expansion ou d'accrétion océanique 3. MATHÉMATIQUES : transformation géométrique, exemple fondamental de transformation homographique du plan complexe. Géométriquement, l'inversion de pôle O et de rapport k (réel non nul) est la transformation qui à un point M fait correspondre le point M' aligné avec O et M tel que ·' = k. Une inversion transforme en droites les droites ne passant pas par le pôle, et en cercles, les cercles ne passant pas par le pôle. Elle échange entre eux les droites et les cercles passant par le pôle. L'inversion conserve les angles.