esthétique - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
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5. 1 Kant
Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIII e siècle, s’intéresse, dans la Critique du jugement (1790), aux jugements esthétiques.
Dans sa formule célèbre, « le Beau est ce qui plaît universellement sans concept », il implique la non-objectivité du
jugement esthétique, mais également il énonce la caractéristique du plaisir esthétique.
Celui-ci est désintéressé, il vaut pour la forme de l’objet et non pas pour son contenu.
Par ailleurs, les conditions de la faculté de juger sont les mêmes pour tous
les hommes, il n’y a donc pas lieu de s’étonner si le Beau donne lieu à des jugements universels.
L’art devrait procurer la même satisfaction désintéressée que la beauté naturelle.
Paradoxalement, l’art peut accomplir une chose dont la nature est incapable.
Il peut réunir beauté et laideur en un objet.
Un tableau admirable d’un visage laid demeure
un beau tableau.
5. 2 Critiques allemands
Dans son Laokoon (1766), Gotthold Ephraim Lessing, critique et dramaturge allemand, affirme que l’art n’atteint son apogée que s’il accepte les limitations de la raison.
Johann Joachim Winckelmann s’accorde avec les Grecs anciens pour affirmer que
l’art accompli est impersonnel, qu’il exprime un idéal de proportion et d’équilibre plutôt que la personnalité de son créateur.
Le philosophe allemand Johann Gottlieb Fichte considére la beauté comme une vertu morale.
En créant un monde où la
beauté tout autant que la vérité sont une fin, l’artiste présage la liberté absolue, but de toute volonté humaine.
Pour Fichte, l’art est individuel et non social, mais il réalise un grand dessein de l’homme.
6 XIX E SIÈCLE
6. 1 Hegel
Au XIXe siècle, G.W.F.
Hegel, contre la pensée kantienne, situe ailleurs l’activité artistique.
Celle-ci exprime une libération par rapport à la Nature.
Dans la terminologie hégélienne, l’Art exprime l’Esprit qui se découvre lui-même à travers son
expression sensible, naturelle.
L’Art réalise la rencontre de l’Esprit et de la réalité sensible, il ne saurait donc y avoir de Beau naturel.
6. 2 Schopenhauer
Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer croit que les formes de l’univers, comme les formes éternelles platoniciennes, existent au-delà du monde de l’expérience et que l’on parvient à la satisfaction esthétique en les contemplant pour elles-
mêmes et qu’ainsi la satisfaction esthétique constitue le moyen par excellence pour échapper à l’insupportable pesanteur du monde quotidien.
6. 3 Nietzsche
Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche suit d’abord Schopenhauer, puis s’en sépare.
Nietzche s’accorde sur l’idée que la vie est tragique, mais refuse d’exclure pour autant l’ouverture du monde tragique à la joyeuse affirmation dont la réalisation
intégrale est l’art.
Son affirmation essentielle est que « l’Art a plus de valeur que la vérité ».
La création de l’artiste, dans l’instant, devient pour celui qui la contemple un instant éternel, affirmation la plus haute de la vie.
7 ESTHÉTIQUE ET ART
7. 1 Art et nature
Parallèlement aux réflexions philosophiques sur l’art, l’esthétique traditionnelle aux XVIII e et XIXe siècles est dominée par l’idée que l’art imite la nature.
On suppose également que les œuvres d’art ont une utilité sociale : les peintures peuvent aider à
commémorer les événements historiques ou encourager la moralité.
La musique peut inspirer pitié ou patriotisme.
7. 2 La « révolution » impressionniste
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, ces idées traditionnelles sont ébranlées par des conceptions esthétiques nouvelles.
C’est particulièrement le cas en peinture.
Les impressionnistes français comme Claude Monet accusent les peintres dits
académiques de mettre sur la toile ce qu’ils croient devoir voir et non pas ce qu’ils voient réellement, le travail de la lumière et de l’ombre, des surfaces aux multiples couleurs ou aux formes oscillantes sous le jeu des mouvements du soleil.
Si bien qu’à la fin du XIXe siècle, des peintres postimpressionnistes comme Paul Cézanne, Paul Gauguin et Vincent Van Gogh sont davantage intéressés par la structure de la peinture, l’expression de leur propre psychisme et non par la représentation
des objets de la nature.
Au début du XXe siècle, cet intérêt pour la structure s’accroît avec l’apparition du cubisme, comme chez Georges Braque et Pablo Picasso.
La tendance expressionniste de ce renouveau se reflète dans l’œuvre d’Henri Matisse et
dans celles des représentants de l’expressionnisme allemand, comme Ernst Ludwig Kirchner.
L’expressionnisme est aussi présent dans le théâtre, en particulier chez le Suédois August Strindberg et l’Allemand Frank Wedekind.
7. 3 L’art pour l’art
Le principe de « l’art pour l’art », qui a son origine dans l’idée kantienne selon laquelle l’art a sa propre raison d’être, peut justifier de telles approches artistiques ; l’écrivain français Théophile Gautier, en pleine période romantique, affirme déjà que
l’art n’a rien à voir avec la morale.
La formule « l’art pour l’art » est introduite en 1818 par le philosophe français Victor Cousin, qui est aussi l’introducteur de la philosophie hégélienne en France.
Sa doctrine, parfois appelée esthétisme, est adoptée en Grande-Bretagne par le critique d’art Walter Horatio Pater, par les peintres préraphaélites et par le peintre américain James Abbott McNeill Whistler.
En France, le principe est le credo de poètes.
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