galerie.

galerie. n.f. 1. ARCHITECTURE : espace plus long que large, couvert et servant au passage ou à la promenade, situé à l'intérieur d'un bâtiment (comme par exemple la Grande Galerie du Louvre ou la galerie des Glaces à Versailles), ou sur sa façade extérieure. Il peut affecter la forme d'un balcon (galerie des Rois à Notre-Dame) ou, situé au rez-de-chaussée, donner sur une cour ou un jardin intérieur ou bien sur la rue (galeries du Palais-Royal, à Paris). 2. ARTS : tout lieu destiné à recevoir des oeuvres d'art soit pour l'exposition, soit pour la vente. La vente des tableaux s'effectua longtemps dans l'atelier même de l'artiste ou à l'occasion de salons. Puis la corporation des marchands merciers prit en charge cette transaction. Les premiers marchands de tableaux firent leur apparition : simples commerçants, ils avaient des goûts éclectiques. Le XVIIIe siècle vit leur nombre augmenter ; le renom d'un Gersaint, installé dès 1718 au pont Notre-Dame, est parvenu jusqu'à nous. C'est la pesanteur du goût académique au XIXe siècle qui, par opposition, fit naître un nouveau type de marchands, défenseurs d'un art en train de se créer. Le rejet de l'impressionnisme par tout le circuit officiel de l'art incita Paul Durand-Ruel à promouvoir ce mouvement par d'autres moyens. Héritier d'une papeterie en 1855, il ouvrit peu après une galerie rue Lafitte, à Paris. Il jeta les bases de la galerie d'art : exclusivité de l'oeuvre d'un artiste en « échange « du soutien accordé, rationalisation des méthodes de vente, expositions personnelles. Le quartier de l'Opéra et la rue Lafitte devinrent le haut lieu des galeries : Josse et Gaston Bernheim défendirent les nabis, Ambroise Vollard exposa, en 1895, cent cinquante toiles de Paul Cézanne. Le nombre des galeries ne cessa de croître avec un déplacement d'abord vers le faubourg Saint-Honoré et la Madeleine : Daniel Kahnweiler, installé rue Vignon en 1907, joua un rôle essentiel pour le cubisme, Paul Guillaume, pour l'art nègre. Entre les deux guerres, la rive gauche fut préférée : André Breton et son éphémère galerie surréaliste, À l'Étoile scellée, Pierre Loeb, Jeanne Bucher, etc. Aimé Maeght, autre père fondateur, organisa, en 1947, 1949, 1950, les expositions « les Mains éblouies «. À Paris aujourd'hui, de nouveaux quartiers de prédilection sont apparus : Beaubourg depuis l'ouverture du Centre Pompidou, et plus récemment la Bastille... Les grandes galeries, dont les directeurs aiment à se faire appeler « galeristes «, sont devenues des entreprises complexes, où les secteurs édition, communication jouent un rôle capital. Le type même du nouveau « patron « est le New-Yorkais Leo Castelli qui, avec son réseau de friendly galleries, exerce une influence internationale.