Grèce antique, art de la - arts décoratifs.
Publié le 16/05/2013
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4 PÉRIODE ARCHAÏQUE (V.
625-480 AV.
J.-C.)
Après l'apprentissage des premiers temps, la période archaïque correspond à l'essor et à la maturation qui préparent l'accomplissement de l'époque classique.
Les monuments se multiplient dans les grands sanctuaires de Grèce, mais également en
Grèce de l'Est, où l'Ionie développe une civilisation brillante, et dans les prospères colonies occidentales.
L'art d'Athènes reflète un certain luxe à l'époque du tyran Pisistrate, que dissipent l'instauration de la démocratie et la menace des invasions
perses.
4. 1 Architecture
Les temples tendent à être réalisés entièrement en pierre, y compris les colonnes ; c'est le cas des temples d'Athéna à Smyrne (v.
630 av.
J.-C.), en Ionie (aujourd'hui Izmir) et d'Artémis à Corcyre (Corfou, v.
580 av.
J.-C.).
Ils permettent de suivre
un deuxième phénomène important : la constitution des ordres.
Les ordres, ou styles architecturaux, affectent les différents éléments de la construction, mais particulièrement la colonnade.
La colonne dorique, sans base, se termine par un chapiteau simple fait d'un élément circulaire évasé, l'échine, et d'une dalle
carrée, l'abaque.
La colonne ionique a une base formée de moulures variées et un chapiteau combinant une échine sculptée d'oves (en forme d'œufs) et un élément horizontal dont les extrémités s'enroulent, formant des volutes sur les deux faces
principales, et sur les autres des cylindres, ou balustres ; l'abaque est mince et décoré.
Le fût, légèrement renflé, porte 20 cannelures contiguës dans l'ordre dorique, 24, ou plus, séparées par des bandes dans la colonne ionique, qui a des proportions
plus élancées.
Sur les colonnes repose l'entablement, composé dans l'ordre dorique d'une architrave lisse et d'une frise où alternent des éléments à rainures, les triglyphes, et des plaques presque carrées, les métopes, d'abord peintes, puis sculptées ; il y a
habituellement un triglyphe au-dessus de chaque colonne et un triglyphe par entrecolonnement ; l'arrangement des angles pose problème.
Sur l'architrave ionique, à trois bandeaux, repose une frise lisse ou ornée d'une décoration en relief continue.
À la puissance et à la rigueur de l'ordre dorique, l'ordre ionique oppose légèreté, richesse décorative et variété.
L'ordre dorique, né en Grèce, s'est répandu partout ; l'ordre ionique s'est épanoui en Grèce de l'Est, mais s'est diffusé également au-delà,
notamment à Athènes, où il a été modifié par l'introduction du chapiteau corinthien, à feuilles d'acanthe, plus décoratif et plus pratique grâce à ses quatre faces semblables.
Les styles ont été mélangés et les éléments architecturaux utilisés comme
décor.
Encore en matériaux primitifs, le temple d'Apollon à Thermon (v.
625 av.
J.-C.) présente un entablement dorique, dont subsistent des métopes en terre cuite peintes.
Les plus anciens chapiteaux ioniques se rencontrent à Naxos au début du
VIe siècle ; ils s'imposent aux dépens des chapiteaux « éoliques », à volutes verticales, employés par exemple au temple d'Athéna à Smyrne.
Le plan type du temple dorique se fixe, avec de part et d'autre de la cella, ou naos, contenant la statue de culte, le pronaos , (« espace en avant du naos ») et l'opisthodome (« salle arrière ») ouvert sur l'extérieur.
Deux colonnades faites de deux files
de petites colonnes superposées divisent l'intérieur de la cella en trois nefs ; le pronaos et l'opisthodome présentent en façade deux colonnes entre les extrémités renforcées des murs latéraux, les antes.
Autour de ces salles règne un péristyle
comportant 6 colonnes sur les petits côtés.
Le temple d'Héra à Olympie (v.
600 av.
J.-C.) suit déjà les dispositions canoniques, mais, partiellement en pierre, ne s'élève pas sur la plate-forme dallée, portée par trois degrés, qui deviendra la règle.
Doriques et imposants, les temples de Grèce occidentale font preuve de liberté dans leur agencement et le goût du décor ; en témoignent par exemple les temples C et G de Sélinonte et la Basilique (temple d'Héra I) de Paestum.
Les temples ioniques, dépourvus d'opisthodome, présentent une grande diversité.
Dans les Cyclades, ils sont petits, sans péristyle, mais munis d'un porche à l'avant ou sur leurs deux façades (oikos des Naxiens à Délos, temples d'Iria et Sangri à
Naxos).
En revanche, à Samos, à Éphèse et à Didymes apparaissent des temples géants, à cella apparemment non couverte, et diptères, c'est-à-dire entourés de deux couronnes de colonnes ; ils s'inspirent de l'Égypte.
D'autres types de bâtiments deviennent fréquents, notamment les trésors, élevés dans les sanctuaires pour abriter des offrandes et semblables à de petits temples, et les portiques, ou stoas , adaptés à des fonctions multiples et utiles sur les agoras
comme dans les sanctuaires.
4. 2 Sculpture
Deux types dominent la ronde-bosse libre : le kouros (jeune homme nu debout au repos) et la koré (jeune fille drapée) .
Il s'agit d'images idéalisées offertes dans les sanctuaires ou placées sur les tombes.
Elles obéissent au principe de la frontalité :
leur axe vertical ne subit ni flexion, ni torsion.
Jambe gauche avancée, bras le long du corps et poings serrés, le kouros, qui apparaît vers la fin du VII e siècle, dérive de modèles égyptiens, conservant parfois leur format colossal.
La série permet de
constater l'amélioration du rendu anatomique et le progrès de la technique des sculpteurs.
Les différents ateliers se distinguent par des goûts et des formules particulières et chaque œuvre possède une individualité ; en témoignent Kléobis et Biton
(musée de Delphes), les kouros (ou kouroi) de New York (Metropolitan Museum of Art), de Ténéa (glyptothèque de Munich), du Sounion, de Mélos, d'Anavyssos (musée national d’Athènes).
Les korés de l'Acropole d'Athènes illustrent en majorité un type ionien, représenté déjà par la Héra de Samos (v.
560 av.
J.-C., musée du Louvre), et qui s'est imposé aux dépens de conceptions plus sobres.
Le corps féminin intéresse moins les
artistes que les jeux de plis et les multiples détails de la parure.
De 575 à 500 environ, kouros et korés arborent le « sourire archaïque » qui leur confère un aspect animé et plaisant ; les dernières œuvres en sont privées au point d'apparaître
maussades comme la Boudeuse (v.
480).
La ronde-bosse comprend aussi le Moscophore, ou porteur de veau (v.
570, musée de l'Acropole), des groupes équestres, dont le Cavalier Rampin (v.
560, musées de l'Acropole d'Athènes et du Louvre), des
sphinx posés sur des colonnes ou couronnant des stèles et surtout des personnages assis.
Les reliefs les plus nombreux ornent des stèles funéraires, généralement hautes et étroites et destinées à des hommes représentés de profil, les jeunes comme des athlètes, les adultes comme des guerriers.
Parallèlement, les principes de la sculpture architecturale se mettent en place.
Le plus ancien fronton sculpté connu appartient au temple d'Artémis à Corfou (musée de Corfou) ; il comporte au centre une énorme gorgone encadrée de félins et dans les
ailes de petites scènes mythologiques en fort relief.
Les frontons ultérieurs tendent vers l'unité du thème et de l'échelle et font appel à la ronde-bosse (temple d'Apollon à Delphes).
L'évolution est accomplie aux frontons du temple d'Aphaia à Égine qui
montrent des batailles (510-480 ; Munich).
L'Acropole d'Athènes a livré des vestiges de frontons intéressants et variés, diversement datés et reconstitués.
Les métopes des temples et des trésors doriques reçoivent un décor en relief ; déjà présent au temple de Corfou, il est surtout abondant en Occident.
Le Trésor de Siphnos à Delphes (v.
525 av.
J.-C.) témoigne de la richesse inhérente à l'architecture
ionique, avec ses caryatides en façade, ses deux frontons sculptés et une frise continue traitant un thème par face ; celle du nord, le côté le plus en vue, est un chef-d'œuvre de la sculpture archaïque (musée de Delphes)..
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