induction.

induction. n.f. 1. PHILOSOPHIE : mode de raisonnement qui généralise la constatation faite dans quelques cas (ceux-ci étant définis par un ensemble de conditions) à tous les cas respectant ce même ensemble de conditions. La philosophie moderne, représentée par le Novum Organum (1620) de Francis Bacon, impose la démarche inductive contre la démonstration syllogistique, formalisée par Aristote. La question du fondement de l'induction, posée par Hume, reste toujours ouverte. En effet, l'induction pratique, à travers la généralisation, une prédiction à partir du passé et du présent, qui suppose que les conditions se maintiendront de façon identique ou varieront de manière réglée. Cette supposition est notamment traduite par le principe du déterminisme (voir aussi ce mot). 2. PHYSIQUE : apparition dans un circuit d'une force électromotrice lors de la variation du flux magnétique à travers ce circuit. À un circuit où un sens positif de circulation du courant a été arbitrairement choisi correspond un vecteur surface S perpendiculaire au plan du circuit et dont le sens est donné par la règle du tire-bouchon, selon laquelle le sens du vecteur est celui de l'enfoncement du tire-bouchon dans le circuit lorsqu'on le tourne dans le sens positif choisi. Le flux F du champ magnétique B à travers le circuit est par définition F = B . S. Pour faire varier le flux à travers un circuit plongé dans un champ magnétique, on peut le déplacer, par exemple en l'approchant ou en l'éloignant d'un pôle d'aimant ou en le faisant tourner dans le champ. On peut aussi, en laissant le circuit fixe, faire varier le champ magnétique ; si l'on place un circuit à l'intérieur d'une bobine parcourue par un courant dont on fait varier l'intensité, le champ magnétique créé par la bobine varie, et donc le flux varie à travers le circuit. Dans tous les cas, la variation de flux à travers le circuit crée dans le circuit une force électromotrice d'induction qui fait circuler, si le circuit est fermé, un courant induit. Cette force électromotrice d'induction ne dure que tant que dure la variation de flux. La loi de Lenz exprime que le courant induit s'oppose par ses effets à la cause qui lui a donné naissance. Le courant induit crée un champ magnétique, donc un flux qui s'oppose à la variation de flux qui l'a engendré. Si le courant induit est dû à un déplacement, il crée des forces électromagnétiques qui s'opposent à ce déplacement. La force électromotrice d'induction e est l'opposée de la dérivée du flux F par rapport au temps : . Lorsqu'on déplace à la vitesse v une tige conductrice de longueur l dans un champ magnétique uniforme B, les électrons de conduction, animés de la vitesse de la tige, sont soumis à une force électromagnétique et vont s'accumuler à une extrémité, créant à l'autre extrémité un déficit d'électrons. Il apparaît alors entre les extrémités une différence de potentiel qui est la force électromotrice d'induction e et qui vaut en valeur absolue e = Blv si B, v et la tige sont perpendiculaires entre eux. Lorsqu'il y a une variation de flux magnétique à travers une masse conductrice, il apparaît dans cette masse des courants induits appelés courants de Foucault. Les applications de l'induction sont fondamentales : ce sont principalement les alternateurs, les transformateurs ainsi que les fours à induction et le freinage électromagnétique qui utilisent les courants de Foucault. 3. MÉDECINE : premier temps de l'anesthésie générale. L'induction consiste à provoquer la perte de conscience du malade par inhalation de gaz ou par injection intraveineuse. C'est un des moments clés de l'anesthésie puisque c'est alors que l'on peut observer des allergies aux médicaments utilisés, qui peuvent aller jusqu'au choc anaphylactique. De plus, l'induction anesthésique constitue un traumatisme pour les patients et peut être un facteur de déclenchement d'un infarctus du myocarde. Sa surveillance est donc particulièrement intensive.