Gogol Nikolaï Vassilievitch , 1809-1852, né à Sorotchintsy, écrivain russe.
Publié le 29/10/2013
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Gogol Nikolaï Vassilievitch , 1809-1852, né à Sorotchintsy, écrivain russe. D'une famille de petits hobereaux provinciaux, il passa son enfance en Ukraine. Il est frappant de trouver chez Gogol, dès son adolescence, un sentiment de dédoublement dont il fit ensuite la matière de ses récits : il était à la fois ambitieux (il se croyait destiné à servir la Russie) et médiocre dans ses études, apte à saisir les moindres travers des gens et cherchant obstinément le bien dans la beauté. En 1828, il découvrit, en petit fonctionnaire, l'immense capitale de la Russie, Saint-Pétersbourg. Dans l'indifférence générale, il y publia un poème, qui se démarquait des romantiques allemands ( Hans Küchelgarten). Il partit alors vers l'Allemagne, amorçant le systématique mouvement de retrait qui suivit chacune de ses oeuvres, comme si la fuite seule avait pu pallier autant l'échec que la réussite. De retour à Saint-Pétersbourg, il publia, avec succès cette fois, des contes inspirés du folklore ukrainien et où il mêla le détail réaliste le plus acéré à une poésie du fantastique (les Soirées du hameau, 1831 ; Mirgorod, 1835). Le fantastique comique tourna, dans le cadre de Saint-Pétersbourg, à un rire beaucoup plus inquiétant : le Journal d'un fou , le Nez , la Perspective Nevski rassemblés dans Arabesques ( 1835) sont autant de petits chefs-d'oeuvre terrifiants par la tranquillité avec laquelle les plus sordides obsessions s'emparent du monde et des humains. Poète de l'horreur quotidienne, Gogol prôna pourtant une esthétique où beau et bien se liaient harmonieusement : rarement sans doute oeuvre plus étrangère aux projets explicites d'un auteur fut écrite. De là, l'inconfort que Gogol ressentit à la réception de chacune de ses oeuvres. Après une pièce satirique, l'Inspecteur général (1836), il partit à l'étranger, fuyant autant les réactions enthousiastes que critiques. Installé en Italie, il trouva dans la beauté romaine de quoi alimenter son désir de bonté, mais c'était pour mieux écrire, loin de la Russie, loin de la foule de ses monstres, l'enfer qui s'y présentait : telles furent les Âmes mortes (1841). Dans l'idée de Gogol, à l'instar de Dante, un purgatoire et un paradis devaient suivre, où le diabolique des manies et des obsessions vaines céderait enfin au merveilleux divin des soucis moraux et religieux. Il publia, en 1846, ses Passages choisis de ma correspondance avec mes amis où il tenta d'exposer cet édifiant programme. L'ouvrage fut mal reçu, les idées naïvement pieuses de Gogol n'ayant jamais la puissance hallucinatoire de ses monstrueuses caricatures du quotidien. Après des années de doute, d'inquiétude métaphysique, partagé entre la tentation religieuse et la vocation d'écrivain, il brûla finalement le manuscrit de la seconde partie des  mes mortes, et, refusant d'être soigné ou nourri, il s'éteignit quelques jours plus tard, laissant la place à une nouvelle littérature russe, vivifiée par lui sans qu'il s'en doutât : Tourgueniev, Dostoïevski, Bielyï reconnurent tous par la suite leur dette envers Gogol. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Pouchkine Aleksandr Sergueïevitch Russie - Arts - Littérature - L'épanouissement de la littérature au XIXe siècle Tourgueniev Ivan Sergueïevitch Les livres Gogol Nikolaï, page 2186, volume 4 Russie - les Ames mortes, de Gogol, page 4547, volume 8
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