GASCAR (Pierre Fournier, dit Pierre)

GASCAR (Pierre Fournier, dit Pierre), écrivain français (Paris 1916). Hanté par son expérience de la guerre [le Temps des morts, 1953), il poursuit dans ses nouvelles l'exploration fascinée de la cruauté humaine et animale [les Bêtes, 1953 ; la Barre de corail, 1958), avant de chercher, au-delà des symboles usés [les Chimères, 1969) et du dépaysement exotique [Chine ouverte, 1955), l'accord avec soi-même [l'Arche, 1971 ; Dans la est atteint, au milieu du xixe siècle, par les courants félibréens, qui s'incarnent notamment en Philadelphe de Gerde (1871-1952) et en Miqueû Camelat (1871-1962), qui lance, en 1893, VAlmanach bigourdin.

Au début du siècle, le félibre Bernard Sarrieu (1875-1935) fonde l'Escolo deras Pirenèos, puis Ismaël Girard, dit Delfin Dario, crée, en 1945, l'institut d'études occitanes. Le gascon recouvre ses normes classiques et le xxe siècle voit la vie culturelle et littéraire gasconne prendre un essor nouveau grâce à Honoré Dam-bielle (1873-1929), Raymond Lizop (1879-1969), André Pic (1910-1958), Pierre Bec (né en 1921), Xavier Ravier (né en 1930).

forêt humaine, 1976) et avec le monde, dans les Sources ( 1975), le Règne végétal (1981), le Fortin (1983).

Gascogne (littér.). si l'un des plus anciens troubadours, Cercamon (milieu du xiie s.), est d'origine gasconne, le Moyen Âge connaît surtout, dans le Sud-Ouest, l'épanouissement d'une littérature en Béarn ; en revanche, les siècles suivants consacrent, en Gascogne, la vitalité de nombreux centres littéraires. Ainsi à Bayonne, où Pierre Lesca (1730-1807) est l'auteur d'une cantate des Tilloliers, où, en 1776, un anonyme édite des Fables causides imitées de La Fontaine et où Mailli, en 1808, donne des Trucs è patacs dous cordeliès pleins de vie. Si Deldreuil (1796-1852) se situe dans la lignée de Villon, Justin Larrebat (1816-1868) se révèle un poète ronsardi-sant. Fondée en 1926, une académie gasconne continue à affirmer la présence patoisante à Bayonne. Dans les Landes, il faut attendre 1870 pour que soit sauvée une abondante littérature orale, grâce à Isidore Salles (1821-1900), au chanoine Daugé (1858-1945) et à Jean Duboscq (1858-1938), auteur de Rima-Ihotes en gascoun.

En Armagnac, une floraison de poètes naît au xvie siècle et se poursuit au xviie siècle. Si Pey de Garros passe au service du Béarn, Guillaume Ader fait éditer à Toulouse, en 1610, Lou Genti-lome gascoun et, en 1611, Lou Catounet gascoun; en 1620, Du Pré publie à Lectoure des Feuilles sibyllines ; de 1636 à 1642, Jean-Géraud Dastros (1594-1648) donne de nombreuses poésies. À la fin du xixe et au début du xxe siècle, comme dans les Landes, un nouvel élan littéraire se produit, auquel le clergé local participe activement : le chanoine Tallez (1846-1930) recrée la chanson populaire; l'abbé Sarran (1872-1928) publie, dès 1898, un Almanach de Gascogne. Aux côtés de Pierre de Libertat (pseudonyme de Marie-Thérèse Bargalat [1863-1933]) et de Paul Sabathé (1864-1937), auteur des vers de Las Mios buscalhos (1927), Joséphine Villeneuve (1862-1930) publie, en 1923, des Fablo-tos gascounos. Le pays de Bigorre, enfin,