éthique - science.
Publié le 27/04/2013
Extrait du document
«
Socrate s’opposait aux sophistes.
Sa position philosophique, telle qu’elle est présentée dans les dialogues de son élève Platon, peut se résumer comme suit : la vertu est la connaissance ; seront vertueux ceux qui sauront ce qu’est la vertu ; le vice ou
le mal sont le résultat de l’ignorance.
Ainsi, pour Socrate, l’éducation doit être axée sur l’enseignement de la vertu en vue de développer le sens moral des hommes.
3. 2 Les écoles d’éthique grecques
La plupart des écoles grecques de philosophie morale puisèrent leur source dans les leçons de Socrate.
Quatre d’entre elles furent créées par ses disciples immédiats : l’école des cyniques, l’école des cyrénaïques, l’école des mégariques (fondée par
Euclide de Mégare) et les platoniciens.
Les cyniques, en particulier le philosophe Antisthène, considéraient que le souverain bien est la totale indépendance à l’égard des choses extérieures, que la maîtrise de soi représente la seule valeur irréductible et qu’il est possible de l’enseigner.
Les
cyniques méprisaient le plaisir, considéré comme un mal s’il constituait le principe de l’action.
Ils voyaient dans toute fierté un vice, y compris dans la fierté de l’apparence ou de la propreté.
On rapporte que Socrate dit à Antisthène : « Je peux voir ta
fierté par les trous de ta cape.
»
Les cyrénaïques, et notamment Aristippe de Cyrène, étaient hédonistes.
Ils postulaient que le plaisir est le souverain bien (pour autant que l’on ne place pas sa vie sous sa domination), qu’aucune sorte de plaisir n’est supérieure à une autre et qu’il
n’est mesurable qu’en termes de degré et de durée.
Les mégariques, disciples d’Euclide, affirmaient que le bien est « un », même si on l’appelle sagesse, Dieu ou raison, et que le bien est le secret ultime de l’univers qui ne peut être percé qu’au moyen de la recherche logique.
Selon Platon, le bien est un élément essentiel de la réalité.
Le mal n’a pas d’existence propre, il est plutôt un reflet imparfait du réel.
Dans ses dialogues (première moitié du IVe siècle av.
J.-C.), il soutient que la vertu humaine consiste en l’aptitude
qu’a une personne à accomplir la fonction qui lui est propre dans le monde.
L’âme humaine comprend trois éléments : l’intellect, la volonté et l’émotion, dont chacun possède une vertu spécifique et remplit un rôle particulier chez une personne bonne.
La vertu de l’intellect réside dans la sagesse ou dans la connaissance des fins de la vie ; la vertu du courage correspond à la capacité d’agir, et celle des émotions à la tempérance ou à la maîtrise de soi.
La dernière vertu, la justice, est la relation
harmonieuse entre toutes les autres, chaque partie de l’âme accomplissant la tâche qui lui incombe et gardant la place qui lui est assignée.
Pour Platon, l’intellect doit être souverain, alors que l’on ne doit laisser agir la volonté qu’après l’intellect, et
qu’il faut assujettir les émotions à l’intellect et à la volonté.
Une personne juste dont la vie est ordonnée de la sorte est, pour cette raison, une personne bonne.
Aristote, qui fut l’élève de Platon, considérait que le bonheur est le but de la vie.
Dans son principal ouvrage sur l’éthique, l’Éthique à Nicomaque (fin du IVe siècle av.
J.-C.), il définissait la quête du bonheur comme une activité propre à l’Homme ; si
le plaisir accompagne une telle activité, il n’en est pas le but principal.
Le bonheur provient de cet attribut exclusivement humain qu’est la raison, celle-ci opérant en parfaite harmonie avec les autres facultés de l’Homme.
Aristote pensait que les
vertus sont essentiellement de bonnes habitudes et que, si l’on veut accéder au bonheur, l’Homme doit développer deux sortes d’habitudes : les habitudes de l’activité mentale, telle la connaissance, qui conduit à l’activité humaine la plus noble, à
savoir la contemplation, et les habitudes de l’action pratique et de l’émotion, comme le courage.
Les vertus morales sont des habitudes de conduite qui respectent le principe de la modération, celui du « juste milieu », et qui doivent être flexibles en
raison des différences entre les hommes et de la variation des facteurs extérieurs.
Ainsi, la quantité de nourriture à consommer par un individu doit être déterminée en fonction de la taille, de l’âge et des activités de celui-ci.
De façon générale,
Aristote considérait le moyen terme comme un état vertueux entre les deux extrêmes que représentent l’excès et l’insuffisance : ainsi, la générosité, en tant que vertu, est-elle le moyen terme entre dépense inconsidérée et avarice.
Pour Aristote, les
vertus intellectuelles et morales ne sont que des moyens en vue d’atteindre le bonheur qui résulte d’une pleine réalisation du potentiel humain.
3. 3 Le stoïcisme
La philosophie du stoïcisme s’est développée vers 300 av.
J.-C., pendant les périodes hellénistique et romaine.
En Grèce, les principaux philosophes stoïciens étaient Zénon de Citium, Cléanthe et Chrysippe.
À Rome, le stoïcisme fut la plus populaire
des philosophies grecques ; Cicéron est à ranger au nombre des Romains célèbres à avoir subi son influence.
Les grandes figures du stoïcisme de l’époque romaine furent le philosophe grec Épictète, et l’empereur et philosophe romain Marc Aurèle.
Aux yeux des stoïciens, la nature est une entité ordonnée et rationnelle : seule une vie menée en harmonie avec
la nature peut être bonne.
Affirmant que la vie est sous l’emprise des forces matérielles, les stoïciens recommandent cependant à chacun de s’en rendre aussi indépendant que possible.
Certaines vertus cardinales telles que la sagesse pratique, le
courage, le discernement et la justice permettent d’accéder à l’indépendance et de suivre la devise stoïcienne : « Endure et renonce.
» C’est de là que le terme « stoïque » en est venu à avoir le sens de courage dans la souffrance.
3. 4 L’épicurisme
Aux IVe et IIIe siècles av.
J.-C., le philosophe grec Épicure développa un système de pensée appelé plus tard épicurisme, qui faisait du plaisir, et tout particulièrement du plaisir intellectuel, le souverain bien et qui, à l’instar du stoïcisme, préconisait
une vie de tempérance, voire ascétique, entièrement consacrée à des activités contemplatives.
Le principal interprète romain de l’épicurisme fut le poète et philosophe Lucrèce, dont le poème De natura rerum (De la nature), composé au milieu du
Ier siècle av.
J.-C., constituait la somme d’idées provenant des doctrines cosmologiques du philosophe grec Démocrite et d’idées inspirées de la morale d’Épicure.
Les épicuriens cherchaient à atteindre le plaisir en conservant un état de sérénité, c’est-à-dire en éliminant tout trouble affectif.
Ils considéraient les croyances et les pratiques religieuses comme nocives parce qu’elles génèrent des interrogations sur
la mort et sur la vie après la mort, qui sont autant de sources de préoccupation pour l’Homme.
Les épicuriens pensaient qu’il est préférable de différer un plaisir immédiat en vue de parvenir à une satisfaction ultérieure plus sûre et plus durable ; aussi
insistaient-ils sur le fait qu’une vie bonne doit reposer sur la maîtrise de soi.
3. 5 L’éthique chrétienne
Les systèmes éthiques de l’âge classique furent destinés à l’aristocratie, notamment en Grèce, et nullement aux non-Grecs, dénommés « barbares », terme qui prit une connotation péjorative.
L’attitude adoptée envers les Barbares était semblable en
tout point à l’attitude envers les esclaves, décrits par Aristote comme des « outils vivants » et considérés comme tels par l’ensemble des citoyens.
C’est ce qui explique en partie que les philosophies contemporaines du déclin des religions païennes ne
suscitèrent pas l’adhésion populaire et que l’un des principaux attraits du christianisme consistait dans le fait qu’il procédait à l’extension de la citoyenneté morale à tous, même aux esclaves..
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