Franco-russe (Alliance)

                                   1891 -1894

En 1890, l’empereur d’Allemagne Guillaume II se sépare du chancelier Bismarck et s’éloigne de l’alliance russe, qu’il juge illusoire. La Russie se trouve donc sans allié et, malgré les répugnances du tsar et de ses conseillers à l’égard du régime républicain, elle se tourne vers la France. Elle avait d’ailleurs déjà trouvé dans la France un prêteur et un fournisseur d’armes dès la fin de 1888. En août 1890, le chef d’État-Major français assiste aux grandes manœuvres russes, et l’on parle alliance. En mai 1891, la Triple Alliance fut renouvelée entre l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie et, en juin, le gouvernement italien fit allusion, devant le Parlement, à un « accord méditerranéen « secret de 1887, qu’il avait conclu avec l’Angleterre. Plus conscient que jamais de son isolement, le gouvernement russe fait un nouveau pas vers la France et, le 27 août 1891, un échange de lettres engage les deux parties à se concerter « sur toutes les questions de nature à mettre en cause la paix générale « et, en cas de menace d’agression, à « s’entendre sur les mesures dont la réalisation de cette éventualité imposerait l’adoption immédiatement et simultanément aux deux gouvernements «.

Le 18 août 1892, une convention fut conclue entre les chefs d’État-Major. Si l’un des membres de la Triple Alliance mobilisait, France et Russie en feraient autant. Si la France est attaquée par l’Allemagne, ou par l’Italie soutenue par l’Allemagne, la Russie portera toutes ses forces contre l’Allemagne. Si la Russie est attaquée par l’Allemagne, ou par l’Autriche-Hongrie soutenue par l’Alle­magne, la France portera toutes ses forces contre l’Alle­magne. La France mettra en ligne au moins 1 300 000 hommes, la Russie au moins 700 000 à 800 000, le reste luttant contre l’Autriche-Hongrie. Les deux pays s’engagent à ne pas conclure de paix séparée. Le tsar, après avoir longtemps hésité, ratifia cette convention le 27 décembre 1893, et le gouvernement français le 4 janvier 1894.