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FENELON (1651-1715) - Notice biographique

Publié le 05/03/2011

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François de Salignac de la Mothe-Fénelon naquit le 6 août 1651, au château paternel, dans le département actuel du Lot. Il comptait parmi ses ancêtres des soldats, des diplomates, de hauts dignitaires de l'Église, et.il en résulta chez lui certain orgueil aristocratique que ne connut jamais son rival Bossuet. Après une excellente éducation donnée par ses parents eux-mêmes et un très court séjour à l'Université de Cahors, il vient terminer ses études au collège du Plessis dans la capitale et entre au séminaire de Saint-Sulpice en 1667. Ordonné prêtre, il rêve un instant de s'en aller prêcher la foi chrétienne aux infidèles de la Turquie et de l'Asie Mineure (lettre du 9 octobre 1675). Mais les instances de ses proches et le mauvais état de sa santé l'empêchent de réaliser son dessein, quoique sa vocation fût sincère et son enthousiasme ardent. D'autres occasions s'offrent bientôt à lui de déployer son zèle de prosélyte. Supérieur des Nouvelles-Catholiques de 1678 à 1689, il travaille à la conversion définitive des jeunes calvinistes, et, après la révocation de l'édit de Nantes, on lui confie la tâche de ramener au catholicisme les populations de l'Aunis et de la Saintonge. Cette mission, remplie avec moins de douceur qu'on ne l'a souvent prétendu, attire sur l'abbé de Fénelon l'attention de Louis XIV. Bossuet, le duc de Beauvilliers, M. de Chevreuse font nommer leur protégé précepteur du duc de Bourgogne(16 août 1689). 11 est élu membre de l'Académie le 7 mars 1693 ; il obtient, deux ans plus tard, l'archevêché de Cambrai, le 4 février 1695 ; il est l'ami d'un prince dont il forme l'esprit selon ses désirs. Tout sourit à l'ambitieux Fénelon; mais brusquement son amour de la domination va tout perdre. Une complaisance fâcheuse pour les idées de Mme Guyon l'entraîne dans la triste affaire du quiétisme. Combattu par l'évêque de Meaux, relégué dans son diocèse et séparé de son élève, le 1er août 1697, le prélat, malgré une vigoureuse résistance et malgré beaucoup de diplomatie, doit obéir aux ordres du pape et faire une soumission « pompeusement étalée« (9 avril 4699). La publication du Télémaque, où il critiquait par voie d'allusions la politique de Louis XIV, achève sa disgrâce. Désormais Fénelon ne quitte plus Cambrai que pour venir aux séances de l'Académie et il attend avec impatience l'arrivée au pouvoir du duc de Bourgogne. La mort de ce prince, en 1712, brise ses dernières espérances; et lui-même disparaît, le 7 janvier 1715, sans avoir pu donner sa mesure en politique ni jouer le grand rôle auquel aspirait, confiant dans sa merveilleuse souplesse, cet esprit chimérique et ambitieux.   

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