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Dostoïevski Fiodor Mikhaïlovitch, 1821-1881, né à Moscou, écrivain russe.

Publié le 26/10/2013

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Dostoïevski Fiodor Mikhaïlovitch, 1821-1881, né à Moscou, écrivain russe. Après une enfance difficile et de pénibles années dans un collège d'ingénieurs, la seule voie que trouva Dostoïevski pour « connaître l'homme « fut la littérature. Il publia un premier roman épistolaire (les Pauvres Gens, 1846), qui eut beaucoup de succès et lui donna accès aux salons littéraires. Mais - retour de balancier qu'il décrivit souvent dans ses romans - ses récits suivants furent mal appréciés, voire ridiculisés. Les années de bagne. Entraîné dans un groupe de jeunes conspirateurs, Dostoïevski fut arrêté, condamné à mort, puis gracié au dernier moment : autre expérience qu'il reprit dans ses ouvrages. Il fut alors déporté au bagne en Sibérie pendant quatre ans, puis incorporé comme simple soldat. Il épousa par reconnaissance et par pitié une jeune phtisique en 1857, tout comme Muychkine, dans l'Idiot, veut épouser une femme dévoyée. Libéré de son service à cause de ses crises d'épilepsie et revenu à Saint-Pétersbourg, il publia ses Souvenirs de la maison des morts (1861), où il rapportait la souffrance physique et morale de ces exclus de la société qu'étaient les bagnards. Mais c'étaient les dédales de l'âme humaine qui l'attiraient : les expériences qu'il faisait et dont il se servait dans ses livres étaient à ce prix. Dans le Sous-sol (1864), immense monologue dans lequel on ne saurait arrêter l'exacte frontière entre le subjectif et l'objectif, entre la folie et la liberté, Dostoïevski explorait tout ce qui fait la petitesse, la maladresse, l'orgueil d'être vivant et l'égoïsme auquel cela conduit, l'impossibilité de vivre d'un être en proie au démon de la vie. De ce roman charnière sont issus tous ses chefs-d'oeuvre. Crime et châtiment (1864) intègre ce monologue à la fois intérieur et extérieur, et le roman devient « polyphonie « : multiples sont les voix qui disent ce qu'est la vie ou ce qu'elle devrait être ; pris dans l'illusion de ces voix, Raskolnikov commet un crime qu'il ne peut supporter, qu'il est obligé à son tour de dire. La parole est double, à l'image de la vie : source d'euphorie et d'illusion, elle reste la dernière garantie d'arriver à l'autre. La découverte de l'Occident. Dostoïevski fut journaliste et directeur de revue précisément pour garder ce contact avec les autres ; mais criblé de dettes, après avoir cependant réussi à rédiger le Joueur en quelques semaines, il dut quitter Saint-Pétersbourg : ce fut l'occasion pour lui de visiter l'Occident après un second mariage avec Maria Griboïevna, qui lui fut désormais d'une grande aide. De 1867 à 1871, il visita Paris, Genève, Florence, découvrit l'art européen, le socialisme, et perdit systématiquement dans les salles de jeux l'argent qu'il possédait. Il y gagna une répulsion pour l'Occident happé par la vie sans âme du matérialisme le plus vulgaire. À Florence, il écrivit l'Idiot (1868), voulant trouver dans l'âme russe l'espoir d'un coup d'arrêt à cette dégénérescence morale : innocence, pureté, simplicité, figure d'un Christ sans mysticisme, tel est le prince Muychkine. Revenu en Russie, il écrivit dans les journaux et composa peu à peu son Journal d'un écrivain (1873-1881). Il publia les Démons (1872), puis les Frères Karamazov ( 1880) : c'était chaque fois le mal qu'il fallait non seulement écouter, mais comprendre, qu'il fallait écarter après en avoir fait l'expérience. L'art de Dostoïevski est de donner à ces questions philosophiques ou théologiques la séduction d'une voix, ou plutôt d'une pluralité de voix, la séduction d'un récit, souvent policier, la séduction d'une quête. La religion orthodoxe est partout présente dans ces derniers romans : non tant dans son orthodoxie que dans ce qu'elle produit dans les âmes, ou dans le fait qu'elle les conserve en tant qu'âmes, qu'elle ne les brade pas au nom de valeurs dérisoires ou orgueilleuses. Le mal, pour Dostoïevski, tient surtout à l'orgueil que l'on a de l'accomplir : l'orgueil de nier la vie. Tel est sans doute ce qui fascine chez lui : la soumission à une tradition splendidement slave en même temps que l'examen de cette nouveauté occidentale, la vie, dont Nietzsche, Bergson ou Virginia Woolf sont aussi les témoins. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bakhtine Mikhaïl Mikhaïlovitch Chklovski Viktor Borissovitch Fénéon Félix Kubin Alfred Russie - Arts - Littérature - L'épanouissement de la littérature au XIXe siècle URSS - Arts - Littérature Zweig Stefan Les livres Dostoïevski Fiodor Mikhaïlovitch, page 1509, volume 3 surréalisme - Au rendez-vous des amis (1922), de Max Ernst, page 4966, volume 9 Russie - page d'un cahier de travail de Dostoïesvski pour son roman l'Idiot, page 4547, volume 8

« Revenu en Russie, il écrivit dans les journaux et composa peu à peu son Journal d'un écrivain (1873-1881).

Il publia les Démons (1872), puis les Frères Karamazov (1880) : c'était chaque fois le mal qu'il fallait non seulement écouter, mais comprendre, qu'il fallait écarter après en avoir fait l'expérience.

L'art de Dostoïevski est de donner à ces questions philosophiques ou théologiques la séduction d'une voix, ou plutôt d'une pluralité de voix, la séduction d'un récit, souvent policier, la séduction d'une quête.

La religion orthodoxe est partout présente dans ces derniers romans : non tant dans son orthodoxie que dans ce qu'elle produit dans les âmes, ou dans le fait qu'elle les conserve en tant qu'âmes, qu'elle ne les brade pas au nom de valeurs dérisoires ou orgueilleuses.

Le mal, pour Dostoïevski, tient surtout à l'orgueil que l'on a de l'accomplir : l'orgueil de nier la vie.

Tel est sans doute ce qui fascine chez lui : la soumission à une tradition splendidement slave en même temps que l'examen de cette nouveauté occidentale, la vie, dont Nietzsche, Bergson ou Virginia Woolf sont aussi les témoins. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bakhtine Mikhaïl Mikhaïlovitch Chklovski Viktor Borissovitch Fénéon Félix Kubin Alfred Russie - Arts - Littérature - L'épanouissement de la littérature au XIXe siècle URSS - Arts - Littérature Zweig Stefan Les livres Dostoïevski Fiodor Mikhaïlovitch, page 1509, volume 3 surréalisme - Au rendez-vous des amis (1922), de Max Ernst, page 4966, volume 9 Russie - page d'un cahier de travail de Dostoïesvski pour son roman l'Idiot, page 4547, volume 8. »

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