Giono Jean , 1895-1970, né à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), écrivain français.
Publié le 28/10/2013
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Giono Jean , 1895-1970, né à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), écrivain français. Fils d'un cordonnier piémontais et d'une blanchisseuse, il arrêta ses études en seconde et devint employé de banque afin de soutenir financièrement ses parents. Cela ne l'empêcha pas d'ajouter à la culture orale transmise par son père d'innombrables lectures. Sa première oeuvre (Naissance de l'Odyssée, achevée en 1927 et publiée en 1930) chante de cette double voix, avec un lyrisme déjà éblouissant, les nouvelles aventures d'un Ulysse au redoutable pays de l'imaginaire. Mais l'imaginaire chez Giono ne perd jamais la saveur charnelle de la terre, de ses fruits et de sa violence. Colline (1929), Jean le Bleu (1932), le Chant du monde (1934), Que ma joie demeure ( 1935) en firent un écrivain reconnu, dont on estima la poésie et la description du terroir, l'enfermant dans une étiquette d'écrivain régionaliste. Les rencontres antifascistes du Contadour semblèrent confirmer cette vision, avec leur opposition à la guerre (dont Giono avait connu les ravages et qu'il raconte dans le Grand Troupeau , 1931) et le voeu pieux de vivre une fraternité communautaire. Or, s'il y a une naïveté chez Giono, elle relève seulement de l'innocence - et l'on sait que seule l'innocence est apte à exprimer le tragique de l'existence, car elle seule n'en meurt pas. Les romans de Giono cultivent la violence comme les paysans soignent leurs oliviers, transfigurant des bucoliques en épopée. Les Deux Cavaliers de l'orage (1942) disent cette dualité de l'amour fou (entre deux frères) et le désir de puissance qui s'y exerce : le sang bénéfique du lien familial, de l'énergie vitale, de la force est le même que le sang maudit de la violence et de la mort. Arrêté en septembre 1939 comme pacifiste, puis relâché, Giono fut arrêté de nouveau en 1945 et accusé à tort de collaboration. Relâché en mars 1945, il sortit de la guerre découragé de toute initiative spectaculaire et se replia sur une oeuvre qui venait de connaître une forte inflexion ( Pour saluer Melville , 1941, et Fragments d'un paradis, 1944, furent, en ce sens, des oeuvres charnières). Giono commença son « cycle du hussard «, qui narre le mouvement incessant et joyeux jusque dans l'horreur d'un jeune hussard et de ses descendants (Angelo, 1946 ; Mort d'un personnage , 1949 ; le Hussard sur le toit , 1951 ; Un bonheur fou , 1957). Il écrivit aussi des « chroniques « qui, à travers des histoires émouvantes, pleines de tension dramatique et de rigueur stylistique, semblent consacrées à des questions économiques : qu'est-ce que la rareté ou la perte ? Comment donner de la valeur ? Que sont l'avarice ou la dépense ? Qu'estce que la gratuité ? Et qu'est-ce que l'écriture en son économie propre sinon don, octroi de valeur, dépense (Noé, 1948 ; les Grands Chemins , 1951 ; Ennemonde, 1961 ; l'Iris de Suse, 1970) ? Intéressé par le cinéma, Giono tourna deux courts métrages et un long métrage, Crésus (1960), histoire encore des métamorphoses de l'argent et de la perte, qui s'avèrent toujours, pour Giono, métamorphose des mots qu'un souffle épique pousse dans l'odyssée de l'écriture. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Arts - Littérature - Le XXe siècle Pagnol Marcel Paulhan Jean personnage roman - L'expérience du nouveau
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