« En envoyant à la Chambre mon digne ami Buffet et M.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
partie
ducabinet paraîtavoirétérecrutée dansl'ancienne ruedePoitiers.
Thierspeutsefrotter lesmains et
même exprimer quelques louangesquisont autant deflèches empoisonnées: «Les opinions quejereprésente,
juge-t-il, sontassises aubanc desMinistres.
»Pis encore: ceministère «est lesuccesseur decelui deGuizot,
vingt ansaprès ».
De fait, Ollivier apeut-être péchéparimprudence enappelant àlui certains hommes dontilne pouvait attendre
beaucoup de
fidélité.
Etpeut-être aussiparpusillanimité, enécartant d'autreshommes capables degagner àsa cause une
plus large partie del'opinion parlementaire.
Le 10janvier 1870,devant leCorps législatif, ÉmileOllivier lanceunappel solennel àtous lespartis: «
Personne nepeut refuser sonconcours àla constitution d'ungouvernement quidonne leprogrès sansla
violence etlaliberté sanslarévolution.
»
Du moins, lasincérité d'Ollivier nepeut êtremise endoute.
Bergson estdans levrai, lorsqu'il propose ce
raccourci saisissant deses sept mois depouvoir: «Le 2janvier 1870,ilinaugurait l'Empirelibéral.Septmois
plus tarddevait venirlacatastrophe.
Maispendant cessept mois laFrance s'achemina dejour enjour, presque
d'heure enheure, versceparfait équilibre entrelaliberté etl'autorité auquelelleaspirait depuissilongtemps.
Le
grand honnête hommequiétait aupouvoir pratiquait lesmaximes etappliquait lesprincipes qu'ilavait professés
dans l'opposition...
»
Pourtant, trèsvite, lesépreuves vontsesuccéder etles difficultés s'accumuler.
Passe encore pourl'hostilité desrépublicains, quiétait prévisible, etdont Gambetta sefait levéhément
interprète: «A nos yeux, déclare-t-il, lesuffrage universel n'estpascompatible aveclaforme degouvernement
que vous préconisez.
EntrelaRépublique de1848 etlaRépublique del'avenir, vousn'êtes qu'unpontetce
pont, nouslefranchirons.
»
Plus inattendue estl'ampleur delaterrible bataille quis'engage surleproblème dulibre-échange.
LeCorps
législatif aobtenu laconstitution d'unecommission d'enquêtesurlesconséquences destraités commerciaux,
enquête dontily a tout lieuderedouter lesdébordements démagogiques.
De surcroît survient, dèsle10 janvier, l'affaireVictorNoir.Pour Louis Napoléon etpour lenouveau
gouvernement, cetteaffaire tombeonnepeut plusmal.
Tous lesingrédients d'unmélange explosifs'ytrouvent
réunis; pasunnemanque àl'appel: unassassinat dansdescirconstances maléclaircies; unmembre dela
famille del'empereur directement impliqué;unmobile àrechercher dansunproblème depresse; lamort d'un
journaliste.
Quefaut-il deplus pour quelescandale dégénère enune affaire d'Étatsusceptible demettre àbas
le régime? Qu'importe siPierre Bonaparte, filsdeLucien, aucaractère irritableetviolent, aété généralement
tenu àl'écart delaCour etde l'entourage?
Qu'importe desavoir s'ilapu être provoqué ets'il n'a pas forcément sortilepremier sonarme?
Il reste qu'un cousin del'empereur aadressé àRochefort, dontlesécrits luiavaient déplu,lecourt billetsuivant:
« J'habite toutbonnement 59,rue d'Auteuil, etjevous promets quesivous vousprésentez onnevous dirapas
que jesuis sorti.
»Ilreste que,recevant deuxjournalistes dontilpensait qu'ilsétaient lestémoins deson
adversaire, PierreBonaparte atrucidé l'und'entre eux.Ilreste que,le12 janvier, lesobsèques deVictor Noir
sont l'occasion d'unimmense rassemblement dontonpeut longtemps craindrequ'ilnetourne àl'émeute.
Jugé
par laHaute Cour,Pierre Bonaparte seraacquitté, maiscondamné auxdépens.
Etl'effet psychologique de
l'affaire auraétédésastreux.
Voilà doncbiendeterribles baptêmes pourlenouveau gouvernement.
Paradoxalement, LouisNapoléon souffremoinsdeces difficultés quelegouvernement lui-même.Ila pourtant
décidé dejouer loyalement lejeu, quoi qu'ilpuisse luien coûter.
Ainsi,lesréunions duConseil desministres ont
complètement changéd'allure.
Jusque-là, mêmelorsque l'empereur étaitseuldeson opinion —etl'on sait que
cela seproduisait fortsouvent —,c'était sonavis quiprévalait.
Désormais, lavoix deLouis Napoléon necompte
plus quepour uneetcomme, pardéférence, onlelaisse voterledernier, généralement laposition duConseil
est déjà arrêtée etladécision prisequand vientsontour defaire connaître sonsentiment...
Parailleurs,
l'empereur n'estpasmaître d'unordre dujour que lesministres arrêtentàleur guise; etdes Conseils decabinet
se réunissent encore,horsdelaprésence dusouverain.
Pourtant, LouisNapoléon estcomme fortifiéparlescirconstances.
Il faut reconnaître quelesnouveaux textesconstitutionnels, souventrédigésàla hâte, sonttruffés de
dispositions ambiguësoucontradictoires, donnantlieuàdes discussions sansfin.Uneffort declarification
s'impose.
C'estl'empereur quivaen prendre l'initiative.
Le21mars 1870, ilécrit àOllivier danscesens:
« Je crois qu'ilestopportun [...]d'adopter touteslesréformes queréclame leGouvernement constitutionnelde.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Montesquieu écrit à un ami en lui envoyant les Lettres Persanes. Il lui explique le dessein qu’il s’est proposé en écrivant ce livre, d’apparence frivole, et lui dit comment il a été ainsi amené à étudier des questions très intéressantes qui feront, il l'espère du moins, l'objet d'ouvrages plus sérieux qu'il publiera dans la suite.
- Un État digne de ce nom n’a pas d’ami.
- La politique, c'est la distinction de l'ami et l'ennemi de Schmitt
- PROCÉDURE - SURSIS A EXÉCUTION C. E. 12 nov. 1938, CHAMBRE SYNDICALE DES CONSTRUCTEURS DE MOTEURS D'AVIONS, Rec. 840 (S. 1939.3.65, concl. Dayras; D. 1939.3.12, concl. Dayras)
- LIBERTÉ DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE C.E. 30 mai 1930, CHAMBRE SYNDICALE DU COMMERCE EN DÉTAIL DE NEVERS, Rec. 583