GUYON (Jeanne-Marie Bouvier de La Motte, dite Mme)
Publié le 18/01/2019
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GUYON (Jeanne-Marie Bouvier de La Motte, dite Mme), mystique française (Montargis 1648-Blois 1717). Veuve (1676) et riche, elle se consacra à la religion et collabora à une fondation de « Nouvelles-Catholiques » à Thonon. Critiquée par l'évêque de Genève, elle poursuivit son apostolat spirituel en Italie et publia en 1685 le Moyen court et très facile pour l'oraison. Introduite par Mme de Maintenon à Saint-Cyr, elle exerça bientôt une influence profonde sur la société du duc de Beauvillier et sur Fénelon, qui vit dans son exubérance mystique un complément à la sécheresse de sa propre vie intérieure. Figure centrale de la querelle du quiétisme, elle fut condamnée à la suite des entretiens d'Issy, enfermée à la Bastille, puis exilée à Blois, d'où elle continua à marquer de son empreinte tout un courant de spiri
tualité, notamment dans les milieux protestants (Discours chrétiens et spirituels, 1716 ; l'Âme amante de son Dieu, 1717).
«
L'inspiration
de M"'• Guy on s'exerça aussi dans le
commentaire de l'Écriture.
On ne s'étonne pas de la voir
méditer d'abord sur les textes les plus énigmatiques.
Le
Cantique de Salomon, illferprété selon le sens mystique
et la vraie représentation des états intérieurs est publié
à Lyon en 1688.
Suivront des explications sur le Livre
de Job, sur l'Apocalypse, le grand Commentaire sur le
Nouveau Testament (1713), et sur l'Ancien Testament
( 1714-1715).
Les autorités ecclésiastiques réagiront par
la persécution à cette spiritualité jugée suspecte.
Le jan
séniste Nicole entreprendra une Réfutation des erreurs
des quiétistes, mais le principal combat de Mm• Guyon
sera celui qu'elle soutiendra intrépidement, à Meaux,
en 1694, contre l'inquisition de Bossuet.
désigné pour
examiner son orthodoxie.
Il ne réussira pas à la convain
cre d'hérésie mais n'en condamnera pas moins ses livres
et se lancera tout entier dans le combat contre cette
« religion de Fénelon » dont Rousseau se dira l'adepte.
Mme Guyon connut sans faiblir diverses incarcéra
tions, dans des couvents, à Vincennes, à la Bastille.
Le
père La Combe.
quant à lu i, sombrera dans la folie.
L'ensemble impressionnant des écrits laissés par Mme
Guyon (39 volumes, publiés posthumement par le théo
logien protestant Pierre Poiret) offre à l'interprétation
moderne des perspectives qui n'ont été que fort peu
explorées.
BIBLIOGRAPHIE Si les œuvres de Mm• Guyon éditées de son viv an t connurent
une gran de vogue et fu re n t comp lété es par une imposante édition
posthume de tous ses écrits à Cologne, en 1720-1722.
elles n'ont
plus été éditées depuis.
sinon sa correspondance avec Fénelon
(M"" Guyon et Fénelon.
LA correspondance secrète.
Dervy,
1982) et sa Vie (Dervy, 1983).
Le cas de Mm• Guyon a suscité
de nombreuses études d'ensemble ou de détail.
Citons Louis
Guerrier : Mm' Guyo n, sa vie, ses doCfrines, son infl uen ce, thèse.
Orléans, 1881, Genève, Slatkine Reprints.
1971; Henri Dela
croix : Études d'histoire et de psychologie du mysticisme, Paris.
Alcan, !908; Françoise Mallet-Joris : Jeanne Guyon, Paris .
Flammarion.
1978..
»
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