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Grammaire LA PHRASE

Publié le 17/02/2019

Extrait du document

Présentation

 

1° Une phrase est une suite de mots organisés et orientés vers une signification. Elle se caractérise par une mélodie, une intonation qui, dans la langue écrite, sont indiquées par la ponctuation (point, point-virgule, virgule...).

 

2° Une phrase commence toujours par une majuscule et se termine par une ponctuation forte.

 

3° Une phrase peut n’être formée que par un seul mot.

 

Sortez !

 

Qui !

 

Pourquoi !

I. TYPES DE PHRASES

 

Il existe plusieurs types de phrases correspondant aux raisons qui poussent quelqu’un à parler. Ainsi on ne donne pas un ordre de la même manière qu’on manifeste un mécontentement.

1. La phrase déclarative, affirmative ou négative

 

Elle sert à déclarer ou à exprimer simplement quelque chose, une idée, une pensée de manière positive ou négative.

 

1° Quand l’idée exprimée est positive, la phrase est dite déclarative affirmative :

 

Pierre joue dans le jardin.

 

2° Quand l’idée exprimée est négative, la phrase est dite déclarative négative :

 

L’enfant ne pleure pas.

 

Remarques.

 

1° La phrase négative totale s’exprime à l’aide des locutions adverbiales négatives : ne... point, ne... pas, ne... jamais, ne... plus, ne, ni... ni.

 

Je ne reviendrai plus ici.

 

2° La phrase négative partielle s’exprime avec les locutions : ne... que, ne... guère.

 

Je ne possède que dix francs.

2. La phrase impérative

 

1° Lorsqu’elle est affirmative, elle sert à exprimer un ordre, une invitation, une suggestion, un conseil.

 

Rangez immédiatement cette pièce !

 

2° Lorsqu’elle est négative, elle sert à exprimer une interdiction, une défense.

 

Ne touchez pas à ce repas !

Remarque. La phrase impérative utilise le mode impératif, et quelquefois le mode infinitif.

 

Ne pas toucher !

3. La phrase interrogative

 

Elle permet de poser des questions, de demander un renseignement.

 

Qu 'en penses-tu ?

 

Où se trouve la mairie ?

 

1° L'interrogation est totale quand elle porte sur la phrase entière ou bier sur un segment de la phrase. Quand elle ne porte que sur un segment de h phrase, on peut alors répondre par oui ou par non.

 

Qui est-tu ?

 

As-tu bien travaillé ? (Réponse : oui ou non.)

 

2° L’interrogation est partielle quand elle ne porte que sur un seul mot de la phrase.

 

Quand iras-tu à la mer ?

 

Il est impossible, dans cet exemple, de répondre simplement par oui ou par non

 

Remarques. L’interrogation est marquée soit par des mots interrogatifs, soit par l’inversion du sujet, soit par l’utilisation des tours Est-ce (qui) que ? Il y a toujours une intonation montante dans les phrases interrogatives qui, graphiquement, est indiquée par le point d’interrogation : ?

4. La phrase exclamative

 

1° Très proche de la phrase interrogative, la phrase exclamative se caractérise par la présence d’une intonation montante ou descendante. Le phrase interrogative, rappelons-le, n’a qu’une intonation montante.

 

Quelle femme !

 

Cette couleur est magnifique !

 

2° Elle utilise les mêmes pronoms, les mêmes adjectifs et les mêmes adverbes que la phrase interrogative. Seule, quelquefois, l’intonation permel de les distinguer. Dans la langue écrite, l’emploi du point d’exclamation permet aisément de faire la distinction (voir les inteijections).

Remarques.

 

1° L’exclamation est totale lorsqu’elle porte sur toute la phrase. L’a-t-on assez seriné !

 

2° Elle est partielle lorsqu’elle porte sur une seule partie de la phrase. Quelle bêtise il a faite !

 

3° Quelques emplois particuliers

 

On peut construire des phrases exclamatives en utilisant :

 

a) la tournure ce que :

 

Ce qu 'il est bête, cet enfant !

 

b) l’expression c’est... qui (que), quelquefois sans c’est :

 

C’est mon père qui sera furieux ! Monsieur, votre chien qui s'enfuit !

 

c) des particules :

 

O le doux regard !

 

d) ou des verbes figés :

 

Vive la France !

II. LA PHRASE SIMPLE
1° Une phrase simple est une phrase constituée d’éléments essentiels et obligatoires qui permettent d’obtenir une signification. Ces éléments obligatoires sont :
a) le sujet ou le thème ;
b) le verbe ou le prédicat.
L’enfant joue.
sujet verbe
Remarque. Les notions de « sujet » et de « verbe » ne permettent pas toujours de rendre parfaitement compte de la réalité. Aussi préférons-nous ici la terminologie des « grammaires modernes ».
2° Pour l’exprimer autrement, on dira que la phrase simple est constituée d’un groupe nominal sujet et d’un groupe verbal.
L’enfant de ma voisine chante ce matin.
groupe nominal sujet groupe verbal
Pour permettre de mieux visualiser la définition, on peut ainsi la mettre en formule :
P = GNS + GV
Ce qui se lit : la phrase simple (P) est composée d’un groupe nominal sujet (GNS) et d’un groupe verbal (GV).
Cette formule peut être encore représentée sous forme d’arbre, ce qui donne :
Phrase
L’enfant de ma voisine chante ce matin.
Groupe nominal sujet
I
I
I
L’enfant de ma voisine
thème
Groupe verbal
I
I I
chante ce matin, prédicat
Remarques.
1° Le groupe nominal sujet désigne ce dont on parle. Le groupe verbal représente ce que l’on dit du groupe nominal sujet.
2° Il existe également des phrases simples réduites à un seul élément, à un seul mot pour exprimer :
a) Un ordre : Sortez !
b) Une exclamation : Idiot ! Drôle ! Bizarre !
c) Une réponse ou une question : Non. Quoi ? Encore ?
B. L’actualisation
1° C’est le rôle joué par le déterminant (article, adjectif possessif, adjectif démonstratif...) et qui, par sa présence, permet de mettre en situation le nom (ou le mot) dont on veut dire quelque chose. La suppression du déterminant peut, dans certains cas, rendre le reste de la phrase grammaticalement incorrecte.
Mon frère est dans le jardin.
Dans cette phrase, mon et le sont des déterminants. Leur suppression produirait une phrase incorrecte :
* Frère est dans jardin.
2° Le déterminant s’accorde toujours en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.
C. L’épithète
C’est la fonction de l’adjectif qualificatif directement lié au nom et qui lui confère une qualité particulière :
Une cuisinière. Une bonne cuisinière.
épithète
Un hôtel. Un hôtel infâme.
épithète
Remarque. L’épithète n’est pas un élément indispensable dans la phrase. Sa suppression n’entraîne qu’une diminution de l’information :
Le majestueux aigle noir planait.
épithète épithète
L’aigle planait.
D. Le complément de détermination
Le complément de détermination (ou complément du nom) est la fonction du sous-groupe nommai qui s’adjoint au noyau et le complète :
Le rat des champs.
La porte en bois.
Une table de salon, en chêne massif.
Remarque. Le complément de détermination est aussi appelé complément du nom ou complément déterminatif.
III. FONCTIONS DES CONSTITUANTS DE LA PHRASE
Généralités
La fonction désigne le rôle que joue un élément par rapport aux autres dans une phrase. Elle est à distinguer du terme de nature ou de celui de classe qui spécifient la catégorie grammaticale (nom, adjectif, verbe...) à laquelle appartient le mot.
Dans la phrase :
Les enfants chantent.
enfants, qui fait partie du groupe nominal sujet, a pour fonction, sujet, et pour nature ou classe, nom.
1. Les fonctions dans le groupe nominal sujet
E. L’apposition
C’est une construction où le terme (ou le membre de phrase) apposé est toujours séparé du terme auquel il se rapporte par une virgule : il est ainsi mis en relief et sa fonction est identique au terme ou au membre auquel il se rapporte (sujet, objet, attribut, etc.). L’apposition a un caractère prédicatif.
Penauds, les enfants sortirent de la salle.
apposition
2. Les fonctions essentielles
Dans une phrase simple à trois composantes, il y a trois fonctions fondamentales, dites essentielles : le sujet, le complément ou l’attribut qui s’organisent autour du verbe considéré comme pivot.
sujet verbe complément ou attribut
pivot
A. Le noyau
Désigne le nom principal du groupe nominal.
L'enfant de ma voisine chante.
noyau
Remarque. Le noyau est aussi appelé mot support ou chef de groupe.
A. Le sujet
1° Le sujet est la fonction qui confère au verbe sa catégorie de personne, de nombre et éventuellement de genre.
Le vent souffle.
Les derniers beaux jours étaient très ensoleillés.
B. Le complément du verbe
On distingue :
1° Le complément d’objet ou l’objet représente :
- soit le point d’application du procès. Marie fréquente Pierre.
- soit le résultat du procès. Il fait des bêtises.
- soit la matière à laquelle le procès s’applique. Je mange du chocolat.
2° Le complément circonstanciel :
Il travaille le soir.
Il marche dans la rue.
Il est venu à pied.
Remarque.
1° Le complément d’objet se caractérise par :
- sa construction directe,
- sa possibilité de devenir sujet si le verbe est à la voix passive. 2° Le complément circonstanciel est mobile :
Le soir, il travaille. Il travaille le soir.
C. L’attribut
C’est le rôle joué par le nom ou l’adjectif qualificatif reliés au sujet ou au groupe nominal sujet par :
1 ° le verbe être.
Il est pâle.
2° un verbe qui exprime un état : devenir, paraître, sembler, demeurer... Ceux-ci sont appelés des verbes d’état.
Nos adversaires semblent défaitistes.
Remarque. Tout comme le complément, l’attribut est situé généralement à la droite du verbe, pivot de la phrase.
IV. MANIPULATIONS ET TRANSFORMATIONS DE LA PHRASE
1. Manipulations
Dans toutes les langues du monde, une même idée peut être exprimée de plusieurs manières. Tout dépend de l’effet que l’on veut produire. En français, il existe plusieurs types de manipulations qui, si elles sont bien maîtrisées, permettent une facilité d’écriture et d’expression, et la saisie des structures de fonctionnement de la langue elle-même.
A. La substitution
C’est une procédure qui, à l’intérieur d’un groupe nominal ou d’un groupe de mots, consiste à remplacer un élément par un autre de la même classe
ou de la même nature.
Déterminant : Le Un  Ce Mon Château
Nom : La Fourmi  Taupe Lionne
Verbe : La rue est devient paraît dangereuse
B. La réduction ou effacement
C’est une procédure qui consiste à supprimer un élément d’un groupe de mots ou d’une phrase.
Dans la forêt lointaine chante un oiseau à la voix mélodieuse.
Dans la forêt chante un oiseau.
Chante un oiseau.
La procédure de la réduction permet de reconnaître dans une phrase le: constituants obligatoires ou essentiels :
Le puissant et gigantesque cyclone balaie tout sur son passage. groupe nominal sujet groupe nominal complément
Dans cette phrase nous avons deux groupes nominaux, l’un sujet, T autre complément. Les déterminants, tels que le, son, ne peuvent être supprimés sans modifier la grammaticalité de la phrase.
* Puissant et gigantesque cyclone balaie tout sur passage.
La réduction des éléments de la phrase débouche sur une phrase minimale celle constituée d’un sujet et d’un verbe :
Le cyclone balaie.
C. Le déplacement
1° À l’intérieur d’un groupe dans la phrase ou à l’intérieur d’un groupe nominal, le déplacement consiste à modifier la place d’un élément ou d’un groupe d’éléments.
J’irai à la montagne cet été.
Cet été, j’irai à la montagne.
Mais, dans une phrase ou dans un groupe nominal, tous les éléments ne soni pas déplaçables. Il en est ainsi des déterminants, des compléments d’objet direct. Nous y reviendrons dans les paragraphes consacrés à ces notions.
2° L’adjectif qualificatif en position d’épithète est facilement déplaçable. Mais, quelquefois, l’opération entraîne une profonde modification de la signification (voir les adjectifs qualificatifs).
L’animal furieux s'agite.
Le furieux animal s'agite.
La femme bonne.
La bonne femme.
D. L’expansion ou l’adjonction
Cette opération manipulatoire s’oppose à la réduction ou à l’effacement. Elle consiste à enrichir, en ajoutant d’autres mots, un groupe nominal ou un groupe dans une phrase.
La fille passe.
On peut obtenir les expansions suivantes :
La belle fille passe.
La belle fille peureuse passe.
La belle fille peureuse aux yeux verts passe dans la rue.
La belle fille peureuse aux yeux verts, qui est ma voisine, passe dans la rue ensoleillée et bruyante.
E. La permutation
C’est une opération qui permet d’intervertir les places de deux mots ou groupes de mots. Elle a pour résultat la modification du sens de la phrase :
Le renard épie la poule.
groupe complément
nominal d’objet
sujet direct
La poule épie le renard.
groupe complément
nominal d’objet
sujet direct
Remarques. Ce genre de permutation entre le complément d’objet direct et le sujet permet de mieux saisir la notion de groupe nominal sujet, c’est-à-dire celui qui fait l’action :
Dans une phrase comme :
Le chat mange la souris
à moins d’un effet de sens particulier, la permutation
La souris mange le chat
échappe aux faits d’expérience.
Il en est de même pour la permutation suivante :
Mon petit-frère mange une tarte
groupe nominal complément
sujet d’objet direct
Une tarte mange mon petit frère cet énoncé n’est pas vraisemblable. En revanche, dans les permutations telles que :
Le chasseur poursuit le lion
Le lion poursuit le chasseur ou
Pierre salue Paul.
Paul salue Pierre
l’énoncé est tout à fait admissible et concevable.
Dans ce dernier exemple, il y a eu deux phases de transformation :
1° une nominalisation de phrase simple :
La neige tombe —♦ La chute de la neige.
2° un enchâssement du groupe nominal obtenu dans la deuxième phrase : La chute de la neige m'endort.
D. Transformation passive
F. La commutation
Elle consiste à remplacer un mot ou un groupe de mots par un autre appartenant à la même classe ou ayant la même nature. Dans ce cas, on a des ensembles qui, syntaxiquement, ont la même fonction. En ce sens, la commutation équivaut à la substitution (voir A).
2. Transformations
Les manipulations de phrase sont aussi des transformations. Mais du fait que certaines procédures affectent tout l’ensemble de la phrase, on leur réserve le terme de transformations.
Une transformation est une opération syntaxique qui permet, tout en gardant le sens général de la phrase, de passer d’une première forme d’expression à une seconde.
La transformation peut s’exercer sur un groupe nominal, sur une phrase simple ou sur deux phrases simples indépendantes. La transformation est indiquée par une flèche —+.
A. Transformations du groupe nominal
1° Un groupe nominal entier peut être remplacé par un pronom (personnel, possessif, démonstratif...). On parle alors de pronominalisation.
On reste à la maison —► On y reste.
Je choisis cette petite rue —► Je choisis celle-ci.
2° Un adjectif qualificatif ou une proposition relative peuvent être transformés en nom. Il s’agit d’un processus de nominalisation.
Un repas insipide —♦ l’insipidité du repas.
adjectif nom
qualificatif
Un enfant qui pleure —» les pleurs de l'enfant.
proposition nom
relative
Remarque. Dans ces exemples, les noms résultant de la transformation deviennent les noyaux ou mots supports (insipidité, pleurs). Ceux qui jouaient ce rôle dans les phrases initiales (repas, enfant) deviennent des compléments de détermination (ou compléments du nom).
B. Transformation de la phrase simple
Il est possible de transformer une phrase simple en un groupe nominal.
L’oiseau chante —♦ le chant de l’oiseau.
Les clients circulent dans le magasin —+ la circulation des clients dans le magasin.
Remarque. Ici, le verbe de la première phrase devient un nom dans la seconde, et le sujet initial devient complément de détermination (ou complément du nom).
C. Transformations sur deux phrases simples indépendantes
Soit les phrases simples indépendantes :
La neige tombe. Je m'endors.
La chute de la neige m'endort.
Dans la transformation passive, le verbe de la forme active se met à la forme passive, accompagné de l’auxiliaire être (voir voix passive). Le sujet de la forme active devient le complément d’agent du verbe passif introduit par la préposition par.
V. LA PHRASE COMPOSÉE
Généralités
Une phrase composée est constituée d’au moins deux phrases simples ou propositions indépendantes.
Considérons les deux phrases simples suivantes :
Le réveil sonne.
Je me lève.
Mises bout à bout, on obtient la suite :
Le réveil sonne et je me lève
qui est une phrase composée.
Remarques.
1° La phrase composée est formée d’autant de groupes nominaux sujets et de groupes verbaux qu’il y a de phrases simples.
2° Dans la phrase composée, il y a autant de propositions qu’il y a de verbes conjugués.
1. Construction de la phrase composée
Pour constituer une phrase composée, les phrases simples peuvent être coordonnées, reliées, juxtaposées ou intercalées.
1° Elles peuvent être coordonnées, c’est-à-dire reliées entre elles par une conjonction de coordination : mais, ou, ni, car, donc, et, or.
On frappe à la porte et je l’entrouve.
Il est malade, mais je n 'en tiens pas compte.
2° Elles peuvent être reliées par un mot de liaison : ensuite, puis...
Il retire son manteau, puis je le lui prends.
3° Elles peuvent être juxtaposées, c’est-à-dire séparées entre elles seulement par un signe de ponctuation : virgule, point-virgule, deux-points.
Le facteur sonne, je lui ouvre la porte.
La barricade tremblait ; lui, il chantait. (V Hugo)
4° Elles peuvent être intercalées entre les autres ou à l’intérieur des autres. Dans ce cas, la phrase simple intercalée se trouve placée entre virgules, entre parenthèses ou entre tirets :
Il me fit - je ne sus jamais pour quelles raisons - des confidences.
2. De la phrase composée à la phrase
complexe
On peut transformer une phrase composée en phrase complexe en substituant à l’une des phrases simples une proposition subordonnée circonstancielle. Cette opération permet de marquer :
1° l’expression du temps :
Il se fait tard, je me couche.
Quand il se fait tard,ye me couche.
2° l’expression de la conséquence :
Il a essuyé une averse, il est enrhumé.
Il a essuyé une averse si bien qu’il est enrhumé.
3° l’expression de la cause :
Il a essuyé une averse ; il est enrhumé.
Il est enrhumé parce qu’il a essuyé une averse.
4° l’expression de la condition :
Il est enrhumé, il reste au lit. S’il est enrhumé, il reste au lit.
5° l’expression de l’opposition ou de la concession :
Il est enrhumé, il va en classe.
Il a beau être enrhumé, z7 va en classe.
Il va en classe bien qu’il soit enrhumé.
VI. LA PHRASE COMPLEXE
1. De la phrase simple à la phrase complexe
Les voyageurs attendent le train
est une phrase simple que l’on peut transformer en phrase complexe.
A. Addition
1° On obtient une phrase complexe en complétant le groupe nominal (sujet ou complément) par une proposition subordonnée relative.
Les voyageurs qui vont à Strasbourg attendent le train. Les voyageurs attendent le train qui est en retard.
2° On obtient une phrase complexe en complétant le groupe verbal par une ou plusieurs propositions circonstancielles.
Les voyageurs attendent le train parce qu’il est en retard.
B. Substitution
1° On obtient une phrase complexe en mettant à la place de l’épithète, du complément de détermination (ou complément du nom) ou de l’apposition une proposition subordonnée relative.
Cette fenêtre ouverte est suspecte.
épithète
Cette fenêtre qui est ouverte est suspecte.
proposition subordonnée relative
Le jardin de mon oncle est beau.
complément de
détermination
Le jardin qui appartient à mon oncle est beau.
proposition subordonnée
relative
Ce jardin, unique en son genre, est merveilleux.
apposition
Ce jardin qui est unique en son genre est merveilleux.
proposition subordonnée relative
2° On obtient une phrase complexe en substituant au complément d’objet un groupe nominal, une proposition subordonnée conjonctive, une proposition subordonnée infinitive ou une proposition subordonnée interrogative indirecte.
Les voyageurs attendent le train.
complément d’objet
Les voyageurs attendent que le train arrive.
proposition subordonnée
conjonctive
J’entends le chant des oiseaux.
groupe nominal complément d’objet
J’entends chanter les oiseaux.
proposition subordonnée infinitive
Je ne comprends pas son retard.
complément d’objet
Je ne comprends pas pourquoi il est en retard. proposition subordonnée interrogative indirecte
3° On obtient une phrase complexe en substituant au groupe nominal complément circonstanciel une proposition subordonnée circonstancielle.
Je déambule par beau temps.
groupe nominal complément circonstanciel
Je déambule quand il fait beau.
proposition subordonnée
circonstancielle
2. Les constituants de la phrase complexe
La phrase complexe est formée de plusieurs éléments ou membres (que l’on pourrait aussi appeler propositions) entretenant entre eux des relations de dépendance.
Ces propositions peuvent être subordonnées, coordonnées ou juxtaposées.
A. La subordination
1° Une phrase ou une proposition est dite subordonnée à une autre quand elle joue un rôle de complément, de sujet ou d’attribut par rapport à un élément de la première ou à celle-ci tout entière.
Je dis qu’il viendra.
lre 2e proposition
C’est la jeune fille qui vend des chapeaux.
1\" proposition 2e proposition
Ces deux phrases contiennent chacune deux propositions. La seconde dépend de la première : elle lui est subordonnée. On l’appelle proposition subordonnée, et la première, proposition principale.
La subordination se définit comme la relation de dépendance qui unit, au sein d’une même phrase, des propositions de fonction différente.
2° Les propositions subordonnées peuvent compléter :
a) un groupe nominal.
C’est le cas des propositions relatives :
La lettre que j’ai écrite est illisible.
Dans cette phrase, la proposition relative complète le noyau du groupe nominal {lettré).
b) un groupe verbal ou bien toute la phrase.
C’est le cas des propositions conjonctives, infinitives, interrogatives indirectes et participâtes :
Je sais pourquoi il se cache.
Dans cette phrase, la proposition subordonnée interrogative indirecte complète 1e verbe sais.
Nous y reviendrons en détail dans tes chapitres consacrés à chaque type de proposition.
B. La coordination
Dans une phrase complexe, plusieurs propositions subordonnées peuvent être reliées entre elles par des conjonctions de coordination.
Il me dit qu 'il viendrait me voir, mais qu 'il ne resterait pas longtemps.
Une proposition subordonnée est coordonnée à une autre lorsque les deux ont la même fonction dans la phrase.
C. La juxtaposition
Le lien de juxtaposition qui unit certaines propositions peut être traduit par un rapport de subordination.
Tu bouges, je tire.
Ces deux propositions juxtaposées expriment une idée de condition. On pourrait dire :
Si tu bouges, je tire.
De même dans la phrase :
Je suis enrhumé, je reste au lit
on pourrait dégager une relation de cause :
Parce que je suis enrhumé, je reste au lit
ou de conséquence :
Puisque je suis enrhumé, je reste au lit.

« Il.

LA PHRASE SIMPLE 1° Une phrase simple est une phrase constituée d'éléments essentiels et obligatoires qui permettent d'obtenir une signification.

Ces éléments obli­ gatoires sont : a) le sujet ou le thème ; b) le verbe ou le prédicat.

Uenfant joue.

sujet verbe Remarque.

Les notions de « sujet » et de « verbe » ne permettent pas toujours de rendre parfaitement compte de la réalité.

Aussi préférons­ nous ici la terminologie des« grammaires modernes ».

2° Pour l'exprimer autrement, on dira que la phrase simple est constituée d'un groupe nominal sujet et d'un groupe verbal.

Uenfant de ma voisine chante ce matin.

groupe nominal sujet groupe verbal Pour permettre de mieux visualiser la définition, on peut ainsi la mettre en formule: P=GNS+GV Ce qui se lit : la phrase simple (P) est composée d'un groupe nominal sujet (GNS) et d'un groupe verbal (GV).

Cette formule peut être encore représentée sous forme d'arbre, ce qui donne: Phrase L'enfant de ma voisine chante ce matin.

�� Groupe nominal sujet 1 1 1 Uenfant de ma voisine thème Remarques.

Groupe verbal 1 1 1 chante ce matin.

prédicat 1° Le groupe nominal sujet désigne ce dont on parle.

Le groupe verbal re­ présente ce que l'on dit du groupe nominal sujet.

2° II existe également des phrases simples réduites à un seul élément, à un seul mot pour exprimer : a) Un ordre : Sortez ! b) Une exclamation : Idiot ! Drôle ! Bizarre ! c) Une réponse ou une question : Non.

Quoi ? Encore ? Ill.

FONCTIONS DES CONSTITUANTS DE LA PHRASE Généralités La fonction désigne le rôle que joue un élément par rapport aux autres dans une phrase.

Elle est à distinguer du terme de nature ou de celui de classe qui spécifient la catégorie grammaticale (nom, adjectif, verbe ...

) à laquelle ap­ partient le mot.

Dans la phrase : Les enfants chantent.

enfants, qui fait partie du groupe nominal sujet, a pour fonction, sujet, et pour nature ou classe, nom.

1.

Les fonctions dans le groupe nominal sujet A Le noyau Désigne le nom principal du groupe nominal.

L'enfant de ma voisine chante.

noyau Remarque.

Le noyau est aussi appelé mot support ou chef de groupe.

Grammaire B.

L'actualisation 1° C'est le rôle joué par le déterminant (article, adjectif possessif, adjectif démonstratif...) et qui, par sa présence, permet de mettre en situation le nom (ou le mot) dont on veut dire quelque chose.

La suppression du déterminant peut, dans certains cas, rendre le reste de la phrase grammaticalement in­ correcte.

Mon frère est dans le jardin.

Dans cette phrase, mon et le sont des déterminants.

Leur suppression produi­ rait une phrase incorrecte : * Frère est dans jardin.

2° Le déterminant s'accorde toujours en genre et en nombre avec le nom au­ quel il se rapporte.

C.

L'épithète C'est la fonction de l'adjectif qualificatif directement lié au nom et qui lui confere une qualité particulière : Une cuisinière.

Une bonne cuisinière.

épithète Un hôtel.

Un hôtel infâme.

épithète Remarque.

L'épithète n'est pas un élément indispensable dans la phrase.

Sa suppression n'entraîne qu'une diminution de l'information : Le majestueux aigle noir planait.

épithète épithète L' aigle planait.

D.

Le complément de détermination Le complément de détermination (ou complément du nom) est la fonction du sous-groupe nominal qui s'adjoint au noyau et le complète : Le rat des champs.

La porte en bois.

Une table de salon, en chêne massif.

Remarque.

Le complément de détermination est aussi appelé complé­ ment du nom ou complément déterminatif.

E.

L'apposition C'est une construction où le terme (ou le membre de phrase) apposé est toujours séparé du terme auquel il se rapporte par une virgule : il est ainsi mis en relief et sa fonction est identique au terme ou au membre auquel il se rapporte (sujet, objet, attribut, etc.).

L'apposition a un caractère prédicatif.

Penauds, les enfants sortirent de la salle.

apposition 2.

Les fonctions essentielles Dans une phrase simple à trois composantes, il y a trois fonctions fondamen­ tales, dites essentielles : le sujet, le complément ou l'attribut qui s'organisent autour du verbe considéré comme pivot.

sujet verbe complément ou attribut pivot A Le sujet 1° Le sujet est la fonction qui confère au verbe sa catégorie de personne, de nombre et éventuellement de genre.

Le vent souffle.

Les derniers beaux jours étaient très ensoleillés.

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