Goya (Francisco de Goya y Lucientes. dit Francisco de), 1746-1828, né à Fuendetodos, près de Saragosse, peintre et graveur espagnol. La trajectoire de Goya, promis à un destin d'artiste provincial (son père était doreur de retables dans un petit village d'Aragon) et devenu un des grands noms de la peinture européenne, est de mieux en mieux connue grâce aux travaux qui, depuis 1950, ont contribué à le sortir de la légende et à mettre en évidence une oeuvre se distinguant par une variété de thèmes et de techniques d'une ampleur stupéfiante. Peintre officiel. Né l'année de la mort de Philippe V, Goya grandit pendant le règne de Ferdinand VI (1748/1759), mûrit pendant le règne de Charles III (1759/1788) et, nourri par l'espoir des Lumières, atteignit la gloire avec l'avènement de Charles IV (1788/1808) qui en fit son peintre de Chambre. Il prit conscience de la faiblesse de ce souverain, des turpitudes de sa cour, des persécutions contre les intellectuels et politiciens éclairés dont il était devenu l'ami. Déçu par tout cela, lassé des commandes officielles, il vécut une crise profonde et commit l'imprudence de partir en Andalousie sans en solliciter l'autorisation, attitude étonnante chez un homme toujours soucieux de ne point perdre les avantages acquis par son ascension sociale. Surpris par la grave maladie qui le condamnait à la surdité, il eut besoin de toute l'habileté de son ami, l'érudit et collectionneur Sebastián Martínez, pour justifier son absence auprès du roi. Imagination et recherche. Il fit alors connaissance de la duchesse d'Albe. Il osa désormais se livrer, en marge des commandes royales, à d'autres créations où s'affirma son imagination. Les dernières années du règne de Charles IV ont marqué son triomphe comme peintre de cour (la Famille de Charles IV, les Majas, et des portraits), mais aussi un des sommets de sa peinture religieuse à San Antonio de la Florida (1798). C'est à cette époque également qu'il peignit les Caprices (1799), offerts au roi pour éviter les poursuites de l'Inquisition. Ses cahiers de dessins témoignent d'une recherche incessante. Avec l'abdication du roi en faveur de Ferdinand VII, puis celle de ce dernier pour Napoléon, le désarroi de Goya et de ses amis libéraux s'intensifia. L'invasion napoléonienne, le règne de Joseph Bonaparte, l'espoir suscité par la Constitution de 1812, puis le retour de l'absolutisme de Ferdinand VII ont suscité des chefs-d'oeuvre douloureux : Désastres (1810), 2 et 3 mai 1808, le Colosse ( 1808-1810). Craignant la répression, l'artiste s'isola dans la Quinta del Sordo qu'il avait achetée au bord du Manzanares et peignit sur ses murs les Peintures noires, hantées par la mort. Les gravures des Proverbios y Disparates ( « Proverbes et Extravagances « ou « Folies «) expriment aussi l'angoisse d'un univers hallucinatoire. Goya allégua des motifs de santé pour demander au souverain l'autorisation de se rendre en France. Il rejoignit à Bordeaux, en 1824, ses amis libéraux et y mourut en 1828 après des années d'activité encore intense pendant lesquelles il privilégia les scènes de tauromachie. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Goya - La Maja nue (1797-1800), page 2203, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Désastres de la guerre (les) eau-forte Espagne - Arts - Beaux-arts Espagne - Arts - Beaux-arts - Les temps modernes fantastique fresque - Déclin et renouveau gravure - Une histoire prestigieuse - Un art à part entière Madrid nu Prado (musée national du) réalisme - Le réalisme en art - Introduction romantisme - Peinture - En France Saragosse tapisserie - L'âge d'or des grandes manufactures françaises Les livres Désastres de la guerre (les), page 1436, volume 3 eau-forte, page 1542, volume 3 Goya - Autoportrait (détail), page 2203, volume 4 Goya - Le Grand Bouc (1798), page 2203, volume 4 temps - Saturne dévorant ses enfants, de Goya, page 5123, volume 9 Espagne - détail de la Marquise de la Solona, page 1710, volume 3 Espagne - Goya, El Tres de Mayo (1814), page 1724, volume 3
