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(et pour cause!

Publié le 31/10/2013

Extrait du document

(et pour cause!) a été tenu totalement à l'écart (ce qui n'est pas inconstitutionnel) et dans l'ignorance (ce qui tait plus prudent). On crie à la folie -- car ce serait folie que de décider un désarmement douanier face à une conomie aussi forte que celle de l'Angleterre. n fait de désarmement, les mesures prises n'y ressemblent que d'assez loin : il n'y a plus de prohibitions mais 'abaissement des droits de douane sur les matières premières et les produits industriels laisse subsister une onne marge de protection; et il faudra attendre juin 1861 pour assister à l'abolition de l'échelle mobile qui rotégeait les céréaliers. ourtant, rien n'y fait: ni la décision de mettre en place un système de prêts destiné à aider les industriels à outenir la concurrence, ni les apaisements fournis par Rouher qui, très justement, rend aux choses leurs xactes proportions, en observant : « Il ne s'agit pas de libre-échange; il s'agit de mesures prudentes de nature hâter les progrès de l'industrie sans jamais en compromettre le développement. Est-ce qu'il y a du librechange avec un maximum de 30 p. 100 de droits protecteurs? « ne délégation de quatre cents industriels « monte « à Paris, demandant à voir l'empereur. Celui-ci refuse 'audience et résiste à toutes les pressions. Bien lui en prend. Schneider, le grand patron métallurgiste du reusot, qui n'a pas été le dernier à protester, va reconnaître dès 1864 que Louis Napoléon « a eu raison de evancer l'opinion publique de quelques années. Nos industriels ont pu, par leurs efforts et leurs sacrifices, ésister à la concurrence étrangère «. n avril 1878, Léon Say, ministre de la République, reconnaîtra à son tour le mérite de Louis Napoléon. Son ugement mérite l'attention car son auteur n'est pas suspect de complaisance : « La politique commerciale naugurée en 1860 et qui a été si féconde en heureux résultats nous a fait un bien dont nous jouissons comme n jouit de la santé, pour ainsi dire sans nous en apercevoir. « n tout cas, l'Angleterre est satisfaite. Elle sera loin, cependant, de répondre aux espérances de Louis apoléon. Sans doute est-il trop tôt encore... Elle fait quelques difficultés au moment de l'intervention française n Syrie; lors du rattachement de Nice et de la Savoie, elle appuie la Suisse quand celle-ci demande l'annexion u nord de la province, ce qui conduisit du moins à créer une zone franche douanière; elle joue un jeu ambigu n Italie; elle lâchera prise au Mexique. ans doute, tant de dynamisme et d'esprit d'initiative de la part de la France l'inquiète quelque peu. Elle craint robablement pour la Belgique, et n'apprécie que modérément l'expansion coloniale d'une aussi turbulente oisine. Au moment fatidique, elle ne sera pas là. ais du moins, si des ombres subsistent et si des orages surviennent parfois encore, tout conflit majeur sera vité. Deux grandes nations auront, grâce à Louis Napoléon, commencé à apprendre à vivre et à agir nsemble. a République n'aura, plus tard, qu'à emprunter la route qu'il a ouverte. Lorsque l'Entente cordiale sera enfin onsacrée après la dernière crise d'hystérie de Fachoda, comment nier qu'elle aura été très largement son euvre? *** a volonté de s'assurer l'alliance anglaise, de la conforter et de la faire vivre est probablement l'un des motifs de a décision prise par Louis Napoléon de s'engager aux côtés des Anglais, dans la guerre de Crimée, contre les usses. Décision paradoxale: Louis Napoléon, jeune homme, n'avait-il pas songé à s'engager dans les troupes usses contre les Turcs? Le voici allié du sultan contre le tsar. uerre inattendue mais importante: il s'agit du premier conflit européen depuis 1815. Ainsi, la Crimée marque on seulement l'entrée en scène de Louis Napoléon sur le théâtre extérieur, mais aussi et surtout le grand etour de la France dans le concert international en même temps que le premier vacillement de l'Europe du ongrès de Vienne. Guerre bizarre que personne ne semble avoir vraiment voulue et qu'on ne sait au juste omment mener, faute de frontières communes et de buts territoriaux bien précis. l n'empêche qu'à partir d'une dispute entre moines catholiques et orthodoxes pour le contrôle de quelques anctuaires des Lieux saints, dispute arbitrée par le sultan dans un sens qui déplaît au tsar, les événements 'enchaînent, se précipitent et s'emballent. icolas Ier revendique le droit de protéger les chrétiens orthodoxes de l'Empire ottoman, donnant à croire qu'il e propose de dépecer « l'homme malade de l'Europe «, et d'en profiter pour accéder enfin -- vieux rêve -- à la Méditerranée par les Détroits. C'est plus que ne peuvent admettre les Anglais qui ne veulent pas de marine russe en Méditerranée et qui, comme les Autrichiens, ne souhaitent pas livrer les Balkans aux ambitions du tsar. Bien qu'il n'ait pas été directement concerné par la première phase du conflit, Louis Napoléon n'en va pas moins s'associer à l'Angleterre pour déclarer la guerre à la Russie, en mars 1854. Sans doute y voit-il une bonne occasion de rompre le front européen de 1815 et d'indiquer par avance sa place dans la cause des nationalités. Il est vrai que, s'agissant des Balkans, ce n'est pas l'ouvrage qui manque... Devant les Chambres, il prend donc soin de préciser qu'il s'agit d'une guerre idéologique, et non de conquête : « La France n'a aucune idée d'agrandissement, elle veut uniquement résister à des empiètements dangereux. Aussi, j'aime à le proclamer hautement, le temps des conquêtes est passé sans retour, car ce n'est pas en reculant les limites de son territoire qu'une nation peut désormais être honorée et puissante, c'est en se mettant à la tête des idées généreuses, en faisant prévaloir partout l'emprise du droit et de la justice. « Une chose est de déclarer la guerre, une autre de la faire. Là commencent les difficultés... Aucun des belligérants n'avait rien envisagé d'autre que des opérations limitées, destinées à imposer la négociation et à en préparer les termes de manière avantageuse. C'est ce qui explique que Louis Napoléon, au départ, ne songe pas un instant à prendre le commandement des troupes françaises et délègue sur place SaintArnaud. S'engage alors, au début tout au moins, une drôle de guerre. Les Russes, qui avaient occupé, en juillet 1853, les provinces danubiennes de Moldavie et de Valachie, les évacuent sans combat. De leur côté, les Autrichiens, qui, en août 1854, avaient pris pied dans les provinces roumaines, sont contraints de s'en retirer à la suite des manoeuvres que conduisent les Prussiens à la Diète de la Confédération, laquelle va refuser son consentement à la guerre. Berlin veut empêcher, en effet, les Habsbourg d'accroître leur influence sur l'Allemagne à la faveur d'un succès extérieur. Un corps français est bien envoyé en Dobroudja mais les Russes ne s'y trouvent déjà plus. La situation serait cocasse si le choléra ne s'était déclaré, qui fait des ravages: Saint-Arnaud, lui-même, est atteint. L'impasse est donc complète. On ne peut cependant rebrousser décemment chemin sans combattre et sans avoir, à tout le moins, enregistré des propositions de paix du tsar. Alors, faute de mieux, Français et Anglais, sur la suggestion personnelle de Louis Napoléon, décident d'aller détruire le principal arsenal russe de la mer Noire, installé à Sébastopol. En septembre 1854, un débarquement a lieu sur la presqu'île de Crimée. Au cours de leur marche vers Sébastopol, les Franco-Anglais remportent une belle victoire sur l'Alma, grâce aux zouaves du général Bosquet, qui entreront ainsi dans la légende. Première victoire, il est vrai, première grande victoire depuis si longtemps! Le bulletin adressé après la bataille par Saint-Arnaud fleure bon le style impérial de jadis: « Sire, le canon de Votre Majesté a parlé. Nous avons remporté une victoire complète. Votre Majesté peut être fière de ses soldats. Ils n'ont point dégénéré, ce sont ceux d'Austerlitz et d'Iéna. Jamais je n'ai vu d'enthousiasme pareil. Le cri de "Vive l'Empereur" a retenti toute la journée; les blessés se soulevaient de terre pour crier [...]. Les zouaves se sont fait admirer des deux Armées. Nos soldats sont les premiers du monde. « Malheureusement, cette victoire est mal exploitée. Saint-Arnaud se meurt; quant au prince Napoléon Jérôme, qui représentait la famille sur le champ de bataille, il décide tout bonnement de rentrer à la maison. Du coup, la place qui paraissait s'offrir sans résistance va pouvoir renforcer ses fortifications et, au lieu du succès foudroyant qu'on attendait, c'est un long siège qui commence... Un siège où du fait de la configuration du terrain, l'on ne sait plus au juste qui est l'assiégeant et qui est l'assiégé. Malgré des renforts français, malgré l'arrivée d'un contingent de quinze mille Piémontais -- que Louis Napoléon a persuadés de s'engager pour mieux asseoir les revendications italiennes --, malgré une opportune supériorité navale, le désastre n'est pas loin. Au moins autant que l'adversaire, l'inadaptation de leur équipement, le froid glacial, le scorbut usent les forces des Français, Anglais et Piémontais. C'est trop bête... Louis Napoléon manifeste la nervosité et l'impatience du néophyte. C'est la première guerre qu'il doit conduire, et le pire lui paraît à craindre. Il est vrai qu'il est loin du théâtre des opérations, que les nouvelles arrivent mal, et que, de surcroît, elles ne sont pas bonnes... Peu confiant en Canrobert, qui a remplacé Saint-Arnaud, Louis Napoléon dépêche donc sur place Niel pour prendre la mesure de la situation. Il souhaiterait qu'on tente de détruire les armées russes de secours plutôt que de se confiner dans les tranchées. Bientôt, c'est bien dans sa manière, il envisage de se rendre lui-même sur place. Ce serait un bon moyen d'unifier le commandement, dont la dualité n'arrange évidemment rien. Il rêve d'attirer à lui l'empereur de Russie en personne qui ne pourrait faire moins que l'imiter. Ainsi ferait-il coup double : il le battrait et le forcerait à négocier, là, sur le terrain. Un tel programme, pour hypothétique que soient ses chances de succès, n'a rien qui soit de nature à réjouir les Anglais. Un triomphe pour Louis Napoléon n'arrangerait pas leurs affaires. Victoria elle-même va se charger de dissuader l'empereur, déjà en butte, on l'a vu, aux réactions affolées de son entourage: et s'il lui arrivait malheur? l se contente donc, en juin 1855, de remplacer Canrobert par Pélissier, le fil télégraphique direct dont il dispose désormais lui permettant de harceler son nouveau commandant en chef. Pélissier, qui en a vu d'autres, n'en fait u'à sa tête. Il n'a pas tort : le 8 septembre 1855, Mac-Mahon prend enfin la tour de Malakoff, ce qui entraîne l'évacuation de Sébastopol par les Russes après trois cent cinquante jours de siège. ilitairement, l'objectif est atteint. Politiquement, l'effet produit est considérable. A l'extérieur, la France en tire n bénéfice qui est à la mesure de son engagement et que nul ne peut lui contester. A l'intérieur, le pays a le entiment de renouer avec la gloire d'antan: le plus important des événements militaires depuis Waterloo se olde par une victoire. On se croirait revenu près de cinquante ans en arrière : même fournée de maréchaux; ême baptême de ponts et de boulevards sous l'invocation de ces sites lointains où viennent de s'illustrer nos rmées. n de tels instants, Louis Napoléon se prend probablement à rêver: il a d'excellents atouts entre les mains, face u tsar Alexandre qui a succédé à son père en pleine bataille. Si d'aventure on pouvait persuader l'Autriche 'entrer enfin dans la guerre, le moment serait peut-être venu de lancer un appel général aux nationalités, en ommençant par la Pologne, de valeur hautement symbolique. t c'est pourquoi précisément l'Autriche, au lieu de se lancer dans la mêlée, va faire pression sur la Russie pour rrêter les frais. Qu'il faille payer la victoire des alliés par certains changements, passe encore, mais à condition e ne pas les pousser trop loin. ous rêves écartés, il reste que Louis Napoléon peut se considérer comme un vainqueur: le congrès va se tenir Paris, sous la présidence d'un ministre français. Et, face à une Russie vaincue, qui songe à se réformer en se repliant sur elle-même, à un allié anglais que ses ennuis dans les ndes commencent à accaparer, à une Autriche affaiblie par l'ambiguïté de ses positions, à une Prusse emeurée simple spectatrice, c'est le message de la France qui va compter. es buts de guerre, évidemment, sont atteints: l'Empire ottoman voit son intégrité reconnue, avec en prime un ôle prépondérant accordé à la France dans la garantie de ce statut; les Détroits sont fermés, la mer Noire est eutralisée, la libre navigation sur le Danube garantie. ependant, chacun sent bien que, pour satisfaire Louis Napoléon, dans la position de force qui est la sienne, il aut aller au-delà, mais si possible sans excès. n va donc sacrifier implicitement au principe des nationalités, en reconnaissant leur autonomie aux provinces erbe et roumaine. La Valachie et la Moldavie, tout en restant dans l'Empire ottoman, se voient accorder des ibertés internes qui, avec le parrainage de Louis Napoléon, déboucheront en 1861 sur un État unifié, la toute ouvelle Roumanie. 'agissant du Monténégro et de la Serbie, les bases sont jetées pour l'indépendance de celui-là, en 1857, et our une évolution décisive de celle-ci. ouis Napoléon aurait sûrement souhaité davantage, mais doit se contenter, pour l'heure, des moyens d'une ntervention directe et positive dans les Balkans. Au moins obtient-il le droit pour Cavour d'exprimer les spirations piémontaises. Ainsi, date est prise pour la suite des événements. a victoire, Louis Napoléon va l'exploiter sur d'autres terrains encore, à la faveur du deuxième souffle qu'elle onne à l'Empire et du surcroît de prestige qu'elle confère à la France. 'est l'époque où les Pereire et les Rothschild se lancent, avec des capitaux français, dans la construction de hemins de fer en Autriche, en Italie, en Espagne. C'est l'époque où Ferdinand de Lesseps, fort de l'appui de ouis Napoléon, entreprend le percement de l'isthme de Suez. C'est l'époque où l'empereur rêve à la onstitution d'une triple alliance unissant la France à l'Angleterre et à la Russie, où il dépêche Morny en mbassadeur extraordinaire et personnel. Le rêve ne prendra pas forme. Mais ses efforts n'auront pas été ains. Ils ont créé le contexte le plus propice à ce qui est vraiment la grande pensée du règne: l'intervention en talie. *** a guerre en Italie n'est pas seulement l'acte majeur de la politique étrangère de Louis Napoléon; elle est le oment fort de son destin. Politique étrangère et destin personnel seront désormais indissociables, jusqu'au rame final. Tout ici illustre et résume, à nouveau, cette politique et ce destin: la fermeté de la conviction, la énérosité de l'intention, la solitude de la décision, la pauvreté des moyens d'exécution, le dérapage des vénements, le bilan finalement positif. 'Italie, c'est pour Louis Napoléon à la fois l'occasion d'une nouvelle étape dans l'application de sa politique des ationalités et le terrain d'un devoir sacré, devoir qu'il se sait, confusément, tenu d'accomplir... Les premiers uccès qui ont suivi l'affaire de Crimée restent insuffisants. Dans une note à Walewski, son ministre des Affaires

« moins s'associer à l'Angleterre pourdéclarer laguerre àla Russie, enmars 1854.

Sansdoute yvoit-il unebonne occasion de rompre lefront européen de1815 etd'indiquer paravance saplace danslacause desnationalités.

Ilest vrai que, s'agissant desBalkans, cen'est pasl'ouvrage quimanque...

DevantlesChambres, ilprend doncsoinde préciser qu'ils'agit d'une guerre idéologique, etnon deconquête :« La France n'aaucune idée d'agrandissement, elleveut uniquement résisteràdes empiètements dangereux.Aussi,j'aimeàle proclamer hautement, letemps desconquêtes estpassé sansretour, carcen'est pasenreculant leslimites deson territoire qu'unenationpeutdésormais êtrehonorée etpuissante, c'estensemettant àla tête desidées généreuses, enfaisant prévaloir partoutl'emprise dudroit etde lajustice.

» Une chose estdedéclarer laguerre, uneautre delafaire.

Làcommencent lesdifficultés... Aucun desbelligérants n'avaitrienenvisagé d'autrequedesopérations limitées,destinées àimposer la négociation etàen préparer lestermes demanière avantageuse.

C'estcequi explique queLouis Napoléon, au départ, nesonge pasuninstant àprendre lecommandement destroupes françaises etdélègue surplace Saint- Arnaud. S'engage alors,audébut toutaumoins, unedrôle deguerre.

LesRusses, quiavaient occupé, enjuillet 1853, les provinces danubiennes deMoldavie etde Valachie, lesévacuent sanscombat.

Deleur côté, lesAutrichiens, qui, enaoût 1854, avaient prispied dans lesprovinces roumaines, sontcontraints des'en retirer àla suite des manoeuvres queconduisent lesPrussiens àla Diète delaConfédération, laquellevarefuser sonconsentement à la guerre.

Berlinveutempêcher, eneffet, lesHabsbourg d'accroîtreleurinfluence surl'Allemagne àla faveur d'un succès extérieur. Un corps français estbien envoyé enDobroudja maislesRusses nes'y trouvent déjàplus.

Lasituation serait cocasse sile choléra nes'était déclaré, quifaitdes ravages: Saint-Arnaud, lui-même,estatteint.

L'impasse est donc complète.

Onnepeut cependant rebrousser décemment cheminsanscombattre etsans avoir, àtout le moins, enregistré despropositions depaix dutsar. Alors, fautedemieux, Français etAnglais, surlasuggestion personnelle deLouis Napoléon, décidentd'aller détruire leprincipal arsenalrussedelamer Noire, installé àSébastopol.

En septembre 1854,undébarquement alieu surlapresqu'île deCrimée.

Aucours deleur marche vers Sébastopol, lesFranco-Anglais remportentunebelle victoire surl'Alma, grâceauxzouaves dugénéral Bosquet, qui entreront ainsidans lalégende. Première victoire,ilest vrai, première grandevictoire depuissilongtemps! Lebulletin adressé aprèslabataille par Saint-Arnaud fleurebonlestyle impérial dejadis: «Sire, lecanon deVotre Majesté aparlé.

Nousavons remporté unevictoire complète.

VotreMajesté peutêtrefière deses soldats.

Ilsn'ont point dégénéré, cesont ceux d'Austerlitz etd'Iéna.

Jamais jen'ai vud'enthousiasme pareil.Lecride "Vive l'Empereur" aretenti toutela journée; lesblessés sesoulevaient deterre pourcrier[...].Leszouaves sesont faitadmirer desdeux Armées. Nos soldats sontlespremiers dumonde.

» Malheureusement, cettevictoire estmal exploitée.

Saint-Arnaud semeurt; quantauprince Napoléon Jérôme, qui représentait lafamille surlechamp debataille, ildécide toutbonnement derentrer àla maison. Du coup, laplace quiparaissait s'offrirsansrésistance vapouvoir renforcer sesfortifications et,au lieu du succès foudroyant qu'onattendait, c'estunlong siège quicommence...

Unsiège oùdufait delaconfiguration du terrain, l'onnesait plus aujuste quiestl'assiégeant etqui estl'assiégé.

Malgrédesrenforts français, malgré l'arrivée d'uncontingent dequinze millePiémontais —que Louis Napoléon apersuadés des'engager pour mieux asseoir lesrevendications italiennes—,malgré uneopportune supériorité navale,ledésastre n'estpas loin.

Aumoins autant quel'adversaire, l'inadaptation deleur équipement, lefroid glacial, lescorbut usentles forces desFrançais, AnglaisetPiémontais. C'est tropbête...

LouisNapoléon manifeste lanervosité etl'impatience dunéophyte.

C'estlapremière guerre qu'il doitconduire, etlepire luiparaît àcraindre.

Ilest vrai qu'il estloin duthéâtre desopérations, queles nouvelles arriventmal,etque, desurcroît, ellesnesont pasbonnes... Peu confiant enCanrobert, quiaremplacé Saint-Arnaud, LouisNapoléon dépêchedoncsurplace Nielpour prendre lamesure delasituation.

Ilsouhaiterait qu'ontentededétruire lesarmées russesdesecours plutôtque de seconfiner danslestranchées.

Bientôt,c'estbiendans samanière, ilenvisage deserendre lui-même sur place.

Ceserait unbon moyen d'unifier le commandement, dontladualité n'arrange évidemment rien.Ilrêve d'attirer àlui l'empereur deRussie en personne quinepourrait fairemoins quel'imiter.

Ainsiferait-il coupdouble :il le battrait etleforcerait à négocier, là,sur leterrain.

Untelprogramme, pourhypothétique quesoient seschances desuccès, n'arien qui soit denature àréjouir lesAnglais.

Untriomphe pourLouis Napoléon n'arrangerait pasleurs affaires. Victoria elle-même vasecharger dedissuader l'empereur, déjàenbutte, onl'avu, aux réactions affoléesde. »

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