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Gendre de m. Poirier (le)

Publié le 17/01/2019

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Gendre de m. Poirier (le), comédie en 5 actes et en prose d'Émile Augier et Jules Sandeau (1854). Emprunté à un roman de Sandeau {Sacs et Parchemins, 1851), le sujet nourrit une sorte de Bourgeois gentilhomme du xixe s. : la vieille aristocratie ruinée et la bourgeoisie parvenue font assaut de vilenie — par les hommes — et de noblesse — par les femmes (l'enfer balzacien de la « vie

 

privée » peint aux couleurs louis-philippardes).

« POIRIER.

— Je le veux.

Continuez.VATEL.

— Relevé : la carpe du Rhin à la Lithuanienne, les poulardes à la Godard...

le filet de bœuf braisé à laNapolitaine, le jambon de Westphalie, rôti madère....POIRIER.

— Voici un relevé plus simple et plus sain : la barbue sauce aux câpres...

le jambon de Bayonne auxépinards, le fricandeau à l'oseille, le lapin sauté.VATEL.

— Mais, monsieur Poirier...

je ne consentirai jamais....POIRIER.

— Je suis le maître ici...

entendez-vous? Continuez.VATEL.

— Entrées : les filets de volaille à la Concordat...

les croustades de truffes garnies de foie à la royale, lefaisan étoffé à la Montpensier, les perdreaux rouges farcis à la bohémienne.POIRIER.

— A la place de ces entrées, nous ne mettrons rien du tout, et nous passerons tout de suite au rôti, c'estl'essentiel.VATEL.

— C'est contre tous les préceptes de l'art.POIRIER.

— Je prends ça sur moi...

voyons vos rôtis.VATEL.

— C'est inutile, monsieur, mon aïeul s'est passé son épée au travers du corps pour un moindre affront, jevous donne ma démission.POIRIER.

— J'allais vous la demander, mon bon ami mais, comme on a huit jours pour remplacer un domestique....VATEL.

— Un domestique! monsieur, je suis un cuisinier.POIRIER.

— Je vous remplacerai par une cuisinière.

En attendant, vous êtes pour huit jours encore à mon service etvous voudrez bien exécuter le menu.VATEL.

— Je me brûlerais la cervelle plutôt que de manquer à mon nom.POIRIER, à part.

— Encore un qui tient à son nom ! (Haut.) Brûlez-vous la cervelle, monsieur Vatel, mais ne brûlezpas vos sauces....

Bien le bonjour.

(Vatel sort.) Et, maintenant, allons écrire quelques invitations à mes vieuxcamarades de la rue des Bourdonnais.

Monsieur le marquis de Presles, on va vous couper vos talons rouges !(Acte III, se.

iv, Calmann-Lévy, éditeur.) QUESTIONS D'EXAMEN I.

— L'ensemble.

— I/une des principales scènes du Gendre de M.

Poirier.

— Pourquoi M.

Poirier, ancien négociant engros, avait-il marié sa fille à un marquis, Gaston de Presles, un gentilhomme ruiné? (parler de son ambition : M.Poirier, le M.

Jourdain du règne de Louis- Philippe, espérait pouvoir devenir, grâce à l'influence politique de songendre, baron et pair de France); Quelle résolution prend-il quand il voit que son gendre ne veut pas servir sesdesseins? Son irritation est- elle justifiée? Quel intérêt présente cette scène? Qu'offre-t-elle de comique? (insistersur le caractère du cuisinier Vatel). II.

— L'analyse du morceau.

— Distinguez les différentes parties de la scène : a) Le monologue de M.

Poirier; b) M.Poirier et le portier; c) M.

Poirier et le cuisinier; M.

Poirier dit, en parlant de son gendre : Je vois bien qu'il n'y a rienà tirer de lui.

Quel est le sens de ces paroles ? Quel ordre M.

Poirier donne-t-il à son portier? Par quelles expressionsce dernier marque-t-il son étonnement ? M.

Poirier ne paraît-il pas avoir plus de considération pour son cuisinier(Approchez, monsieur Vatel..., que pour son portier (Oui, François...) ? Parle-t-il toujours au cuisinier sur le mêmeton? Quel est le caractère du menu établi par Vatel ? M.

Poirier ne prend-il pas un malin plaisir à remplacer par unsimple menu bourgeois (la bonne soupe grasse..., le lapin sauté...) ce savant menu, aux termes recherchés? Nerappelle-t-il pas ici Harpagon parlant à son cuisinier ? Le mobile qui fait agir chacun de ces deux personnages est-ille même Quel sentiment éprouve Vatel en entendant parler M.

Poirier? Quel est son travers? III.

— Le style; — les expressions.

— Quelles vous paraissent être les qualités propres du style, dans cette scène?(le mouvement, la verve, la sobriété...) faire ressortir chacune de ces qualités); 30 Indiquez quelques imagesfamilières (J'ai assez fait le gros dos et la patte de velours...) — quelques expressions spirituelles, Que veut dire M.Poirier par ces mots : Monsieur le marquis de Presles, on va vous couper vos talons rouges ? IV.

— La grammaire.

— Quels sont les mots de la même famille que menu? Indiquez la composition des mots :gentilhommerie, affront) Conjuguez le verbe mourir au passé simple et au présent du subjonctif; Nature et fonctionde chacun des mots suivants : Il faut que cela finisse.

Rédaction.

— Pour quelle raison M.

Poirier veut-il réformer sa maison ? — Faites connaître l'impression que vouslaisse ce personnage.. »

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