Devoir de Philosophie

Honorée depuis peu, la chanson populaire occupe une grande place dans le coeur des hommes.

Publié le 24/10/2013

Extrait du document

Honorée depuis peu, la chanson populaire occupe une grande place dans le coeur des hommes. Chaque époque a ses airs, ses textes, qui restent gravés dans l'inconscient collectif. Avec l'avènement de la radio puis celui de la télévision, où émissions de variétés et, aujourd'hui, vidéoclips contribuent au lancement des carrières, la chanson a encore consolidé son emprise. Soumise aux lois de l'industrie, elle tâche, cependant, de continuer à coller à l'air du temps, et d'épouser les causes les plus diverses. La chanson se définit dès l'origine comme une courte poésie de caractère lyrique, divisée en couplets avec ou sans refrain et destinée à être chantée. La chanson savante en langue vulgaire (c'est-à-dire en langue romane, par opposition au latin) a été la principale forme de composition musicale profane qui ait subsisté du Moyen Âge et de la Renaissance. Le chant qui sous-tend la création poétique a tout d'abord été monodique. Les troubadours (XIe siècle), puis les trouvères et Minnesänger (XIIe -XIIIe siècle) étaient des poètes musiciens. Aux XIVe et XVe siècles, de monodique la chanson est devenue polyphonique (Ars nova, Guillaume de Machaut, Josquin Des Prés...). À la Renaissance, elle s'est ressentie du développement progressif de l'harmonie aux dépens du contrepoint (Janequin, Claude Le Jeune, Roland de Lassus). Ainsi, la chanson polyphonique est à l'origine de l'air accompagné, qui est devenu lied ou mélodie au XIXe siècle. Le terme chanson, dans son acception actuelle, ne désigne plus les formes savantes de poésie chantée, mais l'un des principaux vecteurs de la culture populaire, qui, à partir d'une tradition ancienne, a pris forme au XIX e siècle, alors que se précisait la notion de propriété artistique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ars nova ballade Guillaume de Machaut Janequin Clément Josquin Des Prés Lassus (Roland de) Le Jeune Claude lied minnesänger monodie poésie - Introduction polyphonie troubadour trouvère La chanson-émotion La chanson d'amour est un genre à part entière. Plus souvent triste que gaie, elle provoque de fortes émotions : ainsi Mon légionnaire, chanté par Marie Dubas en 1936, puis par Édith Piaf, et, plus près de nous, C'est écrit de Francis Cabrel en 1990. Souvent rythmée par une mélodie lente, elle laisse la part belle au texte, qui se fait alors narration (Rose blanche d'Aristide Bruant, en 1889). De nombreux artistes se sont illustrés dans cet exercice de style, se forgeant ainsi une image de marque : Tino Rossi ou Mike Brant en France ; les crooners américains comme Frank Sinatra ou Dean Martin ; les Italiens romantiques comme Adriano Celentano ou Eros Ramazzotti ; l'Espagnol Julio Iglesias, dont la réputation est internationale. Certains textes symbolisent leur époque, d'autres atteignent à l'universalité : l'Hymne à l'amour de Piaf en 1949, Et maintenant de Gilbert Bécaud en 1962, Ma plus belle histoire d'amour de Barbara en 1965, chanson où l'artiste rend hommage à son public, ou Quand on n'a que l'amour de Jacques Brel en 1956, Grand Prix de l'académie Charles-Cros, font désormais partie des classiques. Mais la chanson-émotion n'est pas seulement chanson d'amour. On y trouve aussi des poésies futiles destinées à provoquer le rire (des textes simplistes de Bourvil - les Crayons -, dans l'immédiat après-guerre, aux bluettes décapantes du groupe Au Bonheur des Dames - Oh, les filles -, à la fin des années soixante-dix). Qu'elles soient grivoises (le Zizi de Pierre Perret, en 1975) ou subtiles ( les Pingouins , chantés par Juliette Gréco en 1970), ces chansons à rire sont une constante. Quelques artistes s'en sont fait une spécialité (Félix Mayol au début du XX e siècle, Annie Cordy, Carlos...), tandis que d'autres s'en servent en alternance avec des chansons plus profondes, pour introduire une variété de ton dans un spectacle ou un disque. Ce sont ces chansons-émotions qui, depuis l'invention de la radio puis celle de la télévision, se sont imposées dans les émissions de variétés. Elles ont été promues et célébrées par le concours de l'Eurovision, les Victoires de la musique en France, les Grammy Awards aux États-Unis... C'est d'elles, en premier lieu, que l'industrie du disque s'est nourrie, peut-être parce que l'absence de contenu polémique qui les caractérise les destine au plus grand nombre, sans doute aussi parce que, bien faites, elles sont des bulles insouciantes, comme les textes des yéyés dans les années soixante ou les chansons écrites pour Lio au cours des années quatre-vingt. Elles sont aussi parfois de véritables moments de rêve : les oeuvres de Serge Gainsbourg et, dans une veine plus proche du jazz, de Charles Trenet, de Charles Aznavour, de Claude Nougaro en sont les meilleures illustrations. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aznavour (Varenagh Charles Aznavourian, dit Charles) Barbara (Monique Serf, dite) Bécaud (François Silly, dit Gilbert) Bourvil (André Raimbourg, dit) Brel Jacques Bruant Aristide Cabrel Francis Couture (Charles Élie, dit CharlÉlie) Duteil Yves Gainsbourg (Lucien Ginsburg, dit Serge) Gréco Juliette Iglesias Julio Lama (Serge Chauvier, dit Serge) Macias (Gaston Ghenassia, dit Enrico) Martin (Dino Paul Crocetti,dit Dean) Mayol Félix Mouskouri (Johanna, dite Nana) Nougaro Claude Perret Pierre Piaf (Giovanna Gassion, dite Édith) Rossi (Constantino, dit Tino) Sinatra Frank Sylva (Berthe Faquet, dite Berthe) Trenet Charles yé-yé Les livres Brel Jacques, page 737, volume 2 chanson - Édith Piaf, page 984, volume 2 chanson - Charles Trenet à l'Olympia, dans les années soixante-dix, page 985, volume 2 chanson - Serge Gainsbourg en février 1968, page 985, volume 2 chanson - Barbara à Pantin en 1981, page 986, volume 2 chanson - Claude Nougaro sur scène, page 986, volume 2 Mistinguett (Jeanne Bourgeois, dite), page 3228, volume 6 music-hall - Jacques Brel, page 3349, volume 6 music-hall - Renaud au Zénith, page 3349, volume 6 Trenet Charles, page 5270, volume 10 La chanson politique Jamais complètement disparue, la chanson politique redevient d'actualité à chaque crise grave et proclame avec force des idées maîtresses. Ainsi le Déserteur, écrit par Renaud en 1990 pendant la guerre contre l'Irak, a fait écho au texte du même nom écrit par Boris Vian en 1954, à la fin de la guerre d'Indochine et au début de celle d'Algérie. De même, en 1985, The Message, un texte virulent du rapper américain Run DMC, a répondu aux chansons révoltées de Bob Dylan et de Joan Baez qui datent de la fin des années soixantedix. D'une manière générale, la chanson politique se veut en lutte et, loin de célébrer des victoires, elle proteste : Pauvre Martin de Georges Brassens en 1953, le Bruit des bottes de Jean Ferrat en 1975, les F... de Jacques Brel en 1977. Pourtant, ces chansons se révèlent conformistes par leur forme : les textes riment impeccablement, les mélodies sont sages. Mai 68 de Maxime Le Forestier ou Antisocial de Trust balisent des territoires musicalement connus : le folk et le hard-rock. Les chanteuses de folk anglo-saxonnes telles que Tracy Chapman et Michele Shocked reprennent les recettes de leurs aînés. Ce paradoxe est renforcé par le fait que la chanson-émotion, elle, qui n'est pas « révolutionnaire « dans le texte, est plus sensible aux nouveaux courants musicaux : le rock et les yé-yés, la pop, le punk et la nouvelle chanson française du début des années quatre-vingt (Elli et Jacno, Étienne Daho...). La chanson à message, parce qu'elle est souvent provocatrice, a longtemps été bannie ou négligée par les médias. Ainsi Jean Ferrat fut à plusieurs reprises interdit de télévision française à la fin des années soixante, les chanteurs de rap furent presque ignorés de MTV, la chaîne américaine vouée à la musique, au début des années quatre-vingt-dix. Néanmoins, l'industrie du disque s'est bien gardée de l'oublier, trouvant là aussi une source de profits dont témoignent les énormes ventes de Bob Dylan et de Bruce Springsteen aux États-Unis ou de Léo Ferré, de Jean Ferrat et de Renaud en France. Après l'époque des yé-yés et du rockabilly, qui marqua l'apogée de la chanson futile, une nouvelle génération d'auteurs-compositeurs-interprètes s'élança, qui revendiqua son enracinement social, et donna un nouveau souffle aux ventes de disques (Bernard Lavilliers, Jacques Higelin...), tandis qu'à l'autre bout de l'échiquier politique Michel Sardou inaugurait une carrière devenue triomphale quand l'engagement s'est fait plus discret. Opposer les auteurs-compositeurs-interprètes, plus politisés parce que plus investis dans leur travail, aux interprètes de métier, dits de « variétés «, serait hasardeux. D'ailleurs, des créateurs comme Véronique Sanson ou Alain Souchon puisent à la fois à la source de l'émotion (Besoin de personne, Allô Maman bobo) et à celle d'un certain engagement ou plutôt d'un regard sur le monde (Allah, Poulailler song ), sans que les deux veines puissent toujours être distinguées. Cependant, on notera, parmi les auteurscompositeurs-interprètes, une proportion plus importante de chanteurs engagés, ayant un discours sur la société (de Léo Ferré au groupe français Niagara, dont les textes sont des radiographies de la société ultramédiatisée de la fin de siècle). Cette évolution peut être illustrée par deux faits : la rencontre de François Mitterrand et de Sheila, symbole de la variété légère, à Europe 1 en 1974, et l'apostrophe de Daniel Balavoine au même François Mitterrand, en 1981. Le chanteur, prématurément disparu, était alors devenu le porteparole de sa génération. Enfin, depuis Béranger ou l'Internationale, la chanson politique annonce parfois clairement son intention de changer le cours du monde. Sous le Front populaire, des revendications émaillaient les couplets, pendant la guerre du Viêt-nam, les pacifistes luttaient en musique et, dans les années quatre-vingt, les chanteurs se réunissaient pour de bonnes causes (chansons pour l'Éthiopie, contre l'apartheid, pour les « Restos du coeur « de Coluche) et recueillaient ainsi des sommes importantes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baez Joan Béranger (Pierre Jean de) Brassens Georges Brel Jacques Daho Étienne Dylan (Robert Zimmerman, dit Bob) Ferrat (Jean Tenenbaum, dit Jean) Ferré Léo folksong Higelin Jacques Lavilliers Bernard Pottier Eugène punk rap Renaud (Renaud Séchan, dit) Sanson Véronique Sardou Michel Sheila (Annie Chancel, dite) Souchon Alain Vian Boris yé-yé Les livres chanson - Georges Brassens, page 985, volume 2 chanson - Léo Ferré et Juliette Gréco en 1962, page 986, volume 2 chanson - Jacques Higelin au Casino de Paris, page 986, volume 2 chanson - Alain Souchon et Laurent Voulzy, page 987, volume 2 Gainsbourg Serge, page 2095, volume 4 La chanson à l'ère du show-business Au départ de son histoire moderne, la chanson était écriture. Compositeur et auteur la vendaient à un éditeur qui se chargeait, au moyen de brochures (les « petits formats «), de l'amener jusqu'aux interprètes, lesquels lui donnaient vie sur scène ou dans la rue. Ce processus prenait un certain temps et la chanson avait une durée de vie très longue, jusqu'à l'invention de l'enregistrement (en 1877) et de la radio (premières émissions en 1920, aux États-Unis). La chanson fut alors progressivement identifiée à la voix première, celle qui la créait. Une industrie vit le jour, qui la rendit plus éphémère encore, d'abord parce que la multiplicité de l'offre transforma l'auditeur en être volage, ensuite parce que l'industrie accentua les facteurs de mode. L'apparition de la chanson à la télévision (en 1936 d'abord, à la BBC) accentua cette tendance. Au son s'ajouta l'image et la chanson prit corps, celui de son interprète. Dès les années soixante, celui-ci allait d'émissions de variétés en rares concerts, éloignant plus que jamais la chanson du contact physique avec l'auditeur. Un dernier sursaut, visant à réapproprier la chanson au réel, eut bien lieu au début des années soixante-dix. À travers des festivals (Woodstock puis, plus tard, le Printemps de Bourges), la chanson reprenait vie, tandis que se produisait une mondialisation de l'industrie du disque et de la chanson, qui imposa la pop-music anglo-saxonne comme référence absolue. Trois inventions datant du début des années quatre-vingt ont à nouveau tout bouleversé : le disque compact, le vidéoclip et le vidéodisque. Le premier, par un phénomène de réédition de l'ensemble du catalogue discographique, a provoqué des engouements sur des chansons intemporelles, vendues à partir de moyens publicitaires purs : films promotionnels composés d'images d'archives ou encore tournée mondiale du chanteur lorsqu'il est encore en vie. Le deuxième a dispensé les chanteurs du dernier contact en direct, celui des émissions de variétés. On a vu en effet se multiplier dans le monde les chaînes musicales, où les vidéoclips sont diffusés en boucle (à l'image de MTV, la pionnière américaine). À chaque sortie de disque, une vidéo est tournée et présentée comme un événement, la chanson faisant désormais partie d'un tout. Le genre a ses stars : Michael Jackson, Mylène Farmer... Enfin le vidéodisque, par la qualité de l'image et du son, tend à remplacer les concerts, dont la rentabilité est devenue plus aléatoire et qui ne touchent de toute façon qu'une faible partie du public potentiel. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats BBC (British Broadcasting Corporation) CD (Compact Disc) disque - 2.AUDIOVISUEL édition phonographique festival Goldman Jean-Jacques Jackson Michael variétés vidéoclip vidéodisque Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats auteur-compositeur-interprète chant mélodie Les livres chanson - la troupe du Moulin de la Galette, vers 1895, autour d'Aristide Bruant, page 984, volume 2 chanson - Fernand Rauzéna, Fréhel et Pierre Dac, page 985, volume 2 chanson - Johnny Hallyday, page 987, volume 2 chanson - Patricia Kaas, page 987, volume 2 chanson - Les Négresses vertes, page 987, volume 2 Les indications bibliographiques Ch. Brunschwig, L.-J. Calvet et J.-Cl. Klein, Cent Ans de chanson française, Seuil, Paris, 1996 (1981). S. Coulomb et D. Varrod, Histoires de chansons : de Maxime Le Forestier à Étienne Daho, Balland, Paris, 1987. J.-Cl. Klein, Florilège de la chanson française, Bordas, Paris, 1990.

« –, dans l'immédiat après-guerre, aux bluettes décapantes du groupe Au Bonheur des Dames – Oh, les filles –, à la fin des années soixante-dix).

Qu'elles soient grivoises ( le Zizi de Pierre Perret, en 1975) ou subtiles ( les Pingouins , chantés par Juliette Gréco en 1970), ces chansons à rire sont une constante.

Quelques artistes s'en sont fait une spécialité (Félix Mayol au début du XX e siècle, Annie Cordy, Carlos...), tandis que d'autres s'en servent en alternance avec des chansons plus profondes, pour introduire une variété de ton dans un spectacle ou un disque. Ce sont ces chansons-émotions qui, depuis l'invention de la radio puis celle de la télévision, se sont imposées dans les émissions de variétés.

Elles ont été promues et célébrées par le concours de l'Eurovision, les Victoires de la musique en France, les Grammy Awards aux États-Unis...

C'est d'elles, en premier lieu, que l'industrie du disque s'est nourrie, peut-être parce que l'absence de contenu polémique qui les caractérise les destine au plus grand nombre, sans doute aussi parce que, bien faites, elles sont des bulles insouciantes, comme les textes des yéyés dans les années soixante ou les chansons écrites pour Lio au cours des années quatre-vingt.

Elles sont aussi parfois de véritables moments de rêve : les œuvres de Serge Gainsbourg et, dans une veine plus proche du jazz, de Charles Trenet, de Charles Aznavour, de Claude Nougaro en sont les meilleures illustrations. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aznavour (Varenagh Charles Aznavourian, dit Charles) Barbara (Monique Serf, dite) Bécaud (François Silly, dit Gilbert) Bourvil (André Raimbourg, dit) Brel Jacques Bruant Aristide Cabrel Francis Couture (Charles Élie, dit CharlÉlie) Duteil Yves Gainsbourg (Lucien Ginsburg, dit Serge) Gréco Juliette Iglesias Julio Lama (Serge Chauvier, dit Serge) Macias (Gaston Ghenassia, dit Enrico) Martin (Dino Paul Crocetti,dit Dean) Mayol Félix Mouskouri (Johanna, dite Nana) Nougaro Claude Perret Pierre Piaf (Giovanna Gassion, dite Édith) Rossi (Constantino, dit Tino) Sinatra Frank Sylva (Berthe Faquet, dite Berthe) Trenet Charles yé-yé Les livres Brel Jacques, page 737, volume 2 chanson - Édith Piaf, page 984, volume 2 chanson - Charles Trenet à l'Olympia, dans les années soixante-dix, page 985, volume 2 chanson - Serge Gainsbourg en février 1968, page 985, volume 2 chanson - Barbara à Pantin en 1981, page 986, volume 2 chanson - Claude Nougaro sur scène, page 986, volume 2 Mistinguett (Jeanne Bourgeois, dite), page 3228, volume 6 music-hall - Jacques Brel, page 3349, volume 6 music-hall - Renaud au Zénith, page 3349, volume 6. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles