espagnol, art - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
Extrait du document
«
conservé au musée archéologique de Burgos) en cuivre doré et émail, figurant le Christ et les douze Apôtres, aux visages sculptés en relief.
De telles œuvres ornementales, comportant des matériaux précieux, sont souvent considérées aujourd’hui
comme relevant des arts mineurs mais, à l’époque de leur réalisation, elles étaient plus populaires encore que les grandes sculptures.
4 ARTS GOTHIQUE ET MUDÉJAR
4. 1 Architecture
Le style gothique est introduit en Espagne vers la fin du XIIe siècle par des ordres monastiques venus de France.
Arrivés les premiers en Espagne (en 1131), les cisterciens y importent leur style architectural austère.
Certains de leurs premiers
bâtiments possèdent quelques caractéristiques gothiques — tels les arcs brisés —, mais restent pleinement romans dans l’esprit.
En revanche, le monastère de La Oliva (début 1164) est indéniablement gothique, et généralement considéré comme la
première expression de ce style en Espagne.
Au XIIIe siècle, le style gothique du nord de la France pénètre largement en Espagne, avec l’édification de la cathédrale de Burgos (début 1221), puis de celles de Tolède (début 1226) et de León (début 1255).
La cathédrale de León est le premier
édifice construit sur le modèle des cathédrales françaises de style rayonnant — qui doit son nom à la forme rayonnante des rosaces (sur la façade ouest à León).
On peut y voir des vitraux et une étonnante décoration sculptée qui font d’elle la plus
complète des cathédrales gothiques espagnoles.
En Catalogne, cependant, un style gothique différent se développe, à l’identité locale bien plus affirmée.
Il est caractérisé par une extrême ampleur, comme dans la cathédrale de Barcelone (début 1258), mais aussi dans celles de Girona (début 1312)
et de Palma de Majorque (début 1314).
Girona possède la voûte médiévale de la plus grande envergure (22 m).
Pour soutenir de telles voûtes, les murs extérieurs sont très massifs et d’immenses arcs-boutants intérieurs divisent les bas-côtés en
chapelles.
Dans le sud de l’Espagne, l’architecture gothique est fortement influencée par l’art islamique.
L’exemple le plus connu est la cathédrale de Séville (début 1402), construite sur le site d’une mosquée, ce qui explique son large plan rectangulaire.
Elle
évoque un immense hall et ne possède pas la structure caractéristique des cathédrales gothiques.
En superficie au sol, c’est l’une des plus grandes églises chrétiennes du Moyen Âge.
Le clocher du XIIe siècle (à l’origine, le minaret) a conservé son style
islamique, en dehors d’ajouts en son sommet.
Les édifices chrétiens reconvertissent les structures préexistantes, mais sont aussi parfois construits dans le plus pur style islamique.
Ce style est appelé mudéjar (de l’arabe, « autorisé à rester », en référence aux Maures qui sont restés dans les
régions de l’Espagne, récupérées lors de la Reconquista).
La chapelle construite pour Alphonse VIII le Noble au monastère de Las Huelgas au début du XIIIe siècle, et l’Alcázar de Séville, commencé en 1364 pour Pierre I er le Cruel sont des exemples
notables d’architecture mudéjar.
Chaque détail de l’Alcázar — jusqu’aux inscriptions chantant les louanges des rois chrétiens — est islamique.
Le terme alcázar (de l’arabe, « château ») est généralement appliqué aux palais fortifiés, dont le plus célèbre exemple est celui de Ségovie, construit au début du XVe siècle, bien que les tourelles pointues qui lui confèrent sa silhouette caractéristique
soient le résultat d’ajouts et de restaurations ultérieurs (il a été reconstruit après avoir été pratiquement détruit par un incendie en 1862).
Outre ces édifices prestigieux, l’Espagne possède également de nombreux châteaux, construits à des fins
militaires, et des fortifications en tout genre.
L’Asociación de Amigos de los Castillos (« Association des amis des châteaux ») a recensé près de 10 000 châteaux, villes fortifiées, manoirs fortifiés et autres structures similaires.
Ils ont pour origine les
rivalités survenues entre chrétiens et Maures, mais aussi entre les différents royaumes chrétiens composant l’Espagne avant son unification en 1469, par les Rois Catholiques (Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille).
C’est ainsi que la plupart des
châteaux datent du XVe siècle, alors que la Reconquista était quasiment achevée (Grenade, cependant, dernier bastion maure, a résisté jusqu’en 1492).
Ces châteaux sont relativement conservateurs en termes de conception, car ils demeurent centrés autour d’un grand donjon massif, alors qu’à cette époque, des principes plus sophistiqués en matière de défense ont généralement cours en Europe.
En
termes de grandeur et d’aspect, néanmoins, ces châteaux espagnols rivalisent aisément avec ceux du reste de l’Europe.
Ils exploitent souvent les sites naturels, et beaucoup tirent profit, de manière caractéristique, de la crête d’une colline.
Le château
de Peñafiel, datant du XVe siècle, est un très bel exemple de gran buque (« grand navire ») : long de plus de 200 m, mais ne dépassant pas 25 m de large.
Néanmoins, les fortifications médiévales les plus remarquables d’Espagne demeurent les
remparts d’Ávila, construits entre 1090 et 1099.
Ponctués de quatre-vingt huit tours, d’une hauteur moyenne de 12 m et d’une épaisseur de 3 m, ils entourent totalement la ville.
Ils constituent l’ouvrage de ce type le mieux conservé d’Europe.
Comme ailleurs, le vocabulaire du gothique espagnol tardif est extrêmement élaboré et fantasque.
Le mélange d’ornements gothiques et des premiers décors renaissants importés d’Italie (parfois également associés à des éléments mauresques) a
produit un style caractéristique appelé plateresque, que l’on ne rencontre qu’en Espagne.
Au XVIe siècle, l’immense richesse de ses nouvelles possessions américaines fait de l’Espagne le pays le plus puissant du monde, et donne naissance à une
période de fastes et d’ostentation, dont le style plateresque est une expression directe.
Plateresque signifie littéralement « à la manière des orfèvres » — un terme approprié, puisque les ornements sculptés sont parfois si nombreux et si délicats qu’ils semblent avoir été conçus par des orfèvres plutôt que par des maçons.
Ces ornements
sont en général purement décoratifs, sans rapport avec la structure de l’édifice.
Le plateresque peut, par conséquent, être considéré comme un style sculptural plutôt qu’architectural et se retrouve essentiellement sur les façades.
La façade de
l’université de Salamanque (1514-1529) en est un splendide exemple, où les détails ornementaux comprenant des pilastres classiques, des armoiries et des œils-de-bœuf sont appliqués sur un édifice de forme essentiellement gothique.
4. 2 Peinture
Le style roman imprègne si profondément la peinture espagnole qu’il prospère jusqu’au XIIIe siècle dans certaines régions, bien que l’influence gothique française affecte déjà à cette époque l’enluminure, sous l’impulsion d’Alphonse X le Sage
(bibliophile éminent et initiateur d’un grand centre d’enluminure).
Au XIVe siècle, l’influence picturale italienne domine en Catalogne, en partie par l’entremise de la cour papale installée à Avignon.
Cette influence est manifeste, notamment, dans
l’œuvre de Ferrer Bassa, peintre du roi d’Aragon.
Dans d’autres régions du pays, le style gothique international est influent dès la fin du XIVe siècle, bien que son élégance caractéristique soit mêlée à un réalisme parfois brutal, comme dans l’immense
Retable de saint Georges (Victoria and Albert Museum, Londres), où les tortures subies par le saint sont représentées avec d’effroyables détails.
Cette peinture est attribuée à Andrès Marzal de Sax, artiste probablement d’origine allemande, actif à
Valence vers 1400.
Au XVIe siècle, l’influence étrangère vient essentiellement des Pays-Bas, alors sous domination espagnole, avec lesquels les relations commerciales sont très intenses.
La visite à Bruges du peintre valencien Luis Dalmau en 1431 marque le premier
contact officiel entre les deux écoles de peinture.
L’association du sentiment religieux espagnol et du sens flamand du détail — rendu possible par la maîtrise nouvelle de la peinture à l’huile — conduit à la création du style appelé hispano-flamand.
Il.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ART DE VOIR DANS LES BEAUX- ARTS (De l’ ) (résumé & analyse)
- Tronche et Gloaguen, l'Art actuel en France (extrait) - beaux-arts / anthologie.
- Tàpies, la Réalité comme art (extrait) - beaux-arts / anthologie.
- Matisse, Écrits et propos sur l'art (extrait) - beaux-arts / anthologie.
- Marçais, l'Art Musulman (extrait) - beaux-arts / anthologie.