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Diversement jugés par l'histoire, les Vikings sont, pour les uns, des barbares avides de butin, pour les autres, les protagonistes d'une civilisation brillante, qui régénéra l'Occident.

Publié le 14/12/2013

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Diversement jugés par l'histoire, les Vikings sont, pour les uns, des barbares avides de butin, pour les autres, les protagonistes d'une civilisation brillante, qui régénéra l'Occident. La rareté des sources écrites rend le « phénomène viking » mystérieux et difficile à interpréter. D'où l'émergence de jugements aussi contradictoires. Seule l'archéologie permet de porter sur la civilisation des anciens Scandinaves un regard plus serein. Les Vikings étaient les guerriers scandinaves qui participèrent, entre la fin du VIIIe et le XIe siècle, à des expéditions dans toutes les mers de l'Europe. Par abus de langage, le terme « Vikings » désigne parfois l'ensemble des peuples scandinaves à l'époque médiévale. Si le mot viking et ses dérivés revêtent, dans les sources écrites, une signification précise (le nom masculin víkingr désigne un guerrier ; le nom féminin víking, une expédition ; l'expression fara í víkingsu signifie « partir en expédition »), son étymologie demeure toutefois inexpliquée. On a supposé, entre autres hypothèses, qu'il dérivait de vík (« baie ») ou du latin vicus (« village ») : il aurait donc signifié, à l'origine, soit « habitants du littoral », soit « villageois ». Les historiens demeurent, sur ce point, divisés. Diversité et unité du monde scandinave Le monde scandinave médiéval était à la fois divers et très soudé. Aussi peut-on le considérer comme un ensemble constitué de trois royaumes distincts : le Danemark, la Suède et la Norvège, auxquels vint s'adjoindre l'Islande au IXe siècle. Le Danemark, royaume le plus méridional, se forma au VIe siècle par l'union de deux peuples, les Jutes et les Danois. La Norvège, ouverte sur l'ouest, était au début de l'époque viking le moins unifié et le moins peuplé des royaumes scandinaves. Du fait de leur situation géographique, ces deux pays dirigèrent leur expansion plutôt vers le nord et vers l'ouest. Quant à la Suède, elle naquit du rapprochement des Götars - descendants des anciens Goths, peuplant le sud du pays - et des Svears, établis au nord. Ouverte sur l'est, elle lança dans cette direction la plupart de ses expéditions. L'unité fondamentale du monde scandinave réside toutefois dans sa langue, le vieux norrois, quasiment identique dans les trois royaumes et qui, importé tel quel en Islande, n'y a que très peu évolué jusqu'au XXe siècle. Aussi le sentiment d'appartenance à un même groupe de population, par-delà l'existence de royaumes différents, fut-il très fort tout au long de la période viking. C'est au cours de l'âge du fer (400 avant J.-C.-800 après J.-C., selon la périodisation spécifique à la Scandinavie) qu'apparurent des traits de civilisation caractéristiques de l'époque viking, telle l'écriture runique. C'est alors également que se mirent en place les premiers grands centres commerciaux, qui jouèrent sans doute un rôle dans l'avènement d'un nouvel âge de l'histoire scandinave. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats âge du fer Danemark - Histoire - Introduction Goths islandais Islande - Histoire Jutes Norvège - Histoire - Introduction rune scandinaves (langues) Scandinavie Suède - Histoire - Introduction Les livres Vikings - épées en fer provenant du Jutland (Danemark), page 5527, volume 10 L'apparition du phénomène viking Les raisons qui ont poussé les Scandinaves à lancer des expéditions de rapine, puis à s'expatrier, sont diversement expliquées par les spécialistes. On a avancé l'hypothèse d'une surpopulation de la Scandinavie, ou tout du moins d'un grand dynamisme démographique, ainsi que celle d'un refroidissement climatique rendant la vie encore plus précaire dans les pays nordiques. On a allégué une soif d'aventures propre aux peuples scandinaves, ou, plus concrètement, invoqué des raisons d'ordre politique (dissensions internes, volonté d'échapper à un tyran) ou juridique (seul l'aîné de la famille héritait des biens paternels, ce qui obligeait ses frères cadets à chercher fortune au loin). Mais ces tentatives d'explication sont loin d'être satisfaisantes, et chacune d'elles ne recouvre sans doute qu'une partie de la vérité. On peut affirmer tout de même que la faiblesse militaire de l'Occident au IXe siècle favorisa les incursions des envahisseurs nordiques, qui, sauf exception, ne rencontrèrent qu'une faible résistance. En outre, la supériorité technique des Scandinaves en matière de construction navale joua un rôle non négligeable. Les expéditions des Vikings prenaient presque toujours la même forme : des « coups de main » (strandhögg) étaient lancés sur le littoral, au cours desquels une poignée d'hommes s'appliquait, pour compenser son infériorité numérique, à semer la terreur en incendiant les villes et en massacrant la population. Ces hommes se livraient ensuite à un rapide pillage avant de regagner leurs embarcations. Ils s'installaient souvent sur une île située près de l'embouchure d'un fleuve pour surveiller les mouvements de marchandises et pénétraient peu à peu jusqu'à l'intérieur du pays en empruntant les voies fluviales. La rapine étant l'objectif premier des Vikings, ceux-ci acceptaient volontiers le tribut en argent qui leur était parfois proposé en échange de leur départ pacifique, et qui prit le nom générique de danegeld (« tribut aux Danois »), quelle que fût l'origine des pillards. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats invasion invasion - Les invasions des IXe-Xe siècles piraterie Scandinavie Les livres Vikings - maquette de la forteresse de Trelleborg (Danemark), page 5526, volume 10 Les « quatre âges vikings » L'ère viking s'étend sur deux siècles et demi. Aussi a-t-on proposé une périodisation plus fine pour un phénomène aussi long ; elle coïncide avec un ensemble de profondes transformations dans l'Occident médiéval. On se gardera toutefois de voir dans la chronologie ci-après une délimitation temporelle stricte. Il s'agit seulement de distinguer de grandes étapes, caractérisées par des entreprises de natures différentes. On date traditionnellement le début de l'ère viking du 8 juin 793, date du sac de l'abbaye de Lindisfarne (Northumberland, Angleterre). En fait, les incursions des Vikings avaient vraisemblablement commencé bien plus tôt, mais c'est à partir du VIIIe siècle que le phénomène prit de l'ampleur. On distingue ainsi un « premier âge viking » qui s'étend de 793 aux alentours de l'an 850 ; il est caractérisé par une multitude de raids limités, mais qui frappèrent durablement les imaginations, créant une véritable « psychose collective ». Au cours de cette période, les Norvégiens s'implantèrent dans les îles Orcades, Shetland, Feroé, Hébrides, ainsi qu'en Irlande, où ils fondèrent plusieurs établissements côtiers, dont celui qui allait devenir Dublin. Le « deuxième âge » s'étend de 850 à 900. Un processus de « colonisation » fut alors engagé dans plusieurs territoires. Les Danois s'emparèrent d'une partie de l'Angleterre - qui prit le nom de Danelaw -, avant d'être arrêtés par Alfred le Grand dans le Wessex. Ils assiégèrent Paris de 885 à 886, mais furent repoussés par le comte Eudes. Quant aux Suédois, appelés Varègues dans les sources byzantines, ils poussèrent vers l'est du continent européen, fondèrent Novgorod en 860, puis établirent à Kiev la capitale de leur principauté, qui constitua le premier embryon de l'État russe (du nom de Rûs, un lignage princier varègue). Les Norvégiens, enfin, commencèrent vers 870 à coloniser l'Islande et lancèrent des expéditions vers le golfe de Gascogne, la Galice, le Portugal, Gibraltar, et même le Rif. Le « troisième âge », de 900 à 980, fut celui d'une relative accalmie, qui peut s'expliquer par la christianisation des Vikings et par leur volonté de coloniser en profondeur les régions conquises. Ainsi, en 911, Göngu-Hrolfr (ou Rollon, en français) obtint au traité de Saint-Clair-sur-Epte la région de Caux, qui devint la Normandie (« Pays des hommes du Nord »). Rollon se fit baptiser l'année suivante. En 960, le roi de Danemark Haralder Blatönn (« Harald à la Dent bleue ») se convertit lui aussi au christianisme et imposa un pouvoir politique centralisé. L'organisation militaire fut considérablement renforcée, ainsi qu'en témoignent les vestiges de plusieurs camps d'entraînement, notamment celui de Trelleborg. La dernière époque correspond à une nouvelle phase d'expansion scandinave, marquée par une légère reprise des raids et, surtout, par une volonté d'hégémonie du Danemark sur l'ensemble de la Scandinavie et de l'Angleterre. Cette politique de domination culmina sous le règne de Knud le Grand (995/1035), fondateur d'un empire maritime qui réunissait l'Angleterre, le Danemark et la Norvège, mais qui disparut à sa mort. Auparavant, dans les années 980-985, des Norvégiens partis d'Islande avaient colonisé la côte sud-ouest du Groenland sous la conduite d'Éric le Rouge. Selon la légende, le fils de ce dernier, Leiv Ericsson, aurait découvert le « Vinland » au cours de l'année 999, année de la conversion de l'Islande au christianisme. À en juger par des témoignages archéologiques, ce nouveau pays n'était autre que Terre-Neuve. La chronologie traditionnelle clôt l'ère viking proprement dite par la bataille de Hastings, le 14 octobre 1066, qui se solda par la victoire du duc de Normandie Guillaume le Conquérant sur le roi saxon Harold II. En se rendant maître du pays, Guillaume mit, en effet, un terme à toute nouvelle menace scandinave sur l'Angleterre. Quant aux Rûs de Kiev et de Novgorod, ils s'assimilèrent totalement au monde slave dans la première moitié du XIe siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alfred le Grand Angleterre découverte du monde - L'Antiquité et le Moyen Âge : la découverte partielle de l'Ancien Monde Dublin Éric le Rouge Eudes Féroé Groenland Guillaume - ANGLETERRE et GRANDE-BRETAGNE - Guillaume Ier le Conquérant Harald - DANEMARK - Harald Blatand Harold - Harold II Hastings Hébrides (îles) Irlande - Histoire - La progressive mainmise anglaise Kiev Knud II le Grand Normandie Novgorod Orcades (îles) Rollon Saint-Clair-sur-Epte (traité de) Shetland (îles) Terre-Neuve Varègues Vinland Wessex Les livres invasion - les invasions des IXe et Xe siècles, page 2564, volume 5 Une civilisation originale La société scandinave se composait d'esclaves (thraell) et d'hommes libres (boendr), parmi lesquels on distingue une noblesse (jarl), dont le rôle et l'origine sont en fait mal connus. La fonction royale (konungr) était, à l'origine, surtout religieuse et devint politique sous l'influence des conceptions monarchiques en vigueur dans le monde chrétien. Quant à la conversion au christianisme, elle représenta souvent, pour les rois scandinaves, un moyen d'affermir leur pouvoir. L'institution politique fondamentale était le Thing, assemblée d'hommes libres qui se tenait annuellement à la mi-juin et remplissait une triple fonction : commerciale, juridique et religieuse. La vie économique, alimentée par les butins des expéditions, s'organisait à partir des grands centres commerciaux installés le long des côtes : Helgö et Birka, en Suède ; Hedeby, dans le Schleswig aujourd'hui allemand ; Bjarkoy et Skiringssal, en Norvège. Les connaissances techniques étaient particulièrement avancées en matière de construction navale. Les Scandinaves disposaient en effet de plusieurs types de navires, adaptés chacun à une fonction précise, tels que le langskip, bateau de guerre long et maniable, ou le knörr, navire commercial permettant de transporter de lourdes charges. Quelques exemplaires de ces embarcations nous sont parvenus intacts, tel le navire norvégien d'Oseberg, découvert dans une tombe datant du IXe siècle. Le terme drakkar, dérivé d'un mot signifiant « dragon », est une invention du XIXe siècle, sans valeur historique. L'architecture viking, en bois, a le plus souvent disparu. L'art, essentiellement décoratif, reprend sans cesse des motifs animaliers stylisés, des figures géométriques et des entrelacs compliqués à l'extrême. Cette fois encore, la tombe découverte à Oseberg fournit un précieux témoignage, puisqu'elle conserve plusieurs pièces de mobilier, un chariot et des traîneaux décorés, un important matériel et même les vestiges d'une tapisserie figurative. L'orfèvrerie a produit également des objets de très grande qualité. En matière de littérature, à l'exception des pierres runiques (monuments mégalithiques recouverts d'inscriptions en runes), nous ne disposons que de transcriptions tardives effectuées par des clercs. L' Edda poétique est un recueil d'une quarantaine de poèmes mythologiques ; la poésie dite scaldique, du nom des anciens poètes chanteurs scandinaves, les scaldes, est plus lyrique, plus personnelle : son plus grand représentant fut Egill Skallagrímsson (vers 910-990). On retrouve dans cette littérature le goût de la complexité et de l'ornementation qui caractérise l'artisanat viking. Les sagas islandaises sont postérieures à l'ère viking proprement dite. Enfin, dans le domaine de la religion, le paganisme nordique présente la particularité de n'avoir pas connu de prêtres : dans chaque demeure, les soins du culte étaient confiés au père de famille. Les anciens Scandinaves avaient un panthéon et une cosmologie très élaborés, dont les dieux les plus connus sont Thor et Odin. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aegir Ases Balder Beowulf Edda Fenrir Islande - Littérature navires - Introduction Norvège - Arts - Beaux-arts Odin rune scaldes Scanie Snorri Sturluson Thor troll Valhalla Valkyries Les livres Vikings - stèle gravée et peinte du VIIIe siècle, page 5526, volume 10 Vikings - le cimetière viking de Lindholm Hoj (Danemark), page 5527, volume 10 Vikings - le char du soleil, trouvé à Trundholm (Danemark), page 5528, volume 10 Vikings - agrafes vikings, page 5528, volume 10 Vikings - statuette de Fro ou Freyr, le dieu de la fertilité, provenant de Rällinge (Suède, vers 1000), page 5528, volume 10 Vikings - tête d'animal en ronde bosse, page 5528, volume 10 Vikings - le navire-tombeau d'Oseberg (Norvège), page 5529, volume 10 Vikings - pierre gravée de Moesgard (Danemark) représentant le dieu Loke, ou Loki, page 5529, volume 10 Vikings - les pierres runiques de Jelling (Danemark), page 5529, volume 10 Les Vikings dans l'imaginaire collectif Au Moyen Âge, la cruauté et l'apparente invincibilité des guerriers nordiques leur valurent une terrible réputation, au point que les chrétiens disaient dans leurs prières : « De la fureur des Normands délivrez-nous, Seigneur. » Au XVIIIe et surtout au XIXe siècle s'élabora au contraire, à propos des Vikings, une véritable mythologie exaltant leur force virile et la supériorité de leur race sur les peuples méridionaux, présentés comme dégénérés par une civilisation trop raffinée. Défendues par des écrivains tels que Gobineau ou par des artistes comme Richard Wagner, ces thèses trouvèrent place dans certaines idéologies racistes du XXe siècle. Encore aujourd'hui, quelques historiens ou idéologues prétendent que la civilisation des Vikings fut supérieure à celles de toutes les sociétés du continent européen. S'il est vrai que les Scandinaves développèrent une culture plus brillante et plus originale que ne le laisse supposer leur réputation de barbares pillards, on se gardera de plaquer de tels jugements sur l'histoire. L'un des plus beaux musées est celui des bateaux vikings à Roskilde, au Danemark. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Gobineau Joseph Arthur comte de Wagner Richard Wilhelm Complétez votre recherche en consultant : Les indications bibliographiques P. Anker et A. Anderson, l'Art scandinave, Zodiaque, Paris, 1968. R. Boyer, la Vie quotidienne des Vikings (800-1050), Hachette, Paris, 1992 ; les Vikings : histoire et civilisation, Pocket, Paris, 1995. J. Haywood, Atlas des Vikings, 799-1100 : de l'Islande à Byzance, les routes du commerce et de la guerre, Autrement, Paris, 1996. L. Musset, les Invasions : les vagues germaniques, PUF, Paris, 1969 (1965). Les Vikings : les Scandinaves et l'Europe (800-1200), catalogue de l'exposition du Grand Palais, Paris, 1992.
histoire

« précaire dans les pays nordiques.

On a allégué une soif d'aventures propre aux peuples scandinaves, ou, plus concrètement, invoqué des raisons d'ordre politique (dissensions internes, volonté d'échapper à un tyran) ou juridique (seul l'aîné de la famille héritait des biens paternels, ce qui obligeait ses frères cadets à chercher fortune au loin).

Mais ces tentatives d'explication sont loin d'être satisfaisantes, et chacune d'elles ne recouvre sans doute qu'une partie de la vérité.

On peut affirmer tout de même que la faiblesse militaire de l'Occident au IX e siècle favorisa les incursions des envahisseurs nordiques, qui, sauf exception, ne rencontrèrent qu'une faible résistance.

En outre, la supériorité technique des Scandinaves en matière de construction navale joua un rôle non négligeable. Les expéditions des Vikings prenaient presque toujours la même forme : des « coups de main » ( strandhögg ) étaient lancés sur le littoral, au cours desquels une poignée d'hommes s'appliquait, pour compenser son infériorité numérique, à semer la terreur en incendiant les villes et en massacrant la population.

Ces hommes se livraient ensuite à un rapide pillage avant de regagner leurs embarcations.

Ils s'installaient souvent sur une île située près de l'embouchure d'un fleuve pour surveiller les mouvements de marchandises et pénétraient peu à peu jusqu'à l'intérieur du pays en empruntant les voies fluviales.

La rapine étant l'objectif premier des Vikings, ceux-ci acceptaient volontiers le tribut en argent qui leur était parfois proposé en échange de leur départ pacifique, et qui prit le nom générique de danegeld (« tribut aux Danois »), quelle que fût l'origine des pillards. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats invasion invasion - Les invasions des IXe-Xe siècles piraterie Scandinavie Les livres Vikings - maquette de la forteresse de Trelleborg (Danemark), page 5526, volume 10 Les « quatre âges vikings » L'ère viking s'étend sur deux siècles et demi.

Aussi a-t-on proposé une périodisation plus fine pour un phénomène aussi long ; elle coïncide avec un ensemble de profondes transformations dans l'Occident médiéval.

On se gardera toutefois de voir dans la chronologie ci-après une délimitation temporelle stricte.

Il s'agit seulement de distinguer de grandes étapes, caractérisées par des entreprises de natures différentes. On date traditionnellement le début de l'ère viking du 8 juin 793, date du sac de l'abbaye de Lindisfarne (Northumberland, Angleterre).

En fait, les incursions des Vikings avaient vraisemblablement commencé bien plus tôt, mais c'est à partir du VIII e siècle que le phénomène prit de l'ampleur. On distingue ainsi un « premier âge viking » qui s'étend de 793 aux alentours de l'an 850 ; il est caractérisé par une multitude de raids limités, mais qui frappèrent durablement les imaginations, créant une véritable « psychose collective ».

Au cours de cette période, les Norvégiens s'implantèrent dans les îles Orcades, Shetland, Feroé, Hébrides, ainsi qu'en Irlande, où ils fondèrent plusieurs établissements côtiers, dont celui qui allait devenir Dublin. Le « deuxième âge » s'étend de 850 à 900.

Un processus de « colonisation » fut alors engagé dans plusieurs territoires.

Les Danois s'emparèrent d'une partie de l'Angleterre – qui prit le nom de Danelaw –, avant d'être arrêtés par Alfred le Grand dans le Wessex.

Ils assiégèrent Paris de 885 à 886, mais furent repoussés par le comte Eudes.

Quant aux Suédois, appelés Varègues dans les sources byzantines, ils poussèrent vers l'est du continent européen, fondèrent Novgorod en 860, puis établirent à Kiev la capitale de leur principauté, qui constitua le premier embryon de l'État russe (du nom de Rûs, un lignage princier varègue).

Les Norvégiens, enfin, commencèrent vers 870 à coloniser l'Islande et lancèrent des expéditions vers le golfe de Gascogne, la Galice, le Portugal, Gibraltar, et même le Rif. Le « troisième âge », de 900 à 980, fut celui d'une relative accalmie, qui peut s'expliquer par la christianisation des Vikings et par leur volonté de coloniser en profondeur les régions conquises.

Ainsi, en 911, Göngu-Hrolfr (ou Rollon, en français) obtint au traité de Saint-Clair-sur-Epte la région de Caux, qui devint la Normandie (« Pays des hommes du. »

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