flamenco - musique du monde.
Publié le 18/05/2013
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4. 1 Cadix
Le cante jondo, ou chant profond, est né à Cadix et dans les ports de la côte environnante (Sanlúcar de Barrameda, El Puerto de Santa María, San Fernando, Chiclana de la Frontera, Puerto Real).
C'est là qu'est conservé le fonds le plus riche
d’anciennes romances (ballades narratives), ancêtres du jondo.
Ces romances ou corridos constituent le tronc commun des tonás. Les tonás (de tonada, qui signifie « air de musique ») sont toujours interprétées sans accompagnement de guitare.
S'il
en existait autrefois une trentaine, on en dénombre seulement trois aujourd'hui : la petite, la grande et la toná du Christ.
D'autres chants sont à classer dans la même famille : les martinetes (ou chants de forgerons évoquant les coups de marteau sur
l’enclume), la carcelera, la debla et les saetas.
Les premiers grands noms de l'histoire du chant flamenco sont également originaires de Cadix, à savoir El Fillo, El Planeta, arrière-arrière-grand-père de Manolo Caracol, et surtout Enrique el Mellizo, qui a créé quelques-unes des principales variantes
du chant flamenco de base : siguiriyas, soleares, malegueñas et tangos. Les chants de Cadix se distinguent des autres par des différences de rythme et de mesure.
Les plus représentatifs sont les alegrías, les rumbas, les tanguillos et les bulerías.
4. 2 Jerez de la Frontera
Le chant originaire de Jerez de la Frontera se situe à mi-chemin entre le débordement joyeux des chants de Cadix et la gravité de ceux de Séville.
Si la ville de Jerez de la Frontera est le berceau du meilleur vin fin andalou, elle est également la terre
qui a fécondé le plus d'artistes flamencos.
Le XVIII e siècle a vu apparaître un grand nombre d'interprètes de tonás, qui ont cédé la place, au XIX e siècle, aux chanteurs de siguiriyas.
Les chanteurs de Jerez de la Frontera ont en outre créé le style de
chant court pour bulerías.
4. 3 Séville
Séville, et plus spécialement le quartier de Triana, a attiré des chanteurs et des danseurs de flamenco de toutes origines, mais surtout des professionnels de Cadix et de Jerez de la Frontera qui se sont installés dans la ville et ont créé les premières
académies de danse et les premiers cafés-concerts.
C'est pourquoi grand nombre des chants dits de Séville sont de simples dérivés des chants de Cadix.
Silverio Franconetti, que l'on peut tenir pour le véritable créateur du flamenco tel qu’il est
pratiqué aujourd'hui, est né et a été formé à Séville.
C'est de Triana que provient son chant le plus caractéristique, la soleá.
4. 4 Autres régions
Les chants des autres provinces andalouses (Huelva, Málaga, Grenade, Cordoue, Almería et Jaén) ont tous un tronc commun : le fandango.
La musique qui est née ici provient des fandangos mauresques.
Ceux-ci possèdent un rythme particulier qui,
en se libérant peu à peu du joug de la danse, a donné naissance, dans la seule province de Huelva, à plus de trente-deux variantes.
Málaga a également engendré d'autres rythmes, comme les verdiales, jaberas, rondeñas, jabegotes et malagueñas.
Cordoue a été le berceau des fandangos des villes de Cabra et de Lucena, et des zánganos de Puente Genil.
Quant à Grenade, elle a produit les fandangos de Peza et de Güejar Sierra.
À Almería et Jaén, certains chants évoquent le temps des exploitations minières et ont donné jour aux tarantas et tarantos. De nombreux chants puisent leur sève dans les terres du Levant, principalement celles de Murcie et de Carthagène.
La
récession des mines d'Almería explique que de nombreux ouvriers aient dû se déplacer jusqu’à La Unión, dans la région de Murcie, emmenant avec eux les chants hérités du fandango.
Plusieurs cafés-concerts se sont ouverts, dans lesquels s'est
produit Antonio Chacón, l'un des grands patriarches du flamenco, qui a créé les chants caractéristiques de la région : la petite et grande cartagenera, et la cartagenera des mines.
Au sud-ouest, en Estrémadure, les gitans de Badajoz ont eux aussi apporté leur quote-part au flamenco (Porrinas de Badajoz, par exemple, fut le premier d'une extraordinaire famille).
Ils ont créé deux styles particuliers, les jaleos et les tangos.
4. 5 Madrid et Barcelone
Madrid est depuis de très nombreuses années la capitale et le centre économique du flamenco (c'est dans un journal de la capitale qu'apparaît pour la première fois le mot de flamenco).
Les cafés-concerts, les cabarets et les théâtres madrilènes ont
accueilli tout au long de leur histoire les principales figures de la danse et du chant flamencos : parmi ces personnalités, Ramón Montoya, surnommé « le roi de la guitare », Angelillo, El Güito, Martín el Revuelo, El Lebrijano, Curro Fernández et Rafael
Romero, surnommé « el gallina », d’après le nom de la comptine enfantine « la Gallina papanata » qu’il chante à tout bout de champ.
Deux styles peuvent être considérés comme madrilènes : les anciennes soleares apolás et les jotillas.
Barcelone, terre d'accueil de travailleurs venus d'Andalousie et d'Estrémadure, possède une tradition et une personnalité propres.
La longue tradition flamenca de la capitale catalane est marquée par des noms incomparables, comme celui de la
danseuse Carmen Amaya, et par le développement d'un genre particulier, la rumba.
5 LE FLAMENCO AUJOURD'HUI
À partir des années 1920, on assiste à la disparition des cafés-concerts et à l'apparition des émissions de radio.
C’est à cette époque qu’ont également lieu les premières grandes programmations de flamenco dans les théâtres.
Après la guerre civile
espagnole, des personnalités comme Juanito Valderrama, Pepe Marchena, Pepe Pinto, Manolo Caracol et Lola Flores connaissent un grand succès.
Les années 1950 correspondent à une certaine « intellectualisation » du flamenco et à son
internationalisation.
C’est durant ces années que paraît en France (en pleine vogue espagnole lancée par Cocteau à Paris) une Anthologie de cante flamenca en un coffret de trois disques où sont notamment réunis Niño de Almaden, Pepe de la
Matrona et Rafael Romero, coffret qui reçoit le Grand Prix de l’Académie du disque.
En Espagne, la vénération dont fait l’objet le chanteur de flamenco Antonio Mairena et l’engouement qui s’ensuit pour tout ce qui a une connotation populaire donnent
naissance à un mouvement, le mairenismo, condensé néoclassique de bonnes manières et de débordements néfastes.
C’est précisément ce mairenismo qui fait que certaines grandes figures orthodoxes de ces dernières années ont eu plus de mal à
s'imposer (c’est notamment le cas des guitaristes Paco de Lucía, Tomatito et Manolo Sanlúcar, du danseur Mario Maya et des chanteurs Enrique Morente et Camarón de la Isla).
Les festivals et les concours organisés à cette époque mettent au jour de nouveaux talents.
Ainsi sont nées les vedettes des années 1960 : Juan Talega, Bernarda et Fernanda de Utrera, Perla de Cádiz et José Menese.
Dans les années 1970, 1980 et
1990, l'activité flamenca se concentre dans les festivals et les cabarets.
Madrid accueille tous les grands noms du chant et de la danse : Manolo Caracol, Antonio Mairena, La Paquera de Jerez, La Perla, El Fosforito, Fernanda et Bernarda de Utrera,.
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