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deuil

Publié le 03/04/2015

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deuil n.m. (angl. Bereavement, Mourning ; allem. Trauer). État de perte d'un être cher s'accompagnant de détresse et de douleur morale, pouvant entraîner une véritable réac­tion dépressive et nécessitant un tra­vail intrapsychique, dit «travail de deuil« (S. Freud), pour être surmonté.

S. Freud entreprend en 1915 une étude comparée du deuil et du proces­sus mélancolique (Deuil et mélancolie, paru en 1917). Devant la reconnaissan­ce de la disparition de l'objet externe, le sujet doit accomplir un certain travail, le travail du deuil. La libido doit se déta­cher des souvenirs et des espoirs qui la reliaient à l'objet disparu, après quoi le moi redevient libre.

M. Klein, aidée des travaux de K. Abraham, va enrichir la conception freudienne (le Deuil et ses rapports avec les états maniaco-dépressifs, 1940) par sa

découverte des espaces psychiques internes, théâtre de l'existence d'objets internes dont les qualités de bonté et de solidité sont mises à l'épreuve lors de la perte d'un objet externe.

Un travail de deuil douloureux et normal est déjà accompli par le tout petit enfant qui parvient à aborder et à élaborer les positions dépressives. Au cours de celles-ci, l'enfant prend cons­cience que la personne qu'il aime et celle qu'il a attaquée dans ses fan­tasmes destructeurs ne font qu'une. Il passe alors par une phase de deuil où l'objet externe aussi bien que l'objet interne sont vécus comme abîmés, per­dus, abandonnant l'enfant à sa dépres­sion. Ce n'est que peu à peu, avec douleur, que l'enfant, travaillant cette ambivalence et poussé par la culpabi­lité dépressive, va parvenir à rétablir en lui un objet interne bon et sécurisant.

 

Une personne en deuil cherche, selon un processus semblable, à réins­taller en elle-même ses bons sujets, ses parents aimés. Elle retrouve alors sa confiance en l'être aimé à l'intérieur d'elle et peut supporter, grâce à cette présence interne, l'idée que l'être externe et disparu n'était pas parfait. L'échec de ce travail de deuil, lié aux états mélancoliques ou maniaco-dépressifs, transforme, selon M. Klein, «le mort en un persécuteur et ébranle aussi la foi du sujet dans ses bons objets intérieurs «.

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