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FRÉDÉRIC II, roi de Prusse

Publié le 17/01/2019

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FRÉDÉRIC II, roi de Prusse et écrivain d'expression française (Berlin 1712-

 

Potsdam 1786). Élevé par un précepteur (Duhan de Jandun) et une gouvernante (Mme de Rocoules) descendant de Français émigrés après la révocation de l'édit de Nantes, il fut, malgré son père, un grand lecteur de romans : il découvrit le monde dans le Télémaque de Fénélon et la morale dans Racine. En rapport épistolaire avec Voltaire dès 1736, il fit venir à sa cour (1750-1753) le philosophe, qui parvint à donner quelque légèreté au style pesant et inégal de son royal élève. Frédéric restaura l'Académie de Berlin, devant laquelle il présenta plusieurs mémoires et dissertations, dont De la littérature allemande ( 1780), critique féroce d'une langue « à demi barbare » et d'écrivains sans consistance qui se passionnent pour les pièces de Shakespeare, « ces farces ridicules dignes des sauvages du Canada » : il ne comprit rien à Goethe et condamna Gôtz von Berlichingen. Auteur d'Odes exécrables, d'une épopée burlesque (le Palla-dion), d'un poème didactique laborieux (l'Art de la guerre), Frédéric vaut moins par ses traités historiques (Anti-Machia-vel, 1740) que par ses Mémoires (Histoire de mon temps, publiée en 1788), ses petits essais (Examen critique du système de la nature, 1770) ou pamphlets politiques, et sa volumineuse Correspondance. Usant de ses amitiés (d'Alembert lut dans les salons parisiens un poème de Frédéric ridiculisant les Polonais qu'il venait d'écraser et d'annexer) pour tourner l'opinion européenne, et spécialement française, en faveur de sa politique, ce souverrain, plus réaliste que philosophe, ne se laissa, en revanche, jamais influencer par ses conseillers littéraires dans les affaires intéressant l'expansion de son royaume.

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