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elle la rencontre par hasard.

Publié le 31/10/2013

Extrait du document

elle la rencontre par hasard. « A l'évidence, Eugénie fut aussi une femme trompée, puis délaissée. En 1863, elle s'en ouvrait à Mérimée : « Il y désormais l'Impératrice, il n'y a plus d'Eugénie. « Et pourtant, elle fut une femme aimée. Car Louis Napoléon l'aima, à sa manière. Il eut, en tout cas, un immense respect pour l'impératrice, une grande affection pour la mère de son fils, et une amitié sans faille pour la compagne des mauvais jours. Au-delà des tribulations que rapporte la chronique, elle et lui auront été plus proches et plus unis qu'on ne le laisse entendre. Eugénie a vingt-cinq ans le jour de son mariage, et vivra encore soixante-sept ans. La vie lui donnera ainsi une chance, refusée à Ollivier, celle d'assister en 1918 au triomphe des armes de la France; elle savourera d'autant plus cette revanche qu'en livrant à Clemenceau certaines informations et des documents qu'elle jugeait précieux pour elle. Elle aura, à tort ou à raison, le sentiment d'avoir contribué au retour de l'Alsace-Lorraine dans la mère patrie. Eugénie donnera un fils à Louis Napoléon, le 16 mars 1856. Quelques semaines plus tard, on baptisait à NotreDame Napoléon Eugène Louis Jean Joseph. Pour l'occasion, on avait osé renouer avec les fastes d'antan. Il est vrai que, selon le mot de Louis Napoléon, ce baptême valait un sacre. Tout ce qui paraissait irréel jusqu'ici prend désormais consistance. L'impératrice se laisse aller à rêver: « Par mon fils, la dynastie napoléonienne s'enracinera sur la terre de France comme il y a neuf siècles la dynastie capétienne. « L'Empire connaît alors une sorte d'apogée. Mais de quoi demain sera-t-il fait? La question ne peut être éludée. Car la joie de Louis Napoléon, en ces instants, se teinte aussi de mélancolie et d'angoisse. Valérie Mazuyer, dont la finesse d'observation est souvent remarquable, a saisi cet instant : « Dans ce Palais des Tuileries, celui qui en est aujourd'hui le maître pense aux destinées de trois enfants qui y vinrent au monde au milieu des mêmes transports de joie, salués des mêmes acclamations: le Roi de Rome, le Duc de Bordeaux, le Comte de Paris. « *** Tous les rôles étant désormais distribués, la Cour achève de s'organiser. C'est dans la logique des choses : il s'agit de procéder à cette grande distribution que tant de personnalités ont appelée de leurs voeux. Il s'agit aussi de frapper les imaginations, en illustrant la puissance du régime et sa capacité à durer. Car la Cour est d'abord un spectacle savamment ordonné, à l'usage de l'opinion et de l'extérieur: on a ressuscité la garde impériale, et créé un corps des « cent gardes « qui a vraiment fière allure. Il ne sera d'ailleurs jamais question de lésiner sur les parades, les carrousels, les revues et les défilés. On apprécie les visites de souverains étrangers, qu'on cherche à multiplier. Les Expositions universelles sont d'autres grands moments qu'il convient de privilégier. En fait la Cour vit moins par et pour elle-même que pour tout ce qui l'environne. En soutenant parfois que s'y étalait un luxe de parvenus, on cherche à faire croire que Louis Napoléon, versant dans la mégalomanie, succomba à la tentation, fréquente à tous les étages du pouvoir, d'entretenir autour de lui une sorte de culte de la personnalité, de magnifier son personnage en étalant sa munificence, et de profiter sans vergogne des avantages de tous ordres que pouvait lui offrir sa position. Ces allégations sont par trop incompatibles avec ce que l'on connaît des penchants, des inclinations, et des habitudes de vie de Louis Napoléon, avant et après qu'il soit parvenu au faîte. Il aime la vie toute simple, la vie de famille, la vie bourgeoise, que ses multiples aventures ne les empêchent pas de connaître, lui et l'impératrice, et dont la commune adoration qu'ils portent à leur enfant est le lien le plus puissant. Tout le confirme : dans cette vie privée qu'ils s'efforcent de protéger, Louis Napoléon et sa femme conservent des goûts désespérément simples. Lorsqu'elle porte ses superbes toilettes, qui font grand bruit car elles sont à la pointe de la mode du temps, la très belle et très sensible Eugénie explique ainsi qu'elle a dû revêtir ses « habits politiques «. Pour Louis Napoléon, la Cour, avec son train de vie, répond bien, en effet, à une exigence d'ordre politique : elle est la vitrine de la France. On serait tenté de dire que, comme il ne peut être question d'organiser tous les ans une Exposition universelle, la finalité de cette Cour -- avec ses cérémonies, ses réceptions, ses fêtes -- est d'être, dans l'intervalle, le reflet de la splendeur, de la puissance, et de la gloire de la France. Il s'agit d'étonner et d'impressionner, à l'intérieur comme à l'extérieur. Le souci de communication est double : il faut que l'étranger accepte comme allant de soi le rôle dominant qui revient à la France; il faut que les Français qui comptent, ceux qui créent, qui imaginent, qui inventent, soient incités à se mobiliser, en s'identifiant à la cause nationale qu'ils ont à servir. Là est l'important. Dès lors, il ne faut pas se laisser prendre aux pépiements de quelques femmes fascinantes, dont la légèreté n'exclut d'ailleurs pas l'esprit: sans le savoir, la princesse de Metternich, épouse de l'ambassadeur d'Autriche, et les autres coqueluches de l'époque que sont par exemple la comtesse Walewska ou la duchesse de Persigny, sans parler -- fulgurant passage -- de la comtesse de Castiglione, sont au service d'une cause qui les dépasse. Pour sa part, Louis Napoléon, préférerait souvent être ailleurs, libre d'orienter son esprit vers ses domaines de dilection. On s'ennuie souvent à la Cour, et Louis Napoléon sans doute plus que tous les autres. En maintes occasions, on sent qu'il pense à autre chose, poursuivant une idée, mûrissant une intention, échafaudant une initiative. Néanmoins, un protocole strict s'imposait : au début, on avait eu une fâcheuse tendance à improviser. Ainsi le soir du repas de noces, faute de règle bien établie, personne ne songea à partir après le dernier plat. Et il fallut qu'Eugénie et Louis Napoléon prennent sur eux de s'éclipser... Pour l'étiquette, on s'inspira, sans grand souci d'originalité, du premier Empire. Le régime d'antan n'est cependant pas systématiquement imité. Il existe on ne sait quelle retenue, on ne sait quelle distance... Ce n'est pas un hasard. Paradoxalement, le second Empire sera moins... napoléoniâtre que la monarchie de Juillet... Et ce sont les républicains, plus généralement les opposants, qui se référeront sans cesse au premier Napoléon pour mieux critiquer le troisième. En fait, le régime paraît accepter de payer un tribut au passé, sans toutefois aller trop loin. Voilà qui est assez logique : le premier Empire est une référence, et n'est pas un héritage. A titre principal, c'est du peuple que Louis Napoléon veut tirer son pouvoir, non de sa filiation. Si la noblesse du premier Empire se voit reconnaître une place de choix -- le comte d'Ornano est chambellan et le duc de Cambacérès grand maître des cérémonies --, la distribution de nouveaux titres va se situer dans de raisonnables proportions, et récompenser de vrais services. Quatre ducs, Morny et Persigny -- sans qui on n'en serait pas là -- dont deux généraux victorieux -- Pélissier pour Malakoff et Mac-Mahon pour Magenta. Et seulement dix-neuf comtes, quatre vicomtes, seize barons, sans compter, il est vrai, quelque deux cents régularisations. Une organisation fort lourde se met en place : l'empereur, l'impératrice, le prince impérial -- « Loulou « --, le prince Napoléon Jérôme et la princesse Mathilde ont chacun leur maison, dotée d'un nombreux personnel réparti en services. La maison civile de l'empereur, dirigée par un ministre -- d'abord Fould, puis le maréchal Vaillant --, n'en comptait pas moins de six, organisés autour du grand aumônier, du grand maréchal du palais, du grand chambellan, du grand écuyer, du grand veneur et du grand maître de cérémonies. Quant à la maison militaire, elle ne comptait pas moins d'une quinzaine de généraux, aides de camp, sans parler des officiers d'ordonnance... Certaines de ces fonctions correspondent à une activité très réelle. D'autres sont surtout honorifiques, car il faut bien donner à chacun une raison sociale. Il y a, en effet, des hommes qui, au-delà des titres pompeux qui leur ont été accordés et des emplois théoriques qui leur ont été réservés dans l'organigramme de la maison impériale, vont pouvoir être utilisés à d'autres tâches : Fleury, bien sûr, qui garde la haute main sur les relations avec l'armée, Vaudrey qui ne se contente pas de gouverner le palais, Edgar Ney, qui ne s'occupe pas que des chasses, Bacciochi, qui ne se borne pas à introduire les ambassadeurs, et encore Bure, le frère de lait, qui gère la fortune personnelle, Thélin, qui tient la cassette, et l'inévitable docteur Conneau, médecin, compagnon, véritable gourou, qui reçoit tous les quémandeurs: ce dernier, comme tous les autres mais plus qu'eux encore, se voit confier les missions les plus diverses et son avis est, en maintes occasions, sollicité. Bientôt, la vie s'organise. On voit les années se succéder avec un même calendrier en forme de rituel. Car l'empereur et la Cour circulent, comme aujourd'hui le roi du Maroc va de palais en palais. Là où est le roi, là où était l'empereur, là est le centre de décision et la capitale de fait. L'empereur passe les mois d'hiver et le début du printemps au palais des Tuileries, bientôt réuni au Louvre, l'ensemble constituant progressivement une véritable cité impériale. Le bal des Tuileries, en janvier, est l'un des grands moments de l'année. En mai, le souverain et la Cour s'installent à Saint-Cloud, avant de repartir souvent en juin et au début de juillet à Fontainebleau où alternent promenades et parties de canotage. Juillet et août sont les mois des cures thermales, avec, en sus, à partir de 1856, un bref séjour au camp militaire de Châlons. Les cures auront une grande importance dans l'histoire du second Empire. Ce sont des périodes de liberté et d'autonomie pour Louis Napoléon: l'entourage est réduit, le gouvernement est loin, ses mains sont libres. Il ne se privera pas d'en profiter. L'impératrice, qui raffole des bains de mer, se rend pendant ce temps à Deauville ou à Dieppe, deux stations qu'elle contribue à lancer, puis à Biarritz, où elle fait construire la fameuse « Villa Eugénie «. Il lui arrive aussi de rejoindre brièvement son époux. Louis Napoléon se rendit ainsi à Plombières pour soigner ses rhumatismes en 1856, 1857 et 1858. Il n'y fit que deux très brèves visites en 1859 et 1861. Cette même nnée, les trois suivantes et en 1866, il alla à Vichy soigner son foie, et revint à Plombières en 1865 et 1868. L'intérêt des cures à Vichy a été fort discuté. Certains ont même prétendu, après coup, qu'elles ne pouvaient u'aggraver les calculs dont commençait à souffrir Louis Napoléon. En fait, comme l'a signalé le docteur acques Laurent Arnaud, le débat n'a pas lieu d'être: pour ce qui est de la boisson, la cure de Louis Napoléon e réduisait à l'absorption de quelques verres d'eau; l'essentiel consistait « en bains tièdes émollients d'une urée d'environ trois quarts d'heure, qui accentuaient encore la langueur du malade «. ichy compta donc surtout comme un haut lieu de la politique et de la diplomatie. C'est là que l'empereur s'évertuera à réconcilier Morny et Rouher lorsque l'une de leurs nombreuses brouilles prit des proportions âcheuses. C'est là encore qu'eurent lieu ses entretiens fameux avec le roi des Belges ou l'Espagnol Prim. Mais a palme, de ce point de vue, revient à Plombières. Il semble que Louis Napoléon apprécia tout particulièrement la station vosgienne dont sa mère lui avait souvent parlé et où pratiquement tous les Bonaparte et leur entourage avaient séjourné: Madame Mère, Joséphine, Louis, Pauline mais aussi Bernadotte, Caulaincourt, Clarke, Ney, Oudinot, Mme Récamier... C'est là qu'il recevra Cavour pour préparer l'affaire italienne et -- sans doute -- Bismarck, quelques années plus tard. Sur place, il alterne travail, promenades et soins. C'est à Plombières qu'il signe, par exemple, le 21 juillet 1857, le décret portant création du corps des tirailleurs sénégalais... Il mène une vie simple, cette vie simple qu'il affectionne. Jean Kastener, historien de Plombières, raconte : « Vers le soir, alors que le jour tombe, l'Empereur va parfois se placer sur le balcon du premier étage de la maison contiguë à sa résidence, laquelle maison a été louée pour y installer ses services. « Elle existe encore, c'est le numéro 3 de la rue Liétard; là, accoudé sur la grille, il fume son éternelle cigarette. Tantôt il est rêveur, pensif, tantôt il regarde curieusement le va-et-vient de la foule bariolée des baigneurs et ême il entend, amusé, les conversations des personnes assises sur les bancs de l'hôtel situé en face [hôtel aumont]. La soirée se passe soit à recevoir chez lui quelques personnes, soit à assister, au salon public, à une pièce e théâtre, à un concert ou à un bal. « es relations avec les autres curistes sont simples et détendues. Kastener rapporte encore que : « Chaque jour l allait se promener au parc dont il était le créateur; il aimait à se reposer dans le kiosque rustique aux verres de ouleur que lui avait fait édifier la Compagnie des Thermes. Un jour, survint un orage, les baigneurs surpris ne avaient où se réfugier, ce que voyant, Napoléon leur offrit l'hospitalité dans son pavillon et se montra un hôte harmant. Du reste, il était, avec les grands comme avec les petits, d'une politesse exquise, répondant d'une anière fort gracieuse à tous les saluts. « a cure terminée, on se retrouve fort ponctuellement à Paris pour la fête nationale, le 15 août, jour anniversaire e la naissance de Napoléon Ier. A partir de 1856, Louis Napoléon prendra souvent ensuite la direction de iarritz où il retrouve Eugénie, nourrissant l'intention de s'y établir un jour et d'en faire, avec Pau, le lieu de leur etraite. près quoi, Louis Napoléon rentre à Saint-Cloud d'où -- sauf accident -- il gagne Compiègne pour y fêter la ainte-Eugénie. De là, on organise aussi des incursions à Pierrefonds. Compiègne marque le début de la aison de la chasse, dont Louis Napoléon est un passionné: il y a d'ailleurs relancé la chasse à courre. e retour aux Tuileries coïncide, mi-décembre, avec l'ouverture de la session législative... Entre-temps, à ompiègne, on a beaucoup reçu. Louis Napoléon et l'impératrice invitent vedettes et personnalités, regroupées ar spécialités et amenées par trains spéciaux... Ces séries hebdomadaires, qui ont beaucoup fait sourire, se uccèdent pendant tout un mois. Les listes sont établies par les ministères: tout ce qui compte dans le pays, ou peu près, y défile laborieusement, en rangs serrés. ais il s'agit de rencontres officielles. n a souvent fait grief à Louis Napoléon de ne s'être pas reconnu une vocation de protecteur des arts et des ettres. Et de n'avoir accordé qu'un intérêt limité à la création culturelle. Ne s'est-on pas trompé de cible? C'est 'époque qui mérite les reproches, non celui qui l'incarna. Louis Napoléon partageait les goûts dominants de son emps, et rien de plus. Le boulevard, l'opérette et l'académisme l'emportaient alors sur l'avant-garde, dans quelque domaine que ce fût. Le public pprécie davantage Offenbach, Dumas fils et Gautier que Berlioz, Wagner et Baudelaire... qu'y faire? Horace ernet, Meissonier, Rosa Bonheur, émergent ainsi parmi les artistes préférés de Louis Napoléon. Et si, en ehors d'Octave Feuillet, lui-même bien en cour, Prosper Mérimée fit partie de l'entourage immédiat, il le dut avantage à sa qualité de vieil ami de l'impératrice qu'à l'originalité de son talent. l faut néanmoins se garder de trop noircir le tableau. D'abord, on l'a dit, parce que Mathilde tint parfaitement le ôle que ne pouvait assumer le couple impérial; Louis Napoléon s'affranchit donc d'autant plus aisément de

« d'une cause quilesdépasse. Pour sapart, Louis Napoléon, préféreraitsouventêtreailleurs, libre d'orienter sonesprit verssesdomaines dedilection.

Ons'ennuie souventàla Cour, etLouis Napoléon sans doute plusquetous lesautres.

Enmaintes occasions, onsent qu'ilpense àautre chose, poursuivant une idée, mûrissant uneintention, échafaudant uneinitiative. Néanmoins, unprotocole stricts'imposait :au début, onavait euune fâcheuse tendance àimproviser.

Ainsile soir durepas denoces, fautederègle bienétablie, personne nesongea àpartir après ledernier plat.Etilfallut qu'Eugénie etLouis Napoléon prennentsureux des'éclipser... Pour l'étiquette, ons'inspira, sansgrand soucid'originalité, dupremier Empire.

Lerégime d'antan n'est cependant passystématiquement imité.Ilexiste onnesait quelle retenue, onnesait quelle distance...

Cen'est pas unhasard.

Paradoxalement, lesecond Empireseramoins...

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Et ce sont lesrépublicains, plusgénéralement lesopposants, quiseréféreront sanscesse aupremier Napoléon pour mieux critiquer letroisième.

Enfait, lerégime paraîtaccepter depayer untribut aupassé, sanstoutefois aller troploin.

Voilà quiestassez logique :le premier Empireestune référence, etn'est pasunhéritage.

Atitre principal, c'estdupeuple queLouis Napoléon veuttirersonpouvoir, nondesafiliation. Si lanoblesse dupremier Empiresevoit reconnaître uneplace dechoix —lecomte d'Ornano estchambellan et leduc deCambacérès grandmaître descérémonies —,ladistribution denouveaux titresvasesituer dans de raisonnables proportions,etrécompenser devrais services.

Quatreducs,Morny etPersigny —sans quion n'en serait paslà— dont deux généraux victorieux —Pélissier pourMalakoff etMac-Mahon pourMagenta.

Et seulement dix-neufcomtes,quatrevicomtes, seizebarons, sanscompter, ilest vrai, quelque deuxcents régularisations. Une organisation fortlourde semet enplace :l'empereur, l'impératrice, leprince impérial —«Loulou »—, le prince Napoléon Jérômeetlaprincesse Mathildeontchacun leurmaison, dotéed'unnombreux personnel réparti enservices.

Lamaison civiledel'empereur, dirigéeparunministre —d'abord Fould,puislemaréchal Vaillant —,n'en comptait pasmoins desix, organisés autourdugrand aumônier, dugrand maréchal dupalais, du grand chambellan, dugrand écuyer, dugrand veneur etdu grand maître decérémonies.

Quantàla maison militaire, ellene comptait pasmoins d'unequinzaine degénéraux, aidesdecamp, sansparler desofficiers d'ordonnance... Certaines deces fonctions correspondent àune activité trèsréelle.

D'autres sontsurtout honorifiques, carilfaut bien donner àchacun uneraison sociale. Il ya, en effet, deshommes qui,au-delà destitres pompeux quileur ontété accordés etdes emplois théoriques qui leur ontétéréservés dansl'organigramme delamaison impériale, vontpouvoir êtreutilisés àd'autres tâches :Fleury, biensûr,quigarde lahaute mainsurlesrelations avecl'armée, Vaudrey quinesecontente pas de gouverner lepalais, EdgarNey,quines'occupe pasque deschasses, Bacciochi, quineseborne pasà introduire lesambassadeurs, etencore Bure,lefrère delait, quigère lafortune personnelle, Thélin,quitient la cassette, etl'inévitable docteurConneau, médecin,compagnon, véritablegourou,quireçoit tousles quémandeurs: cedernier, commetouslesautres maisplusqu'eux encore, sevoit confier lesmissions lesplus diverses etson avis est,enmaintes occasions, sollicité. Bientôt, lavie s'organise.

Onvoit lesannées sesuccéder avecunmême calendrier enforme derituel.

Car l'empereur etlaCour circulent, commeaujourd'hui leroi du Maroc vade palais enpalais.

Làoù est leroi, làoù était l'empereur, làest lecentre dedécision etlacapitale defait. L'empereur passelesmois d'hiver etledébut duprintemps aupalais desTuileries, bientôtréuniauLouvre, l'ensemble constituant progressivement unevéritable citéimpériale.

Lebal des Tuileries, enjanvier, estl'un des grands moments del'année. En mai, lesouverain etlaCour s'installent àSaint-Cloud, avantderepartir souvent enjuin etau début dejuillet à Fontainebleau oùalternent promenades etparties decanotage. Juillet etaoût sontlesmois descures thermales, avec,ensus, àpartir de1856, unbref séjour aucamp militaire de Châlons. Les cures auront unegrande importance dansl'histoire dusecond Empire.

Cesont despériodes deliberté et d'autonomie pourLouis Napoléon: l'entourage estréduit, legouvernement estloin, sesmains sontlibres.

Ilne se privera pasd'en profiter.

L'impératrice, quiraffole desbains demer, serend pendant cetemps àDeauville ou àDieppe, deuxstations qu'ellecontribue àlancer, puisàBiarritz, oùelle faitconstruire lafameuse «Villa Eugénie ».Illui arrive aussiderejoindre brièvement sonépoux. Louis Napoléon serendit ainsiàPlombières poursoigner ses rhumatismes en1856, 1857et1858.

Iln'y fitque deux trèsbrèves visitesen1859 et1861.

Cettemême année, lestrois suivantes eten 1866, ilalla àVichy soigner sonfoie, etrevint àPlombières en1865 et1868.. »

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