Discipline olympique depuis 1924 pour les épreuves nordiques et depuis 1936 pour les épreuves alpines, le ski est un sport dont les techniques et les spécialités se sont renouvelées au fur et à mesure des incessants progrès de l'équipement.

Discipline olympique depuis 1924 pour les épreuves nordiques et depuis 1936 pour les épreuves alpines, le ski est un sport dont les techniques et les spécialités se sont renouvelées au fur et à mesure des incessants progrès de l'équipement. De la haute compétition sont issus des champions qui comptent parmi les plus accomplis de notre temps. Le ski doit aussi à l'essor général des sports d'hiver dans la seconde moitié du XX e siècle de faire des adeptes amateurs de plus en plus nombreux dans le monde et de contribuer ainsi à la vitalité des régions de montagne. Utilisé depuis au moins 4000 ans avant notre ère comme moyen de déplacement, ainsi qu'en témoignent notamment des gravures rupestres et des skis fossiles découverts en Suède, en Norvège et en Finlande, le ski changea de vocation à la fin du XIXe siècle. Il devint alors un sport qui se répandit dans les pays nordiques à partir de 1870, puis, au cours du XXe siècle, dans les régions montagneuses d'Europe, d'Amérique du Nord, du Japon et de l'Australie. Dès 1896, un premier club de ski fut créé en France. La première compétition internationale eut lieu au mont Genèvre en 1907 ; le ski nordique fut introduit aux jeux Olympiques de Chamonix en 1924 et le ski alpin, à ceux de Garmisch-Partenkirchen, en 1936. Une troisième étape commença avec l'avènement des loisirs de masse : l'engouement fut tel dans les années soixante que nombre d'investisseurs s'intéressèrent à « l'or blanc » et transformèrent en centres touristiques des vallées alpines dont l'économie traditionnelle n'assurait plus la survie. Le matériel Le ski est une sorte de patin très allongé, redressé à l'avant en forme de spatule, et permettant de glisser sur la neige ou sur l'eau (voir ski nautique). Le matériel moderne est l'aboutissement d'une longue évolution technologique. Les plus anciens skis connus, découverts près de Hoting (Suède), étaient en bois, courts, de forme oblongue, et tenaient beaucoup des raquettes. Plus tard, les Lapons et les Esquimaux se sont servis de skis dissymétriques, dont l'un était plus court et plus large que l'autre. Uniquement destinés à la marche, ces skis fabriqués en hickory ou en frêne étaient souvent munis d'une semelle de fourrure favorisant les déplacements sur terrain accidenté. Le métal succéda au bois, puis fut remplacé par des assemblages complexes (fibre de verre, carbone, matériaux synthétiques) permettant d'obtenir des skis glissants, résistants et souples, utilisables sur des pentes de plus en plus raides. Les dimensions et la structure des skis varient selon la morphologie de l'usager, mais aussi en fonction de l'exercice auquel ils sont destinés. Longs, ils sont plus difficiles à diriger dans les courbes et au moment du freinage, mais ils favorisent la vitesse. Étroits, ils s'adaptent mal à la neige poudreuse. La taille des skis pour adultes varie de 1,75 à 2,30 m de long et de 7 à 10 cm de large selon leur usage (slalom, descente ou ski libre), mais il existe des skis plus courts pour les enfants et les débutants (skis compacts). Les chaussures, véritables agents de transmission entre le ski et le pied, doivent être parfaitement solidaires de ces deux éléments, d'où la nécessité d'une rigidité parfaite. Autrefois en cuir et à lacets, elles sont aujourd'hui plus hautes, composées d'une coque en plastique munie d'un chausson intérieur souple. Ces chaussures sont fixées au ski par des attaches qui, de simples lanières, sont devenues, à partir des années cinquante, des accessoires très sophistiqués. Ainsi, sur les fixations de sécurité actuelles, les ressorts de la butée avant et de la talonnière libèrent le pied si une traction ou une torsion trop fortes s'exercent. Pour le ski de fond, on utilise des chaussures basses, légères, souvent faites en matière plastique ; elles sont fixées au ski à l'avant seulement. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats chaussure polytétrafluoréthylène ski nautique Voiron La technique Outre les schuss (descente en trace directe avec recherche de vitesse), les principales techniques sont, par ordre de difficulté croissante : le chasse-neige (freinage et virages réalisés avec les spatules rapprochées et les talons écartés), le dérapage (freinage avec les skis parallèles), le stem-christiania (virage avec les skis parallèles), la godille (succession rapide de virages courts, skis parallèles). L'analyse de ces techniques figure dans le Ski français, « méthode française » dont la version initiale fut l'oeuvre de Paul Gignoux et Émile Allais, premier skieur français sacré champion du monde (1937). Aujourd'hui, cette méthode est affinée et vulgarisée par les moniteurs de l'École du ski français. Formés à l'École nationale de ski et d'alpinisme de Chamonix, ces derniers sont les seuls enseignants de ski au monde titulaires d'un brevet d'État. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allais Émile Alpe-d'Huez (L') Les spécialités On distingue deux disciplines principales, le ski alpin et le ski de fond, comportant chacune différentes spécialités. Le ski alpin. Le cadre privilégié du ski alpin est la haute montagne ; celui du ski de fond, la moyenne montagne. Le ski alpin, ou ski de piste, exige un terrain en pente, tandis que le ski de fond se pratique de préférence sur des plateaux. En France, le ski alpin est le plus développé. Il s'exerce dans quatre-vingt-quinze stations classées et deux cent trente centres de ski. Des remontées mécaniques (téléski, téléphérique, télésiège, télécabine, etc.) donnent accès à des pistes de longueur et de difficultés variées, désignées par quatre couleurs : verte (très facile), bleue (facile), rouge (moyenne) et noire (difficile). Ces pistes balisées sont parcourues chaque soir par des pisteurs qui vérifient qu'aucun skieur n'y reste abandonné. Elles sont entretenues le jour, voire la nuit, par des équipes de pisteurs et des engins de damage de plus en plus perfectionnés qui suppriment les bosses, tassent la poudreuse, comblent les trous. Une dizaine de stations de haute altitude (L'Alpe-d'Huez, Les Arcs, Bonneval-sur-Arc, Chamonix, Les Deux-Alpes, La Grave, La Plagne, Les Menuires-Val-Thorens, Tignes, Val-d'Isère) proposent même la pratique du ski d'été, sur glacier. Le ski alpin a donné naissance à diverses pratiques dérivées. Ainsi, dans les Alpes françaises, s'est répandu le ski hors piste, en partie grâce à la construction de téléphériques culminant à plus de 3 000 m (aiguille du Midi à Chamonix, les Grandes Rousses à L'Alpe-d'Huez ou Val-Thorens dans les Trois-Vallées). Cette pratique n'est cependant pas sans dangers, car le passage de skieurs sur un revêtement non consolidé peut déclencher des avalanches. Ce risque diminue dès lors que la neige a été damée, ou après que les techniciens ont provoqué artificiellement l'avalanche. L'affluence sur les pistes et l'amélioration du niveau technique des hivernants ont favorisé aussi le développement du ski de randonnée, qui permet de relier différents domaines skiables. Cette pratique, dite encore « ski de printemps », est réservée à des skieurs expérimentés et en bonne condition physique. Le matériel utilisé présente de nombreuses analogies avec celui du ski alpin, la principale différence tenant aux fixations. Celles-ci permettent en effet aux talons de se désolidariser des skis lors des marches d'approche, dont certaines justifient la pose, sous la semelle des skis, de peaux de phoque qui évitent de glisser vers l'arrière à la montée. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alpe-d'Huez (L') Chamonix-Mont-Blanc neige sports d'hiver téléphérique Tignes Val-d'Isère Le ski de fond. C'est une discipline pratiquée sur des parcours de faible dénivellation. Sa vogue peut s'expliquer par la recherche d'une harmonie plus grande avec l'environnement naturel, par la souplesse d'une pratique qui exige peu d'infrastructures particulières et qui convient aux sportifs de tous âges, enfin par le faible coût de l'équipement. De quelques centaines en France à la fin des années soixante, le nombre des fondeurs est ainsi passé à plus d'un million dès 1985. La retransmission télévisée des épreuves olympiques de Grenoble en 1968 a joué un rôle important dans le développement de cette discipline, qui tendait pourtant à régresser au début des années quatre-vingt-dix. L'afflux de fondeurs a en effet obligé les collectivités locales à offrir des pistes en bon état, d'où la perception de taxes d'entretien. Ce péage s'est sans doute révélé quelque peu dissuasif, d'autant que l'utilisation de pistes bien préparées a justifié la mise au point d'un matériel plus performant, donc plus onéreux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats randonnée Les autres formes de ski. Assez récemment sont apparues de nouvelles disciplines : le ski acrobatique, le monoski et le surf, qui sont nés aux États-Unis et qui ont été pratiqués sur les pentes neigeuses d'Europe, à la fin des années soixante-dix pour le premier et quelques années plus tard pour les autres. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Olympiques (jeux) - l'épreuve de ski nordique à Nagano en 1998, page 3576, volume 7 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats avalanche randonnée Savoie (73) Savoie [Haute-] (74) Tarentaise téléphérique La compétition Elle est contrôlée au plan international, depuis 1924, par la Fédération internationale de ski (FIS), qui, dans chaque pays, délègue ses pouvoirs aux fédérations nationales. Discipline olympique, le ski attribue également tous les deux ans des titres de champion du monde dans les disciplines alpines et nordiques. La Coupe du monde récompense chaque année, dans toutes les disciplines alpines et nordiques, le skieur totalisant le plus grand nombre de points sur un certain nombre d'épreuves. Les deux premières éditions de la Coupe du monde de ski alpin, créée en 1967, ont été remportées par le Français Jean-Claude Killy, qui est le seul skieur alpin, avec l'Autrichien Toni Sailer en 1956, à avoir remporté trois médailles d'or la même année aux jeux Olympiques (Grenoble, 1968). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Killy Jean-Claude Sailer (Anton, dit Toni) Les épreuves. Les épreuves alpines sont, chez les hommes comme chez les femmes, la descente, le slalom (ou encore slalom spécial), le slalom géant, le super-G et le combiné. La descente est une course de vitesse sur une piste d'environ 3 km avec une dénivellation maximale de 1 000 m pour les hommes et de 700 m pour les femmes, piste sur laquelle des portes de direction réduisent l'allure des compétiteurs. Le slalom, qui se court en deux manches, est un exercice très technique consistant à passer entre des « portes » très rapprochées ; la dénivellation pour les courses organisées par la Fédération française de ski (FFS) est comprise entre 140 et 220 m pour les hommes, 120 et 180 m pour les femmes. Dans le slalom géant et le super-G, les portes sont moins nombreuses et plus espacées, la dénivellation, plus grande que dans le slalom ; le super-G est en fait assez proche de la descente. Quant au combiné, il conjugue les résultats d'une descente et d'un slalom. Les disciplines nordiques comprennent les épreuves de ski de fond (10, 15, 30, 50 km et relais 4 × 10 km pour les hommes ; 5, 10, 15, 30 km et relais 4 × 5 km pour les femmes dans les compétitions officielles) et de saut (tremplin normal ou grand tremplin). Dans cette dernière spécialité sont pris en considération pour le classement la longueur du saut et le style. L'association d'une épreuve de saut et d'une course de fond constitue le combiné nordique. Quant au biathlon, il comprend une épreuve de ski de fond sur 10 ou 20 km, avec deux ou quatre épreuves de tir à la carabine, selon la distance ; il figure au programme olympique depuis 1960 pour les hommes et depuis 1992 pour les femmes, mais n'est pas régi par la FIS. Les fondeurs peuvent en outre participer à des épreuves de longue distance, la Vasaloppet, en Suède, étant la plus prestigieuse. En France, la Foulée blanche et la Transjurassienne rassemblent chaque année plus de dix mille participants. Le ski artistique et acrobatique regroupe les bosses, le saut et le ballet, ce dernier n'étant pas une discipline olympique. L'épreuve des bosses consiste à descendre le plus vite possible une pente très accidentée en virant court et en sautant des bosses. Pour le saut, il s'agit d'effectuer des figures aériennes et acrobatiques en s'élançant d'un tremplin. Quant au ballet, il tient autant de la danse que de l'acrobatie. Des Coupes du monde sont attribuées dans ces trois disciplines. Plus confidentiel, le ski de vitesse (ou KL, pour kilomètre lancé) est réservé à des skieurs spécialement équipés (skis à spatule plate de 2,40 m de long et 10 cm de large, combinaisons plastifiées, casques profilés, ailerons aux mollets), qui, sur des pistes aménagées, sont chronométrés sur 100 m. Des pistes de vitesse ont été aménagées en France dans les stations des Arcs, La Clusaz et La Plagne. En 1990, le Français Michael Prufer avait porté le record du monde à 223,741 km/h, record qu'il a lui-même battu aux jeux Olympiques d'Albertville, où le KL figurait comme sport de démonstration, avec une vitesse supérieure à 229 km/h. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats biathlon combiné alpin combiné nordique Kandahar Siljan (lac) Les livres ski - la Vasaloppet, épreuve de référence du ski de fond, page 4803, volume 9 ski - épreuve de combiné nordique des jeux Olympiques de 1992, page 4803, volume 9 ski de vitesse (le), page 4803, volume 9 ski - le saut à skis, page 4803, volume 9 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Albertville Allais Émile biathlon Colo Zeno combiné alpin combiné nordique Couttet James Goitschel Killy Jean-Claude Klammer Franz Moser-Proell Anne-Marie Olympiques (jeux) - Les programmes olympiques Périllat Guy Sailer (Anton, dit Toni) saut Schranz Karl Stenmark Zurbriggen Pirmin Les livres Olympiques (jeux) - Jean-Claude Killy lors des jeux Olympiques de 1968 à Grenoble, page 3576, volume 7 Olympiques (jeux) - le schuss d'arrivée de la descente hommes aux Jeux d'Albertville de 1992, page 3576, volume 7 La législation La fréquentation croissante des pistes de ski entraîne un accroissement des accidents. Pour y remédier, la FIS a érigé un code du ski, reconnu par la plupart des tribunaux, qui fixe en dix règles les devoirs du skieur sur les champs de neige. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Colo Zeno Couttet James fond Kandahar Killy Jean-Claude Klammer Franz Moser-Proell Anne-Marie neige Périllat Guy sports d'hiver Les médias ski alpin - palmarès Killy Jean-Claude Les livres ski ski ski ski ski ski - le Français Franck Piccard, page 4800, volume 9 Émile Allais, page 4800, volume 9 l'Autrichien Toni Sailer, page 4800, volume 9 l'Italien Alberto Tomba, page 4801, volume 9 la Française Carole Merle, page 4801, volume 9 la Suissesse Maria Walliser, page 4801, volume 9 Les indications bibliographiques Y. Ballu, l'Épopée du ski, Arthaud, Paris, 1981. J.-C. Killy et H. Bonnet, le Ski, Denoël, Paris, 1976. C. Mogore, la Grande Histoire du ski, Agraf, Chambéry, 1989.