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FROMENTIN (Eugène)

Publié le 17/01/2019

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FROMENTIN (Eugène), peintre et écrivain français (La Rochelle 1820 - Saint-Maurice 1876). Sa sensibilité maladive, nourrie (Lettres de jeunesse, 1909-1912) de « livres désolants » comme Volupté de Sainte-Beuve et le Lys dans la vallée de Balzac, cristallisera autour de l'amour malheureux pour une amie d'enfance, Jenny Chessé, qui en épousera un autre et mourra jeune, en 1844. Son imagination passionnée et nostalgique le poussera vers la « nature du Midi » : de trois voyages en Algérie et en Égypte il rapportera Un été dans le Sahara (1857), Une année dans le Sahel (1859) et les Notes d'un voyage en Égypte (1881). Moins curieux des mœurs que des paysages, Fromentin poursuit « l'ombre des pays de lumière » et la « transparence aérienne » du silence des espaces africains. Attention et humilité, telle est son attitude devant le clair-obscur des ciels d'Algérie aussi bien que devant la technique des Maîtres d'autrefois (1876) : ce qui cependant ne fait pas de l'art le calque du réel. Pour Fromentin, il n'y a pas d'autre réel en art que cette « vérité d'élection » : « la vraisemblance du vrai plutôt que le vrai ». En littérature, comme en peinture, l'œuvre ajoute au réel tous les harmoniques de la vibration intérieure, qui cherche à conserver « le charme particulier des choses que le temps ou la raison nous dispute » : c'est là la tonalité de Dominique (1863), roman autobiographique qui transpose dans le récit l'art pictural de « rendre l'atmosphère visible et de peindre un objet enveloppé d'air ». Comme la structure d'un paysage se réduit dans le souvenir à ses traits essentiels et à cette unité idéale qui fait les œuvres véritables, la mémoire du narrateur se fonde sur « un certain accord d'impressions » qui lui permet de revoir sa vie comme un spectacle donné par un autre et d'atteindre ainsi, à travers l'expérience la plus intime, à l'absolue objectivité de l'art.

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